lundi 11 octobre 2010

instinct

Dans la série C.O oublié des années 90, sous-nommée : que sont-ils devenus ou encore c'est quoi cette merde dont personne n'a jamais entendu parler, dispatché dans la catégorie vire moi cette merde inécoutable ou je te quitte : THE MOLES.
Groupe de Richard Davies. Richard qui ??  Mais si, souvenez-vous : figure marquante des années 90 avec son groupe The Moles (oui oui, celui dont j'ai envie de vous parler là, maintenant), Cardinal (avec le non moins oublié Eric Matthews) puis en solo. Il est légèrement tombé en désuétude au début des années 2000 et devenu inconnu au bataillon par la suite. Ben du temps de sa splendeur, qu'il n'a jamais connu soit dit en passant, du point de vue popularité j'entends, il a sorti un CO avec son premier groupe : Instinct, en 1994. Déjà, vu la longueur de la chose, peut on vraiment parler d'album ?  Neuf morceaux, à peine vingt quatre minutes, certains appelleraient ça un EP. Album pop ultra barré, conceptuel, hyper exigeant  limite compréhensible, d'une sécheresse à faire passer le désert de Gobi pour une partie oubliée de la forêt amazonienne, très pensé, carré, instinct déroule neuf vignettes passant d'une beauté beach boysienne ( raymond did you see the red queen ?) à une sorte de rock fracassé assez Slintien voir Velvet Undergroundien dans l'âme auquel on rajouterait un soupçon de Daniel Johnston & Jad Fair (the crasher). D'une austérité à faire passer les amish pour des gars à la pointe des nouveauté informatiques, ou, pire encore, Beach Boy pour un auditeur sain d'esprit. Le truc impossible quoi. Instinct, le mal nommé donc, est l'album qu'aurait pu enregistrer Neil Hannon s'il avait écouté en boucle le spiderland de Slint et réciproquement. Il s'agit là d'un cas assez à part, sorti d'un cerveau abîmé par les drogues dures, qui n'a pas tout à fait compris le sens du mot pop. Disons que Richard Davies a tous les ingrédients en main ( guitares, trompettes, accords, voix et surtout le talent)  mais il lui manque l'essentiel : les cuisiner de façon à ce que ce soit apprécié par tous. Là c'est tellement austère, tellement étrange, d'un goût si peu commun que n'importe quel auditeur ne peut que regarder ça comme une curiosité.Ce qui est fort dommage car une fois qu'on y a goûté, un goût de reviens-y s'installe et instinct dévoile des charmes insoupçonnés, une profondeur peu commune. Un CO pour moi mais pas par KO, plutôt à l'usage ainsi qu'à l'usure.

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