dimanche 27 novembre 2011

Septic Mind

Hier j'ai passé ma journée avec Septic Mind.
Je sais bien que ça vous passe au-dessus du cigare mais depuis la première fois où j'ai appuyé sur play (samedi soir donc) jusqu'à ce jour, je n'ai rien écouté d'autre. Enfin si, une pause avec le nouvel album de Field Music. Pas plus. Parce qu'il a fallu que j'y retourne presque aussitôt. Question de survie. De compréhension également.

Ben ouais, je me demande encore, après six ou sept écoutes à la suite, quel cerveau malade a pu accoucher d'une telle monstruosité. Pas dans le sens où c'est affreux, inaudible, atroce. Mais j'en viens plutôt à me demander comment Septic Mind va réussir à gérer l'après the true call. Parce qu'en matière de funeral doom je pensais l'affaire pliée avec le dernier Esoteric, chef-d'oeuvre d'une puissance rare. Mais là, à côté de the true call, le Esoteric est aussi puissant que les dernières déflagrations de Didier Barbelivien.
Comme vous l'avez compris, Septic Mind est un groupe officiant dans le même registre qu'Esoteric ou Comatose Vigil (pour ne citer que deux des meilleurs albums sortis cette année). Ils ont en commun avec Comatose Vigil de venir du pays de la vodka glacée et du communisme et, comme Esoteric, un goût prononcé pour le psychédélisme. The true call, premier (et très long) morceau n'est qu'une application à la lettre de ce que donnerait le funeral doom s'il carburait aux psychotropes. Ils l'enveloppent littéralement, l'engourdissent de façon à ce qu'il puisse à peine bouger, épaississent en sus considérablement l'atmosphère.
Pour vous situer un peu la chose, imaginez l'intro de the kiss des Cure. Ralentissez le tempo, étirez là (l'intro) pendant près de quinze minutes, n'omettez surtout pas d'y ajouter quelques vocaux bien gras, saturés au milieu histoire de bien faire comprendre qu'on est avec un groupe pratiquant le métal. En revanche, le principe premier de the true call est de désarçonner l'auditeur au risque de le perdre. Les premières secondes sont là pour le malmener, au gré de guitares électriques claires et dissonantes, désaccordées si possible. Quand entre en jeu le duo basse/batterie l'intention du groupe devient à peine plus claire : on comprend qu'on est dans un disque à l'atmosphère lourde : le batteur cogne, au ralenti certes, comme un sourd et le bassiste joue fort, très fort même. Quelques choeurs bien glauques viennent également alourdir un peu plus le morceau mais il faut attendre la quinzième minute pour clairement comprendre que nous sommes dans un disque à obédience métallique. La rage explose, comme attendue, mais seulement d'un point de vue vocal. Là où on pouvait s'attendre à un mur de guitares couvrant les vocalises déchirées du hurleur,on se retrouve avec des guitares en retrait, presque en bruit de fond et un morceau qui change de direction tout en creusant son sillon encore plus profondément. Nous sommes clairement dans un disque de funeral doom, ça Septic Mind nous le fait bien comprendre. Le changement vient du jeu de guitare. Passant le relais de Smith des Cure aux frangins Gibbons de Bardo Pond voir même à Gilmour des Floyd. Pendant près de dix minutes the true call  nous fait entrevoir les abimes d'un cerveau drogué et flippé à grand renfort d'effets de réverbération sur les solos spacieux de guitares un tant soit peu torturées. Le morceau continue ainsi à l'infini, du moins le croit-on, puis s'achève de façon assez brutale.

Lorsque débute le second morceau, on se retrouve également paumés. Pendant trois minutes, c'est Ved Buens Ende qui s'invite à la table. La frappe est sèche, rapide,  les guitares tranchantes. Puis au bout de deux minutes la frappe ralentit, le morceau se met en place.  La guitare devient plus lourde, épaisse, moins bavarde. Le funeral reprend ses droits, son schéma classique. Voix sépulcrale, rythme anémique, batterie d'une lourdeur incommensurable. Toujours traité en revanche via le prisme du psychédélisme avec en arrière fond un mur de guitares ressemblant au bourdonnement d'une ruche prenant de plus en plus d'importance au fur et à mesure de la progression du morceau, le destructurant, l'éclatant en mille morceaux. La colonne vertébrale de doomed to sin reste la même quasiment tout le long du morceau, mais tout ce qui en faisait la chair s'éparpille, vole littéralement en éclat. Elle finit tout de même par lâcher voir s'effondrer, épuisée,  pour ne plus finir que par le mur de larsen formé par les guitares.

L'album se clôt sur un planet is sick doomesque en diable et fort peu funeral. Le pouls s'est en effet accéléré, les voix ont repris du poil de la bête, le mur de guitares est bien plus présent que sur les autres morceaux et les guitares claires égrènent leurs arpèges suivant une logique droguée. Planet is sick calme le jeu  au bout de neuf minutes de tarés puis repart plus malade que jamais formant un mur du son des plus impressionnants Envahissant la pièce, bourrée d'infrabasses,de guitares sous acides qui n'en finissent plus de monter au delà de cieux complétement cramés par l'abus de drogues, planet is sick finit par achever le plexus de l'auditeur qui n'en demandait peut-être pas tant.
Toujours est-il que je vais avoir un mal de chien à redescendre, à passer à autre chose. J'attendais saivo de Tenhi comme le messie pour cette année 2011 et le voilà détrôné par un album que je ne connaissais ni Dave ni des dents. Une claque monumentale en somme qui me rappelle celle que je m'étais prise il y a cinq ans avec le pillars de Fleshpress. C'est dire.

la saloperie du dimanche

Cette saloperie n'appellera aucun commentaire de ma part.
Enfin presque : je me demande seulement si je dois remercier ou maudire celui qui m'a filé ce lien.
Julien, si tu me lis, sache que je ne te dis pas merci  Parce que là c'est tout de même limite pas humain hein.


En même temps vu ce que je me réserve pour les deux prochains dimanche, je me dis que François Juno reste tout à fait audible.

jeudi 24 novembre 2011

all apologies

Sous cette subtile référence à in utero de Nirvana se cache en fait une note dans laquelle je ferai mes plus plates excuses pour avoir douté du talent de Daniel Darc. Pourtant ça commençait mal. Son single c'est moi le printemps laissait présager un album dans la veine des deux autres. L'extrait présenté au fou du roi, la taille de mon âme (seul au piano) se fourvoyait dans le ridicule de façon éhontée. C'était donc bardé de préjugés et prêt à refaire fonctionner ma main que je commençais l'écoute de la taille de mon âme.
Et vous savez quoi ? Ben je ne vais pas lui présenter mes complètes excuses. Faut pas déconner non plus. Daniel Darc fait du Daniel Darc et ça reste parfois insupportable. Néanmoins il y a de franches réussites. Si si, je vous jure. Mais il faut les mériter. Parce que la taille de mon âme n'est pas une pute, il suffit pas d'allonger les biffetons pour avoir une passe. Loin de là.
Après s'être fadé les six premiers morceaux, oscillant entre les très mauvais (c'est moi le printemps ou comment faire une chanson avec rien), le mauvais (ana), le moyen (c'était mieux avant morceau compilant tous les tics insupportables de Darc mais avec un recul, un humour salutaires) et le pas mauvais (l'étonnant la taille de mon âme, paroles ridicules certes mais musique superbe, très proche de ce que pouvait faire Jean Bart sur ses premiers albums), l'album décolle après la première variation. A partir de là s'ensuit trois excellents morceaux (l'intime vers l'infini, les très gainsbourien my baby left me et surtout le magnifique seul sous la lune, comme échappé de melody nelson) puis d'autres à peine moins excellents. Le niveau en aucun cas ne faiblit ; au pire c'est très Benjamin Biolaysque ( quelqu'un qui n'a pas besoin de moi) au mieux ben comme je l'ai déjà écrit plus haut, c'est du niveau d'un Gainsbourg en forme. La taille de mon âme s'achève même sur un presque magnifique sois sanctifié, malheureusement bouffé par les tics ridicules inhérents au style Darc à partir de la cinquième minute. Chassez le naturel....
N'empêche : je ne sais pas si c'est le départ de Frédéric Lo qui a boosté Darc mais me concernant il s'agit là d'une des plus grandes surprises de cette année. L'impression que j'ai de la taille de mon âme est celle-ci : Darc a enfin troqué ses habits de rocker/poète maudit pour ceux, plus amples de songwriter, d'artiste de variétoche (dans le sens noble du terme, comme Daho peut être un artiste de variétés) acceptant son âge, ses faiblesses, s'acceptant enfin, nu, sans oripeaux. La mue est magnifique, pas complétement terminée mais donne envie de découvrir ce qu'il adviendra de Darc dans quelques années. Pas un mince exploit ma foi.
Après ce miracle, reste plus qu'à attendre de pied ferme le nouvel album d'Abd Al Malick. Sait-on jamais.



mercredi 23 novembre 2011

Awesome Tapes From Africa

Aujourd'hui saluons l'initiative d'un bloggeur/DJ comme il se doit :
Ce mécréant, cette enflure, cette souillure, ce flibustier, que dis-je ce pirate s'est mis en tête de partager sa passion pour la musique africaine. Tout d'abord en créant un blog dans lequel il exhume des trésors musicaux uniquement publiés sur cassette et sortis sur le continent africain. Il ose même, cette raclure, riper ses cassettes en mp3. Bref :  il permet au pékin moyen un tant soit peu curieux d'accéder à une certaine culture.Vous rendez-vous compte ? Grâce à lui, enfin : à cause de lui, le bas peuple a accès à la culture, au savoir, à des beautés qui, en y réfléchissant bien, ne l'intéressent pas ou ne doivent pas l'intéresser. Manquerait plus qu'on l'éduque le peuple tiens.
Mais bordel de dieu, faites moi coffrer ce dangereux gauchiste.
Heureusement, car il faut une morale, ce DJ vient enfin de rejoindre le grand capital. En créant un label avec lequel il va pouvoir se faire plein de flouze, d'oseille, de pognon sur le dos de ces soit-disant artistes, chanteurs ou je ne sais quoi encore. Mais doit-on qualifier d'artiste un illettré qui souffle dans un tube pour en produire des sons inaudibles ?? Doit-on appeler artiste un dangereux islamiste psalmodiant des paroles incompréhensibles à nos frêles oreilles ? ?? je vous le demande tiens. Mais je m'égare. Toujours est-il que ce gauchiste a créé son label et sorti sous toutes les formes (K7, cd, mp3, vinyle) un enregistrement que je qualifierai humblement de dispensable.
Sincèrement : qui ici en a quelque chose à foutre de Nâ Hawa Doumbia ?? La sortie de la grande cantatrice malienne vol 3 sert à quoi ?? D'un point de vue artistique : à rien. D'un point de vue économique en revanche, ça se discute. Sachant qu'il a du racheter les droits trois fois rien, que la soit-disant artiste n'est au courant de rien, il lui suffit seulement d'en vendre une poignée pour se faire un paquet de pognon inimaginable. Pas con le gars quand on y pense.
Toujours est-il qu'on n'en a pas grand chose à foutre de ce label Awesome Tapes From Africa et que des sorties comme celle-là ne servent à rien.
D'ailleurs je viens d'avoir un mail de Florent P. qui me dit que son nouvel album est fin prêt. Enfin de la vraie musique faite par de vrais musiciens pour de véritables mélomanes.

PS :vous n'êtes pas obligés de croire les propos émis ci-dessus par mon ça. Mon surmoi venant de prendre quelques jours de vacances, mon ça s'est cru obligé de prendre les commandes de ce blog. Il revient tout juste et ne peut que constater les dégâts. J'en suis le premier désolé. L'album deNâ Hawa Doumbia est magnifique et le blog awesome tapes from africa, une mine d'or musicale.En espérant qu'il y ait d'autres sorties derrière.

mardi 22 novembre 2011

Vektor

Allez, Satan, fais pas la gueule. Je te jure, je vais faire une note sur ta musique de prédilection.
Fais pas la gueule je te dis.
Ta note, je vais la pondre, mais pas sur les groupes dont j'ai parlé hier.
Point encore.
Point de note sur Esoteric ou Blut Aus Nord. Non, mais une note sur un groupe qui avait produit un de mes albums de l'année en 2009. Black future. Du technical trash metal pas piqué des hannetons mâtiné de progressive pour un album à faire revenir la moitié de la population parisienne à la vie et faire accéder au trône suprême le sieur Tibéry.
Vektor remet donc les couverts ce 22 novembre avec un outer isolation dans la même veine que leur black future. A savoir un chant hurlé/crié/beuglé sur une musique à faire passer les Pixies énervés pour des joueurs de funeral doom sous tranxene. Un truc très technique en effet, avec très beaucoup de guitares rythmiques  sursaturées jouées très vite, suivies de près par une batterie survitaminée pratiquant le changement de rythme comme une puce le saut en hauteur, suivies d'encore plus près par un guitariste solo qui soloïse à tout va ans pour autant étaler sa technique. Ca headbangue dans tous les coins, ça saute partout, ça crache sa haine ou son amour à Satan (c'est au choix) à chaque cri prononcé par le hurleur en chef mais c'est PU-TAIN D'E-FFI-CACE !!!! La grande qualité de Vektor à mes oreilles et ce qui me tient de cerveau  cramé, reste que sa musique, malgré la complexité apparente de la chose (avec changement de rythmes, d'accords, toute les dix secondes au moins), est d'une lisibilité remarquable. Accrocheuse, mélodique, outer isolation c'est le plaisir immédiat à portée d'oreilles. Vektor se joue de tous les clichés trash/death metal : sur outer isolation le morceau qui donne son titre à l'album, le solo arrive à point nommé,lors du seul moment calme du morceau, cherchant à étaler sa science, stratosphérisant dans les aigus comme un vulgaire Europe ou Scorpions mais se retrouve vite balayé, d'un revers de rythmique lui fermant définitivement son clapet pour mieux repartir à fonds de cale dans un chaos limite indescriptible. Tous ces changements pourraient être fatigants, pénibles à écouter mais non, on se marre, on joue à se faire peur comme si on se retrouvait à bord d'un wagon de train fantôme.Lui même égaré dans une montagne russe.
C'est extrêmement bien foutu, ça joue vite, très vite et au vu de la qualité du truc, ça pourrait bien devenir une nouvelle référence en matière de trash/death metal au même titre que le spectrum of death de Morbid Saint ou le sound of perseverance de Death. Pourtant, Satan sait que je ne suis pas un mordu de trash, ce genre de disque aurait même tendance à me gaver : trop de technique, trop speed, trop caricatural pour moi voir limite comique. Mais là, force est reconnaître que Vektor fait parti des exceptions sus-citées.
Bon alors Satan, heureux ???
Pas tout à fait ??!!!
T'inquiète, je prépare deux notes à ta gloire d'ici peu.

lundi 21 novembre 2011

50 words for snow

C'était armé d'une volonté de fer que je comptais écrire une note sur le dernier Esoteric. Vraiment. Je m'étais préparé, avais sorti le dico à superlatifs, celui des synonymes également, mon clavier s'apprêtait à recevoir mes frappes chirurgicales avec une joie sans égale. Tout était prêt pour la grand-messe noire.
Mais non.
Entre temps une grande prêtresse a décidé de bouleverser l'ordre établi. Elle s'est ramenée comme ça, sans crier gare, c'te garce. Elle m'a pris par surprise, a jeté son dévolu sur ma pomme avec un concept-album. Vous savez, un truc pensé de A à Z sur un thème précis. Avec des paroles qui ont du signifiant selon le thème abordé et une musique généralement plus pensée que les paroles encore. Souvent, de mon point de vue s'entend, le concept-album est synonyme de pensum masturbatoire inutile et vain fait par des musiciens en mal de crédibilité.
Néanmoins il arrive parfois que certains soient réussis. C'est le cas ici avec le 50 words for snow. Le nouveau Kate Bush. Je dois vous avouer  une chose tout de même : c'est à reculons que j'y suis allé. Son director's cut de cette année m'ayant quelque peu refroidi. Mais... c'est Kate Bush. Pas un seul véritable mauvais album au compteur. Un retour remarqué et remarquable il y a six ans après douze ans d'absence avec aerial. Et six années d'absence pour  revenir enfin avec une création originale (director's cut ne compte pas, ré-arrangement de ses anciens titres). Sur la neige.
Comment décrire 50 words for snow,  la beauté de ces sept chansons sans paraître trop con, trop cucul. Je préfère botter en touche, laisser ça à d'autres qui le décriront mieux que moi. Ils parleront mieux que moi de cette sobriété remarquable, de ce piano obsédant, de pureté. De ces voix également, celle de Bush, parfaite et de ses invités (Elton John notamment : d'une gravité, d'une dignité, d'une sobriété que je ne lui connaissais pas). De ces arrangements délicats, de cette pop empreinte d'une douceur jazzy . De ces titres qui prennent tout leur temps pour se développer, s'épanouir. De la liberté qui est sienne et qu'elle embrasse plus que jamais à pleine bouche. De cette analogie que l'on peut faire entre le Scott Walker de tilt et 50 words. Mais aussi, de mon point de vue, celle faite également avec Joanna Newsom. Le succès, critique autant que commercial, de have one on me a permis à certaines artistes de pouvoir s'exprimer librement avec des morceaux de plus de dix minutes. Et, curieusement, si les morceaux de 50 words sont très longs, on en retient surtout le dépouillement, l'abstraction.
Non , je le répète,  je n'en parlerai pas. Pas suffisamment qualifié pour ça.
Je ne dirai à son propos qu'une chose :  je ne puis dire combien de mètre cube de neige Kate Bush s'est mise dans le pif pour pondre un tel album mais je ne peux que l'encourager à recommencer.
Une dernière chose encore : va falloir arrêter de sortir des disques de cet acabit cette année parce que Satan commence un peu à faire la gueule. Lui qui m'a ordonné de pondre des notes démentielles sur le Esoteric, le Blut Aus Nord et le Haemoth commence à fumer. Vous me direz, un peu de neige sur la tronche ça va le calmer. Ça tombe bien, j'ai justement un album qui pourrait  lui convenir.

dimanche 20 novembre 2011

la saloperie du dimanche

La semaine dernière un traître m'a odieusement calomnié. En insinuant que je n'étais pas humain. La raclure. M'en vais te lui en donner de l'humanité moi. En lui faisant amèrement regretter ses paroles blasphématoires et impies. Si pour lui ma maison est un titre frisant l'inhumanité que dire de ce que je vais lui proposer.
Vous connaissiez Herbert Léonard et sa douce subtilité.Ce rimbaud de l'érotisme torride. Sachez que sa petite soeur (j'en sais foutre rien mais disons que c'est pas possible autrement), Anne,  a sorti quelques titres qui  feraient passer Bézu pour un mix improbable entre Gershwin et Dylan. C'est dire le niveau de la chose.
Vous vous demandez comment c'est possible ?  Allez sur la vidéo en-dessous, cliquez sur play et là vous pourrez effectivement dire que je suis inhumain. Un truc pareil vous ferait presque croire en Dieu tellement c'est................................. autre.
Rien que les paroles du refrain vous feront croire que Dieu est un grand malade pervers :
Je suis ta grenouille
Tu es mon crapaud [Coâ coâ coâ !]
Grimp'-moi, grimp'-moi, grimp'-moi sur le dos
On va faire des étincelles
Sur le bord de la margelle
On va faire tout plein d'enfants, comme nos grands-parents



mardi 15 novembre 2011

puissance et gloire

Avant d'attaquer deux notes métalleuses et vous faire chier avec ce genre si décrié, je m'en vais vous faire une note dithyrambique sur un gars passé totalement inaperçu ces derniers temps. Encore une me direz-vous. En même temps, pour les notes vachardes, c'est la boutique d'à côté.
Qui ici connaît Bill Mallonee ? Alors ???? Personne ???On fait moins les malins hein ?!!
Quand j'y repense c'est assez curieux que j'en touche quelques mots parce que lui et moi sommes loin d'avoir des atomes crochus. Très loin même. Ex membre du groupe Vigilantes Of Love (groupe apparemment capable du meilleur comme du pire créé dans les années 90), il officie dans le country/rock/alternative (jusque là ça peut encore aller ) tendance christique. Il met donc toute sa foi dans la musique qu'il créé. Bref : Bill Mallonee fait du rock chrétien. Deux termes qui me semblent antinomiques. Disons que l'image que j'en ai est loin d'être propice aux fantasmes : de jeunes éphèbes bien peignés, désespérément propres sur eux, tirés à quatre épingles, enfourchant leur vélo, prêchant la bonne parole en faisant du porte à porte  et faisant chier leur monde avec leurs guitares acoustiques et leurs chansons de merde lors d'improbables réunions sur la plage. Un cliché certes mais qui a la vie dure chez moi.
Mais je m'égare. Revenons à Bill Mallonee et son nouvel album. The power & the glory.. J'ai lu ça et là que Bill Mallonee était un des secrets les mieux gardés des states. Une sorte de chaînon manquant entre Dylan, Neil Young et Springsteen. Pour tout dire, à l'écoute de the power, j'y rajouterais également le gallois Mike Scott. Auquel les intonations de la voix de Mallonee me fait penser tout du long. Sinon ça donne quoi au juste, ça sonne comment ? Ben c'est pas si simple que ça. Mallonee réussit avec the power... un album très middle of the road. Un pied dans la FM de merde, un autre dans la country/rock, un autre dans l'indie ( c'est fou ce qu'il a comme pieds ce gars). Une musique simple, carrée, efficace, très abordable. De prime abord si on n'y fait pas gaffe, écouté comme ça d'une oreille distraite, c'est agréable mais commun. Presque banal. Voir limite rock FM.Presque à gerber quoi. Mais comme Over The Rhine, autre groupe jouant dans cette catégorie, à la différence près qu'eux s'attaquent au jazz, à la variète, c'est bien plus subtil qu'on ne le croit. Parce qu'en effet, s'il officie dans une sorte de rock FM, ce gars a musicalement l'étoffe d'un Neil Young. Le Neil Young country accompagné de son Crazy Horse, celui des années 70, à la différence que l'électricité chez Mallonee est domptée, apaisée (the shakers & the movers, parfait exemple de ce que pourrait faire Young si l'inspiration était encore à ses côtés) et sert des mélodies limites imparables. On a l'impression sur certains titres qu'il a invité les membres du Crazy Horse à faire les solos : c'est concis, sans fioritures ni verbiages, l'exact dosage entre technique et accessibilité.
Bon alors, on l'a bien compris jusqu'ici : Bill Mallonee c'est aussi bon que Neil Young, ça rappelle Neil Young mais ça n'est pas Neil Young. Mais les deux autres alors, qu'est ce qu'ils viennent foutre là ? De Dylan il a le côté traînant sans avoir l'accent de canard égorgé reconnaissable entre tous, de Springsteen le côté immédiat, énergique, FM sans être putassier. The power & the glory c'est la réunion au sommet de ces trois entités sans temps mort, rien.  Les morceaux s'enchaînent,  sans qu'un seul ne soit  faiblard, on assisterait même à une montée de qualité au fur et à mesure que ceux-ci défilent. Bon il y a ce côté FM qui peut gêner au début de l'écoute mais il s'efface progressivement, il finit par être un détail, tant on est pris par la qualité des compos.
Alors il y aura bien des pisse-vinaigres pour dire que ouais Mallonee c'est du rock FM, c'est sympa mais c'est un peu limite non ? Ben non. C'est pas l'album du siècle mais clairement un disque à côté duquel il serait con de passer, comme les albums d'Over The Rhine. De la variété rock/FM de qualité c'est suffisamment rare pour qu'on s'y attarde malgré tout.

P'tit pimmon

En premier lieu,  Tenhi : faisons une croix dessus, passons à autre chose.
En second lieu, il n'y aura pas de second lieu. On passe directement à autre chose.
Après deux échos satanistes endiablés il était temps, pour mes oreilles ainsi que le peu de neurones restant après ces écoutes démoniaques,  d'aller voir ailleurs. Notamment en Allemagne où officie l'excellent Pimmon. Qui, comme chacun sait ici, n'est pas allemand mais bien australien. Je vous livre un extrait du dossier de presse, extrait du magasine musique mon amour dont vous n'avez rien à foutre et je vous comprends fort bien  :
"Paul Gough alias Pimmon enchante l'électro depuis un peu plus de dix ans, ne sortant que chédeuvres sur chéduevres. Sa science des bips, des blings et des wizzzz ravira l'auditeur exigeant tandis que l'auditeur moyen fuira à toutes jambes devant un tel capharnaüm. Paul Gough est une sorte de Picasso de la musique électronique. Fracassant ses rythmes, tordant les beats..."patati patata....
Bon ok, j'avoue : l'écoute prolongée de métal entraîne de graves lésions. Notamment auprès du nerf auditif et son prolongement direct à savoir l'encéphale qui n'en demandait pas tant. Mais bon, autant le dire tout net : ce n'est pas l'écoute de the oansome orbit qui va arranger les choses, bien au contraire. Non pas qu'il soit inaudible loin de là. Mais il provoque certains dommages irréversibles une fois l'écoute achevée. Dépendance, état de sidération limite catatonique,distorsion de la réalité, décrochage de machoîre avec passage obligé chez le chirurgien, paranoïa, émergence de psychoses latentes, érections capillaires multiples, j'en passe et des meilleurs. Un cas similaire avait été signalé il y a déjà vingt ans. L'auteur de ce coup d'éclat s'était grillé les neurones et n'a jamais été capable de rééditer cet exploit voir même de refaire quoi que ce soit derrière. Kevin Shields si tu me lis, ce qui est peu probable, sache qu'on pense toujours à toi. Et que tu n'es plus seul. Paul Gough en effet vient de te  rejoindre dans la catégorie bâtisseurs de beautés extrêmes. Seule la technique change : Gough ne joue pas de la guitare, seulement du synthé et du PC. Mais le résultat est à peu de chose près aussi sidérant. Gough est une sorte de magicien du son, capable de construire des édifices éclatants sur une matière plus que mouvante, de bâtir un monde parallèle à base de chaos tout en faisant preuve de cohérence. Comme Shields lors de loveless, il parvient à habiter l'espace, se l'approprier entièrement et le reconfigurer à sa manière. Si je devais faire un parallèle avec le cinéma, je dirais que Gough a réussi sur oansome orbit ce que Tarkovski expérimentait et réussissait sur tous ses films : à prendre un matériau commun et en faire quelque chose d'unique. Comme chez Tarkovski la notion de temps n'a plus lieu d'être; il a beau être trituré,étiré, il passe comme un souffle. Comme chez Tarkovski, Gough parvient à extraire la beauté, le mystère d'une matière particulièrement rebutante.
En somme Pimmon sur the oansome orbit, c'est un peu le haut du panier en matière d'expérimentation sonore. A ranger près du bone tree soundtracks vol I de U.R.I, de n'importe quel disque de Troum ou de Coil. Bref,si vous n'êtes pas complétement décérébré, comme je peux l'être parfois, vous aurez compris que the oanesome orbit devrait en toute logique terminer assez bien placé dans ma liste de fin d'année. Et ce n'est rien face au mastodonte qui arrive et que je m'apprête à chroniquer d'ici peu : paragon of dissonance des monumentaux Esoteric (qui, lui, devrait truster l'une des trois premières places du meilleur album 2011, si ce n'est la première). Bon, sur ce je plie les gaules, fais mon deuil du catastrophique myrrhmanthon et vais me refaire une piqûre d'Esoteric pour m'en remettre. Et si ça ne suffit pas je m'enverrais la discographie complète de Pimmon.



dimanche 13 novembre 2011

la saloperie du dimanche

Suite au Myrrhmanthon mis en oeuvre hier et pour lequel personne n'a répondu, je me rends compte que :
-soit vous êtes toutes et tous des crevures que la dette grecque a atteint de plein fouet avec des oursins plein les poches et dans ce cas je ne vous félicite pas.
-soit vous êtes d'une timidité maladive et dans ce cas n'ayez aucune crainte, vos dons seront investis dans un placement sur : la caisse à vinyles en bois.
-soit je n'ai pas d'amis. Comme quoi la virtualité ne fait pas le bonheur.

Pour  laver mon honneur de ce putain d'affront reçu de plein fouet, il faut une saloperie taille XXL. Il faut au moins  ma maison d'Anne Loric. Chanson néo-réaliste revisitant Brel façon Lalanne sur une musique néo-eighties revisitant le répertoire classique de Frédéric François façon Richard Sanderson ( oui vous avez bien lu : Richard Sanderson, l'immortel chanteur de sublimissime reality tiré du non moins indispensable film de toute une génération : la boum). Avec ça, si vous ne comprenez le désarroi dans lequel je viens de tomber je ne peux plus rien pour vous.

PS : vous n'êtes tous qu'une bande de crevures, je vous hais.

vendredi 11 novembre 2011

J'en appelle à votre générosité

Oui, vous, formidables lecteurs de ce formidable blog qui est le mien. J'en appelle à votre générosité.
Pour quoi faire me demanderez-vous ?
Ces crevures de Tenhi sortent fin novembre un nouvel album. Attendu pour ma part depuis la claque prise en 2006 avec maaäet, chef d'oeuvre increvable, saivo sort donc le 25 novembre prochain.
Mais là n'est pas l'objet de ma requête.
Enfin si.
Ou non.
Bon que je vous explique : Tenhi sort donc saivo ainsi que l'intégrale de leurs albums en vinyle dans un coffret en bois de toute beauté. Une édition limitée à 500 exemplaires. Description ci dessous donc :

In tandem with "Saivo", November 25 will also see the release of an opulent wooden box including Tenhi's collected works on vinyl. The 33x33x7 cm sized box is limited to 500 copies only. It is made of heavy birch wood and the top comes ornated with a branded Tenhi logo and "The Collected works". Apart from all Tenhi releases in their vinyl version (see below) the box also features a 160(!)-page and approx. 21x15 cm sized book including selected full-color and black/white graphics of all Tenhi album artworks as well as all lyrics and liner notes. Also included are posters of all Tenhi cover artworks and a numbered and handsigned authentication certificate.

Included vinyl:
- Kauan (LP)
- Väre (LP)
- Maaäet (2LP)
- Airut:Aamujen (LP)
- Folk Aesthetic 1996-2006 (3LP)
- Saivo (2LP)

Ma requête est simple : l'objet, de mon point de vue, me coûterait au moins un bras et deux jambes. Sachant que j'en ai encore besoin, je fais donc appel à votre générosité. Vu le nombre de lecteurs, qui augmente de façon exponentielle chaque jour, je ne demanderai qu'une petite cinquantaine d'euros par personne. Ce qui n'est rien, vous en conviendrez.
Le prix de l'objet ? 150 €.
Pour vos dons, me contacter via les commentaires.
MERCI.



Tenhi - Saivon Kimallus / Siniset Runot from Tyko Saarikko on Vimeo.

Grandaddycool

11 novembre 2011.
Aujourd'hui : hommage capillotracté d'une pertinence rare à tous les chevelus de tous poils tombés pour la France.
Néanmoins l'interrogation existentielle du jour restait : Que faisiez-vous à 11h11 ce 11/11/11 ?

mercredi 9 novembre 2011

SATAN...

Sale temps pour les satanistes en ce moment. Après Fleshpress et son acide mouth strangulation de feignasse ( quatre ans pour accoucher d'une telle daube, ça en frise l'indécence), c'est au tour de Wrest de vouloir faire dans la ligne claire. Wrest, comme chacun sait, est le leader de Leviathan. Leader par ailleurs incontesté puisqu'il en est le seul membre. Il faut savoir que le groupe, enfin Wrest,  en a eu marre de lui-même et a splitté en 2007. En 2011, rendons gloire à Satan. Après moultes tractations occultes Wrest s'est enfin réconcilié avec l'autre partie de son groupe, à savoir lui-même, et a décidé de remettre les couverts.
Manque de bol pour l'auditeur qui espérait un album malsain, crade, flippant, du Leviathan quoi,Wrest, via Spielberg, a découvert Hergé et toute sa filiation. Puis s'est dit : et si j'appliquais ça au métal ? Idée certes sympathique mais quelque peu hors-sujet. En effet true traitor, true whore aurait pu être un excellent album de Leviathan. Il en a les atours, l'énergie, les compos sont présentes mais je ne sais pas ce qui a pris à Wrest de vouloir épurer sa musique, en dégager le côté dark ambient pour se concentrer seulement sur le black metal. Peut-être pourrons-nous supputer que la séparation d'avec lui-même en 2007 fut d'une violence rare et lui a grillé quelques neurones malades. Pour autant il en résulte un bon album de black metal, violent, mélodique parfois  mais un album moyen de Leviathan. Trop carré, trop lisible à mon goût, il réserve certes de belles surprises (ces moments de calme jazzy sur brought up to the bottom) mais le dark ambient pratiqué anciennement par Wrest hissait (si on peut dire) son black metal vers des bas-fonds malsains qui rendaient sa musique unique. True traitor true whore se contente juste d'être ordinaire. Efficace, très efficace même, mais ordinaire

Ce qui n'apparaît pas très évident pour qui ne connaît pas les travaux précédents du sieur. N'importe qui prenant le train en marche se dira que c'est inaudible. Je rétorquerai à cette sentence fallacieuse, dénuée de tout fondement, que true traitor est l'album le plus simple, le plus abordable de Leviathan. Ce qui est un bon début ma foi. Chaque nouvelle écoute (je dis ça pour celui qui serait assez maso pour en entamer plusieurs écoutes) vient en fin de compte contredire la méforme apparente des glorieux satanistes comme je le disais en débutant cette note. Du moins celle de Leviathan.  Parce que pour les corses léthargico-finlandais de Fleshpress, c'est mort.


lundi 7 novembre 2011

acid mouth strangulation

-Bon les gars, c'est pas le tout mais va falloir s'y remettre. Quelqu'un a une idée ?
-euhhhh
-nan sérieux, va falloir trouver quelque chose. Ca fait quatre ans qu'on a rien glandé va falloir qu'on en remette un coup. Il paraît qu'on a des fans.
- Ah bon ?
-Ben ouais. Quelqu'un a une idée ?
-non et toi ?
-non plus.
-on fait quoi alors ?
-ben on branche les guitares,les amplis, la batterie, la basse, le chant et on verra bien hein.
-ouais.
-quelqu'un a une idée ?
euhhhh
-on joue ??
-Paulo,tu enregistres là ? parce qu'on va commencer et on ne sait pas trop ce qui peut en sortir.
-Ok les gars; c'est bon allez-y, c'est parti.

une demi-heure passe.

-bon...ben...on a trois morceaux là. Vous en pensez quoi ?
-euhhhh
-quelqu'un a une idée ?
-Paulo t'en penses quoi ??
-bon les gars j'ai pas que ça à foutre, j'ai des courses à faire, le linge à étendre. A l'occasion faut aussi que je fasse la vaisselle. Donc si vous pouviez vous magner le tronc j'en serais fort aise.
-bon ben......... ça va faire.Quatre ans, trois morceaux, une demi-heure. Faut pas déconner non plus hein. On a tout donné sur pillars, on a même certains fans qui nous disent  qu'on a sorti ce qu'il y a de meilleur en matière de sludge/doom.Donc.....
....on peut se la couler douce en sortant un truc mou du genou, sans aucune tension, caricatural comme on vient de le faire là. Nos fans sont tellement cons qu'ils n'y verront que du feu de toute façon.
-on peut dire ça comme ça.
- Mouais. Paulo, fais écouter les bandes.

L'enregistrement passe. Arrêt au bout de deux minutes.


-Ok, c'est trop dégueulasse au niveau son. Aseptise moi tout ça tu veux bien ?
-mais je fais comment ? Il y a déjà aucune dynamique, pas de profondeur dans ce que vous venez de faire, je peux pas faire pire ???!!!
-mais si, applique toi. C'est trop crade là, lisse moi tout ça au maximum.
-Mon dieu. Ca va être une catastrophe.  En même temps dans cinq minutes j'ai terminé. Donc...

dimanche 6 novembre 2011

la saloperie du dimanche

Vous connaissez Felix Gray via l'immortel duo qu'il avait commis dans les années 80 avec l'immortel Didier Barbelivien : à toutes les filles. Vous vous souvenez également de  l'hymne du très rock'n'roll Mitterand : il faut laisser le temps au temps. Mais connaissiez-vous le reste de l'oeuvre légendaire de ce musicien d'exception ?
Evidemment, si je pose la question c'est que j'en connais la réponse.
Non.
Alors pour vous aider dans votre quête de la spiritualité de droite, je me dois d'être votre Jesus Christozy, vous illuminer lors de votre chemin de croix. Pour ce faire, je vous propose le besta du grand Félix : la gitane.
Ecoutez, admirez. Du rock chrétien UMP comme on en fait plus.