lundi 31 décembre 2012

Dépôt de bilan 2012

Vous ne l'aviez peut-être pas remarqué mais aujourd'hui nous sommes le dernier jour de l'année 2012. Incroyable n'est-il pas ?
Qui dit dernier jour de l'année dit forcément regard nostalgique sur une jeunesse qui s'éloigne de plus en plus, sur une année écoulée forcément plus merdique que la précédente du fait du rapprochement inéluctable des douleurs arthritiques ainsi que des changes complets.
Qui dit 31 décembre dit forcément bilan et bonnes résolutions.
Les bonnes résolutions, comme les promesses, n'engagent que ceux qui y croient.
Pour 2013 par exemple j'ai décidé d'un commun accord avec moi-même, ainsi que mon moi profond, d'être moins con et moins corse ( en gros de faire plus d'une note par semaine). Connaissant mon courage, il flotte là comme un parfum d'utopie.
Pour le bilan en revanche, ça, je peux faire. Mais comme ma nature profonde a tendance à remonter à la surface très facilement, je ne vais pas trop me faire chier et balancer ce qui m'a marqué en cette excellente année musicale.
Dont acte.

Blut Aus Nord : 777 cosmosophy
Kevin Tihista's Red Terror : on this dark street
Om : advaitic songs
Ozarks :
Spiritualized : sweet heart, sweet light
Arlt : feu la figure
Jessica Pratt :
Daughn Gibson : all hell
Fabio Orsi: the new year is over
Swans: the seer
Tindersticks : the something rain
Aidan Baker : the spectrum of distraction
Chromatics : kill for love
Paul Buchanan : mid-air
Six Organs Of Admittance : ascent
Julia Holter : ekstasis
Tue-Loup : 9
Ruby Throat : O' doubt o stars
Gareth Dickson : quite a way away
Zelienople : the world is house on fire

Dordeduh : dar de duh
Getatchew Mekuria & The Ex : y'anbessaw tezeta
Barna Howard
Thomas Belhom : rocephine
Ty Segall & White Fence : hair
Francis Harris : leland
Killer Mike : R.A.P music
Avec Pas D'casque : astronomie
Mi And L'au : if beauty is a crime
Loscil : sketches from new brighton
Josephine Foster : blood rush
Bill Fay : life is people
Stagnant Pools : temporary room
The Evens : the odds
Mgla : with hearts toward none
Scott Walker : bisch bosch.


Rééditions :
Can : the lost tapes
Codeine : when I see the sun
Spain : the blue moods of
Motorpsycho : blissard
Bark Psychosis : hex

Bien évidemment, la liste est loin d'être exhaustive et peut être complétée n'importe quand, au fur et à mesure des découvertes.
Sur ce, bonne année et à l'an prochain.



lundi 3 décembre 2012

Loscil : sketches from new brighton



- Bonjour, je cherche un album doté d'une particularité peu commune voir particulière. Un disque excellent, doux, instrumental, électronique et pas chiant pour un sou. De plus, je le souhaiterais d'une discrétion remarquable. Vous avez ça en magasin ?
- Oui mon bon mossieur, j'ai ça en magasin. Un disque d'électro/ambient/dub sorti en septembre dernier sur un label pourtant remarqué et remarquable (kranky) et passé totalement inaperçu. Ça vous convient ?
- Ah ben pour sur. Puis-je savoir ce que c'est ?
- Le nouvel album de Loscil, sketches from new brighton.
- Lo-quoi ?
- Loscil, vous savez, le projet de Scott Morgan. Non ? Onze années de non-activisme chez Kranky, ça vous forge son homme hein. Huit disques à façonner le silence sous des nappes de synthé, avec des rythmes rachitiques voir inexistants, quelques glitchs obsédants, il n'y a rien de mieux pour se faire oublier. Pourtant, pas de bol pour lui, sa musique, abstraite au possible, est restée ancrée dans les oreilles de ceux qui se sont un tant soit peu intéressés à elle.
Il remet les couverts cette année avec un album dans la droite lignée des sept autres. Soit une musique abstraite, impalpable, faite de nappes phréatiques, de glitchs, de douce tension, presque sereine, semblable à du Borhen ( hasting specials ressemble à s'y méprendre à une version apaisée du black earth). L'ensemble évoque le meilleur des productions des allemands Pole ou Gas, soit un dub flirtant avec l'ambient et réciproquement.
- Ça fait pas un peu musique d'ascenseur votre truc là ?
- Cela pourrait mais non, il y a suffisamment de mouvements internes dans cette musique, de remous, de luttes intestines pourrions-nous dire,  pour éviter tout ennui justement. Scott Morgan sait doser parfaitement contemplatif et tension, mélodies et abstraction, jouer avec les oscillations pour tenir  l'auditeur dans un état de rêve éveillé voir de sidération  (fifth anchor span et sa sourde mélancolie qui vous prend à la gorge sans jamais rien lâcher). Pour reprendre votre expression, si ascenseur il y a, celui-ci ressemblera plus à un téléphérique à mi-parcours au dessus de l'océan, dont le câblage est en train de lâcher, qu'à un ascenseur du Ritz. Vous avez le droit de vous sentir protégé voir d'être comme dans un cocon mais il  existera toujours une tension qui vous empêchera de réellement vous apaiser. Tout l'intérêt de sketches from new brighton repose justement sur cette tension qui traverse le disque de part et d'autre, alternant morceaux contemplatifs voir sereins (second narrows et son dub relaxant)  et d'autres en apparence calmes.
L'album semble d'une platitude effarante et pourtant en y prêtant une oreille attentive, on se rend compte que, la plupart du temps, Scott Morgan innove. Son ambient, son dub, on a l'impression de les avoir entendu mille fois au travers de l'oeuvre de Gas mais étrangement, cette tension sourde, ce rappel au jazz, cette atmosphère de menace évoquent plus le doom de Borhen.
 Bref, vous vouliez un album fort discret, qui ne fasse pas de vagues ?? En voilà un donc. Et en sus, son créateur se permet même d'inventer un nouveau genre : l'ambient doom. Si c'est pas une particularité particulière, je veux bien bouffer ma collection complète de vinyles de Vilaine Fermière. Et rassurez-vous, il passera encore de nouveau et à jamais inaperçu et n'intéressera personne hormis des pélos comme vous. Cerise sur le gâteau, comme on dit : la pochette est aussi discrète que le contenu. C'est pas beau tout ça ??