vendredi 31 décembre 2010

2010 suite et (pas spécialement) fin pour le coup.

Pour terminer l'année en beauté, un worst-of.
Oh putain, c'est pervers ça.
Oui.
Mais : nous sommes le 31 décembre et de toute façon à la fin de la nuit vous serez tellement torchés que vous ne ferez plus la différence entre la bande à basile et Joy Division. Alors que je vous sorte les pires daubes de cette année  là, maintenant ou jamais, ça ne fait pas grande différence.
Recentrons ce débat crucial : dans le pire qui sont les meilleurs ?
Deux groupes internationaux et un national se tirent la bourre. Pour le frenchie, je vous le donne dans le mille : il ne s'agit pas, pour une fois, d'Abd Al Malick. Pour la simple raison que je n'ai toujours pas écouté son album et que mon masochisme a certaines limites. Non, cette année, il s'agit d'un artiste respecté, oeuvrant depuis une bonne quarantaine d'années dans la musique hexagonale. Jouissant d'une crédibilité quelque peu usurpée à l'écoute du disque sorti en ce début d'année. Le premier qui sort Guy Béart aura droit à un séjour chez le chirurgien esthétique de sa fille.
Un indice : l'album se malnomme (du verbe malnommer, ne me dîtes pas que vous ne connaissiez pas) : coup de foudre. L'apprenti postulant à l'entrée d'une EHPAD pour sénilité aggravée qui a pondu ça a un fils. Lui aussi musicien. Chédid ??? non mais on s'approche. Autre indice : il est de famille (ou est très ami je ne sais plus) avec une vieille artiste française dont la folie furieuse est devenu un fond de commerce malgré elle.
Non, pas Cali. Ségolène Royal est encore à peu près jeune. Pour le reste par contre....
Dernier indice : son fils a sorti une compilation de ses meilleurs titres seul au piano cette année. A savoir aussi que le manque de talent peut sauter les générations et épargner la progéniture.
Qui a dit Higelin ???
Oui, c'est bien ça. Cette année donc,  la bouse d'or (sponsorisée par Rance Inter, je le rappelle) est remportée haut la main par l'album coup de foudre de Jacques Higelin. Une bien belle victoire ma foi car les postulants étaient fort nombreux mais Higelin a su donner le coup de collier nécessaire pour parvenir à la victoire. Chapeau Jacques.
Dans la catégorie international my ass, là ça se bouscule au portillon. Pourtant deux CO dans leur genre s'échappent et font la nique à tout ce qui a pu sortir de mauvais cette année. Des noms ? Pour commencer, le moins meilleur des deux mais pas le plus pire : postcard from a young man des manic Street Preachers. Tu connais ton Freddy Mercury sur le bout des doigts ainsi que ton Bono période je joue les bons samaritains dans tous les stades de France, de navarro et même au-delà encore, tu en as la nostalgie ? T'inquiète. Tel la tournée âge tendre et têtes de bois, les Manic te font revivre ça façon cauchemar. Un auditeur normalement constitué ne tient pas plus de deux morceaux. C'est pas humain un tel traitement. Mais la différence avec le meilleur du pire, celui qui a la véritable palme pour 2010, c'est qu'au moins on peut en rire. Le postcard, si on le prend au 875496ème degré est à se pisser dessus. C'est un CO d'humour labellisé rires et chansons digne de passer dans en rotation libre chez les grosses têtes de Bouvard. Cette emphase dans le chant, ces arrangements seventies style EWAF ou Imagination, ce gros rock qui tâche, c'est de la caricature mise en musique. Les gars qui ont pondu ça sont de véritables génies mais sont si modestes qu'ils ne tiennent pas à le faire savoir. Tant d'humilité de leur part me fait chaud au coeur. Si j'en avais un j'en chialerais tiens.
Par contre face au sidewalks de Matt & Kim le postcard se la joue 'tite bite. Leur album, c'est toute les qualités évoquées précédemment sans l'humour. Sidewalks c'est un peu une carte de visite sonore qu'on pourrait envoyer pour prévenir toute attaque extra-terrestre sur le sol terrien.La connerie humaine en ce qu'elle a de plus beauf pourrait être représentée à l'aise par le morceau AM/FM sound. En élevant la  perversion au rang d'art, on pourrait arriver à trouver ça bon. Mais comme je l'ai déjà écrit ailleurs :
" Mon PC pensait avoir atteint le fond cette année avec les Manic ou Superpitcher mais là il est pulvérisé, explosé, carbonisé et ce en seulement deux morceaux. Je m’interroge tout de même sur la santé mentale de ces deux énergumènes car pour écrire de telles merdes il faut être sérieusement dérangé du bulbe; avoir un tel “talent” pour pondre ça c’est limite pas humain."
Chapeau les artistes.
Sur ce je me prends quelque jours de congés. A bientôt.

jeudi 30 décembre 2010

2010 suite et pas tout à fait fin

 Cinq albums c'est sympa mais vingt-cinq autres c'est mieux. Pour une approche plus complète de ce que fut 2010, moi, apôtre du bon goût, messie de la culture, JCVD de la musique dans son entière globalité awarisante, moi, donc, je vous livre dans sa globalité le total de mes efforts auditifs en ce crépuscule annuel. Bref, je vous vois trépigner d'impatience, la bave aux commissures des lèvres : bon, gros naze, tu nous la files ta fin de liste qu'on aille se torcher avec. Ok, ça vient.
Alors :
6ème et trop pourri pour figurer parmi les cinq premiers, le branque jazzeux Adam Lane avec son groupe Full Throttle Orchestra . Entre modernité et classicisme, il reste l'un des rares à m'impressionner constamment. Son ashcan rantings est encore un grand disque de jazz dans la tradition de ce que fait Adam Lane : abordable pour le néophyte et plus que satisfaisant pour l'initié.Grand.
7ème : le north de Darkstar. Déjà évoqué en ces lieux.
8ème : les frenchies au poil de Cheveu avec leur excellent 1000. Dernière grosse claque de l'année. Leur mélange métal/pop/rap/rock accompagné de cordes arabisantes m'a littéralement troué le séant de façon irrémédiable. J'en chi(al)erais presque de bonheur.
9ème : la noise dronesque impressionnante des Yellow Swans avec leur chant du cygne going places. Penser à se procurer l'édition double de cet album. Le being there est d'un niveau plus élevé encore que going places.
10ème : l'ambient glaçante de Machinefabriek : daas. Se reporter à la note concernée.
10ème : Gonjasufi : a sufi and a killer. La révélation de l'année me concernant. Album un peu trop plein (cinq-six titres en moins aurait pas fait de mal) mais chacun fait mouche dans le style abordé. Kobwebz, she gone, sheep, advice sont grandes. L'album de remixes en revanche est à éviter.

 Le reste n'a pas démérité, loin de là et aurait très bien pu figurer parmi les dix premiers.
12. Tyler The Creator : bastard
13. Sunset : loveshines but the moon is shining too
14. King Sunny Adé : baba mo tunde
15. Dead Fader : corrupt my examiner
16. Akira Rabelais : caduceus
17. Lilium : felt
18. Kings Go Forth : the outsiders are back
19. Marcel Dettmann : Dettmann
20. Junip : fields
21. Swans : my father will guide you a rope to the sky
22. The Fall : your future our clutter
23. Rocky Votolato : true devotion
24. Fursaxa : mycorrhizae realm
25. Forest Swords : dagger path
26. Arandel : in d
27. Charlie Parr : when the devil goes blind
28. Negura Bunget : virstele pamintului
29. Agnès Obel : philarmonics
30. Troy Von Balthazar : how to live on nothing

Quelques explications/repères :
Tyler The Creator : rap impressionnant d'un môme pas encore majeur. Pas loin d'un Cannibal Ox.Son morceau bastard enfonce n'importe quel morceau du dernier Kanye West. Un sample, un piano, une basse, une rage omniprésente et on se retrouve face à un CO totalement dépouillé.
Fursaxa : freak folk à faire passer Lynch pour un réalisateur sain d'esprit. Habité et flippant dans les bons jours, chiant comme peu de chiasse le reste du temps. Je me rangerais plutôt du côté habité.
Arandel : parigot oeuvrant dans l'électro sans utiliser d'instruments électro ni de samples. pour un  résultat  assez bluffant.

mercredi 29 décembre 2010

Jesus is coming....

Dernière note concernant mon top 2010, dernier album de l'année. Manquait plus qu'un album rock bien stone à ma sélection très éclectique. La place a failli être prise par le phosphene dream des  Black Angels mais pas de bol (bien qu'ils s'en foutent, à mon humble avis), Bardo Pond leur a damé le pion il y a à peine quinze jours. Con pour eux parce que leur wocknroll de drogués abreuvé à la source sixties méritait une place de choix sur le podium. Pas de bol en effet car le mastodonte s'est remis en route, a retrouvé l'inspiration et rien ni personne ne peut lui arriver à la cheville dans ces cas là. Leur rock de camés n'a jamais été aussi inspiré, aussi dévastateur qu'en cette année 2010. Il est tellement imprégné de substances illicites que l'écoute prolongée de leur album créé une sorte de fog impénétrable autour de l'auditeur, l'isolant du monde extérieur, lui ouvrant les portes de la perception. Lui qui n'en demandait pas tant se retrouve face à un jesus (Jesus is coming sur don't know about you) les cheveux très longs, crades, portant une tunique à fleurs, yeux explosés et pétards à peine terminés en train de prêcher la bonne parole (le saint pétard devrait être obligatoire,  les ecstasy seulement les jours en i) et  filant des cachetons de toutes les couleurs à ses fidèles. Le pauvre auditeur se retrouve tout compte fait en plein milieu d'un rassemblement woodstockien dégénérant à la partouze de plusieurs milliers de fans dont les apôtres seraient armés de guitares, flutes, batterie et chanteraient l'apologie des drogues, du sexe et du rock'n'roll. A bien y réfléchir, une certaine conception du bonheur quoi.
Parfois la machine s'emballe, sous l'effet du speed, pour offrir un trip hallucinatoire limite flippant (cracker wrist), parfois elle prend son temps, glandouille pendant près de vingt minutes, mais l'ensemble du trip réussit à être tellement convaincant que l'abus de drogues n'est même plus conseillé pour l'apprécier à sa juste mesure.

Sur ce, je vous laisse, j'ai une récolte à effectuer, des feuilles à distribuer, la bonne parole à prêcher et je dois recueillir auprès des fidèles le combustible nécessaire pour mettre tout ça en oeuvre. Et puis, par ce froid, le tongs et la tunique c'est un peu court. Pas grave, j'irai me réchauffer auprès de fidèles compatissantes. C'est ça l'effet Bardo Pond.

mardi 28 décembre 2010

Sharron mon amour

Ayant déjà passé en revue le métal, la pop, le rap, passons aux choses sérieuses. Intéressons nous, en cette fin d'année 2010, à un genre youpi tralala passe moi la corde de ta guitare et faisons une pendaison party avec. On est six , c'est chouette, y aura pas de déchet : la folk.
En cette année 2010, le meilleur album de l'année est aussi celui de Sharron Kraus, the woody nightshade sur lequel je ne m'étendrais pas trop, ayant déjà consacré deux notes à la donzelle. Non pas qu'une troisième serait de trop, loin de là, mais je vais me retrouver à court d'arguments pour à nouveau la défendre, dire tout le bien que j'en pense. Je me verrais dans l'obligation de remplir une note comme je le fais actuellement avec pas mal de vide, un peu de rien et beaucoup de pas grand chose. Peu d'intérêt à faire ça tout compte fait.
Bon toujours est-il qu'après un bon paquet d'écoutes je ne comprends toujours pas comment cette  folk sans âge, austère comme la lecture de l'intégral de Kant, relativement mal embouchée, sans concessions, arrive à me rendre accroc de cette façon. Comment les larmes arrivent presque à me submerger sur once, comment les frissons s'amoncellent  à l'écoute de cet album. Il y a certes la voix exceptionnelle de Kraus qui y est pour beaucoup mais pas que. Elle installe une ambiance, un univers identifiable entre mille qu'on avait pas entendu depuis Shirley Collins. La véritable différence avec ses autres albums est la présence d'une tension, héritée des collaborations avec certains membres d'Espers, fait tout à fait nouveau pour elle. En délaissant le banjo mais en introduisant un soupçon de drone dans sa musique, en l'épurant au maximum,  Kraus prend le risque de tout remettre en question, de mettre pas mal de distance entre elle et l'auditeur pour un résultat passionnant. Sur ses précédents albums subsistait une certaine chaleur, ici tout en apparence est glacé. Bon, en grattant un peu, on se retrouve au coin d'un feu, certes famélique, mais distillant un semblant de vie. On retrouve parfois une certaine douceur ( la fin d'evergreen sisters, once, rejoice in love) mais quand résonnent les dernières notes de traveller between the world, que le voyage prend fin, que la solitude reprend le dessus, on se retrouve là comme un con, un peu paumé, partagé entre désolation et béatitude.
The woody nightshade a cette qualité rare d'être un disque véritablement spirituel s'adressant directement à l'âme, d'une cérébralité pouvant rebuter. En reprenant la métaphore du feu de camp, the woody nightshade fait l'effet d'un feu dont on regarderait  les dernières braises s'éteindre peu à peu distillant un peu d'humanité, de chaleur dans une ambiance glacée.
Ok, je sais, j'y vais un peu fort mais des disques de folk de cette qualité, exposant leurs tripes d'une façon aussi glaçante  j'en ai peu entendu depuis le pink moon de Nick Drake.
Et merde, moi qui venais de dire précédemment que je ferai une note courte je me suis encore planté. Pas bien grave, Sharron kraus mérite qu'on parle (comme ferait notre Nick Drake national et poète révolté à ses heures perdues, Cabrel ) encore et encore d'elle. elle mériterait une reconnaissance mondiale que the woody nightshade n'est pas prêt de lui apporter. Doit-on s'en réjouir ?

dimanche 26 décembre 2010

guilty pleasure

Alors là, je sens que je vais me prendre une volée de bois vert par certains @mis. Non pas parce que l'album que je mets en album de l'année fait parti de la sélection des inrocks (le seul que j'ai en commun avec ce canard par ailleurs) mais parce qu'en ces contrées hostiles je crois être le seul à l'adorer, à lui vouer un culte qui ne se dément pas au fil des écoutes.
Commençons par définir un peu ce qui fait qu'un album va rentrer dans mon top.
Est-ce parce qu'il m'impressionne d'entrée de jeu, que je me prends une baffe comme je me suis rarement prise (Deathspell Omega, Cheveu), parce que c'est un album qui m'a pris par surprise, doucement, qui s'est installé chez moi sans que je lui demande quoi que ce soit (Darkstar) ? Qu'il confirme tout le bien que je pensais d'un artiste en enfonçant la concurrence six pieds sous terre (Sharron Kraus) ? Ou alors la découverte d'un disque qu'à priori rien ne prédestinait à finir dans un top ? (celui dont je vais parler dans très peu de lignes, voir maintenant.)
Alors qu'est ce qui fait qu'un album rentrera dans mon top ? Tout ce qui a été énoncé ci-dessus mon capitaine
Qu'est ce qui fait qu'un disque de rap, putassier sa race, véhiculant clichés sur clichés  finit tout de même par être album de l'année chez moi ?
Il est vrai que la première écoute du Sir Lucious Left Foot: The Son of Chico Dusty de Big Boi ne donne pratiquement pas d'indice quant à sa finalité sur une marche aussi haute. Tout au plus se détache le duo tangerine/you ain't no DJ, impressionnants de noirceur pour l'un et mettant l'expérimentation à portée de tous pour l'autre. Follow us donne envie de s'enfuir plus que de suivre Big Boi, hustle blood sent le R'n'B pourri comme on peut en entendre au kilomètre sur NRJ ou skyrock. Tout ici sent le factice, la caricature : Des samples jusqu'à  l'utilisation des instruments par ordinateur. Rien n'incite à suivre Big Boi dans son délire mégalomaniaque (general patton). Rien sauf un putain de talent à composer des morceaux qui rentrent dans le crâne sans pouvoir s'en déloger. Putassiers mais tellement bien foutus qu'il pourrait nous faire avaler des couleuvres sans qu'on n'y trouve à redire. Rien sauf à composer un album qui soit un tout, une entité qui embrasse tous les styles présents dans le rap actuel sans pour autant verser dans la facilité.Rien sauf un talent à passer du r'n'b à la pop, du rock au jazz,du rap à la drum'n'bass, des années 80 à la dernière décennie (shutterbug), à brasser tous les styles dans un délire aux couleurs chamarrées, complétement barré. Sir Lucious Left Foot: The Son of Chico Dusty c'est ça et plus encore.C'est treize tubes sur quinze titres et presque autant de sommets. Un monstre assumant son statut, tutoyant le ridicule sans jamais y tomber, osant dans le même morceau mélanger pop, rap, jazz, choeurs doo wap (turns me on), donner ses lettres de noblesse au R'n'B (hustle blood, be still), remettre au goût du jour les sonorités 80's, voix trafiquées au vocoder et choeurs délirant (shutterbug, tube imparable), utiliser un sample d'opéra comme base d'un morceau martial (general patton) ou se lancer dans l'expérimentation barrée (you ain't no dj) sans pour autant être inaccessible.
Big Boi ose tout, invite une personne différente sur chaque morceau mais au lieu d'avoir un album de guests de luxe s'éparpillant (comme le dernier Kanye West, pas mauvais mais inintéressant) il parvient à rendre son album cohérent et réussi sur quasiment toute la ligne ( follow us et son refrain pourri, raté, et dans une moindre mesure shine blockas).Quelque soit le genre abordé, chaque tentative est une putain de réussite (for yo sorrow : électro, pop, drum'n'bass, rap  ; night night : electro/pop trompettes mariachis, choeurs féminins jazzeux : leur point commun ? malgré la diversité des genres évoqués, ces deux titres sont de véritables tubes d'une intelligence redoutable.) Big Boi utilise toutes les recettes qu'il connaît (faire parti d'Outkast a beaucoup aidé je pense) et vise juste à chaque fois. Comme Outkast le rap sert ici de base pour partir explorer d'autres territoires. Et comme la plupart des albums d'Outkast , c'est une putain de réussite. Big Boi en cette année 2010 se positionne comme le Prince de cette décennie (Rôle que je pensais par ailleurs dévolu à son comparse André 3000 dont le second disque du speakerboxxx/the love below ramène aux grandes heures de sign "o" the times.). Un Prince qui aurait troqué ses instruments pour un sample et un ordinateur. Tout aussi salace soit dit en passant.
Dire que j'ai écouté cet album un nombre de fois incalculable (jusqu'à deux ou trois fois par jour l'été dernier) est un doux euphémisme. Sir Lucious Left Foot : The Son of Chico Dusty est l'album qui, cette année, m'a le plus rendu accro. J'ai essayé d'écouter mes @mis me disant que c'était n'importe quoi, une musique pourrie, caricaturale, accumulant tous les clichés (fringues, bijoux, attitude, grande gueule, etc..), bref, voulant me ramener à la raison, rien n'y fait. A chaque fois que je plonge dedans je ne peux m'empêcher de l'écouter deux ou trois fois de suite. Ce Big Boi est un plaisir coupable que j'assume à 300 %. La preuve ? en écrivant cette note, j'en suis à la troisième écoute. Que voulez-vous, on ne se refait pas.
Album de l'année ??? trois fois oui. N'en déplaise aux grincheux qui me servent d'@mis. Sur ce je vous laisse, j'y retourne. J'ai essayé la désintox mais là c'est plus fort que moi. Cette année Big Boi m'a tuer.

samedi 25 décembre 2010

top of the pop.

Avouez que vous avez eu peur.
Un top 2010 avec un groupe de métal trustant la première place, ça fout les miquettes non ?
Rassurez-vous, la particularité de mon top cette année c'est qu'aucun album ne se détache vraiment pour prendre la tête.Disons que les places sont interchangeables. Chacun des albums présents est excellent en son domaine. J'y ai mis Deathspell Omega, j'aurais très bien pu y mettre le 2 de The Ancients. Qui en matière de pop est, de très très loin, mon album de l'année voir de la décennie passée. Depuis sa parution en août dernier, il n'est pas une semaine sans que je ne l'écoute au moins deux ou trois fois. Sans sentir non plus la moindre petite once de lassitude. Le genre d'album intemporel sorti dans la plus totale discrétion qu'on tient à tout prix à faire partager mais dont le monde, préférant se gaver de The Nationals ou Sufjan Stevens, se contrefout royalement.Il suffit de voir le nombre de personnes l'ayant écouté/noté sur RYM : dix seulement. Et sur les dix notes, hormis votre serviteur, quatre sont des e-potes. C'est dire la confidentialité de la chose. Ajoutez à cela qu'il est très difficile à trouver en support physique (En France il n'est pas distribué et dans le monde seul son pays d'origine, l'Australie, s'en occupe) et vous aurez le genre de disque dont le culte grandira tout au long des années écoulées.
Une pop de cette classe, on la trouve chez les Feelies, Yo La Tengo les jours de grande forme, les Gorky, Papas Fritas, The Sneetches ou encore Syd Barrett. Chaque morceau est une petite merveille : court, d'accroche immédiate, d'une grande simplicité et d'une limpidité presque effrayante.
2 ne souffre d'aucun temps mort, enchaînant sommets ( to the hill, the rambler, marsh tomb, street funk, sunday evening) et excellentes chansons (le reste de l'album) couvrant un spectre  très très large (En gros des sixties au années 2000), The Ancients se permettent de sortir ce qui pour moi restera une sorte de graal pop de ces vingt dernières années.Je n'ai pas connu telle addiction à un disque pop depuis le bwyd tyme des Gorky. D'un genre dont je n'attendais rien et qui a tendance à furieusement me gonfler, il s'agit là d'une divine surprise qui mérite amplement sa place au sommet des tops. La seule réserve que j'émettrais concerne le morceau christine, un peu faiblard en comparaison des himalayas qui sillonnent ce disque. Le reste n'est que bonheur et félicité. A vous de faire un effort pour le trouver.

vendredi 24 décembre 2010

TOP 2010 première

C'est l'époque des tops et comme je sais que vous vous impatientez, je vous fournis le mien. Garanti sans The Nationals, sans Arcade Fire ni MGMT. Faut pas déconner non plus. Et encore moins de Florent Marchet ou encore Arnaud Fleurent Didier. On est pas chez les inrocks ici.
Donc comme tout le monde je sors un top mais je vais commencer par le premier. Histoire de tuer un suspens qui n'en demandait pas tant.
Alors n'y allons pas par quatre chemins, les premiers sont français. Faut bien être chauvin non ?
Deathspell Omega : Paracletus.
Pourquoi ? parce qu'il s'agit de leur meilleur album (Les autres étant déjà d'un très haut niveau notamment si monumentum requires, circumspice). Parce que paracletus ne se limite pas seulement au black metal mais apporte des éléments free-jazz dans leur musique, du no wave via Glenn Branca. Parce que, de mémoire de sataniste pratiquant, peu d'albums, tous genres confondus, m'ont pris à la gorge dès les premières notes sans relâcher leur emprise jusqu'à un final de folie. Parce Deathspell Omega intègre, maîtrise et digère le chaos comme peu de groupes de métal savent le faire à l'heure actuelle. Parce qu'enfin leur bruit serait vain s'il n'était accompagné de mélodies fredonnables voire mémorables. Ajoutons à cela une production parfaite, subtilement bordélique ainsi qu'une paire de morceaux ( epiklesis II et apokatastasis pantôn) émouvants malgré le chaos qu'ils engendrent et on se retrouve face à une entité monstrueuse, compacte. Quand les américains ont débarqué en Irak pour y trouver des soit-disant armes de destructions massives en 2000, ils n'avaient pas complétement tort. Ils se sont juste plantés d'année (2010), de pays (France) et de dictateur (Sarko). Après l'écoute de paracletus, plus rien n'est comme avant, l'impression que seul subsiste le vide, une sorte d'apesanteur, qu'on se retrouve au milieu de nulle part, désemparé et très seul.Pendant une quarantaine de minutes Deathspell Omega réussit l'illusion de faire en sorte que l'endroit où on est assis comme des grosses loques en train d'écouter de la musique n'est plus.
Si je résume de façon grossière : parvenir à créer un autre espace temps est le point commun de tous les albums de mon top. Paracletus y parvient aisément et de façon remarquable.

jeudi 23 décembre 2010

stop 2010

C'est l'heure des tops, le mien se prépare lentement. En attendant, pour être sur de ne rien louper, je m'envoie des nouveautés en veux-tu en voilà à longueur de journée. Éclectiques. Bien sur. Sait-on jamais.
Par exemple, je me suis fait en ce riant début de matinée rien moins que trois albums.Je vous rassure, pas écoutés jusqu'au bout.
Matt Johnson, leader de The The a sorti une B.O, Tony. Dix ans que le gars Johnson n'avait plus donné de ses nouvelles. Dix ans qu'on se demandait ce qu'il faisait, s'il s'était retiré dans un monastère, converti à l'islam, enfin on s'inquiétait quoi. Pas trop tout de même, n'exagérons rien. Au bout de dix ans, après avoir écouté tony, on se dit que c'était peut-être pas la peine de sortir de sa semi-retraite, si c'est pour nous pondre une B.O comme celle-là. Une trentaine de morceaux entrecoupés de dialogues oscillant entre l'électro, l'acoustique, haïkus au piano, moments inquiétants et surtout, surtout un  profond ennui qui surgit hors de la nuit et court vers l'aventure au galop.
Pas grave, je tente autre chose. Du jazz. Little Women.tendu comme la ficelle du String de feu Carlos. guitares furieuses, saxos au diapason, batterie itou. Mais, me concernant, la sauce ne prend pas. Je reconnais l'efficacité de la chose cependant John Zorn a fait autrement mieux avec sa série des Naked City. L'impression que les gars de Litte Women connaissent leur gamme par coeur mais ne savent pas en tirer quoi que ce soit d'original. Deux morceaux et je zappe.
En désespoir de cause je me tourne vers un album de funeral doom. The Howling Void, nom du groupe. Shadows over the cosmos, nom de l'album. Qu'on aurait pu renommer : voyage au bout de l'ennui. Tous les ingrédients sont présents : voix gutturale, batterie sous lexomil, guitares désespérées, clavier dépressifs, basse en instance de pendaison et morceaux d'une longueur phénoménale . Tout sauf la production qui affadit le tout et donne une furieuse envie de retourner dans son pieu.C'en est désespérant mais pas pour les bonnes raisons. Accumulation de clichés, pauvreté des ambiances, on est très très loin de Skepticism, Shape Of despair ou Esoteric pour ne parler que des meilleurs.J'ai réussi à tenir deux morceaux, pas loin d'une trentaine de minutes tout de même, et j'ai abandonné. Lâche que je suis, je ne suis pas allé jusqu'au bout.
Bref, élaborer un top 2010 requiert un sens du sacrifice peu commun. J'espère que vous saurez en tenir gré quand je le pondrai d'ici quelques jours. Se bousiller les conduits auditifs comme je le fais pour vous concocter un top fait d'amour et de bienveillance est un travail de chaque instant. Un sen du sacrifice peu commun. Mais comme faisait le poète pilote d'hélicoptère militant de gauche en 1981, Daniel Ballavoine : "je ne suis pas un héros".

mercredi 22 décembre 2010

les humbles abeilles sont un miel pour les oreilles

Que se cache-t-il derrière un titre aussi mystérieux, poétique ?
Mystère.
Que je m'en vais résoudre aussitôt.
Alors, quoi de plus sympa pour terminer cette année 2010 en beauté qu'un disque d'hiver ??
Vraiment.
Le gars qui a composé ce disque l'a fait dans des conditions strictes, digne d'un mormon dépressif solitaire.A savoir : réveil chaque matin à 5h30. Petit-déjeuner dehors, sous la neige, en caleçon, à chasser le poisson à mains nues et à boire à pleines mains la neige fraîchement tombée. 5h40 flagellation aux orties préalablement trempées dans un mélange poivron vert/tabasco. De quoi réveiller un ban de députés neurasthéniques lors d'une séance télévisée fébrile à l'assemblée nationale. 5h45 : toilette dans le ruisseau le plus proche avec exfoliation à la pierre trempée dans la boue. Il faut savoir prendre soin de son épiderme.5h50 : recherche de branches, feuillages pour concevoir les habits du jour. 6h00 : entrée dans le studio pour enregistrer un morceau. Bien évidemment en rapport avec les activités pré-citées.7h30 : fin de l'enregistrement.
Bon ok vous vous doutez bien que ce tissu de conneries ne peut être possible. Cependant, derrière chaque tissu de conneries, se cache une vérité : de 6h à 7h30 le fou à l'origine The Humble Bee s'est vraiment astreint à enregistrer un morceau par jour et ce pendant 28 jours. Du 4 au 31 janvier 2010.Le résultat donne un disque d'ambient/tape looping d'une grande beauté.Qui se veut le reflet de chaque jour de janvier.Une sorte de succession de petits tableaux, d'esquisses délicates, parfois flippantes (17 janvier 2010), de photos d'un mois désolé.C'est souvent magnifique, quelquefois abstrait pour ne pas dire chiant (à l'image d'un mois de janvier bloqué sous la neige), mais il y a suffisamment  de vie, de talent là-dedans pour retenir l'attention pendant près de deux heures. Evidemment ceux qui sont réfractaires à ce genre se feront chier velu mais les autres pourront y jeter une oreille voir deux si le coeur leur en dit. Par contre ça risque d'être ardu de s'en procurer une copie, le quadruple album a été édité à 100 exemplaires de par le monde. Bon courage.Autrement il reste musicalcoma.tk


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lundi 20 décembre 2010

plux quba

Bon je vais arrêter les conneries.
C'est vrai quoi, la vocation première de ce blog est de vous faire partager certains trésors oubliés. Notamment ceux des années 80. Je vous vois venir avec vos gros sabots, je devine ce que vous allez penser : il va encore nous pondre une note improbable sur un artiste décédé aux oreilles du tout venant, ayant sorti un one shot de légende que même le commun des mortels ben il ne se souvient pas.
Vous n'êtes qu'une bien belle bande de mécréants.
Non, aujourd'hui je fais certes dans le millésime 80's mais là je suis vraiment parti vous dénicher un trésor oublié de cette période maudite.Pour commencer, le gars en question est portugais. Officie dans la musique électro et a sorti, en 1988, dans une indifférence générale un album qu'on pourra qualifier au mieux de visionnaire au pire d'ovni ayant au moins une bonne dizaine d'années d'avance sur son temps. Ok j'y vais un peu fort. Je me Beauvallise sur ce coup. Si ça continue je vais pas tarder à sortir les formules préconçues style : on mesure ainsi chaque jour, au rythme des comptines mutines, joueuses, mystérieuses, fracassées par le génie pur de ce portugais maudit, quelle fut la portée  de ce plux quba sur l'inconscient collectif des musiciens européens de cette satanée décennie et notamment Autechre. Je pourrais hein. La preuve. Mais non, je ne suis pas comme ça, je n'en ferais rien. J'ai ma fierté moi.
En tout cas, Nuno Canavarro a sorti avec plux quba un album vraiment étrange. Complètement à part des canons électro de cette époque. Souvenez-vous : l'électro en 88 c'est quoi ?? Pour le meilleur, c'est les Pet Shop Boys, KLF, Coldcut. Jean-Michel Jarre, Yazz, Desireless pour le pire. Imaginez alors un gars sorti de nulle part qui débarque avec un album électro/glitch de quinze morceaux. Vous regardez la tracklist pour vous faire une vague idée du genre que vous allez aborder en mettant le disque sur la platine. Là, sur les quinze titres, il y en a 8 appelés untitled, en gros pas de titre, un qui sonne portugais, le reste plutôt anglais. Vous commencez l'écoute. Le premier morceau ressemble à du bruit, pas de ligne mélodique, quelque chose de doux. Un piano, des bruitages tordus. Le second, alsee pousse le bouchon plus loin en y mélant une voix enfantine. Le gars s'amuse avec ses claviers pendant une cinquantaine de secondes. Le troisième voit débarquer les hauts fourneaux ou alors l'atterrissage d'un ovni dans les contrées paumées du Portugal. J'hésite. Pas pour longtemps tout compte fait quand on écoute la suite du morceau. Deuxième option. Ovni.
Pour résumer un peu le tout, parce que je suis une grosse feignasse à la base : Canavarro propose des vignettes musicales passant de la pop tordue (le 5ème morceau) au morceau d'ambient orientalisant (wask, très Autechre) du glitch (9ème) au minimalisme (tout l'album si on veut).
Ce mec, en 88 foulait les terres d'Autechre, d'Oval,SND ou Aphex Twin dans une indifférence générale.Avait tout compris à la direction que devait prendre l'électro dans les années 90, tout en subtilité, douceur, mélodique sans l'être  trop, abstrait mais humain. Il y a dans ce plux quba toutes ces qualités, voir plus encore.
Tout compte fait je retire ce que je viens de dire plus haut : je viens encore de vous parler d'un one-shot inconnu de tous. Vous n'êtes pas une bande de mécréants. Mais si vous ne connaissiez pas Nuno Canavarro, vous n'êtes qu'une bande d'ignares sourdingues qui mérite à peine ma condescendance.Sur ce, à la prochaine.

dimanche 19 décembre 2010

safeasmilk

Juste une petite note, non pas pour rendre hommage à Captain Beefheart parti hier comme un salaud qu'il fut sur la pointe des pieds après des années d'inactivité, nous laissant par la même occasion légèrement orphelins. Non. Je rendrais hommage à un @mi, une connaissance d'au moins dix ans qui a su me transmettre sa passion de la musique, enrichir ma culture personnelle via l'oiseau bleu.Sans lui certains sites, certaines musiques me seraient aujourd'hui inconnus. Savoir qu'il lit ce blog m'emplit d'une joie, ma foi, immense. Alors bon, Safeasmilk je te dédie, comme tout bon fan de musique qui se respecte, ce clip.

Ne me remercie pas, je sais que ça te fera plaisir.
C'est dimanche, jour du seigneur. Lui me pardonnera cette horreur. Toi, pas sur. M'en fous, j'assume.

samedi 18 décembre 2010

Hey Dude !!!

Dis moi Dudley,
On ne se connaît pas, je ne t'ai jamais vu, ça fait trois fois que tu postes des commentaires sur mon blog et tu as même l'outrecuidance de me conseiller des disques que tu trouves hallucinant. Ça veut dire quoi ça ???
Sache, très cher, qu'ici c'est moi le taulier de ce blog, rien que moi. Tout le mérite des découvertes musicales présentes ici me revient de droit. Compris ?!!
Alors tu me dis dans un de tes récents commentaires, je cite : "un grand disque de malade". Et ce à propos de ce groupe soit disant génial : Cheveu.
Bien évidemment, je n'ai pas fait la démarche d'écouter ça. Franchement, me laisser dicter ma conduite par un internaute est au-dessus de mes forces. Je suis le savoir , la lumière, le guide spirituel. Qu'on se le dise. Bordel de merde.
Bien évidemment je ne me suis pas pris un pain dans la gueule quand les premières notes de quattro stagioni ont résonné. Bien évidemment je n'ai pas été happé par 1000, nom de cet album (comme c'est original),  au point de l'écouter six ou sept fois. Chacun sait ici que je déteste Suicide, les Pixies, la musique psychédélique des années 60-70, la pop de la même époque, le métal, la soul, le rap. Genres que ce groupe qui fait soit-disant de la musique mélange allégrement dans un boxon monstrueux, à peine audible.Aucune fluidité, rien. Un melting-pot tenant plus du pot-pourri vraiment pourri que d'autre chose.
Je me suis aussi renseigné à leur propos. Les descendre sans savoir d'où vient ce groupe sans talent, tout juste bon à faire un brouet infâme, relève du crime d'état. Je suis pas con non plus, hein ??!!! Alors comme ça ce sont des français. Parisiens. Qui n'en sont pas à leur premier méfait qui plus est. 1000 est leur troisième album si on ne compte pas le live in paris. Comment ont-ils pu, malgré un manque de talent criant, évident comme le pif au milieu d'hercule, trouver une maison de disque qui a pu éditer leurs trois opus ?? C'est un mystère que je ne saurais éclaircir. Les voies de la création, comme celles du seigneur, sont impénétrables.
Alors Dudley, la prochaine fois que tu me conseilles quoi que ce soit, abstiens toi please. Compris ?
Sur ce je m'en vais retourner écouter le nouvel album de Patrick Fiori, autrement plus lyrique et abouti que ce 1000 tout pourri. J'enchaînerai ensuite avec l'album posthume de Grégory Lemarchal car lui au moins sait dénicher l'émotion dans chaque note proférée par sa douce voix puis je me finirai avec la reine du dancefloor français , la grande Mylène Farmer.
Je ne te remercie pas, évidemment. 1000 devrait en toute logique se retrouver dans mon worst of 2010 aux côtés des poppeux pourris The Ancients, de la folkeuse neurasthénique chiante au possible Sharron Kraus ou des drogués sous acides et champignons Bardo Pond.
Au plaisir de ne plus suivre tes conseils.


CHEVEU - NO BIRDS from cheveu land on Vimeo.

vendredi 17 décembre 2010

Charlie Parr

Oh putain, j'ai eu peur !! Vraiment. J'en ai même frisé l'apoplexie. Si si.
Charlie Parr en est la cause. Ce gars, bluesman très très talentueux de son état, a sorti pendant quelques années un tiercé de CO (king earl, backslider et roustabout) et un duo d'oeuvre moins intéressantes mais frisant le très bon. Puis là, tout d'un coup, cette année, sur un coup de tête ou je ne sais quoi d'autre, une diarrhée, je ne sais, il nous pond une daube. Une merde. Un truc chiant au possible, surfait, pénible. Bon faut dire qu'il était pas tout seul pour sortir ça. Il s'est associé, pour le pire donc, à un groupe de country/bluegrass/folk :  The Black Twig Pickers. Le résultat, pas brillant vous l'avez compris, faisait craindre le pire quant à l'état de santé musical du bluesman américain. D'autant plus que la dernière collaboration du groupe était avec Jack Rose, mort peu de temps après, de là à y voir un lien de cause à conséquence, il y a un pas que je n'oserai pas franchir.....quoique.... mais revenons à notre brebis galeuse.
Donc Charlie Parr nous pond, comme ça, sans prévenir un glory in the meeting house tout pourri.
Il s'en fait pas le gars. Après m'avoir habitué à l'excellence il se complait dans la fange, s'y roule tel un suidé en plein orgasme, se croit dans un meeting de rednecks crotteux jouant une country de bas-étage. Bref, il tombe dans les travers qu'il a si bien su éviter durant toutes ces années et nous pond une caricature d'album. Dur.C'était en mai.
Mais le gars a de la ressource et sort dans la foulée, en juillet, un when the devil goes blind pas piqué des hannetons. Pas du niveau de ses COs mais franchement, on s'en fout. Le plaisir est là, composante essentielle de cet opus, l'authenticité itou.C'est toujours le même exercice de style, un blues, bluegrass à base de guitares acoustiques, slide, de mandoline, voix éraillée de rigueur le tout sous la protection bienveillante des bluesmen des années 30 mais aussi, de façon plus étonnante, d'Underworld.
Naaaaaaan je déconne.
Tout ceux qui connaissent l'univers de Charlie Parr savent que le jour où il fera dans le bluegrass et non dans la dance électro façon Underworld, la France sera entièrement paralysée par quelques centimètres de poudreuse échappée des naseaux d'un Delarue en pleine cure de désintox. Donc dans when the devil goes blind Parr change son fusil d'épaule et se lance dans l'eurodance façon Abba meets Moby. Le résultat est absolument confondant de' classe, de savoir-faire, hédoniste au possible, la tête dans les nuages les pieds dans la boue et ferait passer le dernier Lady Gaga pour du Current 93 période soft black stars. C'est bien simple, quand j'ai passé certains de ses morceaux en soirée, la foule a fini sur les genoux, terrassée, exsangue, le sourire aux lèvres. De la pure folie.
Mais vous n'êtes pas obligé de me croire.

jeudi 16 décembre 2010

retour gagnant

Bon je ne vais pas étaler ma vie au grand jour mais une semaine sans PC...c'est pas loin d'être difficile à supporter. La crise de nerfs n'était pas loin.
Pour m'en remettre rien de tel qu'un excellent cracker wrist tiré du grandiose Bardo Pond.

jeudi 9 décembre 2010

Musique et joie de vivre

Parfois, voir souvent, il m'arrive de télécharger n'importe quoi ( films, musiques, alcools, putes, tout peut y passer, le self-contrôle est une matière que je maîtrise mal dans ces moments là) avant d'aller me jeter comme une grosse loque informe et inanimée dans mon lit. Le lendemain je me lève, la tronche dans le fion, les cernes sous les yeux, l'haleine chargée, regarde le PC d'un air las et oublie complétement que la veille au soir je venais de télécharger quoi que ce soit.
Parfois, au détour d'une insomnie, je me rends compte que le téléchargement musical que je viens de commettre (ouh le vil pirate, je  mériterais qu'hadopi vienne me fouetter avec des orties fraîchement cueillies tiens) n'est pas terminé. Alors, comme un con, je poireaute devant le PC qui me regarde d'un air las lui aussi, chauffant comme un malade, allumé depuis près de quinze jours sans discontinuer et attends qu'il se termine patiemment.
La vie d'un geek musical est souvent passionnante n'est-il pas ?
Et alors me direz-vous ? il arrive parfois qu'on tombe sur de très bonnes découvertes. Cette nuit donc, au détour d'une putain d'insomnie, il me prend l'envie subite d'écouter The Savings And Loan. Juste pour voir. Sait-on jamais. Déjà, choisir comme nom celui des banques de dépôts spécialisées dans le prêt hypothécaire qui firent capoter l'économie mondiale en 1986 peut mettre la puce à l'oreille quant à l'humour pratiqué par ces gusses. Donc : groupe anglais inconnu au bataillon composé de deux gars originaires de Glasgow. Ceux-ci font dans le folk dépressif tendance slowcore. Avec pour références Cohen, Cave. Voilà pour la bio. J'y ajouterai une grosse part d'Arab Strap ou encore de Nick Drake via Johann Asherton. Toujours est-il que l'album Today I need light, s'il ne révolutionne rien en matière de folk/slowcore est tout à fait audible (voir plus) et comporte de sacrés morceaux (les deux premiers morceaux swallows et lit out sont à tomber : simples, directs, nus soutenus par une voix magnifique entre Asherton et Aidan Moffat et une ambiance proche du premier Sophia pour lit out.). Tout n'est pas du même niveau ( pale water un cran en-dessous des quatre premiers morceaux), ça rame par moment (the star of the county down , pas terrible : tentative échouée de vouloir faire faire du blues à Arab Strap en gros) mais le niveau est suffisamment élevé sur les autres chansons pour qu'on ait envie de terminer l'album en leur compagnie.
En somme encore un groupe de neurasthéniques dépressifs qui fait de la musique pour exorciser un mal de vivre qui transparaît dans chaque chanson. Bref, un groupe spécialement fait pour moi. Chouette. Pourvu que ça dure.


The Savings and Loan - Catholic Boys in the Rain (Live at Song, by Toad) from Song, by Toad on Vimeo.

mardi 7 décembre 2010

Bardo Pond

Je ne sais pas si je l'ai déjà dit sur ce blog mais je vous un culte sans bornes à Bardo Pond. Vous vous en foutez je suppose et vous avez bien raison ma foi. En même temps les dernières livraisons de ce groupe sentaient le réchauffé. Pas étonnant donc que vous vous en foutiez. Je ne vous en voudrais même pas. A dire vrai le dernier véritable bon album de leur part remonte à on the ellipse, en 2003. Un bail me direz-vous. Le reste oscille entre le bon ( batholith, ticket crystals) le moins bon (la série des volumes) et le mauvais (gazing at shilla, une cata.).
Pour bibi, c'est à dire moi, Bardo Pond, au meilleur de sa forme, représente l'un des plus grands groupes de rock psychédélique des trois dernières décennies, sans équivalent dans le rock américain. Un groupe qui fait sonner ses guitares comme des torrents de lave en fusion. Un mur du son qui emporte tout sur son passage, une musique tellement lente, tellement camée jusqu'aux yeux que l'écoute provoque de graves lésions cérébrales avec violente addiction, déformation de la réalité, allongement inconsidéré du temps et appel  à la partouze générale avec une Isobel Sollenberger qui ferait passer Hope Sandoval pour Mère Thérésa. Rien que ça.

Bonne nouvelle donc : Bardo Pond change de crémerie (exit three lobed records, bienvenue Fire ancien label de Pulp),  retrouve l'inspiration qui leur faisait défaut depuis on the ellipse et sort un nouvel album qui renoue avec avec le psychédélisme de très haut vol d'amanita ou lapsed.
On retrouve le côté acoustique d'on the ellipse ( l'introductif just once revisite les grands espaces américains à coup d'harmonica et de guitares sèches pendant .....deux petites minutes, le temps de retrouver les guitares électriques et de finir dans un gros bordel -sens propre et figuré-;  sleeping hypnotise en faisant le minimum syndical côté mélodie : un synthé, une flûte, une guitare en boucle, une voix et c'est parti pour le pays des bisounours sous haute dose d'hallucinogènes) mais aussi une furie, une tension  qui les avait quitté depuis........pfffffffffffffffffff........dilate ? même pas sur (la montée en puissance de cracker wrist renvoie n'importe quel The Warlocks ou Dead Meadow à la niche, la queue entre les pattes, dépités par tant de savoir-faire.).

Pour faire rapide, je pense que vous l'avez compris, le Bardo Pond 2010 est un grand cru. On pourra toujours légitimement leur reprocher de faire des morceaux à rallonge ( les 21 minutes d'undone notamment : dronesques et suffisamment puissantes pour nous tenir en haleine tout du long.), de céder à la facilité (ils connaissent les ficelles du rock psyché par coeur, c'est clair). Mais là où d'autres céderaient vraiment à la facilité, eux font preuve d'un savoir-faire indéniable. Certes la frontière est minime mais tout le talent de Bardo Pond est de connaître cette limite et de jouer avec sans tomber dedans. J'ajouterai enfin, cerise sur le gâteau, qu'Isobel Sollenberger s'est surpassée et n'a jamais été aussi sexuelle (sans être vulgaire) finissant par rendre ce Bardo Pond franchement indispensable.
Soyons simple : en matière de rock psyché cette année, c'est comme dans le bon la brute et le truand :  on peut  le diviser en deux catégories : Bardo Pond. Puis les autres. Loin, très loin derrière. En train de creuser.
http://www.deezer.com/music/bardo-pond/bardo-pond-713902?provider=website

dimanche 5 décembre 2010

Vous souvenez-vous ?

Détendez-vous ; fermez les yeux ; laissez vous aller, ne combattez pas, c'est impossible.
Vous y êtes ??? vous la sentez la vague déferler sur vous ? Oui ??? Dans quelques instants vous ne serez plus rien. Vous ferez corps avec ce raz-de-marée, vous serez 80's.Raft viendra à vous, vous prendra  la main, vous entraînera au plus profond d'une douce mélopée, digne du grand  Philippe Lavil (pléonasme ma foi). Mélodiquement inattaquable, lyriquement sans reproches ou presque (le refrain est un appel éhonté à la partouze inter-ethnique : "gars et filles tout mélangés, races et peaux tout collés" . Qu'ont fait les associations chrétiennes ?? Hein ??? Rien, une honte.) yakadansé fait parti de ces tubes historiques qui ont  marqué à jamais la mémoire collective de façon indélébile.


Conneries mises à part, Raft abritait le très bon Pierre Schott qui a oeuvré il y a quelques années dans la variété de qualité. Que devient-il ???

samedi 4 décembre 2010

encore trois semaines......

Je ne sais pas si je vais pouvoir tenir aussi longtemps.
En tous les cas : joyeux noël Carrie.

vendredi 3 décembre 2010

Dead Fader

Salut à toi le geek. Ou plutôt le geek vintage. celui des années 90 qui s'éclatait comme un petit fou sur son PC à télécharger comme un malade des films à une vitesse incroyable de 56 kbps, à qui on ne pouvait plus téléphoner pendant tout le temps du téléchargement (en gros 24h/24). Toi qui mettait sept ou huit heures à télécharger un album d'Aphex Twin, tu te souviens ? Tu regrettes ce temps où Aphex Twin était encore en activité ? Sache mon ami que Dead Fader, duo anglais de Brighton se pose là en digne successeur du gars des Cornouailles. C'est bien simple, tu te souviens des mélodies frappées, concassées, des rythmes délirants d'I care because you do, come to daddy ou encore windowlicker ??? le corrupt my examiner des Dead Fader c'est ça mais remis au goût du jour. C'est certes déjà entendu mais d'une putain d'efficacité. Imaginez la folie de come to daddy foutue dans le mixer du revolution for change d'Underground Resistance (2 ton man), vous aurez à peu près une idée de ce à quoi peut ressembler leur album.
Dites-vous que ces gars ont du être bercés au son de warp au sommet de son art. A savoir qu'ils ont du se passer en boucle le LP 5 d'Autechre ( le corrupt my examiner ressemble fortement à un hommage) , le surfin on sine waves de Poligon Windows, quelques Squarepusher, le frequencies d'LFO, certains Prefuse 73, Prodigy ou encore le premier Chemical Brothers (je sais les deux derniers exemples ne sont jamais sortis sur warp, m'en fous).
Comme ce sont des gars avisés, pas complétement la tronche dans le rétro, ils ont habillé ça d'atours technoïdes post-moderne pas dégueux du tout :  un peu de dubstep pour faire jeune (très éloigné de Burial le dubstep), beaucoup de breakbeat, un peu de noise. Le résultat, on s'en doute, ne fait pas dans la dentelle, ni le point de croix. On n'est point chez Kozelek, Low ou Nick Drake ici. On fait dans la techno qui tabasse, qui uppercute, prend à la gorge, sonne. D'autant plus que corrupt my examiner est court : neuf titres, à peine trente cinq minutes. Pas le temps de flâner quoi.
Alors ami geek, si tu cherches un album pour te vider ce qui te reste de cervelle disponible, si tu cherches de l'infrabasse qui va t'exploser le plexus, un truc qui fait pas réfléchir, qui parle directement aux tripes, n'hésite pas : corrupt my examiner est fait pour toi. Et pour les autres aussi.

mercredi 1 décembre 2010

mauvaise foi

Parfois il m'arrive d'être obtus, têtu, sourd, réfractaire à n'importe quelle remarque, bref d'être snob. Pour résumer : d'être con. Preuve ??? Sur inter le matin, vers 7h25, il y a la chronique musicale de Didier Varrod. En règle générale, on va dire que ce qu'il présente est rarement ma tasse de thé. Il est introduit chaque matin comme le monsieur découverte musicale d'inter. Ce qui ne me convient pas, bien évidemment. Si on devait attribuer ce rôle à quelqu'un j'y aurais bien vu Lenoir ou Laurence Pierre. Mais bon là n'est pas mon propos. Or donc Varrod, entre The Nationals et Afrocubism sort les superlatifs de rigueur pour une chanteuse danoise que je ne connais  ni Dave ni d'Adam. J'écoute la chronique d'une oreille distraite et me dit : encore une artiste surestimée dont on va nous rebattre les oreilles en la présentant comme une  nouvelle Björk ou PJ Harvey. La routine quoi. Mais bon, je retiens le nom. Honte à moi tout de même car,au moment où il passe un morceau, je ne peux résister à l'appel des goguenots. Lâche va.
Je dois néanmoins ajouter que la danoise ne m'était pas inconnue : j'avais remarqué sa mochette, d'une austérité à faire peur, sur quelques blogs frauduleux auprès desquels j'ai l'habitude d'aller.
Quelques jours plus tard donc, miss Titam, exilée canadienne (nul n'est parfait) aux goûts surs tombe en admiration devant la galette danoise et l'exprime haut e fort sur le forum. Sachant qu'elle a plutôt bon goût (la preuve ?? je suis dans ses liens. Ce qui en fait une personne hautement recommandable.) je me dis : pourquoi pas ?
Et là, force est de constater que la danoise est fort bonne. La petite Agnès Obel délivre, avec philarmonics, un album d'une grande classe. Seule au piano, la plupart du temps, la bougresse joue dans la même cour qu'un Bill Callahan décontracté du gland. Un e-pote parle d'une Joanna Newsom, sans la voix de canard wc la caractérisant, qui aurait troquée sa harpe contre un piano. Pas faux. Toujours est-il que pour un premier LP elle place la barre relativement haut et il y a fort à parier que philarmonics risque de pas mal tourner sur mes platines en cette fin d'année pourtant chargée en bonnes nouveautés. Belle découverte en somme. Alors je commence par remercier Titam d'avoir insisté puis Bro' d'avoir enfoncé le clou et enfin Didier Varrod, même si ça me troue le fondement, d'avoir élargi son audience aux auditeurs d'inter.

mardi 30 novembre 2010

ma main dans ton mange disque

Si j'ai bien compris le principe de base de ma main dans ton mange-disque, c'est de descendre un album encensé par la presse musicale française.
C'est bien ça monsieur le taulier ??
Oui ???
Ok
Donc, rien que pour faire chier le taulier, je m'en vais causer d'un disque complétement inconnu et qui, après rédaction de cette fulgurante et magnifique note, le sera plus encore.
Tous les jours, depuis la fin des années 70, tu pleures la disparition prématurée du grand Ricardo Claydermaniño. Cela fait plus de vingt ans que tu déplores le suicide artistique incompréhensible du plus grand groupe de rock'n'roll classique de l'histoire de la musique : Rondo Veneziano. André Rieu n'est plus, depuis quelques années, ton idole, trop fou, trop drogué, trop cheveux dans le vent pour toi. Tu regrettes aussi les grandes symphonies Wagnérienne de l'orchestre militaire de France ?
Rassure toi mon ami, je serai ton sauveur ce jour. Tu te prosterneras à mes pieds une fois la chose écoutée.
Toi qui mouillait ta petite culotte comme une grande folle sur les arrangements du lac des connemara de ton ancienne idole décédée Michel Sardou, je te conseille de prévoir toute une panoplie de rechange car ce que j'ai à te proposer va révolutionner ta vie sexuelle à jamais. Ce que Sardou te proposait sur plus de six minutes, SECT te l'impose sur près de ¾ d'heures. Des arrangements chiadés, d'une beauté déchirante, qui te transpercent le plexus, t'étouffent littéralement dans ta tête, tes testicules puis dans ton coeur. A l'écoute de babylon rising, c'est simple : tu es transporté dans une nouvelle dimension. Celle des musiques de bandes annonces des merveilleux téléfilms ou des indispensables émissions made in TF1: crisis identity illustrerait parfaitement Koh Lanta ou pascal le grand frère, Imaginons la scène : Pascal arrive dans une famille aux normes TF1 : des dégénérés illettrés qui se tapent régulièrement sur la gueule. Gros plan sur la mère en larmes qui marmonne des mots incompréhensibles. Plan suivant sur le fils qui arrive, menaçant, levant le poing en direction de sa mère. Effondrée je le rappelle. Que va-t-il se passer ? Va-t-il la frapper ?? Le fils court, la mère pleure. Le poing commence à se rabattre. Gros plan sur la mère qui regarde de côté, l'air effrayé. Le suspens pourrait être à son paroxysme, mais il ne l'est pas. Pourquoi ? Réponse simple : il manque la musique. Une musique lourde, tendue, faite d'un mur de violons menaçants , de percussions martiales. Bref, il manque crisis identity de SECT.
Alors, Babylon rising c'est quoi au juste ? La réponse est simple : c'est une musique d'une émotionnité rare, une passerelle fabuleuse entre le rock et le classique. Ca déchire tout sur son passage, ça violente le rock jusque dans ses derniers retranchements, fait passer André Rieu pour un has-been, remet au goût du jour les arrangements de Rondo Veneziano. Mais là où le Veneziano le faisait de façon scolaire, sans risque, très classique, eux prennent le risque fou d'utiliser leur synthétiseur bontempi de 1980. Le résultat est tout bonnement fa-bu-leux. Une puissance peu commune se dégage de chaque titre, quelque chose que je n'avais jamais entendu jusque là. C'est bien simple, au second morceau j'ai eu un orgasme. De la même intensité que le jour où j'ai découvert le lac des connemara du grand Michel. Alors si comme moi tu aimes malgré tout André Rieu, ou Richard Clayderman, alors fonce mon ami, fonce. Ce disque c'est l'association de ces deux très grands musiciens auxquels on aurait greffé l'esprit du groupe Europe. Tu n'y crois pas, c'est un rêve, une utopie ? Sache mon ami que ce rêve est en passe de devenir réalité . Tu n'osais l'imaginer, SECT l'a fait. Alors fonce. C'est le seul conseil que je peux te donner.
Tu me remercieras plus tard.

jeudi 25 novembre 2010

RIP

Aujourd'hui, je pleure.
Coil n'est définitivement plus. Throbbing Gristle est à l'agonie. Ok, TG avait mis fin à l'aventure il y a à peine un mois.
Il y a six ans , John Balance, première moitié de Coil se prenait pour Mike Brant.
Aujourd'hui je viens d'apprendre la mort de Peter "Sleazy" Christopherson, autre moitié de Coil, membre de Throbbing Gristle, créateur de SoiSong et The Threshold HouseBoys Choir.
Vie de merde tiens.

mercredi 24 novembre 2010

soft moon

t'étais pas né au début des années 80. Tu en conserves une nostalgie incompréhensible pour le commun des mortels  né avant cette fabuleuse décade.
Pour toi les années 80 c'est un son, une ambiance, une musique glaciale, martiale, ce sont les corbeaux noirs. Tes idoles sont Ian Curtis, Robert Smith, Viny Reilly. Comme tu n'as jamais pu les vivre ces putains d'années, tu t'es mis en tête de les recréer. A ta façon. Tu t'es envoyé l'intégrale de Joy Division (unknown pleasures surtout), la trilogie infernale des Cure, quelques Stranglers, un ou deux Durutti Column (surtout pour les pochettes), le premier Suicide. Tu t'es aussi écouté, comme tu es quelqu'un de moderne, la réinterprétation qu'en avait fait Interpol. A l'écoute de ton album on devine ce que tu en as pensé : "c'est de la merde. Mieux vaut rendre hommage aux originaux qu'aux copies carbones". Pas faux. Tu as donc décidé, d'un commun accord avec toi-même, de créer un groupe. Comme tu es quelqu'un de démocrate, tu as choisi les membres du groupe selon leurs compétences. Tu t'es finalement rendu compte que toi seul était compétent. En même temps tu palpes plus en cas de succès. Pas con. Ton blase, tu le choisis en fonction de ton adoration. Celle de Robyn Hitchcock et Ian Mac Culloch par exemple. L'un auteur d'un killing moon  légendaire sur ocean rain, l'autre en hommage à son groupe The Soft Boys. Tu formes, avec l'aide inopinée de toi-même et de tes instruments, le groupe The Soft Moon. Tu as de l'inspiration, du talent à revendre. Tu sors donc deux EP dans l'année puis, comme tu fais l'objet d'un buzz énorme, grâce à ton label, tu sors un album. Eponyme. Ce qui te distingue d'autres groupes de ton espèce ? Un jusqu'au-boutisme assez étonnant. Tu n'hésites pas à aller à fond dans une sorte de caricature grand corbeau noir, musique inquiétante, synthés flippants. Tu repompes de façon franchement pas subtile les plans batteries folles du pornography des Cure, les plans gratte de seventeen seconds, tu n'hésites pas à reproduire la production barrée du unknown pleasures de Joy Division.
Et tu sais quoi ??? Sans être un grand album, ni une grosse merde, ça marche pas mal.C'est relativement bien foutu, c'est touchant car assez comique. Comme le sports de Weekend, ça ne révolutionne rien mais ça fait passer 3/4 d'heure sans qu'on ne s'y ennuie. Par contre de là à voir en toi un futur talent unique dans la musique actuelle, il y a un pas que je ne franchirais jamais. Ton album est sympa mais comme pas mal de disque que j'ai pu écouter cette année, il franchira difficilement le cap des dix écoutes. Allez, fais pas la gueule, les années 80, musicalement parlant, c'était vraiment pas terrible. Tu n'as rien loupé.

lundi 22 novembre 2010

château rouge

Comme je suis quelqu'un d'absolument balèze, je vais critiquer un album d'après pochette, sans en avoir écouté une seule note. Je sais, en temps normal je ne le ferais pas. Mais là, je ne prends pas trop de risques.
Bon en même temps pourquoi j'en parle sachant que c'est pour moi ce qui se fait de pire en matière de chanson française, pourquoi accorder un tant soit peu de lignes à un gros nase pareil ? Masochisme de ma part je pense. Il est vrai que lui accorder un espace dans ce blog d'un bon goût irréprochable est incompréhensible. De plus france inter lui donne suffisamment d'espace musical pour que je n'ai pas à en faire de la pub. Certes. Dans ce cas précis, je ne ferai pas de pub à propos de son disque. J'en parlerai sans écrire son nom. Par où commencer ? Par les gros clichés qu'il réussit à véhiculer ? L'africain aime les couleurs vives, tient un magasin de tissus et n'a pas suffisamment de fric pour s'offrir une enseigne lumineuse correcte. L'Afrique est donc un continent pauvre et tient à le faire savoir. Autrement celui qui pose est un africain mais pas pur jus. Il est européen. Et il gagne pas mal sa vie. En dealant. La preuve ? jean de marque à la mode, teeshirt blanc, veste noire( jusque là ça va me direz-vous) mais : grosse ceinture avec une boucle qu'on-ne-voit-que-ça pour bien rappeler que si tu paies pas ton shit je te frappe la gueule avec, une montre dont la discrétion n'est pas la valeur principale et comble du cliché, l'africain est un gros frimeur-mais-pas-trop qui tient ses lunettes de soleil à la main droite tandis que la gauche, rangée dans la poche de jean,  permet de mettre en valeur la montre dont j'ai parlé il y a peu. Il regarde sur la droite, d'un air mi-concerné, mi-distant et surtout d'un air je me fais chier grave. Il démontre par ce regard ses orientations politiques, gauchiste ayant un regard désabusé et rageur sur la droite voire l'extrême. Il attend quelque chose, mais quoi ? Godot ? Un client ? On en saura rien. Sur sa gauche, près du jean, le titre. En deux parties, entrecoupées d'une Afrique rouge sur laquelle trône un château (blanc) dont la porte est de la même couleur. Une métaphore sur la domination des blancs, du nord sur ce continent rouge sang qui ne demande qu'à se révolter ? Là on sent le gars concerné par la politique mondiale mais qui tient à le faire savoir de façon subtile et posée. On sent le gars qui réfléchit, se pose des questions, essentielles, toujours les bonnes.
Sinon musicalement ça donne quoi ? Apparemment le gars ne se centre plus sur lui, enfin moins. Ses précédentes pochettes le montraient en gros plan, style moi je parle, j'ai raison tu te la fermes. Là il est pris de façon à être entier. Donc album moins cérébral, plus physique (youhouuuuu). Derrière lui, plein de couleurs. On peut donc en déduire une ouverture musicale façon Manu Chao ou encore Amadou et Mariam. Impression confirmée par la présence de l'île de la réunion ou Madagascar aux côtés de l'Afrique. Bref, de quoi craindre le pire. Sachant que tout est toujours centré sur lui, on se doute que la qualité sera encore a rendez-vous.En somme il s'agit d'un album dans la lignée des précédents, moins réfléchi, plus dansant, plus chanté aussi ; formidable quoi.
Nannn je déconne.

samedi 20 novembre 2010

que deviens-tu ?? Paarachutisteuxxxx...

Parfois les modes d'emploi sont d'une précision qui confine à la terreur.  Vous noterez au passage que :
pour le point 3 il faut avoir au moins l'agrégation ou le doctorat.
Pour le point 4 le QI de Florent Pagny suffira.

vendredi 19 novembre 2010

le condamné à mort

Etienne mon ami,
Dis moi tout, tu es devenu gérontophile ? Nécrophile ?? Que se passe-t-il ???
Si tu veux, j'ai bien écouté ton nouvel album, le condamné à mort. Si tu veux je suis à peu près d'accord avec les critiques lues ça et là : tu n'as jamais aussi bien chanté que sur ce disque. On te sent concerné par ce texte de Genet, tes interprétations/adaptations sont tout à fait réussies, tes instrumentations d'une sobriété qui convient absolument à ce genre d'exercice pour le moins périlleux. Tu t'en sors, comme d'habitude oserai-je dire, brillamment. Le seul hic, c'est le premier morceau, le dernier et quelques interventions complétement inutiles de mam'zelle Jeanne sur le vent qui roule un coeur et madame écoutez moi.
Que s'est il passé Etienne ?? Tu as toujours admiré Jeanne Moreau (personne admirable par ailleurs) et toujours regretté qu'elle ne chante plus depuis au moins trente ans ??? Si tu veux, Etienne fallait pas te sentir obligé de la faire chanter. Enfin, réciter. Bon si on met de côté la dédicace 2 qui remet en perspective l'oeuvre de Genet, rien, d'un point de vue musical, ne justifie l'intervention de Jeanne Moreau.J'ai bien dit d'un point de vue musical. Historiquement parlant par contre, c'est une autre histoire (comme faisait le poète anarcho-circussien décédé il y a peu Gérard Blanc). Mais là, chaque intervention fait s'écrouler le délicat édifice que tu as amoureusement créé pour l'occasion. Heureusement pour nous, il n'y a que deux interventions. Deux de trop. Toujours est-il que tes choix de collaboration deviennent de plus en plus contestables. Il y a près de vingt ans tu remettais Brigitte Fontaine au centre de la scène musicale, ensuite tu remettais Dani, tu clamais ton amour immodéré pour celle qui est devenue ton amie : Françoise Hardy. Tu commences à partir en vrille en écrivant un morceau pour Elsa, ensuite tu t'occupes d'Elli Medeiros en produisant l'une des pires bouses de la chanson française. Et enfin tu nous achèves en produisant/écrivant deux morceaux sur le Sandrine Kiberlain.
Etienne, ressaisis toi. Ou alors reprends le chemin des studios pour écrire un nouvel album. Mais arrête les collaborations. Celle-ci, avec Jeanne Moreau, est remarquable tant qu'elle ne "chante" pas. Que tu t'occupes de mettre en musique des poèmes, textes, etc... n'hésite pas, c'est excellent. Seulement tu n'es jamais aussi bon que quand tu t'occupes de ton nombril. Par pitié, redeviens égocentrique, l'altruisme ne te convient pas.
Merci.

mercredi 17 novembre 2010

forever young

La vieillesse est un naufrage. Cette maxime popularisée par le gars Charles, qu'était pas la moitié d'un con, s'est avérée d'une grande justesse pour Neil Young. A l'écoute du désastre le noise, on ne peut que lui donner raison. Certes deux morceaux sauvent l'entreprise du naufrage mais ce n'est pas suffisant pour rattraper le tout . Pourtant, et c'est l'objet de ma note, le noise aurait pu/du être un grand album. Les chansons sont là mais le traitement voulu par Young et Lanois tient de la diarrhée sonore à grands renforts de réverbérations casse-couilles autant sur la voix que la guitare. Mais bon j'enfonce des portes ouvertes. Tous ceux qui ont jeté une oreille sur le noise le savent. C'est d'autant plus rageant que circule sur le net un bootleg d'une grande qualité sonore où le Loner reprend les titres de son nouvel album ainsi que certains anciens. Et là, dépouillées de leurs oripeaux, les chansons s'avèrent d'une qualité nettement supérieures à celles de l'album. Young a été capté seul avec sa guitare (sèche ou électrique mais sans effets aucuns) et le résultat est...comment dire...magnifique ? Ouais... on peut dire ça comme ça. Démontrant que le vieux a encore des ressources et un talent incroyable. Mais bon, ça on le savait déjà. Dommage qu'il le mette en sourdine.
Enfin, si vous cherchez le bootleg en question, nommé hitchiker on the road, vous le trouverez ici sur cet excellent blog.
En attendant un extrait ci-dessous de l'excellent peacefull valley, meilleur morceau, à l'aise, de Le noise.

mardi 16 novembre 2010

Avis de recherche

On recherche activement l'individu agissant sous plusieurs pseudonymes dans différents blogs ou encore massacrant allégrement certains CO certifiés en tant que tel par une presse musicale de plus en plus sourde sur un blog salvateur et répondant au doux nom (incompréhensible par ailleurs) de Loner sur certains forums. Cet homme, schizophrène fou furieux croyant vivre dans les années 70 (rendez-vous compte, il écoute et achète des disques, vous savez, ces trucs plats de forme circulaire qui, posés sur une machine infernale, émettent sons en tournant  à une vitesse d'environ 33 tours 1/3 par minute) n'a plus posté quoi que ce soit sur le net depuis trois jours. Autant dire une éternité. Ajouté à cela que l'homme en question ne voue un culte qu'aux chanteurs dont le prénom commence par un Mark (Mark Hollis, Kozelek, Dutrou, Assin et j'en passe), qui jouent sur des instruments faits de bois de préférence acoustiques et vous aurez le portrait d'un dangereux individu en décalage total avec la pensée sociale actuelle. Cet homme est donc un danger public.
Quiconque aura des renseignements à me fournir sera fortement récompensé par son poids en chansons de Peter & Sloane. Je vous remercie d'avance.

lundi 15 novembre 2010

Riget

Aujourd'hui pas musique. Moi être encore sous le choc de riget, la série barrée et suédoise de Lars Von Trier. Sobrement intitulée dans nos basses contrées l'hôpital et ses fantômes. Pour ceux qui auraient la chance de ne pas connaître, il s'agit là d'un cas tout à fait exceptionnel de négatif de Dr House couplé à grey's anatomy dans lequel se serait invitée la folie furieuse et l'étrangeté de twin peaks. L'antithèse d'urgences en gros.
Von trier, reconnu pour sa sobriété exemplaire, ainsi que son esprit cartésien, livre là une fable humaniste aux accents déchirants, avec des personnages humains, trop humains, des situations émouvantes, trop émouvantes, des sentiments paroxystiques, d'une linéarité qui peut certes rebuter à première vue mais qui épouse parfaitement le sujet développé ici.
Je déconne.
Si, pour vous, un médecin qui parle à sa merde avant de tirer la chasse est parfaitement normal. Si vous trouvez tout à fait moral que ce même médecin, absolument odieux et incompétent, puisse charcuter le cerveau d'une fillette, devenue parfaitement débile par sa faute, et s'en tirer sans un blâme, au vu et su de toute la communauté médicale. Si pour vous une course contre la montre d'ambulance vide sur autoroute en sens inverse pratiqué par un employé de l'hôpital constitue votre quotidien. Si vous trouvez normal qu'une femme-médecin se fasse féconder par un fantôme et mette au monde deux semaines plus tard un enfant difforme de plus de deux mètres. Si chez vous ce sont deux trisomiques parfaitement lucides et clairvoyants qui vous prédisent les événements. Si votre grand-mère est spirite et résout les problèmes d'ectoplasmes grâce à l'appui du personnel médical. Alors vous risquez de vous faire gravement chier. En revanche,si une image dégueulasse ne vous rebute pas, si un faisceau d'histoires barrées dans un hôpital hanté vous attire, si une mise en scène hachée abusant de cut-up, d'ellipses ne vous dérange pas, si un casting de tronches ordinaires voir moches ne vous trouble pas, alors riget est fait pour vous.
Sérieusement, depuis 1994, date de la première saison de riget, je n'ai pas vu d'objets aussi spéciaux que cette série. Pendant suédois de Twin Peaks,  moche, d'apparence mal filmée, mal cadrée, mais d'une maîtrise impressionnante. Von Trier nous ballade au gré de ses humeurs dans un train fantôme démentiel. Je ne sais même pas s'il a voulu dénoncer quoi que ce soit (l'absurdité des soit-disant élites ?  la corruption d'une société politique reproduite à l'échelle d'un hôpital ), s'il y a un message à découvrir. Toutes les échelles de la société s'en prennent plein la gueule (Aucun médecin ne travaille selon le serment d'hyppocrate mais plutôt sous celui du saint libéralisme, les patients sont hypocondriaques, les morts servent à faire des blagues, les psy des tarés même pas illuminés, tout ce petit monde n'est animé que par le profit, l'altruisme leur est un terme complétement étranger. Bref, tous les niveaux de la société sont gangrénés. Même les simples d'esprit, pourtant les plus clairvoyants,  ne sont pas épargnés. Et que dire de ce foutage de gueule en règle des sociétés secrètes du style les franc-maçons ?). On a juste l'impression qu'il a voulu se faire plaisir en dynamitant les feuilletons médicaux à l'eau de rose style la clinique de la forêt noire par un fantastique cradingue et allumé. La série, inachevée par la mort du protagoniste, n'a eu que deux saisons (elle devait en compter trois) mais elle n'a aucun équivalent. Il s'agit d'un OFNI qui oscille entre le pur CO et le gros foutage de gueule à la Ed Wood, une grande série en somme.
Regardez l'intro, elle résume à elle seule l'esprit de ce feuilleton barré : images magnifiques, ultra léchées, d'une beauté à scier les pattes. Suivi par un générique de merde avec des images dégueulasses et  une musique à l'unisson, à savoir toute pourrie.Von Trier, en moins de trois minutes, résume tout son art : comment extraire la beauté de la laideur et réciproquement.

dimanche 14 novembre 2010

Années 80 mon amour

Je ne dirai rien quant à ce morceau, sublime. Forcément sublime. Le commentaire que je laisse sous la vidéo n'est pas de moi mais d'un auditeur averti, mélomane pointu et inspiré.RESPECT donc.


Cette chanson, fait partie d'une très petite liste de chansons, qui vous donne de l'énergie une fois écouté. Parceque les paroles sont belles, optimistes et simples. CETTE CHANSON EST DONC MAGIQUE. Après l'avoir écouté je suis rechargé à bloc et prêt à tout car mes petits tracas sont recouverts. Ceux qui ne captent pas le positif de cette chanson ont un avenir sombre devant eux... Merci à tous ceux qui ont participé à cette chanson et réalisé la vidéo.

vendredi 12 novembre 2010

Satan...la suite.

Alleluia , hosanna, gloire à satan !!! 
Vous allez vous dire : ça y est Myrrhman est tombé dans le chaudron incandescent du satanisme. Myrrhman a vu la lumière (rouge sur fond noir, Jeanne Massien en diable.) et ne s'en est pas remis. Il a enfin écouté un bon album de black metal cette année.
Mode De Gaulle ON :
Vous m'aveeeeezzzzz commmmpris !!!!!
Mode De Gaulle OFF.
Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, enfin. L'orgasme est proche, tout proche. Après la déception plutôt cruelle d'un de mes groupes préféré de black métal, Blut Aus Nord et son tout tout petit ( p'tite bite oserais-je même dire) what once was...liber I, v'la t'y pas que le nouvel album de Deathspell Omega, paracletus, relève le niveau d'une façon inédite.
Paracletus achève une trilogie commencée en 2004 avec le monumental, très expérimental et très long si monumentum requires, circumspice, suivi en 2007 d'un moins intense et moins bon Fas-ite, maledicti, in ignem aeternum.
Là c'est relativement simple : il s'agit de leur meilleur album sorti à ce jour. Resserré autour de dix titres, relativement courts et très mais alors très intenses.Sans temps morts, servis par une production énorme, paracletus ressemble à une énorme lame de fond qu'on se prend en pleine gueule 42 minutes durant. Epiklesis I  prend à la gorge d'entrée de jeu, étonne par ce chant vociféré tantôt en anglais, tantôt en français sur fond de black métal intense et clair, étrangement limpide et surtout hyper tendu. Le groupe commence à lâcher prise au quatrième morceau, ralenti le tempo, histoire de respirer un peu, sur un dearth chanté d'une voix claire en français dans le texte. La fureur laisse place à une sorte de mélancolie inédite pour ce groupe. Mélancolie balayée en fin de morceau par une fureur qui trouve son apogée dans le morceau suivant,  phosphene, qu'on pourrait qualifier d'apocalyptique tant celui-ci est intense. Sept minutes de bordel, une sorte de free-jazz adapté au métal, pas loin dans l'esprit d'un Albert Ayler. Il faut au moins un morceau de la trempe d'epiklesis II pour calmer le jeu. Et encore. Celui-ci bénéficie d'une montée dramatique en fin de parcours qui scotche littéralement au fauteuil l'auditeur ahuri/abruti par tant d'intensité. La suite reprend la formule toute simple : à fond dans la noirceur. Malconfort porte bien son titre (au point qu'on a parfois l'impression d'écouter une version black métal de certains morceaux de sister ou daydream nation de Sonic Youth), have you beheld the fevers ? est peut-être le morceau le plus "classique", traditionnel en matière de B.M, pendant une minute. Ensuite ça part complétement en vrille, ça devient un bordel dingue qui trouve tout juste un peu de répit sur la fin pour laisser place à un devouring famine monstrueux. Enfin apokasastasis pantôn finit de façon étonnante ( le morceau est un curieux mélange de Sonic Youth et de la fin du I want you des Beatles, le tout adapté au métal.), reprenant le thème d'epiklesis II mais allant dans une direction inédite grâce à des choeurs, une montée savamment dosée et une ouverture plus rock que métal au final.
Alors que retenir de paracletus ? qu'il s'agit d'un album monstrueux. D'un bordel totalement habité de bout en bout, d'une impressionnante maîtrise. D'une intensité, d'une tension rarement entendues jusque là. Équivalent pour moi des meilleurs albums de free-jazz de Coltrane, Sun Râ ou Ayler, comme je le disais plus haut. Deathspell Omega, avec paracletus, a créé une sorte de daydream nation métalleux, un album qui devrait faire date.
Ah oui, j'oubliais : non seulement Deathspell Omega est en passe de devenir l'un des plus grands groupes de black métal actuellement mais savoir qu'ils viennent de Poitiers m'emplit d'une joie certaine. Pas souvent qu'un groupe français tient la dragée haute au black métal mondial.
Par contre, je crains que le prochain ne soit une relative déception. Vu le niveau de paracletus je ne vois pas trop comment ils parviendront à faire mieux. Problème qui s'est posé par ailleurs à l'autre référence black métal française : Blut Aus Nord. En attendant, je savoure ce paracletus absolument magnifique.
Album de l'année ???
fort possible.

jeudi 11 novembre 2010

commémoration

aujourd'hui 11 novembre,  rendons  hommage à ceux qui ont libéré la France il y a de cela près d'un siècle.

mercredi 10 novembre 2010

Darkstar/Human League

Parfois les reprises, tout en restant fidèles, sont nettement supérieures aux originaux. Preuve ici avec le magnifique gold de Darkstar, reprise habitée, toute en douceur et mélancolie du remind me of gold de Human League.




tout ça pour remettre en lumière l'album de Darkstar qui finit par s'imposer chez moi comme un des très bons albums de cette année. Je dirais, pour faire vite, que New Order a sorti son meilleur album depuis low life, que les Pet Shop Boys se sont enfin décidés à arrêter de faire les cons sur leurs albums et que Darkstar navigue entre la musique populaire, grand public sans pour autant faire sa pute, et une musique exigeante, parfois limite expérimentale (aidys girl is a computer)d'une rare fluidité. La note pondue il y a quelques semaines l'avait été après deux/trois écoutes assez enthousiastes. Depuis,  North résiste étonnamment aux écoutes prolongées, signe d'une addiction qui se fait en douceur.

mardi 9 novembre 2010

Satan m'habite

Je suis à peu près sur que vous vous êtes longuement extasié devant le titre de cette note, d'une finesse remarquable et d'un bon goût absolu.
Je suppose encore qu'à la lecture de celui-ci vous avez compris de quoi il retournait. De folk possédé par le démon du métal.
Agalloch sort un nouvel album. Vous vous en foutez probablement et vous n'avez pas spécialement tort. Marrow of the spirit.
C'est quoi Agalloch me demanderez-vous, plein d'une curiosité malsaine. Agalloch est au black métal ce que Radiohead est au rock progressif. A savoir un truc chiant, long, pénible, plein de bonnes intentions mais qui ne débouchent sur rien, du vide enveloppé de courant d'air en somme.Un truc folk mais pas trop, progressif mais pas trop, métal mais pas trop, nature et tradition mais pas trop, très très démonstratif et d'un sérieux à faire fuir n'importe quel raelien sous acides.
Analysons de façon plus que succincte le titre.Marrow of the spirit : essence de l'esprit ou encore moelle de l'esprit mais aussi courgette de l'esprit. Voyez sous quel angle Agalloch aborde le métal : celui-ci se doit d'être sérieux, d'être une aventure extrême, réfléchie.Le métal, c'est une philosophie, celle du désespoir, c'est un long cheminement tortueux fait de calmes et de furies (les 17 minutes de black lake nidstang). Le métal, c'est la vie dans toutes ses contradictions. Pourtant, à l'écoute de courgette de l'esprit, je dirais que le cucurbitaceae en question a bien plus de goût  que cette galette. Pour ce faire, ouvrons une parenthèse culinaire :  la courgette se cuisine selon différentes sauces, avec des oignons revenus dans la poêle, en gratin, farcie. Quand elle est bien cuisinée, c'est un met exquis, délicieux, accompagnant n'importe quelle viande. Le problème ici vient du cuistot qui se prend pas pour une merde.Un cuistot qui aurait été éduqué chez BHL plutôt que Bocuse.Voyez le style. L'écouter revient soit à s'endormir illico, soit  à se taper un fou rire incontrôlable, parfois les deux. Ici chez Agalloch c'est un peu tout ça. Pourtant l'album n'est pas mauvais, non, mal cuisiné c'est tout.Ça reste comestible, parfois bon mais souvent fade.
Bref à l'écoute de ce métal plutôt mou du genou, satan finit par ne plus m'habiter. Une fois encore. Décidément ce n'est pas cette année que le black métal me fera rebander. Ou alors je deviens trop vieux pour cette musique sataniste, moi qui n'aspire plus qu'à la paix et la tranquillité.

lundi 8 novembre 2010

the woody nightshade

-Tiens, t'écoutes de la musique de hippie ??? c'est sorti quand, dans les années 70 ton truc là ??
- Le deux novembre dernier.
-Ah bon ??? t'es sur ??
-Oui. Et le fait que ça ait l'air d'une musique de hippie ça t'ennuie ?
-Pas du tout, seulement ça fait drôle de t'entendre écouter ça. Ça change de l'habitude, tes trucs bourrins, bizarres ou inaudibles, voir parfois les trois en même temps.
-(Connasse. Retourne à ton ménage et fais pas chier. Ça je l'ai pensé, pas dit. Lâche je suis, lâche je resterai. Foi de moi-même.) Ben ouais, faut bien changer parfois. Et puis...je savais que ça te ferait plaisir.
-C'est qui ???
-Sharron Kraus. J'ai tous ses albums. Je kiffe grave marace.

Commencer une note, sur un des meilleurs albums sorti cette année, de cette façon fait franchement pitié. Désolé, j'ai rien trouvé d'autre.
Bon, en même temps le woody nightshade de Sharron Kraus est tellement austère que je ne vois pas trop comment je pouvais la commencer autrement.
Pour entrer dans le vif du sujet je dirais qu'il y a longtemps que je n'avais pas écouté de folk aussi beau, intense et prenant. Pas depuis  le II d'Espers. Groupe avec lequel Sharron Kraus partage de nombreux points communs (d'ailleurs le meilleur album d'Espers est sorti en 2006. Pas le II ...quoique... mais la collaboration entre Meg Baird, Helena Epsvall et Sharron Kraus.). Une certaine idée de la folk, puisant ses racines chez les troubadours, pas loin de Dorothy Carter ou encore, lien de parenté absolument évident chez Kraus, Shirley Collins. Du folk hanté, sans âge, sombre, d'où sort parfois quelques trouées lumineuses ( la fin d'evergreen sisters notamment, story). Un folk minimal fait de peu de choses, quelques arpèges, une clochette, un tambourin, installant une ambiance particulière, un univers unique. Le tout relayé par une voix...comment dire...sublime ?? Une voix qui fait vraiment la différence et emporte tout sur son passage. Un instrument à part entière utilisé de façon intelligente. Sharron Kraus sait faire de ce qui pourrait être un handicap une véritable force. Toute la qualité, la force de woody nihghtshade repose sur l'utilisation de cette voix et des possibilités qu'elle en tire (heaviness of heart, morceau magnifique quasi à cappella soutenu à bout de bras par un tambour ainsi qu'une clochette.). Il ne faut pas omettre non plus la qualité d'écriture de la lady, toute en finesse pour un résultat proche de l'os, juste beau. Pas d'effets lacrymales, une émotion brute à laquelle on pourrait reprocher une aridité tant au niveau de l'écriture que de la production.Il manque, pour assouplir le tout, le banjo qui apportait une chaleur sur les autres galettes de la gente dame. Néanmoins, il s'agit d'un album remarquable, addictif , qui ne s'apprivoise que sur le long terme. Pas facile d'accès certes mais qui révèle ses richesses au fur et à mesure des écoutes. Un album qui, au final, s'imposera tout en modestie sur le podium de fin d'année, fera heureusement oublier  la faiblesse du III d'Espers sorti l'an dernier (traveller between the worlds annihile tous les efforts  du III  en un peu plus de cinq minutes , tutoyant  les sommets du I et II.) et imposera Sharron Kraus comme l'égale d'une Bridget St John, Shirley Collins ou encore Nick Drake de ce début de millénaire. Ni plus ni moins (Et justifiera par la même occasion  mon classement dans les dix auteurs/compositeurs/interprétes qui comptent pour moi).