Matt Elliott ou le retour de la revanche du gars qu'était tellement désespéré que pour pas se suicider il fait des disques d'ambient/rock/folk supersombresdésespérésettouspourris sous son propre patronyme alors qu'il fait des disques d'ambient supersombresetdésespérés excellents sous le nom de Third Eye Foundation.
Vous allez dire qu'avec une telle intro, ça paraît relativement mal barré pour le gars Elliott d'avoir pondu quelque chose de bon. Qui plus est quand en sus il n'a rien sorti de correct depuis the mess we made datant de 2003. Une éternité en somme.
Détrompez vous tas de mollusques décérébrés. Quand l'ami Elliott reprend son pseudonyme laissé en friches depuis 2000, à savoir The Third Eye Foundation, on constate avec étonnement qu'il a encore des choses à dire. Autant dire que c'était quand même pas gagné d'avance tout ça. Pourtant the dark s'en sort plutôt pas mal. Elliott reprend les formules utilisées dans les précédents Third Eye. Voix tordues et fantomatiques sorties du fin fond des égouts, une drum & bass malsaine et des ambiances au diapason. En dix ans rien n'a changé. On retrouve Elliott en pleine forme, à savoir au fond du trou. Tout les éléments qu'on aimait chez lui sont présents, à savoir les ambiances glauques de semtex ou encore ghost. Pourtant le changement est là, dans la structure même de l'album. Si on reconnaît bien la patte Third Eye, Elliott s'est "amusé" à faire un long morceau de 43 mns découpé en cinq parties, sans temps mort. Fait nouveau chez lui. Et force est de reconnaître que ça tient tout à fait la route malgré certaines facilités (l'accélération au forceps et fort gonflante de pareidolia ainsi que sa décélération qui semblent durer une éternité.). Elliott arrive à tenir l'auditeur dans une tension permanente, un mélange de fascination et de dégoût. en mélangeant la beauté ( les deux premiers morceaux sont assez sidérants de beauté tordue) et l'horreur ( if you treat ... morceau de conclusion complétement barré et claustro. ) En gros, l'idée serait qu'Elliott nous convie à visiter les bas-fonds des métros londoniens en montagne russe : d'un côté on plonge carrément dans la merde, la folie, de l'autre on reprend un peu d'air pour ne pas être complétement asphyxié et on repart de plus belle dans ce cloaque qu'est le cerveau de Matt Elliott. Et on plonge littéralement pieds et poing liés .Enfin, moi j'ai plongé. D'autres s'y emmerderont franchement et bayerons aux corneilles tout du long. C'est au choix.
Alors Matt j'ai une requête à te faire. Après la nouvelle réussite qu'est the dark sous ton nom de groupe The Third Eye Foundation, continue dans cette voie. Ne refais plus de disque sous ton propre nom parce que dès que tu ouvres la bouche pour chanter et que tu te lances dans le folk/world neurasthénicodépressif c'est une putain de catastrophe. C'est inaudible, gonflant au possible et interminable. Pour le bien de mes conduits auditifs et de mon emmerdement à venir, merci.
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