mardi 12 octobre 2010

Buena Vista Mali Club

Cette note sera Druckerisable ou ne sera pas. Qu'on se le dise

Je sais pas si je me fais vieux, blasé ou tout simplement con, mais un album que, dans l'absolu, je devrais adorer me laisse plus froid qu'une nuit passée dehors en plein mois de janvier. Pourtant sur le papier ça a l'air absolument formidable. Je vous jure : Nick Gold, producteur de Buena Vista Social Club, réunit la crème des musiciens Maliens ( Djelimady Tounkara, formidable, Toumani Diabaté, formidable, Kassé Mady Diabaté, formidable, Bassekou Kouyaté, formidable) et le non moins formidable Eliades Ochoa du côté cubain. Il enregistre deux sessions, desquelles il tire la substance de ce  formidablissime Afrocubism. Quatorze morceaux triés sur le volet ( les sessions en comptent vingt six, dix sept à la première je vous laisse faire les comptes pour la suite sales feignasses, de quoi nous sortir un autre chef-d'oeuvre) et autant de climax. Pourtant, comme je l'ai dit précédemment, je me suis fait chier velu en écoutant cet album. Gold nous refait le coup du Buena Vista mais là où la mayo prenait dès les premiers accords, grâce à une ambiance enfumée, fièvreuse, sensuelle, et le talent des musiciens aussi, ici tout tombe à plat. Non pas que les musiciens n'aient pas de talent, loin de là, mais Nick Gold se la joue prof et nous donne un cours de world pour les nuls. Problème, et pas des moindres, c'est que quand on est un fondu de world et notamment de musique malienne, tout sonne comme du déjà entendu. Aucune originalité : Tounkara fait du Tounkara en moins inspiré, son album solon kôno est tout de même à des coudées au-dessus de ce plaisant afrocubism, Diabaté joue les guest de luxe, le balafon de Liassana Diabaté, formidable, se fait entendre sur un seul morceau (dakan), ce qui fait très : merci pour ta prestation, maintenant tu peux te barrer on t'a assez entendu ; l'alternance morceaux cubains/africains est franchement gonflante, chacun joue sa partition de façon scolaire, l'un après l'autre et tout le monde semble content. A part l'auditeur, enfin moi-même, qui se dit qu'en matière de musique afro-cubaine l'Orchestra Baobab avec specialist in all styles ou encore pirates choice a réussi la greffe de façon beaucoup plus éclatante que sur ce fade afrocubism. Ou encore le mali music d'Afel Bocoum, Damon Albarn, Toumani Diabaté & friends, dans un style différent, autrement plus respectueux, aventureux et réussi que cet afrocubism pas si formidable que ça tout compte fait.
La fonction première d'afrocubism, mais c'est mon avis, est respectée : faire découvrir à un large auditoire et mettre au premier plan la musique malienne comme l'avait fait auparavant buena vista pour la musique cubaine. C'est tout à fait respectable, mais pour ce qui est de l'intérêt musicale de la chose, j'émettrai pas mal de réserves. Disons que financièrement, ça risque de fonctionner, le buzz a l'air de prendre assez rapidement. Maintenant si ça permet de ressortir les albums de Tounkara, Diabaté et d'autres encore, si ça permet de financer/d'aider certains artistes maliens qui n'auraient jamais pu  se le permettre sans ça; alors l'entreprise de Gold n'aura pas été complétement vaine.
Si on met de côté la musique, tout cela est formidable, non ?
Merci Michel.
Je dois tout de même être un vieux con blasé en y réfléchissant bien..

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