dimanche 27 avril 2014

La saloperie du dimanche

Vous savez quoi ? Aujourd'hui se pose pour moi un véritable cas de conscience. Comme vous le savez tous, la saloperie consacre un "artiste" français, des années 80, auteur d'un one shot si possible et dont le nom est perdu dans les tréfonds de votre mémoire fort peu sélective. Sauf que là il se pourrait que je fasse une exception : je me préparais à vous proposer le sublime le malheur des uns et le bonheur des autres de Frédéric Chateau, réunissant la quintessence de la création eighties mais là, tout de suite, je suis en train de m'esgourder le meteorites d'Echo & The Bunnymen et me dis qu'à côté le Frédéric Chateau est un chédeuvrabsolu de sobriété et de délicatesse et surtout d'une intemporalité absolument remarquable en matière de production. Bref mon petit-déjeuner et mon dîner d'hier soir ont failli envahir d'un jet puissant mon clavier et mon moniteur.
Néanmoins comme je suis d'une droiture et d'une incorruptibilité exceptionnelles, je ferai un effort pour ne vous proposer que le Frédéric Chateau. Comme je l'ai dit plus haut, quintessence, années 80, synthés pourris, production datée, choeurs sublimes, toussa toussa mais en plus, on peut y déceler un humour au trentième degré. Suffit de faire l'effort de regarder le clip, sublime forcément sublime, ou d'écouter les paroles (dans un élan de masochisme pervers), voir la musique (mélange osé de classicisme années 80 et clichés français accordéonesques façon Sevran).
Après visionnage, je me dis la chose suivante :  pas sur, tiens.
Après écoute, c'est probablement une interprétation de ma part ou alors de la clémence, allez savoir. Ou encore le traumatisme lié à l'écoute de meteorites d'Echo. Ca pourrait bien être ça, en effet.

jeudi 24 avril 2014

Omi Palone

Nous sommes le 24 avril en Mayenne.
Il pleut, comme toujours, depuis la nuit des temps.
Le soleil est un astre mort, la pluie se doit de faire partie intégrante des conditions de vie de cette région. Bref, c'est un temps soit  à sortir les cordes et réviser sa méthode du noeud coulant dans le Mayennais profond, soit à abuser des anti-dépresseurs.
Pourtant, moi, Dr Myrrhman, malgré ces conditions extrêmes, je vais vous apporter la joie, la grâce, l'envie de sautiller partout, de retrouver votre jeunesse, de désarthritiser  vos articulations.
Comment pourrais-je accomplir un tel miracle vous demanderez-vous ?
Simple vous répondrai-je.
Suffit de vous prescrire en perfusion/infusion/diffusion, enfin ce que vous voulez,  l'écoute du premier album d'Omi Palone.
Omi Palone est un jeune quatuor angliche dont la prétention est justement de ne pas en avoir et de pratiquer une jangle pop/rock absolument pas originale mais d'une putain d'efficacité.
Diantre, quel programme de merde nous proposez-vous là Dr Myrrhman. Pour quelles raisons voudrions-nous nous fader un énième groupe pop/rock anglais quand on a probablement plus original et meilleur ailleurs ?
Réponse simplissime : parce qu'ils vont puiser leur inspiration non pas chez les buveurs de thé façon Smith et consorts mais plutôt chez les Kiwis via Flying Nun.
Ah ah !!!....on fait moins les malins là.
Les 25 mns que constituent leur premier album est un rafraîchissement tel qu'il illumine votre journée et au-delà. C'est le soleil néo-zélandais qui rentre chez vous, irradie votre humeur et terrasse la grisaille Mayennaise. Leurs pop songs ne s'encombrent pas de superflu, elles sont courtes, simples,directes, prennent leur source via le Velvet Underground, les Feelies, Yo La Tengo, les Bats et surtout vous laissent un arrière-goût de reviens-y fort prononcé. Parfois, au détour de shallow divide, vous vous surprenez à faire le pois sauteur, un sourire béat vous barrant la face, un truc qui ne vous était pas arrivé depuis..............ouhh au moins  la disparition brutale du soleil en Mayenne. Parfois même vous restez pantois devant l'enchaînement de malade follow your visions/-, ou comment passer d'un morceau un peu noise façon Boo Radleys ( Omi Palone sont anglais hein, faut bien que ça ressorte parfois) à un morceau instrumental limite krautrock revu façon Yo la Tengo.
Toujours est-il qu'après huit chansons et vingt cinq minutes d'Omi Palone, quel que soit le moment où vous l'écoutez, votre journée semblera démarrer sous les meilleures auspices. La pluie ne sera plus qu'un mauvais souvenir, tellement le bonheur irradiera de votre personne. Vous deviendrez un homme différent, prêt à affronter la crise économique, le chômage, bref la société de consumation, et même l'absence cruelle de soleil en Mayenne.
Vous ne me croyez point ??? essayez les liens ci-dessous. Vous verrez, c'est court mais d'une efficacité redoutable au point même d'en devenir addictif. D'ailleurs, si vous avez besoin d'une cure de désintoxication...je vous proposerai un bien un stage en Mayenne.
Bandcamp ici


dimanche 20 avril 2014

La saloperie du dimanche

Aujourd'hui c'est un retour Sebastien (et non Pascal ) de la saloperie avec un morceau que je ne pouvais que partager avec vous.
 Fermez les yeux, vous êtes de nouveau dans les années 80. Vous êtes jeune, très jeune même. Vos parents, des modèles de tortionnaires, ne vous laissent pas regarder les programmes télé, rien. Parfois des films mais c'est aussi rare que les éclairs d'intelligence chez rantanplan.
Vraiment rien ? mais... non. Vos parents, avec le recul,  n'étaient pas simplement des tortionnaires mais surtout de grands pervers. Car les seuls programmes qu'ils vous laissaient regarder étaient ceux ayant attrait à l'humour.
Desproges ? Coluche ? Devos ? Hara-Kiri  ? Que nenni. L'humour c'est celui de très haute volée de Stéphane Collaro et son coco boy, de Roucas avec son bebête show et surtout, à vingt heures, celui de Fabrice et sa (grande) classe. Fabrice, ce découvreur de talents hors pair. Souvenez-vous : Muriel Montonssey, Olivier Lejeune, Lagaf, Bézu et d'autres encore (ne jetons pas la pierre avec l'eau du bain, il y avait aussi Lime, Parking, Vanier...). Et parmi ces grands talents, ce crooner inimitable, ce génie du transformisme (ses imitations de Mike Brant....) qu'était El Chato. Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhh El Chato... Néo Frédéric François au regard de braise, à la voix de feu, sorte de Garou avant-gardiste, fin observateur de la condition féminine et psychologue incroyable comme le prouve ce garde la d'anthologie. Je ne m'abaisserai pas par ailleurs à vous décrire ce mille feuilles musical (une couche de romantisme, une autre de mélancolie, une autre d'espérance et ainsi de suite), non. Je vous laisserai le découvrir seul. Un conseil tout de même : gardez à proximité une boite de mouchoir. Tellement l'émotion. Qui, tel un tsunami, déferlera sur vous et vous fera pleurer toutes les larmes de votre corps.

samedi 5 avril 2014

La Fontaine de jouvence.

Tout de même, me dis-je pendant le trajet vers Rennes : et si elle n'est pas en forme ? Si elle est trop diminuée ?
Ça pourrait tourner au désastre.
Faut dire que ce moment je l'attendais depuis longtemps. Pensez donc, Brigitte Fontaine à Cesson-Sévigné. Brigitte Fontaine.
Vingt ans qu'entre elle et moi, sans être l'amour fou, se vit une relation de fan presque transi  (elle, elle est pas au courant et puis...elle s'en fout hein). Depuis genre humain pour tout vous dire. Et la découverte de la nuit est une femme à barbe ou encore conne. Puis l'exploration de sa discographie et ce choc de l'ordre du séisme quand j'ai eu entre les oreilles la version originale de comme à  la radio ou encore à l'écoute de Brigitte Fontaine est folle.
75 ans au compteur, une reconnaissance tardive et surtout une prise de risque constante lors d'une carrière exceptionnelle.
Franchement, de sa génération, qui peut se targuer d'avoir joué avec des pointures telles  le Art Ensemble Of Chicago, de compter parmi ses admirateurs transis Sonic Youth, Jim O' Rourke ? Personne jusque là.  De sa génération qui poursuit encore une carrière basée sur le risque, l'impertinence, la remise en cause perpétuelle de son art (quitte à se prendre quelques gamelles cf l'un n'empêche pas l'autre) ? à part Christophe ou Manset, c'est effectivement le désert.
Comprenez mes espoirs et surtout mes craintes (accentuées par des prestations télévisuelles proches du pathétique et un album où sa voix donne de sérieux signes de faiblesse) lors du trajet vers Rennes pour voir son spectacle.
Deux heures plus tard, sur le chemin du retour, je reste sans voix, venant d'assister à un concert terrible. Pas le meilleur que j'ai pu voir mais probablement le plus émouvant et peut-être un des plus extraordinaires. Pas d'un point de vue musical. Si le groupe faisait très bien son job, le guitariste se prenant pour Slash avait tendance à me les briser menue. Non, parce que malgré son arrivée difficile, chancelante, sur le devant de la scène, aidée par une tierce personne, grimée en flibustier, malgré ses apparentes difficultés à se mouvoir, prisonnière d'un corps qui ne veut plus répondre de façon adaptée à ses désirs, l'esprit était plus volage, plus impertinent, plus libre, en un mot, plus jeune que jamais. Pendant la première partie, elle n'hésite pas à déconner avec son public, introduisant chaque morceau de façon inimitable, piochant dans un répertoire faisant la part belle aux vingt dernières années et alternant moments intimes d'une beauté à chialer (rue saint louis en l'île, notamment), coups de sang énergiques (demie clocharde) et moments tragi-comiques (prohibition) et grosses déconnades ( les hommes préfèrent les hommes). Après un intermède instrumental elle revient sur scène, paraissant fatiguée. Les blagues ne fusent plus, les intermèdes entre les chansons se font rares mais on la sent émue d'être là devant un public conquis par son charisme innée et tout acquis à sa cause. Elle ne parle quasiment plus, chante de mieux en mieux, l'apparente nonchalance de la première partie fait place à une assurance et à une émotion palpables, cependant ça ne l'empêche pas de reprendre du poil de la bête et  massacrer génialement un "conne" dantesque. Plusieurs fois elle fait mine d'étreindre son public, fait la révérence quasiment entre chaque morceau. Il faut dire que le public Rennais le lui rend bien, la portant tout au long du concert, lui réservant un triomphe lors d'un soufi, en rappel, extraordinaire. En même temps, ce n'est que justice : tout au long du concert, Brigitte Fontaine se fait mutine, espiègle, cabotine, vive, on ne peut plus libre, alternant poésie pure et impertinences, capable de provoquer un large panel d'émotions dans un même morceau ( d'une minute à l'autre on passe du rire aux larmes voire on parvient à rire avec les tripes broyées). Ce spectacle qui aurait pu être pathétique, de par sa condition physique précaire, se transforme en un moment de grâce de presque deux heures grâce à une Brigitte Fontaine portée par une pulsion de vie et un public formidables. C'est d'autant plus intense que  son jeu de scène ne se limite qu'à quelques pas dans un périmètre très restreint, occupant la plupart du temps le fauteuil trônant au milieu de la scène.
Pour conclure, j'ajouterai qu'il ne faut en cas négliger son répertoire, sa musique. Arriver à 75 ans balais et être capable de pondre de telles chansons, sans âge, sans véritable prise sur le temps, à entretenir ce décalage entre la modernité et surtout la pertinence de sa musique, ça force le respect.
Alors ce n'était probablement pas le concert le plus impressionnant vu jusque là mais en tous les cas ce fut certainement le plus vivant.


mardi 1 avril 2014

The Afghan Whigs : do the beast

 Penchons-nous ce jour sur le cas Afghan Whigs : tous ceux qui en diront du bien, vous n'êtes pas obligé de les croire. Tous ceux qui diront que do the beast est atroce, mauvais, immonde et autres termes non moins charmants vous n'êtes pas obligés de les croire même si au premier abord, ils n'ont pas complétement tort.
Après une absence de 16 ans, quelques errances, Greg Dulli revient avec ses Afghan Whigs et tout ce qu'on peut dire à son sujet c'est qu'on se demande s'il a vraiment bien fait. A la première écoute de do the beast on serait tenté d'aller chercher le goudron et les plumes voire remettre en état la potence qu'on avait laissé négligemment traîné au fonds du jardin.
Pour tous ceux qui, comme moi, ont été traumatisés par un gentlemen quasi parfait, les trois morceaux introductifs risquent de faire l'effet d'une douche froide.  La première chose qui frappe, et plutôt violemment, c'est l'épaisseur du son. Autant gentlemen était sec, nerveux, sur l'os autant chez do the beast, l'os n'est pas prêt d'être atteint. Parked outside, matamoros et it kills paraissent être des arguments massues pour une campagne publicitaire genre danacol ou les effets dévastateurs du cholestérol sur la musique. Ça suinte de partout, c'est gras au possible, d'une lourdeur à faire passer Bigard pour Hope Sandoval  et les fautes de goûts sont nombreuses. Matamoros par exemple ressemble à une sorte de fake des Afghan Whigs revu par des Red Hot Chili Peppers post andropausés, chanson qui aimerait bien paraître jeune mais qui a pas l'air du tout comme disait l'autre. A laquelle s'ajoute  l'apport d'éléments électro, et vous obtenez un morceau qui vous reste un tantinet sur l'estomac. Mais le pire reste à venir : it kills. Et il porte bien son nom. Morceau soul/grunge dans le style Afghan Whigs mais littéralement détruit par des choeurs absolument atroces que n'aurait pas renié une des choristes d'Elvis Presley. C'est bien simple, à la première écoute j'ai presque abandonné.
J'ai ensuite écouté algiers...
...et après j'ai abandonné.
J'y suis retourné un peu plus tard, car je suis persévérant.Ou con. Ou masochiste. J'ai zappé les trois premiers morceaux (vous pouvez rayer masochiste) pour reprendre sur algiers et sa relecture Phil Spectorienne du rock selon Dulli. Premier grand, voir très grand morceau de l'album. J'y reviendrai plus tard. Ensuite, avec lost in the woods, on assaiste à une sorte de miracle : on a la subite impression que Dulli s'est souvenu avoir été l'auteur de gentlemen. Curieusement la musique perd en graisse ce qu'elle gagne en muscle, en subtilité voire en sincérité. Dulli abandonne la pose jeune vieux rebelle sur le retour et retrouve la hargne, la rage qui faisaient défaut sur le début de l'album. A de rares exceptions près (le can rova et sa rythmique électro/techno hors-sujet), do the beast devient plus qu'audible voire bon et Dulli fréquentable. L'album se clôt sur un these sticks crépusculaire et magnifique, deuxième très grand morceau de do the beast qui voit Dulli, tout en nerfs, s'aventurer hors de la soul et se frotter au terrain du jazz. Le résultat, tout en montée tensionnelle est à tomber et laisse augurer encore d'un avenir commun avec Dulli s'il vire son batteur et son producteur. Parce que là, c'est un peu le nœud du problème. Prenez algiers, un putain de grand morceau, proche du génie pur. Rien que ça. Ça aurait pu être un des plus grands morceaux de la carrière des Afghan Whigs. Sauf que pour ça il aurait fallu que Dulli ait la bonne idée de faire taire son batteur. Ou faire en sorte qu'il cogne de façon un peu plus subtile sur ses fûts. Ou encore éviter de le mettre en avant car passé la première minute on a juste envie de le rendre manchot. Et s'il avait pu, en sus, enlever du gras au solo, ça aurait été parfait. Heureusement pour le groupe,  il y a cette voix, qui fait toute la différence. Chargée d'un vécu difficile, revenue d'excès en tout genres, c'est elle qui donne envie de continuer l'écoute de do the beast. L'interprétation de Dulli sur algiers confine quasiment au sublime et permet presque de temporiser les débordements lipidiques des morceaux précédents. Limite qu'on aurait presque envie d'y revenir voir si on ne serait pas passé à côté de quelque chose. Limite hein.
Enfin bon toujours est-il que dans les retours des vieilles glorioles des années 90, le cas des Afghan Whigs est plutôt complexe. Je dois avouer que dans un premier temps, j'ai eu la subite envie de faire renaître de ses cendres le magnifique blog ma main dans ton disque ou encore de remettre à jour ma rubrique l'hémorragie auriculaire du jour. Mais comme ce sont les Afghan Whigs, et que je suis en toute modestie formidable et le pardon personnifié, j'ai cru bon de laisser une seconde chance à ce disque. Bien m'en a pris car à travers le gras qui en suinte et le poids des âges, la rage, l'insoumission de Dulli sont  toujours aussi fortes et présentes. Va seulement falloir maintenant qu'il parvienne à les mettre de côté pour choisir avec discernement ses partenaires. Mais ça c'est pas encore gagné.

dimanche 30 mars 2014

La saloperie du dimanche

En ce dimanche municipal, dimanche de promesses, peut-être l'amour de son prochain parviendra-t-il à unifier les communes, villages, villes, en proie au doute existentiel, prêts à vendre leur âme au diable. C'est en tous les cas le programme voulu par Bruna Giraldi. Un programme basé sur le don de soi, le partage, la générosité, l'altruisme, beau comme l'amour mais avec un grand A. Pour le présenter, Bruna Giraldi se propose de vous le chanter. 
Haut mais surtout très fort.
 Mais alors très très fort. 
Et sur une musique que quand tu l'écoutes, tu ne peux qu'emballer dessus. Un slow de la mort estampillé eighties avec batterie bien frappée, guitare funky, synthés aériens et, surtout, aux alentours de la 4ème minute, des choeurs exceptionnelles. Allez, je vous fais une confidence : ce n'était pas du programme de Bruna Giraldi mais bien du mien dont j'ai parlé il y a quelques lignes.C'est bien simple, pour le second tour, dans le village où je me suis présenté, j'en ai fait l'hymne de ma campagne. Et ce soir c'est clair : si je ne gagne pas, ce qui reste une éventualité difficilement supportable, au moins je vais pécho grave. La soirée risque d'être chaude et humide. Et ce, grâce à toi Bruna et à ta chanson confinant au sublime. 
Louée soit il y a de l'amour dans l'air


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mardi 25 mars 2014

Liars : mess

Vous ne le savez probablement pas mais le nouvel album des Liars est un des disques les plus importants à être sorti ces vingt dernières années.
.....................................................................................................................................Naaaaaaannnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn je déconne.................................
Bon ce qu'on ne pourra pas reprocher aux Liars c'est la régularité constante avec laquelle ils pondent une daube (enfin n'exagérons rien : daube, le mot est un peu fort)  ou un chédeuvre, c'est selon. Regardez leur discographie : they threw us....excellent album, drums... chédeuvre, wixiw...superbe. En revanche they were wrong...liars ou sisterworld, sans être mauvais, sont la plupart du temps sans intérêt. Qu'en est-il pour mess ? relativement simple : dans le pire de leur discographie, c'est le meilleur. Rigolez pas, pas sur qu'ils parviendront à faire plus laid  à l'avenir. Ou alors faudra se surpasser. Non mais c'est vrai quoi, après Liars goes to rock (they threw us), Liars goes to concept album/experimental (drums not dead), Liars goes to IDM (wixiw), aujourd'hui les Liars présentent : Liars goes to dance. Pas de bol pour eux, leur dance sent le rance, leur electroclash est en fin de course et leur techno a pas loin de vingt piges de retard. Vouloir pervertir la dance en y insufflant un esprit punk peut être une intention louable mais n'est pas Underground Resistance ou Leftfield ( période leftism) qui veut. Vouloir faire du Underworld c'est bien sympa mais quand le talent ou plutôt l'inspiration n'est pas à la hauteur des prétentions affichées, à savoir les trois premiers albums quasi intouchables du trio angliche, mieux ne vaut pas insister. Quel besoin y-a-t-il aussi de vouloir déconstruire/assassiner  Daft Punk ? Ca peut être sympa, marrant, mais le résultat est parfois à la limite de l'inaudible. Vous me direz, pour ceux qui connaissent et apprécient les Liars, ça a toujours été leur principe :  prendre un genre à bras-le-corps, le faire imploser puis le vider de sa substance et enfin  le recracher à la gueule de l'auditeur façon Liars. Ce phagocytage fonctionne sur pas mal de leurs albums mais là, sur Mess, les ficelles paraissent trop énormes ou le genre pas suffisamment investi  pour qu'on puisse y adhérer. Dress walker par exemple c'est quoi ? du Liars qui ferait du Underworld. Et alors ? le gros problème c'est que ça reste tout du long du Liars singeant Underworld. Ils ont voulu condenser toutes les périodes du groupe sur un seul morceau mais ont fini par oublier d'en faire un morceau des Liars. Gênant quand on y repense. D'autant plus gênant que c'est vraiment le sentiment qui transparaît sur tout l'album.Une impression fâcheuse, celle de passer à côté d'un album de Liars.
Mais bon, ce qui est formidable chez les Liars c'est que même dans leurs albums les moins intéressants, il y a toujours des morceaux qui surnagent. Le naufrage n'est jamais complet,on trouvera toujours une bouée à laquelle se raccrocher. Sur mess, il y a deux excellents morceaux. Pas cons les gars, ils les ont placé en début et en fin de parcours. L'énormissime vox tuned D.E.D, morceau techno véritablement investi et dévasté par le groupe. Rythmique martiale, refrain flippant, le genre à te faire faire le pois sauteur dans toute la pièce mais la rage voir la peur au ventre. Une grande réussite. Et enfin le superbe et un peu hors-sujet left speaker blown, tout en tension intériorisée quelque part entre résignation et rage contenue qui voit le retour des Liars sur des terres plus convenues mais pas moins instables et somme toute plus sincères que ce simulacre que peut être mess. Le morceau annonçant peut-être la direction du prochain album, à savoir l'exploration de l'électro mais côté ambient. A moins qu'entre-temps le groupe ne découvre le reggae ou la musette ou la polka et se décide à en explorer et exploser les codes. Sait-on jamais.