mardi 19 octobre 2010

c'est par où le nord ?

Hype le retour.
Darkstar, vous connaissez ?
Si vous ne connaissez pas vous allez rapidement en entendre parler. Pourquoi ??
parce que d'abord il s'agit d'un disque de dubstep. Genre très très, mais alors très hype en ces temps de pluie londonienne glacialedepuis que Burial l'a mis en avant il y a quatre ans avec deux albums chiants comme une réunion de jeunes catholiques de l'UMP sur le thème du port du préservatif pendant une sodomie vaticannaise. Certains y ont vu la lumière moi je m'y suis emmerdé sec. Mais bon, revenons à notre nouvelle hype. Donc Darkstar fait du dubstep. Ok.
Seconde raison pour laquelle vous allez en entendre encore parler : toujours en rapport avec Burial, north, premier album de Darkstar sort sur le label encore plus hype que hype :  Hyperdub. Label à la pointe de l'expérimentation grand public, exigeant dans ses signatures, une sorte de warp pour dubstep et grime en quelque sorte.
Ok mais north de Darkstar, ça donne quoi au juste ? Encore une hype injustifiée d'un groupe qu'on aura oublié dans deux jours  ou alors meilleur sortie du plus grand disque de toute la terre de l'univers de 2010 ???  Ni l'un ni l'autre, je botte en touche. North n'est ni une merde innommable et encore moins un CO justifiant de l'acheter dans tous les formats possibles et imaginables. Non, north est un disque qui trace sa route particulière dans un genre ultra-balisé. Plutôt bon voir très bon dans l'ensemble, distillant une mélancolie inattendue, une certaine chaleur là où je m'attendais à des ambiances fantômatiques, froides, dépourvues d'âmes. C'est un disque qui, d'entrée de jeu, prend le contre-pied du style dans lequel il est cantonné commençant par un morceau orienté électro-pop mélancolique, le genre qui conclurait un album au lieu de l'ouvrir. Les choses sérieuses arrivent ensuite avec un dubstep assez classique mais toujours d'une douceur, d'une mélancolie qui rappellerait les premiers Junior Boys ou Superpitcher . La suite se déroule sur le même mode, doux, rêveur, triste, addictif, planant parfois (deadness). Le nom des Pet Shop Boys de behaviour est celui qui me revient le plus en tête pour décrire cet album qui a l'air de se contrefoutre royalement de la hype qu'il engendre. North semble être à des lieues de cela, confiné dans sa bulle, autiste et heureux de l'être, nous laissant y entrer quand ça le chante. Bref, Darkstar vous emmerde, fait de l'électro à sa sauce, plus proche de Junior Boys, Human League, de la pop que de Burial ou encore Kode9 (voisin d'écurie bien plus convaincant que Burial soit dit en passant), et ne demande de comptes à personne. S'il n'a pas la fulgurance d'un CO à la première écoute, il séduit par sa douceur, son savoir-faire, sa mélancolie. Adjectifs plutôt étrangers à l'idée qu'on peut se faire d'une hype. Et c'est bien mieux ainsi.

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