dimanche 23 février 2014

La Saloperie Du Dimanche

Chercher dans les tréfonds de l'âme, se salir les mains pour en ressortir des pépites, risquer sa santé mentale, tel est le quotidien du bloggeur du dimanche.
Risquer chaque jour de se faire trucider par ses proches, éviter les internements  quotidiens d'office parce que soit disant on se met en danger et on met en danger son entourage, tel est le quotidien du bloggeur du dimanche.
La saloperie, comme vous pouvez le constater, n'est pas une sinécure : c'est un  combat extra-ordinaire, une bataille que l'on doit livrer envers soi-même.
Tout ça pour quoi me direz-vous ? pour la satisfaction du devoir accompli, pour voir les mines réjouies de lecteurs heureux, épanouis par tant de beauté.
Aujourd'hui, après des semaines de recherches intensives,  votre serviteur est allé chercher un joyau brut, une pépite quelque peu oubliée de ce vivier foisonnant que sont les années 80.
Patsy et son livepool, vibrant hommage à ce hippie dégénéré qu'était John Lennon, vous comblera d'aise, mélange sublime de mélodies cristallines frappées sur un piano qui n'en demandait probablement pas tant et de batterie dans la plus pure tradition des productions eighties. Un joyau en somme.
Vous ne vous en souveniez pas ?laissez-vous guider par ma bonté, laissez moi être simplement votre mémoire. 

samedi 22 février 2014

20h30 dans tes bras.

Commençons cette note de façon abrupte : jeudi soir, concert de Michel Cloup à Mayenne.
J'arrive sur les lieux, un peu en avance, prends ma place, attends dans le hall d'entrée, essaie de me mêler à la foule (pas tant que ça quand même hein) et me rends compte que je devais être quasiment la seule personne du public inconnue des organisateurs. Ca claque la bise dans tous les sens, ça discute à tout va, le tout dans la bonne humeur.
Le concert est prévu à 20h30, ouverture des portes à 40.
Et là, grosse surprise, le concert se passe sur scène.
Vous me direz : la Myrrh tu te fous de notre gueule, un concert c'est toujours sur scène. Voir à arrêter la colle.
Que je vous explique : le concert a lieu au théâtre de Mayenne. Qui dit théâtre dit fauteuils rouges et confortables, dit donc, selon une logique lapalissienne implacable, places assises pour le public et groupe sur scène. Sauf que là, sur scène, se trouvait groupe et public.
Vous l'avez compris :  pas grand monde au concert, une cinquantaine de personnes tout au plus. Et c'est pas plus mal. Ou pas.
L'ouverture des portes se trouve donc être l'ouverture des coulisses.
Nous entrons ainsi directement sur scène et découvrons le matos du groupe à deux ou trois mètres de nous : amplis, guitare, rack de pédales et batterie.
Le duo arrive, au complet, peu de temps après nous, se présente, entame le concert par minuit dans tes bras #1 puis j'ai peur de nous. L'album presque entier y passe (à l'exception de coma), entrecoupé de deux morceaux de l'album précédent. En rappel, trois morceaux dont les faces B des récents 45 tours et notre silence.
Pour faire simple, je dirais que ce fut un beau concert avec quelques moments intenses (minuit dans tes bras #2 , la chanson à texte sortir, boire et tomber et ma vieille cicatrice) mais un poil  frustrant.
Pas la faute aux musiciens, plutôt impressionnants (faut voir, avec pas grand chose, sa guitare, sa voix,  Michel parvenir à laisser exploser la rage contenue dans le disque sur scène et pareil pour Patrice Cartier alternant finesse et explosions sur ses fûts).
La faute au public alors ? oui dans une certaine mesure, mais pas que. Je ne sais si c'est l'aura de Michel Cloup (Expérience mais surtout la déflagration du #3 de Diabologum) mais le public semblait quelque peu figé, poli, peu réceptif en début de concert. Vous me direz, foutre le feu sur une scène avec une cinquantaine de personnes, en Mayenne, ça tient pas du challenge mais de la mission suicide. Néanmoins une fois les quatre premiers morceaux joués et quand Michel introduit "ma vieille cicatrice", le public se détend et sort de sa torpeur. Après l'exécution du morceau, d'une grande intensité, sec et tendu, les applaudissements se feront plus chaleureux et les corps, peu à peu, commenceront à se mouvoir (pas de slams ou de crises hystériques, rassurez-vous mais quelques dodelinements de tête et mouvements incontrôlés des jambes apparaissent ça et là). Le concert par la suite alternera moments intimes ( le magnifique au milieu de nulle part en rappel ou le très beau nous vieillirons ensemble) et violence sourde, difficilement contenue, voir décharge bruitiste ( l'excellent sortir boire et tomber). A mesure que le concert s'avance, on voit également Michel se détendre ( non pas qu'il fut tendu mais un peu sur la réserve, peut-être fatigué, qui sait ?) puis se lâcher, pousser un petit coup de gueule (très drôle par ailleurs), maltraiter sa guitare, entamer des pas de danse, occuper l'espace (restreint) de la scène, bref prendre plaisir. Formidable alors, non ?
Formidable certes mais j'ai tendance à penser que ce qui fut un beau concert aurait pu être un grand, voir un très grand concert. D'où ma frustration.
En y réfléchissant un peu, faut bien que les quelques neurones dont je suis doté servent à quelque chose, j'imputerai ma frustration sur le choix du lieu, le théâtre de Mayenne. Le cadre est effectivement superbe mais pas adapté à une musique qui a besoin d'espace pour exprimer ses sentiments. Disons que le 6par4 à laval aurait tout à fait convenu avec un jeu de lumières, une scène plus grande, quelques dizaines de spectateurs en supplément , une intimité respectée. Là je pense que Michel Cloup et Patrice cartier auraient tout simplement électrisé les lieux comme ce fut le cas aux précédents concerts de sa tournée.
Mais bon, je ne vais pas bouder mon plaisir :  le concert fut excellent malgré toutes les réticences énoncées plus haut. De plus j'ai pu bénéficier de la gentillesse de Michel Cloup, tout sourire, qui lors de l'achat de son disque, me fit un rabais sur les 45 et 33 tours achetés. Que demander de plus.
Ah si, une chose : tailler le bout de gras avec les musiciens. Mais comme je suis un indécrottable idiot légèrement autistique, je suis resté devant eux comme un con, n'ayant rien trouvé à leur dire et suis parti après l'achat tout penaud et pour le coup frustré. En un mot comme en cent : ma connerie n'a décidément pas de limite.

lundi 3 février 2014

TRAAMS au 6par4

Le 31 janvier dernier passait au 6par4, à Laval (capitale de la Mayenne pas Quebec, je précise), le groupe de nerds no-life anglais, du moins au vue de leur affiche de promo, Traams.
Fort d'un bon album sorti l'an dernier, grin, je me suis dit que je devrais peut-être traîner mes guêtres jusqu'à Laval histoire de voir ce que peuvent donner ces ados pré-pubères sur scène. D'autant plus qu'il s'agit là d'une des rares dates du groupe en France et, cerise sur le gâteau, le concert est gratuit.
Passée une première partie plutôt courte et agréable - non pas agréable parce que courte, je vous vois venir, bande de mécréants - ( les Caennais de Ghost Friends, pas mal d'énergie et de bonnes influences- Nirvana et Codeine viennent immédiatement en tête-.), Traams arrive devant un parterre d'à peine quatre-vingt personnes. De quoi se dire que la gratuité d'un concert n'empêche pas le Lavallois d'être une feignasse de la pire espèce préférant se fader les émissions d'Arthur que de se déshydrater en se ruinant les tympans pendant une heure. Excuse d'autant plus débile qu'il suffisait de sortir dehors une dizaine de secondes pour être aussitôt réhydraté. Mais bon...
Le trio commence son concert et là, d'un coup, vous ne comprenez plus grand chose à ce qui vous arrive. Vous étiez venus voir une bande de nerds pour limite se foutre de leur gueule et vous vous retrouvez face à un mur du son, littéralement scotché sur place. Surtout qu'avant de commencer, quand le groupe arrive et empoigne ses instruments, un détail vous saute à la gueule : c'est quoi cette guitare qu'il a le chanteur ??? un modèle spécialement créé pour passe-partout ? Seulement, passé l'intro, vous faites moins le malin. Parce que le trio déploie une énergie terrible, un son énorme et qu'il assure à tous les niveaux. Stu Hopkins chante/hurle en maltraitant sa guitare de poche, Leigh Padley, le bassiste, grande asperge dégingandée, fait preuve d'un flegme typiquement britannique et Adam Stock tape sur ses fûts avec la régularité d'un métronome. Normal qu'ils assurent me direz-vous. Certes, mais sur scène grin prend une toute autre dimension : ce qu'on entrevoit sur certains titres, un côté parfois noise-rock à la Sonic Youth, est ici exacerbé. L'aspect polissé et relativement propre sur lui de grin est totalement évacué au profit d'une musique rêche et hypnotique. Prenez head roll sur l'album, on y entend quoi ? Un groupe qui ne s'est jamais remis de la création de New Order. En concert l'influence de Hook est toujours présente mais vient se greffer dessus l'âpreté de Sonic Youth et surtout la folie d'un Jaki Liebezeit (je reste persuadé qu'Adam Stock devait faire métronome dans une vie antérieure). Grâce à Stock, head roll s'étire, s'allonge considérablement et permet à Stu d'expérimenter et de faire preuve d'une grande maîtrise du boucan. Boucan voir bordel qu'il maîtrise encore mieux sur un klaus final d'anthologie qui se révèle être en concert une sorte de montée wagnérienne d'un quart d'heure, sauvage, hypnotique et laissant le pauvre hère que je suis exsangue, bouche bée. Entre deux, le groupe ne fait signe d'aucunes faiblesses, aucun temps mort (hormis les accordages de guitare ou de basse), aligne les tubes (swimming pool, flowers, le très Pavementien fibbist ) les ko (head roll, klaus et le rappel, que je ne connaissais pas, sorte de Joy Division noisy probablement issu de leur premier EP) et emporte l'adhésion du public haut la main en une heure qui aura passé comme un souffle.
Bref, ce fut un grand concert, impressionnant, et, ce qui ne gâche rien, avec un chanteur très sympa et accessible (à peine le concert terminé le voilà direct au stand pour vendre ses disques, tailler le bout de gras et serrer des paluches aux fans transis).
 En somme, comme disait le dicton populaire dans son infinie sagesse: j'en ai eu pour mon pognon.

dimanche 2 février 2014

La Saloperie Du Dimanche

Au détour de longues pérégrinations youtubesques, parmi lesquelles il m'arrive souvent de me perdre, vient, après moult recherches vaines, cul-de sac et autres joyeusetés,  la révélation, la lumière.
Aujourd'hui en ce dimanche crépu, chandeleur oblige, c'est de Mama Béa qu'est venu le salut.
Mama Béa ??
OUI.
Mama Béa donc.
Je le sais, car je sais tout, au plus profond de ton être, tu fantasmais sur un être transgenre, réunissant toutes les qualités des années 80, un super-héros musical en quelque sorte capable d'associer le rock et le synthé dans la chanson française. Une Catherine Lara sous influence Lavilliers si on veut, une Désireless sexuée, sentant le stupre et la luxure, une Rose Laurens qui revisiterait le répertoire de Buzy, une Nicoletta féminine.
Tu diras : ce n'est pas possible, un tel être peut-il vraiment exister ?? Et je te répondrai par l'affirmative. Car l'omniscience a été créée à partir de moi, je suis et je sais. En toute simplicité.
Je sais et c'est pour cette raison que j'ai créé "tu rêves" de  Mama Béa, une chanson fédératrice, capable de plaire autant aux rockers qu'au new-waveux/corbeaux noirs appréciant la profondeur innée d'Indochine.
Tu ne me crois pas jeune impie ?
Assieds-toi, chausses ton casque audio, prends 3mns30 de ton précieux temps et remercie-moi. C'est tout ce qu'il te reste à faire et c'est tout ce que tu pourras faire.