mardi 26 juin 2012

Om : advaitic songs

J'ai une théorie sur les métalleux doomeux/droneux qui en vaut bien d'autres certes mais je pense que c'est une putain de théorie quasi irréfutable. Je vous la livre là, à brûle pourpoint, entre nous, limite que je vous fais une confidence.
Ma théorie, qui vaut ce qu'elle vaut, c'est que ces mecs se font tellement chier dans leur domaine, leur musique les emmerde à tel point qu'ils finissent par aller voir ailleurs. Et produire par la même occasion leurs meilleurs albums.
Vous pensez que je ne dis que des conneries ?? Mais non,du tout. Prenez Sunn O))) par exemple. Les mecs ont fait quelques albums de drone/doom purs et durs sur lesquels ils semaient quelques graines d'ambient (en gros jusqu'au white 2) , puis se sont acoquinés au malin sur un black one d'anthologie et enfin se sont dits que le tour du doom était fait et se sont barrés ailleurs voir si jazz et doom  pouvaient être compatibles. Bol monstrueux il s'est trouvé que oui. Les gars ont sorti avec monoliths & dimension leur meilleur album à ce jour. Belle histoire n'est-il pas ?
 Autre exemple :  Earth. Drone/doom somme toute classique. quelques albums creusant le même sillon jusqu'à plus soif puis, en 2005, la révélation. Et si on allait voir ailleurs ? et si le doom n'était pas qu'une histoire d'infrabasses, de batterie dépressive à 1 BPM et de grosses guitares jouant un seul accord sur cinquante minutes ? que se passerait-il si on aérait notre musique, si on allait lui faire faire un tour dans les grands espaces américains, qu'on l'adaptait  pour des westerns spaghettis actuels ? Résultats de leur intense réflexion ? Hex ; or printing in the infernal method et angels of darkness, demons of light., leurs plus belles réussites.
Vous voyez : je ne dis pas de conneries. J'irais presque jusqu'à dire que je suis la sagesse même, d'une profondeur réflexive tout bonnement incroyable.
Je vous sens perplexe, voir dubitatif.
Permettez moi d'étayer ma fulgurante théorie par un exemple actuel irréfutable.
Om, ça vous dit quelque chose non ? Deux gars qui ont commencé par un drone/doom plutôt extrême mais un brin casse-burnes (en gros leurs trois premiers albums, le pompon étant remporté par pilgrimage en 2007). Départ d'un des fondateurs en 2008 (le batteur) et là, paf, le niveau s'élève d'un coup. En 2009 sort le très bon god is good et cette année l'excellent advaitic songs. Qui, parce qu'il est excellent et appuie à fond ma sublimissime théorie, n'a plus grand chose à voir avec le doom. Disons que pour le drone il en reste encore quelques traces mais le doom, dans sa conception la plus commune (guitares/basse/batterie/éructations), est aux abonnés absents.Om a décidé, sur un coup de tête, sur une soudaine impulsion, ou parce qu'ils se sont mis au maroquin et pour s'approvisionner ont du vendre toutes leurs pédales d'effets ainsi que certaines guitares, de faire du doom quasiment sans six cordes.
Et alors ?
Bien leur en a pris. Advaitic songs est truffé de ragas, de tablas, d'instruments à vents mais conserve une atmosphère bien pesante, lourde, propre au meilleur doom.Concept-album sur la musique du moyen-orient, incluant des éléments progressifs, la première écoute enchante mais déroute l'auditeur adepte de doom bien gras.
Dès addis, le pauvre hère se retrouve dans un disque de world quasi traditionnel, avec tablas, chant féminin arabe et violoncelle. Seule la basse, dans un premier temps, puis la guitare nous rappellent  que nous sommes en 2012.
Autant le dire : ça commence ardu pour l'amateur de grosses guitares et de voix gutturales.
Mais bon, parce qu'ils sont dans le fond très gentils, et surtout pour ne pas larguer définitivement le pauvre gars qui a payé son disque pour avoir un bon gros son à la Middian, Om, sur les six minutes de state of no return, va lui faire plaisir tout en lui expliquant bien, via le titre, que le doom pour eux c'est définitivement terminé. Pour preuve, au bout de quatre minutes les gars abandonnent les guitares pour des arrangements classiques, proches de ceux de Labradford sur l'avant dernier morceau de mi media naranja (v). Manière tout à fait charmante de dire allez vous faire foutre, je ne fais ici que ce que j'aime, je n'ai rien à vous devoir. Gethsemane enfonce définitivement le clou et largue le pauvre auditeur complétement paumé en mariant le raga aux drones sur fond de musique progressive. Seul subsiste de leur style initial la voix. Et aussi la violence, sourde. D'une part de la basse, profonde et omniprésente mais surtout de la batterie sur laquelle le batteur cogne comme s'il voulait l'achever.
Après, c'est mise en route du pilotage automatique. L'auditeur est définitivement hors circuit, Om se ballade en plein désert égyptien. Il y fait une putain de chaleur, le danger semble être présent partout, l'atmosphère est oppressante, le tout renforcé par des drones bien flippants.
Advaitic songs se termine par une élévation spirituelle, la rencontre avec Allah, dans laquelle les gars du groupe semblent certains d'avoir trouvé la lumière, la révélation.  Dans le soufisme, le haqq al yaqin (titre du dernier morceau) est considéré comme un degré de connaissance mystique et unique. A l'écoute du dit morceau, hypnotique et prenant, à la fois moderne et spirituel plongeant même ses racines dans la musique médiévale, on ne peut que leur donner raison.
S'il y a bien une révélation présente dans ce disque justement c'est que le doom peut mener à la spiritualité (ici via la musique traditionnelle arabe, ou le jazz pour d'autres.)
 L'exploit de Om aura été d'ouvrir une musique, plutôt hermétique, avec ses codes strictes, aux autres cultures et d'en faire un disque d'une grande profondeur. Prouvant par la même occasion que c'est en s'ouvrant sur les grands espaces que le doom produira ses meilleurs albums. Comme Sunn O))) et Earth il y a quelques années.
Comme quoi, c'est quand on se fait chier qu'on produit les meilleurs disques de doom. Tout concorde à prouver que ma théorie est  d'une clairvoyance indiscutable.
Loué sois-je. En toute modestie.


lundi 18 juin 2012

Arlt : feu la figure

Si je tenais en face de moi Eloïse et Sing Sing d'Arlt, je peux vous assurer que ces deux énergumènes passeraient un putain de sale quart d'heure en ma compagnie. S'ils étaient devant moi je leur dirais précisément : ça vous dirait de faire un disque "normal" ??? Vous savez ce que c'est au moins un disque ??? Vous savez, une galette  sur laquelle sont gravées des chansons structurées du style couplet/refrain avec des paroles qu'on comprend dessus. Ça vous dit quelque chose ????
Putain, je vous le dis : ils ont un bol monstrueux de ne pas se trouver devant moi.
C'est vrai quoi : vous avez jeter une oreille à feu la figure vous ???
Vous avez déjà entendu un truc pareil vous en chanson française ???
pour commencer il n'y a pas d'arrangements, pas de cordes, pas de batterie, rien. Il y a bien quelques guitares mais elles paraissent  faméliques. Mais putain mais elle est où votre ambition , Arlt ?? Je sais pas moi, prenez exemple sur Amel Bent ou, dans une veine plus intello : Bénabar. Chez eux on la sent bien l'ambition, elle envoie du bois, chaque titre te pète à la gueule, a une vie propre à soi.
Chez vous il y a quoi ?? une guitare qui se branle sans jamais parvenir à jouir, des paroles incomprenables et ridicules, des voix horripilantes s'entrecroisant...........

MAIS TA GUEULE !!!!!!!!!!!!!
retourne écouter  tes merdes et arrête de raconter n'importe quoi. 
MERCI.

Je reprends le fil de cette note parce que là ça part quelque peu en vrille. Cependant, s'il y a bien un point sur lequel je suis d'accord avec l'abruti du dessus c'est celui-là : si j'avais Sing Sing et Eloïse en face de moi je te les engueulerais copieusement mais pas pour les mêmes raisons, loin de là. Je leur dirais que feu la figure est un album absolument in-cri-ti-quable. C'est un tel OSNI qu'on ne sait par quel bout l'appréhender. On lui reconnaît ça et là quelques figures tutélaires : les Pixies de vamos sur surfer rosa ( chien mort, mi amor m'y fait irrémédiablement penser), Bunuel, Fontaine, Areski pour l'absurdité, le surréalisme, Fersen pour le bestiaire (un jour il faudra que je déclare officiellement ma flamme envers qu4tre que je tiens pour un des plus grands disques de chanson française de ces vingt dernières années), Albini période arise therefore de Palace pour l'aridité qui se dégage de chaque titre. Mais, à part ces quelques références, Arlt ne ressemble à rien d'autre qu'à eux même. Ceux qui s'étaient pris une bonne grosse claque avec la langue ( le premier album d'Arlt, pas l'organe, bande de crétins patentés) vont pouvoir tendre l'autre joue, préparer le matelas et appeler direct le samu, feu la figure devrait les terrasser dès les premières secondes. Je n'évoquerai pas les conditions d'enregistrement de l'album, pour plus de détails lisez l'excellente review track par track de Sing Sing et Eloïse sur pinkushion, je dirais simplement qu'Arlt creuse son sillon encore plus profondément, l'asséchant au maximum. La musique en est réduite à sa plus simple expression -quelques guitares qui électrisent jusqu'à l'os- sans pour autant être à court d'idées.
Elle est si aride cette musique qu'elle finit par contaminer la langue, la déshydratant à tel point que les propos finissent par devenir absurdes tendance surréalistes si ce n'est incompréhensibles. Bourrés (dans tous les sens du terme) de jeux de mots laids, de sous-entendus salaces (tu as la bouche pleine, tu as les dents froides, tu m'aimes bien ça se voit), de métaphores animalières, Arlt fait feu des figures de styles en tous genres, tord la langue (le système de signes linguistiques, pas l'album) n'importe comment,  se joue des doubles (voir triples) sens, la malaxe comme seul pouvait  se le permettre  Bashung, jouant sur la compréhension instinctuelle voir sensorielle plus qu'immédiate.
Pour autant feu la figure n'est pas un disque de chanson française masturbatoire élitiste qui ne mène à rien.
Non, bien au contraire : le charme est immédiat, direct, frontal. Les mélodies vous sautent en premier lieu à la gueule, vous foutent K.O puis vous prennent par la main, vous accompagnent en tout temps en tous lieux, s'implantent dans votre crâne et finissent par ne plus vous lâcher. Rien que ça.
Autre chose : parce que je suis un mec sympa, je vous préviens tout de go : entamer l'écoute de feu la figure c'est aussi risquer d'entrer dans une véritable névrose obsessionnelle. Chaque écoute accentue le mystère : d'apparence simples, les chansons fourmillent de détails, de contre-temps inexplicables, de mélodies avortées, de solis tués dans l'oeuf. On croit tenir une explication, un semblant de rationalité et là, manque de bol, on découvre encore un détail, un accord, une note à côté de laquelle on était passé. En somme, on l'écoute une fois, deux puis trois puis après c'est mort  : on voit des rhinocéros partout, des sauterelles vous envahissent l'esprit, une fièvre de cheval vous terrasse jusqu'à ce que vous en perdiez vos bras. Bref,  l'obsession fait son travail de sape, la concurrence française fait la gueule surtout lorsque vous décidez de revendre les 3/4 de votre discothèque rayon français pour n'en garder que la substantifique moelle des chanteurs ou groupes casse-gueules, réduisant votre rayon à une dizaine d'indispensables. Vous finissez par vous demander comment vous avez pu en arriver là, comment, avec rien (deux voix, quelques guitares) Arlt a su créer un univers d'une telle richesse dans lequel vous avez littéralement plongé; comment en deux ans, en électrifiant et asséchant sa musique Arlt a su se rendre aussi indispensable. La réponse la plus simple est peut-être de retourner écouter feu la figure.Encore. Et encore.


samedi 16 juin 2012

Zzzzz Top

Chuuuuuuuuuuuuuuuuut................
entrez tout doucement, ne faites pas de bruit...
asseyez vous, prenez place.....ça devrait commencer dans peu de temps.
La feutrine est en place, les murs suffisamment capitonnés, tout est sous contrôle, rien n'est laissé au hasard. Les sièges vous conviennent-ils ?
Vous ne le savez probablement pas mais vous êtes ici conviés à une expérience peu commune : l'entrée dans un univers parallèle. Il y a eu des précédents, ne vous inquiétez pas. En 1994, hex de Bark Psychosis suivi en 1995 de pygmalion de Slowdive puis the cycle of days and seasons de Hood en 1999.
L'expérience à laquelle vous êtes conviés suivra de près les traces hypnotiques de ces illustres prédécesseurs. Pour ce faire, je ne peux que vous conseiller de vous laisser aller, ne luttez pas, ça ne sert à rien :  installez vous confortablement, fermez les yeux, laissez vous bercer par ce rythme cotonneux, cette musique en apesanteur. Appréciez chaque variations, suivez le chemin sinueux de cet orgue au loin, laissez vous guider par ces guitares aériennes amenant parfois une tension salvatrice, laissez vous cueillir par ces chuchotements, bercer au son d'une basse réconfortante, chaleureuse .
Ne cherchez pas de véritables lignes mélodiques, là n'est pas le propos. Il s'agit ici de créer une ambiance, une sorte d'enveloppe amniotique vous protégeant de toute agression extérieure. Pendant près de quarante minutes rien ne pourra vous atteindre : vous sombrerez peu à peu dans une léthargie bienveillante,vous suivrez le rythme bradycardisant de la batterie, renforcé par une basse ayant avalé la totalité du tranxene produit cette année en France, vous partirez complétement à la dérive.
Néanmoins si cela vous effraie quelque peu, ne craignez rien : la dernière minute de cette expérience se chargera de vous ramener à la réalité, de vous faire redescendre illico, de retrouver le goût de la terre ferme  en deux temps trois mouvements.
Qu'en pensez-vous ?? Êtes-vous prêt à tenter l'expérience ?
Puisque vous êtes là, n'hésitez pas. Et puis pour tout vous dire, entrer dans un univers parallèle empreint d'une telle douceur sans avoir recours à une quelconque substance psychotrope, je dois avouer que c'est alléchant.
Vous voudriez en savoir plus ??!! bon signe ça.
Mais........pas de chance pour vous : moins vous en saurez, mieux ce sera. C'est difficile, je sais mais si vous voulez connaître une expérience, n'y-a-t-il pas meilleur moyen de la vivre intensément que de ne rien en savoir ou très peu ?
Alors prenez place et suivez votre instinct. Je suis sur que vous ne le regretterez pas.
Pour tous ceux qui tiennent à le savoir, l'espèce d'enflure du dessus qui a beaucoup palabré pour ne rien dire parlait de the world is a house on fire, le nouvel (et formidable) album de Zelienople. Soit 41 minutes de post-rock, d'ambient, d'influences free-jazz (colored) voir dub ;  la rencontre au sommet entre Slowdive et Bark Psychosis dont il tutoie les sommets issus de hex le temps d'un superbe the real devil. Ne me remerciez pas, je suis là pour ça

jeudi 14 juin 2012

Francis Harris

Suite à mon dernier billet pour lequel j'ai reçu une tonne de mails  ainsi qu'un nombre incalculables de commentaires enthousiastes voir limite délirants, je me suis décidé à re-maltraiter mon clavier de façon plus régulière que ces deux derniers mois. Vous me direz : vu le nombre de notes pondues en deux mois, t'auras pas de mal à faire mieux, sale feignasse de corse.
Ce à quoi je rétorquerais : ...


Ce préambule passé, ainsi que ma convalescence, attaquons sérieusement le sujet avec un album passé plutôt inaperçu en ces contrées francophiles :  leland de Francis Harris.
 Hein ?? Kesako ???
Vu la bande d'ignares incultes que vous êtes, je vous préciserai que le sieur est américain et pratique une techno deep house de fort bonne facture. Son premier album sous son nom, leland, est une véritable tuerie, une invitation à la glande, un truc à faire passer St Germain pour un putain d'agité du bocal, du lounge de grande classe. Vous vous dites : on nous a déjà vendu le même produit il y a un peu plus d'une dizaine d'années avec le tourist de St Germain. De la deep house lounge pour bobos, plus que gonflante sur la longueur. Certes mais en dix ans Harris a su écarter les écueils d'un tourist pour ne  prendre que le meilleur de la deep house en y introduisant de véritables instruments live. Sur leland, vous croiserez : une trompette sur plusieurs morceaux, un violoncelle, des vocaux blues évoquant Nina Simone (formidable Gry Bagøien), quelques cymbales, le tout dans un équilibre quasi parfait. La deep house voir le dub se marie de façon  parfaitement adaptée au jazz proposé par Harris (et réciproquement), invitant à la glande plus que propice ( pharoah in the morning dans ce style est limite sublime quand même hein).
Leland dans sa structure est parfaitement conforme à ce que l'on peut attendre d'un album deep house dans ce qu'il y a de plus caricatural, à savoir quelque chose de vaguement dansant, vaguement lounge, une sorte de musique d'ascenseur  faite pour les cocktails chiants ou les fins de soirées impersonnelles. Le plus qu'apporte Harris est une profondeur peu commune : à l'efficacité des rythmes techno s'ajoute une touche humaine voir mélancolique qui n'envahit pas complétement les morceaux mais les torpille de l'intérieur (le meilleur exemple reste close air : le violoncelle avance à pas feutrés et finit par devenir obsédant à force de vouloir rester en retrait). Résultat : en soirée vous sirotez votre cocktail, vous n'êtes pas loin de vous faire chier puis, au bout de deux morceaux, vous chialez sans comprendre pourquoi en dansant comme un con, éliminant quelques litres de sueurs et de larmes. Frôlant la déshydratation. C'est là l'effet Harris : proposer une house/tech house/dub/techno relativement classique, efficace et lui apporter une touche d'humanitude. C'est  également d'apporter suffisamment de maturité, de tension, de doser d'une main de maître l'humain et la machine pour rendre leland passionnant sur près de 80 minutes, faire en sorte qu' à aucun moment on n'ait  envie de lâcher l'affaire et réussir l'exploit de le rendre accessible à tout un chacun. Leland finit par envoûter de façon doucereuse sans vraiment y être préparé, on y entre un peu par effraction et on finit par ne plus vouloir en partir. Au final de la house bien plus deep qu'il n'y paraît.

Mais, comme je sais que vous êtes une belle bande de blaireaux incultes incapables de croire le moindre de mes mots tapés avec amour et douceur sur ce clavier, je ne peux que vous conseiller d'aller faire un tour ici et afin de vérifier la véracité de mes dires. Eux expliqueront mieux que moi la profondeur de leland.