mardi 31 décembre 2013

TOP 2013 (suite et fin)

N°6 :
David Sylvian : do you know me now ?
Est-ce qu'on te connaît David ? toujours pas, mais bon dieu que t'es beau, même cabossé. Un EP dans les meilleurs albums de l'année c'est limite foutage de gueule me direz-vous, mais un EP de cet acabit, ça vaut tous les albums inutilement remplis que j'ai pu écouter cette année.
N°7 :
Wolvserpent : perigaea antahkarana
je ne vais pas revenir dessus, suffit de regarder les posts précédents, mais Satan nous a fait un bien beau cadeau en septembre dernier avec ce double album d'une intensité et d'une efficacité redoutables. Gloire à Satan.

N°8 :
Josephine Foster : I'm a dreamer
Pour une fois, un disque à l'image de sa pochette : superbe. Foster s'éloigne de plus en plus de ses débuts freak folk, crispants dirais-je pour être poli, et tend vers une épure confinant au sublime, faisant d'elle une sorte de petite soeur de Tom Waits passée maître dans la pratique d'un folk sans âge.

N°9 :
The Knife : shaking the habitual
The Knife, ces grosses feignasses, ont été aux abonnés absents pendant 7 ans. Une fois remis au boulot par contre, ils te pondent un double album bourré jusqu'à la gueule de morceaux mutants difformes et un brin dérangés dans leur tête. Un album sans concessions, brassant un paquet de styles (electro, world, dark ambient, electroclash),dont la finalité semble être de plaire à leurs auteurs mais surtout pas au public auquel il s'adresse. Pas de bol pour eux, il existe en ce bas monde des malades qui adorent ça.





N°10 :
Little Kid : river of blood.
révélation folk/rock/psyché de l'année me concernant. C'est  plutôt classique, carré, ça lorgne parfois vers Swell, les Auteurs  mais on entend une vraie personnalité derrière. Et puis vu les progrès réalisés en un album, (son précédent, très lo-fi, sans être excellent était d'un bon niveau) on est en droit de se dire qu'on le reverra souvent ce p'tit gars dans les tops de fin d'année.


Autrement, N° 10-11-12-13-14-15-16-17-18-19-20 :
-  Micah Blue Smaldone : the ring of the rise
The Flaming Lips : the terror
Vision Fortune : mas fiesta con el grupo
Bill Callahan : dream river
Funeralium : deceived idealism
Autechre : exai
The One Burned Ma : froid dans le dos
The Wooden Wolf : 14 ballads op n°1
Nicole Willis & The Soul Investigators : tortured soul
- Junip
- Cass McCombs : big wheel & others.

Et comme disait le grand poète J-L Aubert : voilàààààààààààà, c'est fini.........
Bon réveillon à tous et bonne année2014, qu'elle vous soit riche en rimes

lundi 30 décembre 2013

TOP 2013

voici venuuuuuuuuu  le temps du rire et des chants....
ah non tiens, plutôt le temps du bilan, en ce superbe jour du 30 décembre 2013.
Mais bon, à voir la gueule du top présenté ci-dessous, on se dit que le taulier a pas du se marrer tous les jours. Surtout quand on voit le trio de tête, un véritable tiercé de losers (magnifiques soit dit en passant).
Pour preuve :

N° 1 :
Mendelson :
Voilà un album imparfait, monolithique jusqu'au-boutiste, hors-format, implacable, d'une noirceur insondable mais d'une humanité terrible. Sur pas loin de 2h 30, Mendelson s'accapare l'espace,dilate le temps, bouleverse en profondeur. Dans les thèmes abordés, la façon de chanter/parler ses textes ou  la  radicalité de sa musique, le geste est tellement extrême que le disque ne laisse personne indifférent, suscitant fascination ou rejet mais n'appelant probablement pas de suite. Un très grand album d'une grande exigence.


N° 2 :
Troum : mare morphosis
Nouvel album, nouveau sommet pour les Allemands. Avec une nouveauté et pas des moindres : le duo laisse entrer la lumière dans leur dark ambient/drone. Résultat : un morceau de cinquante minutes conciliant grâce, légèreté et angoisse avec une rare maestria et une première partie lumineuse d'une grande beauté.




N° 3 :
Dirty Beaches : drifter/love is the devil
double album de malade (en même temps asiatique et canadien, il pouvait guère en être autrement hein) polyglotte, lo-fi, capable de réunir dans un même disque Joy Division, Suicide, Loren Mazzacane Connors ou encore William Basinski, drifter/love est l'album qui, s'il ne m'a pas autant impressionné que les deux précédents, m'a accompagné le plus cette année. Pas un CO certes mais un album qui s'installe doucement pour ne plus vous lâcher. Curieusement, c'est la partie ambient qui m'a permis d'entrer dans ce palais des glaces dans lequel je me suis complétement paumé avec délice. Je n'ai d'ailleurs toujours pas trouvé la sortie et je m'en fous royalement.

N°4 :
Luis Lopez & Humanization 4Tet : live in madison.
Dans live in madison, il y a live. Disque on ne peut plus vivant, il souffle dans ce free-jazz un vent de liberté, une énergie qui vous prend aux tripes, vous vrille la cervelle et rend dépendant au plus haut degré. Le précédent album du groupe était exceptionnel, celui-là lui tient sans problème la dragée haute. Sans conteste, l'album jazz de l'année.

N°5 :
Richard Buckner : surrounded
Au risque de me faire lyncher, l'album folk de l'année n'est pas le dream river de Bill Callahan mais le surrounded de Richard Buckner. En même temps, vous me direz (et vous n'aurez pas tort) qu'ils ne jouent pas tout à fait dans la même catégorie. Le Buckner est plus classique dans sa forme, plus distant, froid mais plus bouleversant. Dans surrounded, on le voit largué, au fond du trou, se dépatouillant comme il peut avec ses démons, ses influences (en  gros la scène slowcore/folk américaine, Joy Division), ajoutant quelques nouveautés  à sa musique (un peu d'électro) mais le fond reste toujours le même : un mec seul avec sa guitare et son spleen tenace. Surrounded en est une des plus belles illustration cette année.
to be continued....

dimanche 29 décembre 2013

La saloperie du dimanche

Le 29 décembre, c'est la fête, Noël est passé, le jour de l'an se profile à l'horizon. On s'en met plein la lampe, on se bâfre, les kilos s'accumulent autour des hanches, le menton se double voir se triple à vue d'oeil. Le foie devient vraiment gras à mesure que les vacances avancent.
Bref, on s'empâte.
Alors, pour éviter ce genre de mésaventure, une seule solution : Upside down de Vanessa.
Ce Chédeuvre AOC années 80 suintant le stupre et la luxure vous servira de cure de remise en forme dans une ambiance moite et torride propice aux échanges de flux corporels les plus improbables. Pour arriver à ce résultat de façon précoce, un visionnage de ce clip paraît plus que hautement recommandé. Au son d'une musique sensuelle, torride et entraînante, vous apprendrez à mover votre body, le builderez à coup de charge guidée, de banc de muscu, de cardio training. La graisse vous fuira, le muscle sera de nouveau votre ami et  les périodes d'entre-deux fêtes ne seront plus qu'un mauvais souvenir.
Bref grâce à la saloperie du dimanche, vous  serez une autre personne, une autre âme. La paix et l'amour seront pour vous une seconde nature. De ce fait, à l'aune du  31 vous n'aurez plus aucune résolution à prendre car votre vie sera une entité indissociable, un accomplissement en soi.
Alors merci qui ?

lundi 23 décembre 2013

Wolvserpent : perigaea antahkarana

Ami sataniste, je le vois bien dans ton oeil torve que je t'ai déçu.
Tu n'as besoin d'aucunes paroles, rien, je n'ai qu'à regarder ta moue dépitée, ta carrure abattue, ces sanglots longs qui semblent secouer ta carcasse fragile pour m'en rendre compte.
Je t'ai déçu.
Faut dire que tu ne m'as pas non plus laissé de quoi m'exprimer librement cette année. Exception faite de Funeralium ou de Cosmic Church, les messagers musicaux ton dieu Satan n'étaient pas au meilleur de leur forme hein. Tu me diras, il est possible que je sois passé à côté de chédeuvres certifiés AOC mais c'est aussi à toi de faire ton boulot et de répandre la bonne parole auprès des ignorants que nous sommes.

Fort heureusement pour mes frêles esgourdes, en cette fin d'année merdique, Satan m'a réservé une bien belle surprise avec le nouvel album de Wolvserpent, perigaea antahkarana.
Ces merveilleux satanistes américains ( Blake Green et Brittany McConnell, anciennement connu sous le doux patronyme de Pussygutt) ont sorti sur Relapse, en septembre dernier, un des meilleurs disques de black/drone/funeral doom metal de l'année.
Double album composé de 5, enfin 4 morceaux, perigaea antahkarana se veut une ode païenne rendant hommage à sa façon à mère nature. En gros, chaque morceau débute par des field recordings (chant d'oiseaux, feu crépitant, nature en fête, ce genre quoi...) sur lesquels se greffe une partie classique (genre violon/violoncelle, du dark classical en somme) voir un soupçon d'ambient ( l'intro d'in mirrors of water). Sauf qu'une fois les intros passées ( à savoir qu'elles font tout de même entre 3 et 7 minutes chacune), le programme affiché est lourd, très lourd.
Revue des troupes :
Disque 1 :  au programme, un within the light of fire stoner/doom/black metal relativement traditionnel à la Middian (voix gutturales, ambiance lourde, la routine quoi...)  mais curieusement dissonant en son milieu. A croire que le duo, se faisant un tantinet chier en jouant, a eu une sorte de révélation lors de la découverte du chapitre the work which transforms god de BaN dans l'encyclopédie déviance et art de vivre, petit précis du black metal pour manchots psychopathes. Du coup, within the light of fire, en plus d'être addictif et efficace, devient franchement intrigant et finit par éveiller l'attention du sataniste qui s'apprêtait, dans le plus grand désarroi, à appuyer sur la touche stop de son lecteur mp3 ou cd (rayez la mention inutile).
Le second morceau (en fait le troisième) confirme la déviance de la trajectoire attendue (un bon disque de black/doom, au cas où vous ne l'auriez pas capter). De fait, le groupe, s'il en utilise les codes (du black/doom...) avec excellence, préfère les envoyer valser et mettre une branlée à Godspeed You ! en s'aventurant du côté du post-rock avec une montée hypertensionnelle entre la 7ème et la 18ème minute qui pourrait constituer à elle seule un épais chapitre du traité du post-rock pour les has-been.
Le morceau se clôt, lors des trois dernières minutes, sur un apaisant retour au calme via Dame Nature : les oiseaux pépient gaiement, les ruisseaux ruissellent et le guitares se taisent. Fin du disque 1.

Disque 2 : autant vous prévenir : si la première partie était très bonne, la seconde est exceptionnelle.
La faute à a breath in the shade of time, morceau démentiel de 23 mns et de l'enchaînement de ouf avec concealed, morceau de clôture.
Démentiel parce que le groupe s'amuse à brouiller les pistes, à jouer avec les nerfs de l'auditeur. Pour cela, il ne change rien à la formule précédente. Intro dark classic/ambient puis envoi de la sauce. Du moins c'est ce qu'on se dit quand a breath démarre. On s'apprêterait presque à zapper tellement c'en est prévisible. Sauf qu'au bout de six minutes, la sauce n'est pas celle à laquelle on s'attendait. Le disque prend une direction toute autre et débute ainsi seize minutes de funeral doom/drone absolument scotchantes. Le duo invoque successivement les  excellentissimes Fleshpress, Sunn O))) et Om puis s'amuse à les faire fusionner pour voir ce qui pourrait éventuellement en ressortir.
Il en ressort donc seize minutes de tension brute où la batterie se la met en veilleuse et laisse place à un flot épais et continu de guitares en fusion, chauffées à blanc, troublées seulement par un mysticisme Sunn Omien sur les quatre dernières minutes, véritable appel au recueillement sataniste (comprendre sacrifice de vierges avec couteau sacré et masque en tête de bouc vidée). Sur ce second disque, a breath...le bien nommé, ainsi que concealed, Wolvserpent  vous bouscule dans un premier temps puis vous prend à la gorge, vous oppresse, hypnotise, installe une ambiance à la fois aérienne et morbide, serre son étreinte, ne lâche rien pendant  près de trente  minutes et ne la desserre qu'une fois concealed achevé.
Et vous avec.
Parce qu'on ne ressort pas de ce second disque indemne Ce qui estomaque, plus que sur le premier, c'est la puissance, la cohérence qui s'en dégage ainsi qu'une évidence.  Celle qu'il n'aurait pas pu en être autrement. Les mélodies, l'ambiance, l'enchaînement  des deux morceaux, des deux styles (drone et funeral doom) forment un bloc, une entité indissociable. Vous avez à peine le temps de vous remettre de a breath in the shade of time que concealed vous plombe littéralement les pieds et vous envoie par trente mètres de fonds sans avoir pu reprendre votre souffle entre deux.
Magistral.
Alors mon petit Satan, en cette veille de nowel 2013, c'est une bien jolie offrande que tu me fais là. Moi qui désespérais de croire en toi, qui me languissais d'avoir de tes nouvelles, me voilà rassuré. Et rassurés aussi sont  mes amis satanistes, dont l'oeil torve s'illumine à nouveau d'une lueur bienveillante.
Il était temps Satan, j'ai bien failli passer dans l'autre camp.

écoute intégrale ici