mardi 31 décembre 2013

TOP 2013 (suite et fin)

N°6 :
David Sylvian : do you know me now ?
Est-ce qu'on te connaît David ? toujours pas, mais bon dieu que t'es beau, même cabossé. Un EP dans les meilleurs albums de l'année c'est limite foutage de gueule me direz-vous, mais un EP de cet acabit, ça vaut tous les albums inutilement remplis que j'ai pu écouter cette année.
N°7 :
Wolvserpent : perigaea antahkarana
je ne vais pas revenir dessus, suffit de regarder les posts précédents, mais Satan nous a fait un bien beau cadeau en septembre dernier avec ce double album d'une intensité et d'une efficacité redoutables. Gloire à Satan.

N°8 :
Josephine Foster : I'm a dreamer
Pour une fois, un disque à l'image de sa pochette : superbe. Foster s'éloigne de plus en plus de ses débuts freak folk, crispants dirais-je pour être poli, et tend vers une épure confinant au sublime, faisant d'elle une sorte de petite soeur de Tom Waits passée maître dans la pratique d'un folk sans âge.

N°9 :
The Knife : shaking the habitual
The Knife, ces grosses feignasses, ont été aux abonnés absents pendant 7 ans. Une fois remis au boulot par contre, ils te pondent un double album bourré jusqu'à la gueule de morceaux mutants difformes et un brin dérangés dans leur tête. Un album sans concessions, brassant un paquet de styles (electro, world, dark ambient, electroclash),dont la finalité semble être de plaire à leurs auteurs mais surtout pas au public auquel il s'adresse. Pas de bol pour eux, il existe en ce bas monde des malades qui adorent ça.





N°10 :
Little Kid : river of blood.
révélation folk/rock/psyché de l'année me concernant. C'est  plutôt classique, carré, ça lorgne parfois vers Swell, les Auteurs  mais on entend une vraie personnalité derrière. Et puis vu les progrès réalisés en un album, (son précédent, très lo-fi, sans être excellent était d'un bon niveau) on est en droit de se dire qu'on le reverra souvent ce p'tit gars dans les tops de fin d'année.


Autrement, N° 10-11-12-13-14-15-16-17-18-19-20 :
-  Micah Blue Smaldone : the ring of the rise
The Flaming Lips : the terror
Vision Fortune : mas fiesta con el grupo
Bill Callahan : dream river
Funeralium : deceived idealism
Autechre : exai
The One Burned Ma : froid dans le dos
The Wooden Wolf : 14 ballads op n°1
Nicole Willis & The Soul Investigators : tortured soul
- Junip
- Cass McCombs : big wheel & others.

Et comme disait le grand poète J-L Aubert : voilàààààààààààà, c'est fini.........
Bon réveillon à tous et bonne année2014, qu'elle vous soit riche en rimes

lundi 30 décembre 2013

TOP 2013

voici venuuuuuuuuu  le temps du rire et des chants....
ah non tiens, plutôt le temps du bilan, en ce superbe jour du 30 décembre 2013.
Mais bon, à voir la gueule du top présenté ci-dessous, on se dit que le taulier a pas du se marrer tous les jours. Surtout quand on voit le trio de tête, un véritable tiercé de losers (magnifiques soit dit en passant).
Pour preuve :

N° 1 :
Mendelson :
Voilà un album imparfait, monolithique jusqu'au-boutiste, hors-format, implacable, d'une noirceur insondable mais d'une humanité terrible. Sur pas loin de 2h 30, Mendelson s'accapare l'espace,dilate le temps, bouleverse en profondeur. Dans les thèmes abordés, la façon de chanter/parler ses textes ou  la  radicalité de sa musique, le geste est tellement extrême que le disque ne laisse personne indifférent, suscitant fascination ou rejet mais n'appelant probablement pas de suite. Un très grand album d'une grande exigence.


N° 2 :
Troum : mare morphosis
Nouvel album, nouveau sommet pour les Allemands. Avec une nouveauté et pas des moindres : le duo laisse entrer la lumière dans leur dark ambient/drone. Résultat : un morceau de cinquante minutes conciliant grâce, légèreté et angoisse avec une rare maestria et une première partie lumineuse d'une grande beauté.




N° 3 :
Dirty Beaches : drifter/love is the devil
double album de malade (en même temps asiatique et canadien, il pouvait guère en être autrement hein) polyglotte, lo-fi, capable de réunir dans un même disque Joy Division, Suicide, Loren Mazzacane Connors ou encore William Basinski, drifter/love est l'album qui, s'il ne m'a pas autant impressionné que les deux précédents, m'a accompagné le plus cette année. Pas un CO certes mais un album qui s'installe doucement pour ne plus vous lâcher. Curieusement, c'est la partie ambient qui m'a permis d'entrer dans ce palais des glaces dans lequel je me suis complétement paumé avec délice. Je n'ai d'ailleurs toujours pas trouvé la sortie et je m'en fous royalement.

N°4 :
Luis Lopez & Humanization 4Tet : live in madison.
Dans live in madison, il y a live. Disque on ne peut plus vivant, il souffle dans ce free-jazz un vent de liberté, une énergie qui vous prend aux tripes, vous vrille la cervelle et rend dépendant au plus haut degré. Le précédent album du groupe était exceptionnel, celui-là lui tient sans problème la dragée haute. Sans conteste, l'album jazz de l'année.

N°5 :
Richard Buckner : surrounded
Au risque de me faire lyncher, l'album folk de l'année n'est pas le dream river de Bill Callahan mais le surrounded de Richard Buckner. En même temps, vous me direz (et vous n'aurez pas tort) qu'ils ne jouent pas tout à fait dans la même catégorie. Le Buckner est plus classique dans sa forme, plus distant, froid mais plus bouleversant. Dans surrounded, on le voit largué, au fond du trou, se dépatouillant comme il peut avec ses démons, ses influences (en  gros la scène slowcore/folk américaine, Joy Division), ajoutant quelques nouveautés  à sa musique (un peu d'électro) mais le fond reste toujours le même : un mec seul avec sa guitare et son spleen tenace. Surrounded en est une des plus belles illustration cette année.
to be continued....

dimanche 29 décembre 2013

La saloperie du dimanche

Le 29 décembre, c'est la fête, Noël est passé, le jour de l'an se profile à l'horizon. On s'en met plein la lampe, on se bâfre, les kilos s'accumulent autour des hanches, le menton se double voir se triple à vue d'oeil. Le foie devient vraiment gras à mesure que les vacances avancent.
Bref, on s'empâte.
Alors, pour éviter ce genre de mésaventure, une seule solution : Upside down de Vanessa.
Ce Chédeuvre AOC années 80 suintant le stupre et la luxure vous servira de cure de remise en forme dans une ambiance moite et torride propice aux échanges de flux corporels les plus improbables. Pour arriver à ce résultat de façon précoce, un visionnage de ce clip paraît plus que hautement recommandé. Au son d'une musique sensuelle, torride et entraînante, vous apprendrez à mover votre body, le builderez à coup de charge guidée, de banc de muscu, de cardio training. La graisse vous fuira, le muscle sera de nouveau votre ami et  les périodes d'entre-deux fêtes ne seront plus qu'un mauvais souvenir.
Bref grâce à la saloperie du dimanche, vous  serez une autre personne, une autre âme. La paix et l'amour seront pour vous une seconde nature. De ce fait, à l'aune du  31 vous n'aurez plus aucune résolution à prendre car votre vie sera une entité indissociable, un accomplissement en soi.
Alors merci qui ?

lundi 23 décembre 2013

Wolvserpent : perigaea antahkarana

Ami sataniste, je le vois bien dans ton oeil torve que je t'ai déçu.
Tu n'as besoin d'aucunes paroles, rien, je n'ai qu'à regarder ta moue dépitée, ta carrure abattue, ces sanglots longs qui semblent secouer ta carcasse fragile pour m'en rendre compte.
Je t'ai déçu.
Faut dire que tu ne m'as pas non plus laissé de quoi m'exprimer librement cette année. Exception faite de Funeralium ou de Cosmic Church, les messagers musicaux ton dieu Satan n'étaient pas au meilleur de leur forme hein. Tu me diras, il est possible que je sois passé à côté de chédeuvres certifiés AOC mais c'est aussi à toi de faire ton boulot et de répandre la bonne parole auprès des ignorants que nous sommes.

Fort heureusement pour mes frêles esgourdes, en cette fin d'année merdique, Satan m'a réservé une bien belle surprise avec le nouvel album de Wolvserpent, perigaea antahkarana.
Ces merveilleux satanistes américains ( Blake Green et Brittany McConnell, anciennement connu sous le doux patronyme de Pussygutt) ont sorti sur Relapse, en septembre dernier, un des meilleurs disques de black/drone/funeral doom metal de l'année.
Double album composé de 5, enfin 4 morceaux, perigaea antahkarana se veut une ode païenne rendant hommage à sa façon à mère nature. En gros, chaque morceau débute par des field recordings (chant d'oiseaux, feu crépitant, nature en fête, ce genre quoi...) sur lesquels se greffe une partie classique (genre violon/violoncelle, du dark classical en somme) voir un soupçon d'ambient ( l'intro d'in mirrors of water). Sauf qu'une fois les intros passées ( à savoir qu'elles font tout de même entre 3 et 7 minutes chacune), le programme affiché est lourd, très lourd.
Revue des troupes :
Disque 1 :  au programme, un within the light of fire stoner/doom/black metal relativement traditionnel à la Middian (voix gutturales, ambiance lourde, la routine quoi...)  mais curieusement dissonant en son milieu. A croire que le duo, se faisant un tantinet chier en jouant, a eu une sorte de révélation lors de la découverte du chapitre the work which transforms god de BaN dans l'encyclopédie déviance et art de vivre, petit précis du black metal pour manchots psychopathes. Du coup, within the light of fire, en plus d'être addictif et efficace, devient franchement intrigant et finit par éveiller l'attention du sataniste qui s'apprêtait, dans le plus grand désarroi, à appuyer sur la touche stop de son lecteur mp3 ou cd (rayez la mention inutile).
Le second morceau (en fait le troisième) confirme la déviance de la trajectoire attendue (un bon disque de black/doom, au cas où vous ne l'auriez pas capter). De fait, le groupe, s'il en utilise les codes (du black/doom...) avec excellence, préfère les envoyer valser et mettre une branlée à Godspeed You ! en s'aventurant du côté du post-rock avec une montée hypertensionnelle entre la 7ème et la 18ème minute qui pourrait constituer à elle seule un épais chapitre du traité du post-rock pour les has-been.
Le morceau se clôt, lors des trois dernières minutes, sur un apaisant retour au calme via Dame Nature : les oiseaux pépient gaiement, les ruisseaux ruissellent et le guitares se taisent. Fin du disque 1.

Disque 2 : autant vous prévenir : si la première partie était très bonne, la seconde est exceptionnelle.
La faute à a breath in the shade of time, morceau démentiel de 23 mns et de l'enchaînement de ouf avec concealed, morceau de clôture.
Démentiel parce que le groupe s'amuse à brouiller les pistes, à jouer avec les nerfs de l'auditeur. Pour cela, il ne change rien à la formule précédente. Intro dark classic/ambient puis envoi de la sauce. Du moins c'est ce qu'on se dit quand a breath démarre. On s'apprêterait presque à zapper tellement c'en est prévisible. Sauf qu'au bout de six minutes, la sauce n'est pas celle à laquelle on s'attendait. Le disque prend une direction toute autre et débute ainsi seize minutes de funeral doom/drone absolument scotchantes. Le duo invoque successivement les  excellentissimes Fleshpress, Sunn O))) et Om puis s'amuse à les faire fusionner pour voir ce qui pourrait éventuellement en ressortir.
Il en ressort donc seize minutes de tension brute où la batterie se la met en veilleuse et laisse place à un flot épais et continu de guitares en fusion, chauffées à blanc, troublées seulement par un mysticisme Sunn Omien sur les quatre dernières minutes, véritable appel au recueillement sataniste (comprendre sacrifice de vierges avec couteau sacré et masque en tête de bouc vidée). Sur ce second disque, a breath...le bien nommé, ainsi que concealed, Wolvserpent  vous bouscule dans un premier temps puis vous prend à la gorge, vous oppresse, hypnotise, installe une ambiance à la fois aérienne et morbide, serre son étreinte, ne lâche rien pendant  près de trente  minutes et ne la desserre qu'une fois concealed achevé.
Et vous avec.
Parce qu'on ne ressort pas de ce second disque indemne Ce qui estomaque, plus que sur le premier, c'est la puissance, la cohérence qui s'en dégage ainsi qu'une évidence.  Celle qu'il n'aurait pas pu en être autrement. Les mélodies, l'ambiance, l'enchaînement  des deux morceaux, des deux styles (drone et funeral doom) forment un bloc, une entité indissociable. Vous avez à peine le temps de vous remettre de a breath in the shade of time que concealed vous plombe littéralement les pieds et vous envoie par trente mètres de fonds sans avoir pu reprendre votre souffle entre deux.
Magistral.
Alors mon petit Satan, en cette veille de nowel 2013, c'est une bien jolie offrande que tu me fais là. Moi qui désespérais de croire en toi, qui me languissais d'avoir de tes nouvelles, me voilà rassuré. Et rassurés aussi sont  mes amis satanistes, dont l'oeil torve s'illumine à nouveau d'une lueur bienveillante.
Il était temps Satan, j'ai bien failli passer dans l'autre camp.

écoute intégrale ici

mardi 15 octobre 2013

Mas Fiesta Con El Grupo

Tiennnnnnnsssssssssssssssssss ?????
ça bouge encore par là ??  le taulier est pas mort ? même pas porté disparu ?, l'a fini sa sieste le Corse ?
Faut croire.
Vous allez vous demander quel est le motif de cette réapparition soudaine, brutale, inopinée et inattendue.
Vous vous en foutez  ? z'avez bien raison.
Parce qu'en plus d'être une feignasse de première, le taulier de ces lieux va limite se foutre de votre gueule et vous parler d'un disque dont la Beach a déjà fait l'éloge il y a peu de temps.
M'en fous,  m'en vais en rajouter une couche.
En mai dernier ( une éternité en matière de musique) sortait mas fiesta con el grupo de Vision Fortune, album de drone d'excellentissime facture.
Si je me permets aujourd'hui d'en parler de nouveau c'est parce qu'en matière de drone expérimentalo psychédélique abordable aux premiers néophytes venus sans pour autant vriller vos frêles et délicats tympans,  il est pas certain qu'on trouve meilleur cette année.
Bon, ok, faut passer outre la mochette, repoussoir surpuissant avec ses mariachis pittoresques et leurs instruments typiquement et authentiquement locaux. Mais une fois ce stade passé, c'est la claque assurée.

Vous me direz, c'est quoi/qui Vision Fortune ? Un trio mexicain adepte de churros, tacos, tequila et autres spécialités culinaires ensoleillées ? Un groupe de huapango bourré au mezcal nuit et jour ?
Que nenni.
Le soleil, la picole(quoi que...), la bonne bouffe, enfin la bonne chère quoi, ne sont pas typiquement le lot quotidien de ce trio...Londonien, composé apparemment de deux frangins. Qui ne trouvent rien de mieux que s'amuser à brouiller les pistes, à foutre le bordel dès qu'on met les pattes dans leur discographie.
Ok la constante reste le drone mais question pochette c'est du grand n'importe quoi (Kevin Costner pour leur mixtape dispo sur soundcloud ou les mariachis en folie pour le dernier, y a de quoi dérouter). Après vous me direz, les pochettes, on s'en fout. Le principal, comme disait le grand poète chansonnier des eighties, c'est que la musique soit bonne. Et en l'occurence avec mas fiesta, elle l'est particulièrement.
Si les longues plages de drone te filent la nausée, passe ton chemin amigo. Si en revanche, ton diaphragme supporte les basses énôôôôrmes, la discographie de Bardo Pond, des Liars, de Stars Of The Lids sont pour toi synonymes de nirvanas inaltérables alors ce disque devrait parler à ton moi le plus profond, te mettre les oreilles en vrac et ce qui te reste de cervelle utilisable dans un foutoir pas possible.
En gros, c'est une quarantaine de minutes de transe pendant lesquelles rien d'autre n'existe, on a la sensation d'être dans  de longs couloirs sombres, habités par des ondes, emplis de réverbérations fantomatiques. Parfois, dans les moments les plus pop, ceux où le chanteur s'exprime, on y aperçoit  le spectre des Liars, même capacité à subjuguer quand le groupe est au meilleur de sa forme, expérimentale donc.
Autrement, c'est le bruit blanc qui s'invite dans les morceaux purement drone, l'oppression également, palpable à chaque morceau et devenant prégnante au fur et à mesure du disque. Dit comme ça, le disque ne semble pas engageant, loin de là, on pourrait finir par croire qu'il s'agit là d'un exercice masturbatoire vain. Pourtant la force de mas fiesta est d'être abordable, mélodique tout en étant très expérimental. Sauf qu'ici les expérimentations mènent quelque part, construisent un édifice solide, fascinant et suffisamment vaste et riche pour qu'on ait envie d'y retourner, soutenu par des mélodies parfaitement identifiables.
Bref, comme je le disais précédemment : s'il s'agit là d'une branlette musicale, je peux vous assurer qu'elle est sacrément bonne et fera probablement partie du meilleur de la cuvée 2013.
De plus, comme vous pourrez le constater si vous y jetez une oreille (), vous vous apercevrez qu'en matière de titres j'ai trouvé encore plus feignasse que moi, ce qui me les rend éminemment sympathiques ces garçons
Sur ce, je vous laisse, j'ai une sieste à faire.Après l'effort...

dimanche 19 mai 2013

La saloperie du dimanche

Pour la St Yves en ce dimanche dominical de novembre, il fallait un remontant surpuissant pour affronter les conditions sibériennes proposées par une météo un tant soit peu capricieuse (Pour mémoire nous ne sommes qu'à un mois de l'été).
Un morceau qui te fout la patate, qui te donne envie de te lever non pas pour démarrer ta journée de façon normale mais pour exploser ton PC tellement l'inaudibilité.
Sandra Kim est de cette trempe.
Cette gagnante de l'eurovision cuvée 1986 (véritable vivier à saloperie ma foi) a sorti un 45 tours en 1987 pas piqué des hannetons. Dans un éclair de lucidité terrible, elle a choisi de l'appeler sorry. Je ne vous fais pas trop le compte-rendu mais sachez que Sandra Kim semble aimer Jean-Michel Jarre, les batteurs bûcherons estampillés 80's, la Motown, Whitney Houston et Prince.
Ce genre de melting-pot vous assure une saloperie dominicale assez redoutable et suffisamment inaudible pour avoir envie de jeter le PC par la fenêtre ou, plus simplement, d'appuyer sur stop à la fin des trois premières secondes.

mercredi 15 mai 2013

Dalhous : an ambassador for laing

Dans le sillage de The Haxan Cloak, encensé à juste titre ça et là, sort chez le label Blackest Ever Black an ambassador for laing, premier album du duo écossais Dalhous.
Et alors me direz-vous. Des disques il en sort des tonnes chaque jour.
Certes.
Mais celui-là mérite votre attention. Ou du moins a attiré la mienne.
 Présenté ici et là comme un album de techno, microhouse et autres joyeusetés du même acabit, les auditeurs qui se le sont écoutés n'ont du probablement remarquer qu'un seul titre : l'aquatique eros, love and lies. Le réduire à un album de techno pour le vendre serait en effet d'une réduction réductrice plus que réduisante. Parce que si c'est ça la techno, elle est alors en pleine dépression, repliée sur elle même, dont les bpms évoqueraient ceux d'une fin de vie.
 Il faut y entendre plutôt une sorte d'IDM à laquelle se serait greffée une ambient se tapant la bourre avec le  jazz (le très Badalamentien the cruel practice of art), le psychédélisme, le Autechre d'amber, l'électro malsaine du Third Eye Foundation (plus que flagrant sur le morceau Dalhous) et un peu de BOAC (le formidable dwelling by the meadow). Un mélange pas vraiment rafraichissant mais d'une efficacité remarquable.
En gros, an ambassador for ling est la bande son idéale pour un film de slasher bien glauque où la seule issue de secours possible serait l'ingestion massive de machette façon houdini dans une ruelle jonchée de détritus et de SDF zombies ayant bouffé tous les militants UMP lors d'une Walking-Dead party.
Pas vraiment idéal pour les fêtes techno/rave mais tout à fait salutaire pour faire fuir les cons récalcitrants squattant chez vous. Et accessoirement excellent à écouter seul, casque sur les oreilles, dans le noir.

dimanche 12 mai 2013

La saloperie du dimanche

Dominication oblige, aujourd'hui c'est saloperie. Approcher de près ou de loin Michel Fugain peut avoir des conséquences insoupçonnées et faire des dommages collatéraux irréversibles. Vous me direz, Fugain qu'est ce que ça vient foutre dans ta saloperie la Myrrhe ?
Simple : Mino, dont vous allez écouter le lien youtube situé un peu plus bas comme de bons gros masos que vous semblez être, a fait parti du Big Bazar du dit Fugain sous le nom de Dominique. Elle s'en est échappée pour notre plus grand bonheur et s'est faite appeler en 1980 Domino puis Mino. c'est à cette époque bénie qu'elle commence à enregistrer son premier 45 tours. Succès aidant, elle continue sur sa lancée jusqu'à l'apothéose, ce climax, cet orgasme sonore qu'est le chef de la bande. Imaginez vous une reprise d'un titre des Shangri-La's passé à la moulinette Franck Alamesque puis à celle du son 80's avec batterie pourrie et guitares limite hard-rockeuse mais pas suffisamment pour effrayer mère-grand.
Brrrrrrr n'est-il pas ?
Ajoutez à cela une voix qu'on aurait plus entendu dans un dessin animé (le titi de titi et gros minet par exemple) et des paroles encore plus débiles que la voix (une tragédie d'une grande beauté) et vous obtiendrez une saloperie ma foi d'un fort bon gabarit. (les sacs sont fournis à la fin du morceau)

samedi 11 mai 2013

Mendelson


Dis moi mon Pascalou,
t'en as pas marre d'avoir des critiques/chroniques élogieuses ? que tes disques soient à ce point encensés ? En particulier celui que tu viens de sortir il y a à peine une semaine. Ne trouves-tu point cela quelque peu suspicieux ?
Hein ? dis moi tout.
Alors moi, la Myrhh, tel un preux chevalier anti Mendelson pour tous, je m'en vais rectifier ça à gros coup de santiags dans ta face, de kalashnikov, d'arguments massue,bien sentis et d'une rare pertinence.
Pour commencer, tu fais croire au monde entier que tu es un stakhanoviste en sortant un triple album alors qu'en vrai tu es une bonne grosse feignasse.  Non mais c'est vrai quoi, t'as prévu de faire des concerts prochainement ? J'imagine bien le tableau :
- "bonjour on est Mendelson, on vient jouer chez vous avec Matt Elliott. Comme on a que deux heures pour les deux concerts, on va se les répartir comme ça : une heure pour Matt, une pour nous. Mais comme on est des grosses larves, on ne va jouer qu'un seul morceau. Et pendant ce morceau, je vais vous lire le nouveau Guillaume Musso et mes collègues de travail vont faire du tatapoum avec leurs instruments. Ça vous va ??"
Pas con hein mais ça prend pas là.
Tu nous sers également le coup du triple album : ben voyons !!!  t'es pas au courant que tu peux mettre plus de 80 mns de musique sur un cd ? Je t'explique : tu prends tes 5 morceaux du premier disque (environ 40 mns), tu les ajoutes au cinq autres du troisième (42 mns) et tu obtiens un seul disque de 82 mns, nous épargnant ainsi un triple. Tu penses à la nature parfois Pascal ? hein ?? à tout ce pétrole qui te sert à faire tes disques ? Non hein ? c'est bien ça ??? demande à Michael Stipe :  lui, pour épargner la nature il a préféré arrêter la musique. Lui au moins il  réfléchi aux conséquences de ses actes (tu me diras : il aurait pu y réfléchir plus tôt).

D'aucun disent que ton album est une déflagration dans le paysage musical actuel, qu'il n'a pas d'équivalents, que tu bouleverses tous les codes de la musique française. Tu veux savoir ce que j'en  pense ? Va falloir qu'ils s'achètent une paire d'esgourdes en bon état ceux qui écrivent ça. Non mais franchement Pascal :  où as-tu appris à chanter ? hein ??? OU ???Pas une ligne de chant clair sur ton album : tu annones, tu récites, tu sembles te faire chier. Mais bordel, connais-tu Matthew Bellamy ?? ou plus près de chez nous Damien Saez ou Calogero ? Eux au moins savent ce qu'est CHANTER, eux au moins savent moduler leur voix, savent rendre poignante chaque note que leur organe vocal produit. Toi t'es là, tu récites tes textes comme un dépressif raconte sa vie. Parlons en tiens.
Aahhhhhhhhhhhhh, ces textes............... ces textes !!!
Tu crois qu'écrire un bouquin et le réciter pendant près d'une heure va te donner une crédibilité artistique que d'autres n'ont pas ? As-tu eu au moins connaissance de la signification du mot suivant : concision. CON-CI-SION ??
Visiblement : non.
 Tes textes, c'est d'une longueur à faire pâlir de jalousie Siffredi, c'est d'un morne qui plus est. Franchement, Pascal, si tu laissais Christophe Maé les faire, tes textes, ce serait mieux pour tout le monde. Ce serait simple, frais, garanti sans prise de tête, accessible à n'importe qui. Au lieu de ça, tu ponds des textes chiants, désespérants d'où semble ne filtrer aucun espoir. Tu utilises un dévidoir à horreurs (la palme revenant à le jour où) faisant presque dans la cruauté gratuite. A un moment j'ai quand même cru au miracle : une autre histoire. Je me suis dit : chouette, il reprend Gérad Blanc, textuellement ça va enfin être compréhensible et simple. Mais nonnnnnnnnnnnnnnn. C'était pas Gérard Blanc.

Et je ne suis pas encore arrivé à l'essentiel.
La musique.
Si tant est qu'on puisse appeler cela comme ça.
Dis moi, t'en fais exprès ou tu te noies dans le beurre? parce qu'à première vue, tu ne sembles connaitre que deux options pour faire de la musique : le silence ou le bordel. Laisse moi t'en ajouter une troisième : la mélodie. Un truc simple, tu sais. Fait avec des notes, formant parfois des harmonies, le tout créant un air. La mélodie a pour but de te faire passer un agréable moment, de t'extraire d'un quotidien parfois morne. Ca n'a pas besoin d'être compliqué- jette une oreille à ce que fait Christophe Maé, ou à ces génies mélodiques que sont Tryo par exemple-, juste d'être agréable. Mais non, là mossieur a des ambitions, mossieur intellectualise sa musique. Pascal, sors toi les doigts du fondement, fais un effort, rends toi accessible. Dès le premier morceau on sait que musicalement ton triple album (mon dieu, mais quelle idée !!!) sera une purge : plus de deux minutes à attendre que le batteur tape sur ses futs, dix que vienne une mélodie, un truc à se mettre sous la dent. A la place de ça, à quoi a-t-on droit ? à des blips insupportables, des blings, des guitares qui s'accordent en cours de morceau.
Et tu appelles ça de la musique ?
Laisse moi te dire que ce n'est pas avec ce genre de disque que tu vas révolutionner quoi que ce soit, que tu vas t'attirer de nombreux auditeurs. Se foutre aussi ouvertement de la gueule des mélomanes que nous sommes devrait t'attirer les foudres et ça ne serait que justice. Ca a d'ailleurs commencé dès le 06 mai dernier : tu remarqueras mon petit Pascal que les inrocks, ce canard gauchiste et révolutionnaire, n'a pas écrit une seule ligne sur ton disque, préférant se gausser à juste titre par ailleurs, sur le nouvel album de Daft Punk.
Il y a donc une justice divine en ce bas monde.


Pour conclure, et pour être tout à fait complet, je n'ai connu, depuis que je consomme de la musique compulsivement (soit près de 25 ans), que quatre chocs musicaux en matière de rock français actuel (je ne tiens volontairement pas compte du métal, auquel cas il faudrait rajouter Blut Aus Nord, Deathspell Omega, S.V.E.ST et d'autres encore) Ces disques que j'écoute encore de façon régulière m'accompagne depuis bientôt vingt ans. Petit rappel chronologique :  il y a en premier lieu le #3 de Diabologum (1996), qui n'aura jamais connu de successeur. Vient ensuite le remué de Dominique A (1999) dont la carrière a pris un tout autre chemin depuis avec plus ou moins de sommets mais toujours passionnante et d'une grande dignité. En 2000 c'est le quelque part de Mendelson, grosse grosse claque avec cet album rock/free-jazz reprenant la ligne de conduite instaurée quatre ans plus tôt par le #3 de Diabologum. Et enfin arrive l'imprudence de Bashung en 2002 (bien que je lui préfère Novice, la première écoute de l'imprudence fut un choc sans pareil.) Depuis 2002 donc, rien, que dalle.
Cette année, nouveau choc donc. Avec, de nouveau, l'un des groupes cités plus haut. A vrai dire le seul encore en activité avec Dominique A. Nouveau choc pour les raisons absolument inverses de celles évoquées tout au long de cette note. Je ne les reprendrai pas mais Pascal, tu peux maintenant t'arrêter quand tu veux . Tu viens de sortir un disque tellement hors norme qu'il nous/me faudra bien au moins une décennie voir deux pour en faire le tour. Un tel niveau d'exigence et d'aventure, c'en devient presque dégueulasse pour la concurrence (autant nationale qu'internationale). Ce triple album est un triple choc dont je vais clairement avoir du mal à me remettre. Pour moi, il est évident qu'il y aura un avant et un après Mendelson, ni plus ni moins, on ne peut pas sortir un tel disque sans laisser de traces, qu'on aime ou qu'on déteste, ce disque ne peut laisser indifférent.
Mendelson est grand, Pascal Bouaziz est grand. Il fallait que ce soit dit.
En toute objectivité bien sur.


lundi 6 mai 2013

The One Burned Ma : froid dans le dos

Rrrrrrrrrrrrahhhhhhhh  qu’il n’est pas simple d’être un auditeur passionné de musique. C’est d’autant plus difficile quand vous avez pour ambition (modeste, soit) de vouloir écrire des textes assez «pertinents et impartiaux» sur un sujet aussi vaste que, au hasard,  la bonne musique. La difficulté s’accroît voir se complique  quand le groupe ou le disque qui va «passer à la casserole» est celui d’un @mi de longue date qui après des années de cherchitude a fini par se trouver et publie via bandcamp ce qui se révèle être son meilleur album jusque là : froid dans le dos.
Le musicien en question, c’est Esther aka Loner aka leYul Brynner du 9-3 aka le chauve aka The One Burned Ma. Le patronyme choisi (The One Burned Ma donc, titre d'un album de Volcano The Bear) vous situe tout de suite vers quel style sa musique évoluera : la contine pour enfants et autres variétoche eighties digne de figurer dans mon panthéon saloperiesque dominical.
Pour résumer : ce sera expérimental ou pas.
Froid dans le dos que ça s'appelle, donc.
Autant le dire tout net, ne vous attendez pas à un album fait de douceurs, d'arpèges délicats ou autres niaiseries de ce genre, ici c'est 70 minutes de musique qui vous secoue, vous maltraite les esgourdes, vous fait passer par tous les états. C'est un putain de train fantôme auquel on aurait associé également un grand huit, ça vous happe, vous effraie par moments (interferences I, le bien nommé deux faces et son final apocalyptique en direct live du tambour de la machine à laver). Ca visite les sommets (beaucoup, notamment les excellents tango avarié et sous cutané ), les bas-fonds (le formidable drone/ambient interlude comme du Coil période time machines ou du Nurse With Wound), ça semble parfois s'apaiser, faire entrer un peu de lumière (dans la pénombre) mais le répit est toujours de courte durée. Le morceau suivant est, à chaque fois, plus tendu que l'antépénultième. Le tout s'enchaîne sans temps morts, reste d'une grande cohérence et d'une finesse assez étonnante pour ce genre de projet ( il suffit d'écouter le très bon nous l'avons toujours su pour comprendre ce que je veux entendre par finesse.)
J'émettrais tout de même quelques réserves sur certains morceaux, deux pour être précis : le mélancolique mais un peu lourd à digérer rien à faire dont la rythmique semble sortir tout droit des histoires d'a des Rita et elle dort qui, à mon humble avis, n'avait pas besoin de distordre le rythme (comme pour domaine de l'improbable) pour créer une impression de chaos, le morceau s'en chargeant lui-même sans problème.
Hormis ces semblants de réserves, il faut bien trouver quelque chose à redire, cet album de The One Burned Ma est un numéro d'équilibriste assez extraordinaire : bruitiste, exigeant, aventureux mais aussi relativement abordable. Cela aurait pu être chiant (pensez donc : un album expérimental et instrumental de 70 mns soit l'idée approximative que je peux me faire de la purge), une sorte d'onanisme musical redoutable dans lequel tout aurait été pensé, intellectualisé mais non, ici rien de tout ça. C'est effectivement pensé un minimum (l'équilibre entre le rythme de l'album, l'enchaînement des morceaux) mais tout semble joué également à l'instinct (tiens et si je rajoutais ça là pour voir ce que ça donne, et si je mettais une mélodie sur ce bordel histoire de voir si c'est audible ?) en poussant les instruments dans leurs derniers retranchements. L'image semble facile mais à l'écoute on comprend que tous les instruments utilisés (guitares, pédales, chats, enfant et j'en passe) sont poussés à fond, maltraités pour voir si du chaos peut naître autre chose que du bordel. C'est justement dans cette démarche que réside aussi l'intérêt de froid dans le dos, d'un exercice hautement casse-gueule car facilement inaccessible, The One Burned Ma s'en sort remarquablement, évitant la mise à distance avec l'auditeur et faisant preuve également d'un humour, tordu certes, salutaire (franchement, appeler le morceau le plus bruyant du disque elle dort c'est faire preuve d'un sens de la perversion assez remarquable).
Ajoutez à cela que l'album est disponible en téléchargement sur la plateforme Bandcamp du groupe, qu'il suffit de laisser quelque menu monnaie pour se l'approprier (c'est selon vos moyens) et vous comprendrez le pourquoi du comment de ma note ce jour :vous avez intérêt à ne pas passer à côté de ce disque. Malgré son air mal-aimable, il recèle de nombreuses beautés qui ne demandent qu'à être écoutées.
Album dispo ici .(et laissez lui du pognon, il le mérite)

dimanche 5 mai 2013

La saloperie du dimanche

3 mois d'absence.
3 mois.
Sans saloperie du dimanche.
Comment avez-vous pu tenir ?
Hein ? Comment ??!!!
Va falloir rattraper le temps perdu. Pour cela, et pour mon retour, je vous propose une méga saloperie. Vous souvenez-vous de Sophie et Magaly ? Non ??
A brûle-pourpoint je ne vous en voudrais pas trop de ne pas vous rappeler. Pourtant, pourtant, elles ont été les gagnantes de l'eurovision de 1980 avec un tube interplanétaire dont chacun connaît la moindre parcelle des paroles en son for intérieur.
Le papa pingouin.
Cette ritournelle indécrottable, cette saloperie dominicale d'une pureté absolue, pourrait passer pour du Mozart (le vrai, pas l'opéra, pas le gâteau non plus hein) à côté de ce que je vais vous proposer ci-dessous.
Arlequin.
Chef-d'oeuvre digne des meilleurs Douchka, Arlequin possède un refrain imparable (arlequinquin, arlequinquin, arlequinquin, c'est toi), une orchestration digne des meilleurs B.O de Max Pécas et des voix à faire passer Chantal Goya pour une castafiore châtrée.
Si vous avez des doutes, écoutez et savourez. Quand on en tient une comme ça, on ne la lâche pas si facilement et surtout, on partage son savoir.
Mon altruisme me perdra.

mercredi 27 février 2013

RIP

non pas mon blog, pas encore du moins mais j'y travaille d'arrache-pied. Seulement je viens d'apprendre la mort de Lou Bond, auteur d'un album parfait, et ce le 1er février dernier. Annoncé par un @mi parce qu'autrement, ben...ailleurs, chez les soit-disant critiques et autres défenseurs du bon goût musical, on s'en tamponne le coquillard ma foi.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas, rappel des faits ici dans mon ancien (et indispensable) blog.Sinon si comme moi vous êtes des feignasses finies, je remets le texte ci-dessous :

Il est des rééditions absolument indispensables. Des classiques passés aux oubliettes, des exhumations parfaites. L'album éponyme de Lou Bond, sorti en 1974, réédité en mars dernier, en fait largement parti. Sorti à l'origine chez Stax et réédité chez light in the attic, déjà à l'origine de la réapparition du cold fact de Rodriguez, Lou Bond est, là je vais encore faire une lapalissade, un chef-d'oeuvre. Tout simplement. Une évidence qui vous claque à la gueule dès les premières secondes. Une voix soyeuse, douce sur quelques arpèges de guitares, des cordes, des arrangements de cuivre et c'est Terry Callier période the new folk sound ou encore what color is love qui s'invite dans cette magnifique galette. Lucky me tutoie pendant 3'58 la perfection et donne le ton de ce qui va suivre. Le morceau suivant c'est la soul de Curtis Mayfield ou encore Marvin Gaye qui prend le relais, d'une délicatesse, d'une douceur bref d'une classe hors norme. Je ne sais pas qui est à l'origine des arrangements mais si on me disait que Brian Wilson avait viré sa cutie pour passer à la soul, je serais absolument enclin à le croire. Arrive ensuite Le C.O. Le genre de morceau à faire passer le pieces of a man de Gil Scott Heron ou encore le what's going on de Marvin Gaye pour de la petite bière. D'une ampleur, d'une ambition démesurée, 12 minutes de conscience sociale qui passent comme un souffle, qui nous ferait presque croire en l'existence de Dieu tant la beauté, la tristesse, la révolte, irradient ce to the establishment, vous prend aux tripes, vous les broie littéralement. Après ça , on se dit que le reste de l'album va forcément être en deça de ce coup de force. Que nenni, bordel de merde. Les trois morceaux suivants, sans être du niveau de to the establishment, sont tout simplement brillants. Let me into your life voit les arrangements de cordes de Nick Drake sur five leaves left se fondre à la perfection avec Terry Callier pour un moment de grâce folk absolu. Retour ensuite à une soul plus conventionnelle, that's the way I've always heard it shoul be comme du Al Green en lévitation ayant vraiment rencontré dieu. Du pur miel, de la soul qui parle à l'âme ainsi qu'au coeur. Enfin come on snob, ou l'équation improbable résolue de façon miraculeuse : Love + Al Green = Terry Callier, encore et toujours.
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Bon vous l'aurez compris, ce disque entre directement dans le classement dit île déserte, aux côtés de Talk Talk, Bobb Trimble, Coil, Congos, Robert Wyatt et quelques autres. Dire que je me suis pris un de mes plus gros chocs de ces dix dernières années est un doux euphémisme, il s'agit pour moi d'un véritable séisme, d'une onde de choc quasi sans précédent, d'un pur miracle. C'est pour et grâce à ce genre de découvertes que je suis encore en vie.
Bon ok, j'exagère, mais à peine. Un album comme celui-là on en voit passer un par décennie quand tout va bien. Un disque qui combine de façon aussi harmonieuse le jazz, la soul, le folk devrait être déclaré d'intérêt public, passé au patrimoine de l'unesco. Ce disque est un monument. Son exhumation tardive est ce qui est arrivé de mieux cette année. De toutes façons il suffit de jeter un oeil à la pochette pour comprendre ce à quoi on a affaire : la classe y suinte par tous les pores. C'est aussi simple que cela. Pour ceux qui mettraient en doute mes dires, jetez une oreille à ce qui suit ci-dessous. Après on en reparlera.


Voilà, ce sera tout pour aujourd'hui, vous pouvez retourner à vos activités.

lundi 14 janvier 2013

Bark Psychosis : hex


Cher vinilissimo,
tu ne me connais pas mais permets moi de te dire que dans mon top d'une objectivité absolument indispensable de l'année 2012, tu viens de griller la place de la meilleure réédition vinyle de classique des années 90. Ce au nez et à la barbe d'omnivore recordings et de sa fabuleuse réédition du blue moods of Spain. Le challenge n'était pourtant pas simple : vinyles bleus translucides et ajout d'une obscure et néanmoins excellente face B sur le blue moods, autant dire que pour la plus haute marche du podium c'était plié d'avance. C'était d'autant plus plié qu'aurait du monter également  le label the numero group auteur de la ressortie de l'intégrale de Codeine.
Pourtant c'est bien toi qui les a tous coiffé sur le poteau. Et ce n'est pas sur la forme (simple, sans fioritures, pas de vinyle coloré) mais bien sur le fond que tu les as enfoncé. Car il faut tout de même le dire : ta réédition du hex de Bark Psychosis est une des rares à te donner l'envie de foutre le cd que tu possèdes depuis la sortie originale à la poubelle.
Je ne sais pas si vous vous souvenez de ma note sur le agaetys byrjun de Sigur Ros ? pour ceux dont la mémoire défaille je vous la résume en quelques mots, d'un manichéisme à faire peur : cd = has been /vinyle = the place to be.
Pour hex, ça va être encore plus radicale : l'édition cd devrait être brûlée sur la place publique.

Plus sérieusement, le hex, comme certains de mes disques, m'accompagne quasiment depuis sa sortie. C'est un disque que j'ai écouté au bas mot plus de......pffffffff....Je le connais sur le bout des doigts, chaque note me fait vibrer le diaphragme, me remue les tripes. J'en connais ses sommets (absent friend, eyes & smiles et les cinq autres titres), ses silences, ses douceurs, sa beauté.
Du moins, je croyais le connaître.
Pour vous dire, samedi, en pleine nuit, j'ai fait un truc tout con : j'ai posé le vinyle sur la platine, reçu la veille, je me suis assis sur mon canapé, poussé le volume sonore à un niveau convenable. A l'origine, je devais écouter un morceau voir si la qualité était correcte. L'écoute a débuté et au bout de cinquante minutes d'hypnose j'ai découvert que je ne connaissais rien de ce disque. Mais alors rien du tout.
Enfin si : je le reconnaissais dans les grandes lignes. Mélodies, chants, compositions étaient les mêmes. Sauf qu'une fois le saphir posé sur le sillon, tout change. L'album acquiert une profondeur, une limpidité qui vous scotchent littéralement sur votre siège. Il envahit l'espace, l'habite, le transforme. Chaque détail, chaque arrangement vous sautent à la gueule, vous remarquez des dissonances, parfois des échos auxquelles vous n'aviez jamais fait attention auparavant ( sur absent friend notamment), une séquence de piano que vous ne connaissiez pas se dévoile (toujours sur absent friend); le minimalisme, la tension, la maîtrise de fingerspit vous laissent pantois, la magnifique montée toute en douceur  et l'explosion finale d'eyes & smiles n'en finit pas de vous provoquer des frissons. Pendulum man, vous le redécouvrez :  vous le trouviez très beau, là il devient magnifique : sur les premières minutes jamais je n'avais fait attention au fait que la guitare métronomique se dédouble, dissone, joue à contre-temps au point d'avoir l'impression d'écouter une horloge;  ensuite là où je croyais n'entendre que des nappes de synthés, je perçois les trémolos des guitares proches des travaux ambient de Windy & Carl ou encore d'Eno.
Hex, dans son édition vinyle, dévoile une finesse extraordinaire, une ampleur dans le son rarement atteinte, les basses notamment sont d'une profondeur abyssale, les guitares d'une netteté, d'une subtilité presque effrayantes. La musique vous submerge dans un premier temps, vous la prenez de plein fouet, comme une vague, vous hypnotise ensuite au point de vous faire perdre tout repère temporel  et enfin vous estomaque au point d'être incapable d'esquisser le moindre mouvement  les minutes suivant la fin du disque. A la première écoute il m'a bien fallu cinq à dix minutes pour décompresser, revenir à la réalité, chasser tous ces frissons qui m'avaient envahi l'échine sans que je ne demande quoi que ce soit. Je suis resté assis dans mon canapé, comme un con, sans plus pouvoir bouger, la bave aux comissures des lèvres, la langue pendante, les yeux hagards, les oreilles et le cerveau ailleurs, haut, très haut vers une sorte de nirvana que je n'espérais jamais atteindre.

Alors cher Vinilissimo, je te le répète, ta réédition du hex surpasse toutes les rééditions que j'ai pu entendre ces dernières années y compris celle du laughing stock de Talk Talk et de l'album éponyme de Mark Hollis. Après ça, ne te reste plus qu'à t'attaquer à la réédition du génial codename : dustsucker d'un petit groupe nommé Bark psychosis, introuvable depuis des années en format vinyle et se négociant actuellement dans les 100 €.
Dans l'attente d'une réponse positive de ta part, ......

dimanche 13 janvier 2013

la saloperie du dimanche

Une bien belle découverte saloperie, je vous l'affirme !!!
Une saloperie à vous faire pousser des soupirs d'aise, voir d'extase.
Musique, chant, chorégraphie, tout concourt à faire de cette saloperie l'un des moments forts, un des moments clés de cette année 2013 qui s'annonce exceptionnelle.
L'artiste (?) enfin le groupe, semble être canadien. Le chanteur, un certain Normand (ça ne s'invente pas) Brathwaite a appris son Michel Jackson (homonyme canadien de l'autre) sur le bout des shoes et a potassé son Buggles illustré sur lequel devait manquer tous les chapitres suivant : la mélodie facile pour les nuls. Résultat des courses : un CO certifié dont je vous passe deux versions pour que vous compreniez à quel point ce titre est d'une importance capitale dans l'éducation musicale du parfait mélomane pervers.
Ah oui j'oubliais : nom du groupe : Soupir (ça ne s'invente pas). Titre du morceau : larmes de métal.
Adieu.
Version 1 : habits de lumière + chorégraphie rutilante




Version 2 : clip avant-gardiste et torturé, une sorte de Coil d'avant-garde si on cherche bien

dimanche 6 janvier 2013

la saloperie du dimanche

aujourd'hui, épiphanie oblige, hommage aux rois mages.
Bien évidemment j'aurais pu vous infliger Sheila, Galilée et peau liftée mais comme je suis un grand malade pervers et rance, ma préférence à moi ira plutôt vers Dorothée et sa fabuleuse marche  des rois.
Ça ne vous dit rien ? pas grave.
Dès que vous l'aurez écouté une fois ce sera mort : votre journée sera pourrie, vous regarderez votre galette droit dans les yeux avec une moue dépitée, plus rien ne vous fera envie hormis retirer cette scie de votre crâne. Bien évidemment vous en chierez pour l'effacer et me maudirez pour cette première saloperie de 2013, année balèze.
Bon courage et bonne année de merde.