dimanche 31 octobre 2010

billet dur

Cher Christophe,
Tu permets que je t'appelle Christophe ?
Je suis tes écrits, articles, papiers, enfin ta prose quoi, depuis 1990, date d'achat de mon premier numéro des inrocks. Une paye me diras-tu. Je t'ai vu (lu serait plus approprié mais moins français) évoluer ainsi que le canard auquel tu appartiens dans une direction que j'apprécie de moins en moins au fil du temps. Mais bon là n'est pas mon propos. Tu es quelqu'un de fin, cultivé, ayant de l'humour (il faut en avoir une bonne dose par ailleurs pour vouloir rester aux inrocks, parole d'un gars jaloux me diras-tu. Pas faux ) et doté d'un sens critique acéré. De plus tu as très bon goût, ce qui détonne un peu au regard des  playlists planplan de tes collègues de travail (tes trois derniers conseils sur et toi t'écoutes quoi sont un sans-fautes et m'ont permis de découvrir Jacky Chalard et Catherine Christer Hennix).Pourquoi fais-je une note sur toi alors ?
Tes billets durs.
Je sais, c'est de l'humour, du soixante-quinzième degré. J'en suis conscient. Mais putain, tirer sur Polnareff, Raphaël ou encore Pagny c'est  tirer sur une ambulance qui n'en a vraiment pas besoin. Il sont mauvais, tout le monde le sait. Ils te les brisent menu, à moi aussi. Mais gâcher ta prose dans des papiers limite torchons, c'est vraiment indigne de ton talent. Et c'est aussi faire preuve d'un courage exemplaire. Franchement, ton billet sur Raphaël, que je ne supporte pas plus que toi, c'est quoi le but ? Vouloir être bête et méchant, rendre hommage à Choron, Cavada d'hara-kiri ? Certes mais tu te trompes de cibles, celles-ci sont trop simples, d'une évidence qui crève les yeux et t'explose les tympans pour peu que tu aies l'envie masochiste de te mettre de telles galettes dans les esgourdes. Non, des billets durs un tant soit peu culottés, j'irais même jusqu'à dire sensés, ce serait sur Yann Tiersen ( qui nous les brise, musicalement parlant j'entends, depuis pas mal d'années. Dusty lane, dernier album sorti, est une catastrophe sans nom.), Maximum Balloon, Sufjan Stevens, Miossec. Mais j'ai cru comprendre qu'ils entraient dans une certaine ligne éditoriale qui ne correspondrait pas aux critères de cassage des inrocks, c'est bien ça ? L'un est un ami, l'autre a eu un bon papier sur pitchfork donc on ne casse pas. Dommage car là ce serait faire preuve de courage. Et en même temps, descendre certains artistes français du  piédestal que leur a érigé le mag'zine dans lequel tu bosses (curieux comme chaque album de Miossec est meilleur que le précédent quand on vous lit. Miossec n'a sorti qu'un excellent album : boire. Le reste n'a été que redite en moins inspiré.) les ferait peut-être avancer ou se remettre en question. Venant de la part d'amis. Mais là, je rêve de genoux.
Toujours est-il que te voir rédiger de tels papelards me troue quelque peu le fondement. Recentre toi mon ami - tu permets que je sois ton ami ?- et ponds nous des articles, des interviews comme tu savais si bien les écrire il y a près de vingt ans.
Bien à toi.
PS : Je ne t'embrasse pas, je ne suis pas journaliste aux inrocks.

samedi 30 octobre 2010

La pochette qui fait peur

Aujourd'hui j'inaugure une nouvelle rubrique spéciale dédicace à Beachboy , champion du monde, haut la main, de la pochettequipiquelesyeux. Notre nomminée du jour s'appelle Mariah Carey et a sorti un album de chants de noël. Je tiens à préciser que le graphiste qui a osé être payé pour sortir cette horreur est décédé dans d'atroces souffrances en s'infligeant l'intégrale de la discographie de la Carey. Vous aurez noté au passage l'air plus que satisfait de Mariah tendant sa croupe à un bonhomme de neige dont il manque la partie principale sur le visage : la carotte. De là à y voir un lien de cause à conséquence....

vendredi 29 octobre 2010

matt & kim

Bonjour mon ami,
Tu es jeune, fun, les cheveux in ze wind, les teeths blanches et propres sur elles ?? La pop à papa t'emmerde (the la's), celle à papy te fait chier (les Beatles) et tu recherches des new sensations ??

Il suffit de demander, j'ai ce qu'il te faut dans ma besace. Sidewalks de Matt & Kim.
Petit récapitulatif pour les incultes du bulbe qui ne connaitraient pas : Matt & Kim est un groupe américain formé en 2004 par.... Matt Johnson et Kim Schifino. Auteur de deux bouses albums avant celui-là.
Sidewalks est, n'y allons pas par quatre chemins, leur CO. Sidewalks est le chaînon manquant entre la pop anglaise et le savoir-faire américain. Sidewalks est probablement la plus grande oeuvre pop sortie ces dix dernières années. Un firmament rarement atteint, un album que même les Beatles, ces gros nases, n'auraient osé imaginer. D'entrée de jeu, block after block place la barre très haut. Ce bijou expérimental pop commence par un effet sur la voix de Matt qui relève de la magie pure, s'ensuit une instrumentation digne des meilleures oeuvres de rap des années 90 (Benny B) avec des putains de choeurs que tu en as des frissons partout tellement c'est beau puis arrive la voix, non trafiquée cette fois, grandiose héritière directe des grands groupes anglais des années 90 ( Inspiral Carpets, New Fast Automatic Daffodils). C'est simple, si tu as kiffé ta race sur le dernier Manic Street Preachers, sidewalks est trois cran au-dessus au minimum.

Pour résumer : les vingt trois premières secondes d'écoute, ton estomac commence à se rappeler à toi sérieux, demande à avoir une vie propre. Toi t'es pas d'accord mais tu fais avec. A la vingt quatrième, d' un commun accord, tu te diriges vers les chiottes et gerbes tout ce que tu as dans le bide. Tu te dis que c'est les moules qui sont pas passées (t'as mangé des carbonaras, mais c'est pas grave) . Le temps que tu reviennes des chiottes le morceau est terminé. Tu tentes AM/FM sound, second morceau. Et là t'en crois pas tes oreilles. Ce son de synthé t'avais pas entendu ça depuis.... pffff..... le générique de Champs Elysées, l'émission de variétoches de Drucker. Cette voix de casserole te transporte presque vingt ans en arrière quand tu étais jeune, acnéique et insouciant et que tu écoutais, emporté par ta jeunesse de merde, tout ce qui était étiqueté madchester. Quand arrive le refrain, c'est plus champs elysées, c'est plus les années 90 que tu vois apparaître dans le rétro mais tu sembles être atterri dans un stade de foot, en plen milieu d'hooligans déchaînés prêts à en découdre. Ces oh oh eh oh eh eh oh eh oh feraient passer Renée la taupe pour un refrain écrit à quatre mains par Ray Davies et Alex Chilton, le viens boire un p'tit coup de Licence IV pour un CO d'intimité écrit par Jacques Brel.Vous vous souvenez de tarzan boy de Baltimora ?? C'est la même chose en pire. C'est un putain de cauchemar auditif, un croisement des pires morceaux des Manic avec Al Corley. Si si, souvenez-vous, square rooms ou cold dresses.

Mon PC pensait avoir atteint le fond cette année avec les Manic ou Superpitcher mais là il est pulvérisé, explosé, carbonisé et ce en seulement deux morceaux. Je m'interroge tout de même sur la santé mentale de ces deux énergumènes car pour écrire de telles merdes il faut être sérieusement dérangé du bulbe; avoir un tel "talent" pour pondre ça c'est limite pas humain.
Vous voulez que je vous dise ?? J'ai pas osé poursuivre l'écoute du disque. A un moment j'ai craint pour ma santé mentale.Pourtant dieu sait qu'en musique j'ai pas peur de grand chose. Je m'aventure volontiers dans des territoires que peu oseraient explorer, je me considère, à l'instar de BeachBoy, comme un warrior prêt à se mettre n'importe quoi entre les oreilles du moment qu'il y a une note de musique correctement jouée. Mais là, j'avoue, je rends les armes. C'est ce que j'ai écouté de plus terrifiant cette année.

jeudi 28 octobre 2010

coconuts

En préambule je dirais que je vais faire une note Corse. La note d'une grosse feignasse qui va parler d'un disque que tout le monde il a déjà jeté une oreille dessus et que j'avais rien trouvé d'autres et de plus rapide à dire. Feignasse donc.
Non, pas de note sur Kid Creole. Mais sur le meilleur groupe de wock'nwoll du monde de la terre entière de 2010, Archie Bronson Outfit. Bon, ok pas de la terre entière, ni même du monde. Et pas le meilleur non plus. Pourtant sur coconut, il y a de sérieux arguments : magnetic warrior ferait se trémousser n'importe quel idiot du village de la mayenne profonde (le premier qui me sort pléonasme a ma main dans sa gueule), shark's tooth itou, chunk de même mais au bout de cinq titres on commence à avoir une putain d'envie de zapper et au bout des dix.....ben...... on a du mal à aller jusqu'au bout. La faute à l'uniformité du skeud, du son et, ne nous voilons pas la face, la faiblesse de certains morceaux. Pas grave, le groupe a, comme dirait JCVD pendant une cure aware, un potentiel de vie assez phénoménal. Juste que c'est pas encore le moment pour Archie Bronson.
A suivre donc.

mercredi 27 octobre 2010

blog qui rit

Un nouveau blog vient de voir le jour, souhaitons lui longue route.
Le principe est simple : dire du bien d'un disque complétement ignoré par les critiques. Enfin, je crois que ça doit être ça................ou alors j'ai rien compris. de plus il me semble que j'y participe, du moins c'est ce qu'a l'air de souhaiter le taulier. Moi je sais pas, on me dit jamais rien.
Pour vous faire une idée, c'est .

mardi 26 octobre 2010

rapàcasquette

Vous le savez, j'aime le rap bling bling à casquettes avec une paire de meufs solidement bâties sous chaque aisselle (les meufs placées sous les aisselles et non solidement bâties sous les aisselles, je précise, on ne sait jamais, des fois que...) et vulgos au possible. Pour preuve : je ne me suis pas encore remis du sir lucious left foot de Big Boi que j'écoute avec une régularité exemplaire depuis sa sortie. Ça vous défrise la chicorée que moi, apôtre du bon goût comme chacun le sait en ces riant lieux, je trouve ça excellent ?? Chacun ses perversions.
Tout ça pour dire que je viens de m'écouter le dernier album de KNO, death is silent. Commençons par le commencement, c'est qui ça KNO. Un pote à 6PO ??? Vous êtes vraiment des abrutis. Chacun sait qu'il s'agit du blaze d'un des membres de Cunninlynguits, excellent groupe de rap américain auteur d'un putain de bon dirty acres. Donc KNO sort un album. Qui se place directement noumber ouane sur RYM. Je jette une oreille et là je reste scotché sur mon siège. Dire que death is silent est excellent est un doux euphémisme. Le premier morceau met dans l'ambiance : pesant, lourd, chargé, quasi digne d'un Cannibal Ox,  le flow est limpide, rapide.Suit un if you cry dans la même lignée à peine moins claustro mais plus abordable. Le reste suit sans problème, du même niveau jusqu'à spread your wings, sixième morceau. Là on commence à verser dans le rap tire-larme. On s'attend presque à entendre des choeurs pourris arriver. A partir de ce morceau on commence à tomber dans la caricature : le piano souligne une grande tristesse digne d'un Richard Clayderman en pleine forme, les voix de chialeuses accentuent l'ensemble pour former un morceau putassier et vraiment  pas terrible. Et à partir de là, ça part en vrille, alternant le très bon (graveyard) avec le très très mauvais ( not at the end, when i was young), on tombe dans le rap de merde bling bling, toc,chic, facile malgré une production excellente, on visite même les territoires de Moby sur they told me à peine moins bon que n'importe quel titre de play . A la fin de the new day, je suis resté pas loin de deux plombes à m'interroger sur ce que je venais d'écouter. Comment  un album qui a démarré si bien peut-il partir en sucette de cette façon ? KNO est-il allé pisser  au milieu de l'album et n'a plus retrouvé les chemins des studios ensuite?? S'est-il fait enlevé par des envahisseurs qui lui ont lavé le cerveau en lui faisant écouter Lady Gaga en boucle ??  Le mystère reste entier.
Au final si l'album avait été un EP 6 titres, il eut été absolument parfait.

lundi 25 octobre 2010

the dark

Matt Elliott ou le retour de la revanche du gars qu'était tellement désespéré que pour pas se suicider il fait des disques d'ambient/rock/folk supersombresdésespérésettouspourris sous son propre patronyme  alors qu'il fait des disques d'ambient supersombresetdésespérés excellents sous le nom de Third Eye Foundation.
Vous allez dire qu'avec une telle intro, ça paraît relativement mal barré pour le gars Elliott d'avoir pondu quelque chose de bon. Qui plus est quand en sus il n'a rien sorti de correct depuis  the mess we made datant de 2003. Une éternité en somme.
Détrompez vous tas de mollusques décérébrés. Quand l'ami Elliott reprend son pseudonyme laissé en friches depuis 2000, à savoir The Third Eye Foundation, on constate avec étonnement qu'il a encore des choses à dire. Autant dire que c'était quand même pas gagné d'avance tout ça. Pourtant the dark s'en sort plutôt pas mal. Elliott reprend les formules utilisées dans les précédents Third Eye. Voix tordues et fantomatiques sorties du fin fond des égouts, une drum & bass malsaine et des ambiances au diapason. En dix ans rien n'a changé. On retrouve Elliott en pleine forme, à savoir au fond du trou. Tout les éléments qu'on aimait chez lui sont présents, à savoir les ambiances glauques de semtex ou encore ghost. Pourtant le changement est là, dans la structure même de l'album. Si on reconnaît bien la patte Third Eye, Elliott s'est "amusé" à faire un long morceau de 43 mns découpé en cinq parties, sans temps mort. Fait nouveau chez lui. Et force est de reconnaître que ça tient tout à fait la route malgré certaines facilités (l'accélération au forceps et fort gonflante de pareidolia ainsi que sa décélération qui semblent durer une éternité.). Elliott arrive à tenir l'auditeur dans une tension permanente, un mélange de fascination et de dégoût. en mélangeant la beauté ( les deux premiers morceaux sont assez sidérants de beauté tordue) et l'horreur ( if you treat ... morceau de conclusion complétement barré et claustro. ) En gros, l'idée serait qu'Elliott nous convie à visiter  les bas-fonds des métros londoniens en montagne russe : d'un côté on plonge carrément dans la merde, la folie, de l'autre on reprend un peu d'air pour ne pas être complétement asphyxié et on repart de plus belle dans ce cloaque qu'est le cerveau de Matt Elliott. Et on plonge littéralement pieds et poing liés .Enfin, moi j'ai plongé. D'autres s'y emmerderont franchement et bayerons aux corneilles tout du long. C'est au choix.
Alors Matt j'ai une requête à te faire. Après la nouvelle réussite qu'est the dark sous ton nom de groupe The Third Eye Foundation, continue dans cette voie. Ne refais plus de disque sous ton propre nom parce que dès que tu ouvres la bouche pour chanter et que tu te lances dans le folk/world neurasthénicodépressif c'est une putain de catastrophe. C'est inaudible, gonflant au possible et interminable. Pour le bien de mes conduits auditifs et de mon emmerdement à venir, merci.

dimanche 24 octobre 2010

on vit une époque formidable

Quelqu'un a-t-il eu connaissance de ce que les psychologues appellent le syndrome Mike Brant ? C'est fort étrange et très similaire à ce qu'il vient de se passer hier dans l'Aube.
Les symptômes ???  Il faut être environ treize. Lors d'une écoute quasi religieuse et prolongée d'environ soixante six heures sans manger, pisser ou boire de la discographie de Mike Brant ( l'album de 1970, celui de 1972 et les deux de 1974), il se passe un étrange phénomène. Chaque personne présente croit voir en l'autre le diable sous les traits du visage angélique de Mike Brant. Seulement, plutôt que de se tuer les uns les autres dans une barbarie incroyable, tous sont possédés par les chansons démoniaques de Mike et, aux alentours de 23h23, finissent par chanter "laisse moi sauter toute la nuit" en se défenestrant. Les psychologues ont dressé un portrait-type de la victime : il s'agit d'une personne ayant une connaissance approfondie de la discographie de Mike Brant, entourée d'amis animés par la même passion et vivant tous au moins au second étage d'un immeuble. Celle-ci entre deux écoutes prolongées de leur idole décédée écoute intensément, selon les rapports très sérieux des psychologues, radio nostalgie sur 99.9 FM. Radio qui, par ailleurs, passe souvent les disques de Mike Brant à l'envers, allez comprendre pourquoi.
Il existe parfois quelques extrémistes qui font usage de l'arme blanche lors de ces réunions. Mais, toujours selon les psychologues, ils le font sous l'influence de certains types de programme TV. Notamment ceux d'une certaine Maïté, grande schizophrène devant Saint Mike dont le maniement sadique de l'arme blanche auprès des classes bovines et porcines n'est plus à démontrer.
Enfin, si on conjugue toutes ces données objectives, on se retrouve face à un phénomène rare mais qui peut s'avérer d'une grande ampleur. Reste à espérer que celui-ci ne se propage pas. Il a existé quelques épiphénomènes dans les pavillons de banlieues de plain pied dans les années 80, heureusement sans conséquences. C'est d'ailleurs suite à ces rituels étranges que les psychologues se sont penchés sur ce qu'ils ont nommé le syndrome Mike Brant pour le grand public ou defenestratum brantus demoniacal pour les instances scientifiques.
La semaine prochaine nous parlerons de l'influence de la coupe de cheveux de Mireille Matthieu sur l'ouverture des cabinets de coiffure pour personnes de petite taille. A bientôt pour un nouveau reportage passionnant.

samedi 23 octobre 2010

douceur norvégienne

Reprise en douceur avec une douce inconnue, Anne Marie Almedal.  Cette norvégienne officiant dans le folk nous a sorti de sa manche une très belle reprise de Massive Attack en guise d'introduction de son nouvel album blue sky blue. D'aucuns parlent de Nick Drake, Kate Bush , Everything But The Girl ou encore Talk Talk à son propos, moi j'y verrais plus une version nordique des américains classieux d'Over The Rhine. Pas mauvais non plus me direz-vous.

jeudi 21 octobre 2010

Aujourd'hui sera particulier. Pas spécialement le coeur à la déconne ou quoi que ce soit d'autre.
Je m'en vais dans quelques heures à l'enterrement d'une copine balayée en moins d'un an par la maladie de Charcot. Une copine de 52 ans qui, en mai 2009, en paraissait douze de moins. Qui, en mai 2009, en paraissait vingt de moins dès qu'elle se mettait à parler.
Des projets, elle en avait plein.Une vie difficile qu'elle voulait mettre de côté pour repartir vers des jours meilleurs. Jusqu'à ce qu'une sensation, un simple picotement dans les mains, lui rappelle la brièveté, la cruauté de celle-ci.

mercredi 20 octobre 2010

humeur metallicomoncul

Quand je vois la note de Titam en mon encontre, je me dis que mon analyse fine, précise, documentée, pertinente, objective du mouvement gothico-deatho-metallo-bourrino-con lui manque cruellement. Qu'à cela ne tienne, je dédierai donc cette note à Titam qui l'aura bien cherché.
Il est vrai ces derniers temps que je n'ai  rien écrit à propos de ce mouvement fort sympathique et si léger. Pas ma faute, il ne sort que des merdes en ce moment. Des trucs qui ne valent même pas la peine qu'on s'y attarde. Pourtant j'ai cherché hein. Dans le funeral doom, genre que j'apprécie particulièrement, rien. Si on excepte certains titres d'album...comment dire..... délicats ? (oceanus par Fungoid Stream, ça fat envie non ?), je me suis fait chier comme un rat mort en écoutant du métal cette année. Le pire là dedans c'est que je ne suis pas seul. La plupart de mes potes métalleux sur RYM ont viré de black metal à la black music ou à l'ambient. Là ça fait chier car j'ai une réputation à tenir moi. Comment vais-je faire maintenant pour passer pour un gros bourrin décérébré si je ne chronique plus de métal. Ok, dire que le dernier Sun Kil Moon est chiant comme peu de chiasses doit pouvoir redorer mon blason, si en plus j'ajoute que le Big Boi lui est supérieur, là on va me prendre vraiment pour un gros con. Casquette que j'assume totalement par ailleurs.
Tenez, là, maintenant, j'écoute l'album d'un groupe finlandais Black Sun Aeon. Routa qu'il s'appelle, double qu'il est. Ben vous savez quoi ??? je me fais encore plus chier qu'un Depardieu à la retraite dans mammuth. Pas que routa soit mauvais. C'est plutôt bien foutu mais c'est tellement convenu, prévisible, facile que ça en devient chiant. Même Fleshpress que je tiens en très très haute estime a sorti deux EP plus que négligeables.
La meilleure chose qui soit arrivée en métal, c'est le premier EP de Dordeduh. Deux titres qui n'ont presque rien à voir avec le métal puisqu'ils empruntent plus au folklore transylvanien et au métal atmosphérique qu'au black métal proprement dit.
Malheureusement pour moi, 2010 m'a fait perdre la foi en satan.
Je vous le dit tout net, cette année, si elle se termine comme elle a commencé, verra myrrhman se convertir à la tisane et aux charentaises en écoutant le dernier Nana Mouskouri (tiens, il faudra que je fasse une note à son propos) en duo avec Gilbert Halliday tout en allant chercher sa carte de l'UMP. dans la maison de retraite où il bosse. Là pour le coup ce sera vraiment rock'n'roll.

mardi 19 octobre 2010

c'est par où le nord ?

Hype le retour.
Darkstar, vous connaissez ?
Si vous ne connaissez pas vous allez rapidement en entendre parler. Pourquoi ??
parce que d'abord il s'agit d'un disque de dubstep. Genre très très, mais alors très hype en ces temps de pluie londonienne glacialedepuis que Burial l'a mis en avant il y a quatre ans avec deux albums chiants comme une réunion de jeunes catholiques de l'UMP sur le thème du port du préservatif pendant une sodomie vaticannaise. Certains y ont vu la lumière moi je m'y suis emmerdé sec. Mais bon, revenons à notre nouvelle hype. Donc Darkstar fait du dubstep. Ok.
Seconde raison pour laquelle vous allez en entendre encore parler : toujours en rapport avec Burial, north, premier album de Darkstar sort sur le label encore plus hype que hype :  Hyperdub. Label à la pointe de l'expérimentation grand public, exigeant dans ses signatures, une sorte de warp pour dubstep et grime en quelque sorte.
Ok mais north de Darkstar, ça donne quoi au juste ? Encore une hype injustifiée d'un groupe qu'on aura oublié dans deux jours  ou alors meilleur sortie du plus grand disque de toute la terre de l'univers de 2010 ???  Ni l'un ni l'autre, je botte en touche. North n'est ni une merde innommable et encore moins un CO justifiant de l'acheter dans tous les formats possibles et imaginables. Non, north est un disque qui trace sa route particulière dans un genre ultra-balisé. Plutôt bon voir très bon dans l'ensemble, distillant une mélancolie inattendue, une certaine chaleur là où je m'attendais à des ambiances fantômatiques, froides, dépourvues d'âmes. C'est un disque qui, d'entrée de jeu, prend le contre-pied du style dans lequel il est cantonné commençant par un morceau orienté électro-pop mélancolique, le genre qui conclurait un album au lieu de l'ouvrir. Les choses sérieuses arrivent ensuite avec un dubstep assez classique mais toujours d'une douceur, d'une mélancolie qui rappellerait les premiers Junior Boys ou Superpitcher . La suite se déroule sur le même mode, doux, rêveur, triste, addictif, planant parfois (deadness). Le nom des Pet Shop Boys de behaviour est celui qui me revient le plus en tête pour décrire cet album qui a l'air de se contrefoutre royalement de la hype qu'il engendre. North semble être à des lieues de cela, confiné dans sa bulle, autiste et heureux de l'être, nous laissant y entrer quand ça le chante. Bref, Darkstar vous emmerde, fait de l'électro à sa sauce, plus proche de Junior Boys, Human League, de la pop que de Burial ou encore Kode9 (voisin d'écurie bien plus convaincant que Burial soit dit en passant), et ne demande de comptes à personne. S'il n'a pas la fulgurance d'un CO à la première écoute, il séduit par sa douceur, son savoir-faire, sa mélancolie. Adjectifs plutôt étrangers à l'idée qu'on peut se faire d'une hype. Et c'est bien mieux ainsi.

lundi 18 octobre 2010

bona drag

Putain, si y en a un qui a  morflé en vingt ans, c'est bien Morrissey. Je me réesgourde son bona drag, ressorti en version presque deluxe pour ses vingt ans, justement agrémenté de six inédits. Et je me dis que le gars Momo, en 1990, était tout de même pas mauvais. Quand il était en forme et bien entouré Momo était un excellent chanteur doublé d'un très bon mélodiste. On déplorera seulement une chose : c'est que dans sa discographie, si elle contient quelques pépites glanés au hasard dans certains albums, pas un seul disque n'est cohérent, ne tient le poids des ans. Si on vire le magnifique vauxhall and I, parenthèse enchantée d'une discographie s'apparentant à une longue descente aux enfers, son meilleur album est une compile. Rétrospectivement et objectivement parlant, moi je dis que ça fout les boules. La chiouffe tout de même. Mais je dis ça....

samedi 16 octobre 2010

un moment d'égarement

La musique te gonfle, tu trouves que ce blog ronronne à force d'en parler. Tu as raison, ami lecteur. tu trouves que je ne parle pas suffisamment de mode,  piercing, tatouages, littérature, épilation, politique. Tu as raison ami lecteur. Je vais donc orienter mon blog différemment ce jour.
J'ai prévu, après visionnage d'un putain de CO, de vous faire part de ma haute culture cinématographique. Le CO dont je vais causer pas plus tard que maintenant, appartient à la culture cinématographique française. Bref, il s'agit d'un CO méconnu tombé dans l'oubli duquel j'espère pouvoir le retirer. Le voici :
Gilles Paquet-Brenner a sorti son premier film en 2000. Percutant, musical, trash, porté par des acteurs au diapason, merveilleux. Les jolies choses, titre du film donc, est une adaptation d'un roman de Virginie Despentes.
Les quoi ??? les jolies choses. Ami lecteur, arrivé à ce point de lecture, tu te demandes quel peut être le pitch de ce très grand film ?
Le voilà : une pétasse extravertie couchant avec tout ce qui a deux pattes et une bite doit passer une audition afin de pouvoir enregistrer un disque. Problème et pas des moindres, elle a une voix de chiottes. Heureusement pour elle, elle a une soeur jumelle qui a une voix en or. Re-problème : la soeur en question est une pute plus frigide qu'une nuit passé dans les entrepôts des magasins toutpargel, mal aimable, une grognasse quoi. La pétasse réussit à convaincre Soeur Sourire d'y aller à sa place. L'audition est un triomphe et Barbie pétasse, dans un éclair de lucidité, se défenestre tel une Mike Brant contrarié. Qu'à cela ne tienne, Margaret Tatcher prend la place d'Eve Angeli et commence une carrière sulfureuse, se faisant violence pour ressembler à sa défunte soeur et sombrant dans les excès liés à ce milieu.
Alors ami lecteur,  si comme moi tu trouves que le pitch est à caguer, dis toi que ce n'est rien en comparaison de l'interprétation et de la réalisation. Déjà le casting filerait des sueurs froides à n'importe quel spectateur doté d'un minimum de culture cinématographique. D'un côté Marion Cotillard, aussi présente et subtile qu'un Christophe Lambert sous neuroleptiques, de l'autre Stormy Bugsy, qui joue le rôle du mec de Cotillard la pute que Cotillard  Tatcher aimerait bien accrocher à son tableau de chiasse, aussi bon acteur que musicien donc, voir pire encore. Gravitent autour de ces personnages centraux Titoff,  aussi bon en tant qu'acteur que comique (c'est dire le degré atteint) qui joue le rôle du petit ami de Cotillard-la-frigide qui la trompait avec Cotillard-la-chaudasse (ouahhhh putain quel scénar...) et  Patrick Bruel  qui cachetonne dans le rôle d'un producteur ténébreux qui voit que toute cette affaire sent le soufre et le stupre. Au niveau de la direction d'acteurs, le réalisateur devait être malade, absent, ou alors pendu car dépressif parce qu'ils sont tous en roue libre. Aucun n'est tenu, tous jouent mal. Même Bruel, qui est meilleur acteur que chanteur, essaie de sauver l'ensemble mais n'y parvient pas car obligé de se mettre au niveau de ceux à qui il donne la réplique. L'ensemble est réalisé de main de maître par un réal qui a du s'enfiler tous les épisodes d'Hélène et les garçons ainsi que ceux de plus belle la vie (qui n'existait pourtant pas encore au moment de la sortie du film.) et tout cela culmine dans un concert final filmé par un épileptique en pleine crise qui a du se faire tous les clips sortis sur MTV france. Bref, c'est absolument atroce, une daube sans nom comme j'en avais rarement vu jusque là. C'est d'un sérieux à faire flipper les dauphins et ça donne furieusement envie de :  ne pas lire de Despentes, se crever les yeux pour ne plus voir de telles atrocités et  se défoncer les tympans parce que la B.O est à l'image de tout ce qu'on a vu défiler pendant 105 mns.
Bref, ami lecteur, comme tu l'as compris, ce film est un CO d'une perversité comme j'en ai peu vu jusque là. Si malgré la description que je viens d'en faire tu tiens à tout prix à le voir, sache que je ne pourrai rien pour toi et que ta perte de neurones sera abyssale. Te voilà prévenu.

vendredi 15 octobre 2010

seventies my love

Salut l'ami,
tu es en manque de musiques complétement psychédéliques et barrées ?
les années 70 te manquent ? autant du point de vue musical que littéraire ?
Alors je serai ton sauveur. Car j'ai là, sous la main, un disque qui réunira ces deux penchants malsains auxquels tu t'adonnes en secret sous les couvertures.
Jacky Chalard, membre du groupe dynastie Crisis qui officia dans la catégorie Martin Circus au début des années 70, adapte le bouquin d'anticipation, science-fiction de Gilbert Deflez : je suis vivant mais j'ai peur. Pour un résultat très......... euhhhh............. seventies, dirons nous :  Le bouquin est lu/joué sur une musique progressive qui ferait se croiser le Jean-Claude Vannier de melody Nelson avec le krautrock  de Faust ou encore Can .Le résultat oscille entre un sérieux propre aux seventies et une auto-dérision propre aux .... seventies. Le ridicule y côtoie l'excellent en une cohabitation  plutôt harmonieuse et musicalement parlant, le disque tient parfaitement la route comme peuvent le faire les disques de Faust une trentaine d'années après. Bon, ok, je vais faire mon vieux con, mais on se trouve là face à une curiosité ainsi qu'une rareté témoignant d'une folie, d'une liberté  de ton qu'on a du mal à retrouver à l'heure actuelle où rien ne doit dépasser, tout doit être sous contrôle. Ici ça se barre dans tous les sens, c'est assez jouissif sans être indispensable, ça témoigne d'une époque où on osait tout. Bon je vous rassure tout de même, le disque s'est lamentablement planté, n'a fait aucune vente. Si on pouvait tout oser à cette époque bénie, le public n'était pas assez barré pour être suffisamment réceptif à ce genre de délire post-apocalyptique très invasion des profanateurs de sépultures ou le meilleur des mondes. Trente six ans après sa sortie, il faut croire que le public doit l'être. Sa réédition en août dernier va permettre à des auditeurs curieux et un brin pervers de pouvoir se mettre cette galette délirante et parano entre les oreilles.Curieux, très drôle et assez effrayant.

mercredi 13 octobre 2010

lettre à David.

Cher David G,
La prochaine fois qu'on te propose un boulot, fais toi crever les tympans, couper les mains ou autre chose mais évite de t'approcher d'une table de mixage, je t'en prie. Parce que là ce que tu as fait subir à ce pauvre Syd relève du crime, ou alors de l'entrée dans un âge plus qu'avancé te concernant. Chaque morceau auquel tu as touché est une putain de catastrophe, tout y est épuré, lissé, remis au goût (atroce le goût) du jour : basses énormes, écho à tous les étages (c'est une mode chez les vieux, non ?), voix aseptisée (le pompon revient à matilda mother, un massacre). Tout est aussi propre qu'une salle d'opération attendant un nouveau corps. C'est simple David, tu as réussi à gommer toute la folie de Syd, tout ce qui faisait le charme si particulier de ce génie que tu ne seras jamais. Pas un mince exploit tout de même. Acte de jalousie peut-être ?
Alors tu as déjà réussi à faire couler ton flamand rose en sortant deux catastrophes, à sortir des albums proches de l'inaudible. Et là tu massacres Syd Barrett.. Je t'en prie David : pour le bien de nos conduits auditifs et de la musique, arrête.
Connaissant ton goût pour la philanthropie, je suis sur que tu n'avais pas en tête de remixer tous les albums de ce pauvre Syd Barrett, de les sortir ensuite en un coffret dans lequel seraient présents les albums originaux ainsi que tes putains de saloperies de remix. Loin de toi cette idée, non ?  Enfin bon, si tel était le cas, sache que je serais quelque peu déçu. Moi qui ai toujours cru à ta générosité, je tomberais de haut pour le coup.
Bien à toi, au plaisir de ne plus t'entendre.
 PS : Pense à ta retraite, ça ferait le plus grand bien à tout le monde.

mardi 12 octobre 2010

Buena Vista Mali Club

Cette note sera Druckerisable ou ne sera pas. Qu'on se le dise

Je sais pas si je me fais vieux, blasé ou tout simplement con, mais un album que, dans l'absolu, je devrais adorer me laisse plus froid qu'une nuit passée dehors en plein mois de janvier. Pourtant sur le papier ça a l'air absolument formidable. Je vous jure : Nick Gold, producteur de Buena Vista Social Club, réunit la crème des musiciens Maliens ( Djelimady Tounkara, formidable, Toumani Diabaté, formidable, Kassé Mady Diabaté, formidable, Bassekou Kouyaté, formidable) et le non moins formidable Eliades Ochoa du côté cubain. Il enregistre deux sessions, desquelles il tire la substance de ce  formidablissime Afrocubism. Quatorze morceaux triés sur le volet ( les sessions en comptent vingt six, dix sept à la première je vous laisse faire les comptes pour la suite sales feignasses, de quoi nous sortir un autre chef-d'oeuvre) et autant de climax. Pourtant, comme je l'ai dit précédemment, je me suis fait chier velu en écoutant cet album. Gold nous refait le coup du Buena Vista mais là où la mayo prenait dès les premiers accords, grâce à une ambiance enfumée, fièvreuse, sensuelle, et le talent des musiciens aussi, ici tout tombe à plat. Non pas que les musiciens n'aient pas de talent, loin de là, mais Nick Gold se la joue prof et nous donne un cours de world pour les nuls. Problème, et pas des moindres, c'est que quand on est un fondu de world et notamment de musique malienne, tout sonne comme du déjà entendu. Aucune originalité : Tounkara fait du Tounkara en moins inspiré, son album solon kôno est tout de même à des coudées au-dessus de ce plaisant afrocubism, Diabaté joue les guest de luxe, le balafon de Liassana Diabaté, formidable, se fait entendre sur un seul morceau (dakan), ce qui fait très : merci pour ta prestation, maintenant tu peux te barrer on t'a assez entendu ; l'alternance morceaux cubains/africains est franchement gonflante, chacun joue sa partition de façon scolaire, l'un après l'autre et tout le monde semble content. A part l'auditeur, enfin moi-même, qui se dit qu'en matière de musique afro-cubaine l'Orchestra Baobab avec specialist in all styles ou encore pirates choice a réussi la greffe de façon beaucoup plus éclatante que sur ce fade afrocubism. Ou encore le mali music d'Afel Bocoum, Damon Albarn, Toumani Diabaté & friends, dans un style différent, autrement plus respectueux, aventureux et réussi que cet afrocubism pas si formidable que ça tout compte fait.
La fonction première d'afrocubism, mais c'est mon avis, est respectée : faire découvrir à un large auditoire et mettre au premier plan la musique malienne comme l'avait fait auparavant buena vista pour la musique cubaine. C'est tout à fait respectable, mais pour ce qui est de l'intérêt musicale de la chose, j'émettrai pas mal de réserves. Disons que financièrement, ça risque de fonctionner, le buzz a l'air de prendre assez rapidement. Maintenant si ça permet de ressortir les albums de Tounkara, Diabaté et d'autres encore, si ça permet de financer/d'aider certains artistes maliens qui n'auraient jamais pu  se le permettre sans ça; alors l'entreprise de Gold n'aura pas été complétement vaine.
Si on met de côté la musique, tout cela est formidable, non ?
Merci Michel.
Je dois tout de même être un vieux con blasé en y réfléchissant bien..

lundi 11 octobre 2010

instinct

Dans la série C.O oublié des années 90, sous-nommée : que sont-ils devenus ou encore c'est quoi cette merde dont personne n'a jamais entendu parler, dispatché dans la catégorie vire moi cette merde inécoutable ou je te quitte : THE MOLES.
Groupe de Richard Davies. Richard qui ??  Mais si, souvenez-vous : figure marquante des années 90 avec son groupe The Moles (oui oui, celui dont j'ai envie de vous parler là, maintenant), Cardinal (avec le non moins oublié Eric Matthews) puis en solo. Il est légèrement tombé en désuétude au début des années 2000 et devenu inconnu au bataillon par la suite. Ben du temps de sa splendeur, qu'il n'a jamais connu soit dit en passant, du point de vue popularité j'entends, il a sorti un CO avec son premier groupe : Instinct, en 1994. Déjà, vu la longueur de la chose, peut on vraiment parler d'album ?  Neuf morceaux, à peine vingt quatre minutes, certains appelleraient ça un EP. Album pop ultra barré, conceptuel, hyper exigeant  limite compréhensible, d'une sécheresse à faire passer le désert de Gobi pour une partie oubliée de la forêt amazonienne, très pensé, carré, instinct déroule neuf vignettes passant d'une beauté beach boysienne ( raymond did you see the red queen ?) à une sorte de rock fracassé assez Slintien voir Velvet Undergroundien dans l'âme auquel on rajouterait un soupçon de Daniel Johnston & Jad Fair (the crasher). D'une austérité à faire passer les amish pour des gars à la pointe des nouveauté informatiques, ou, pire encore, Beach Boy pour un auditeur sain d'esprit. Le truc impossible quoi. Instinct, le mal nommé donc, est l'album qu'aurait pu enregistrer Neil Hannon s'il avait écouté en boucle le spiderland de Slint et réciproquement. Il s'agit là d'un cas assez à part, sorti d'un cerveau abîmé par les drogues dures, qui n'a pas tout à fait compris le sens du mot pop. Disons que Richard Davies a tous les ingrédients en main ( guitares, trompettes, accords, voix et surtout le talent)  mais il lui manque l'essentiel : les cuisiner de façon à ce que ce soit apprécié par tous. Là c'est tellement austère, tellement étrange, d'un goût si peu commun que n'importe quel auditeur ne peut que regarder ça comme une curiosité.Ce qui est fort dommage car une fois qu'on y a goûté, un goût de reviens-y s'installe et instinct dévoile des charmes insoupçonnés, une profondeur peu commune. Un CO pour moi mais pas par KO, plutôt à l'usage ainsi qu'à l'usure.

dimanche 10 octobre 2010

get him to the greek

Je reconnais : le film n'est pas d'une grande finesse mais parvient parfaitement à son but : faire rire. L'histoire de ce pauvre gars d'une maison de disque qui doit ramener au Greek theatre  une rock star londonienne tient certes sur un papier de cigarette mais fonctionne plein pot. De part la prestation de Russell Brand et des chansons à se pisser dessus. Si on vire le dernier quart d'heure guimauve, comme la plupart des productions Appatow, on obtient tout de même une comédie assez jubilatoire, très sex dugs & rock'n'roll, qui détend les zygomatiques. Que demander de plus ?

samedi 9 octobre 2010

Dust lane

Je ne sais pas si c'est moi qui suis de mauvais poil ou non, mais le dernier Yann Tiersen , décrit ailleurs comme étant la huitième merveille du monde musical de cette riante année 2010, me casse légèrement les bonbons. Ok, on lui reconnaîtra au gars Tiersen le goût de la remise en question. Dust lane ne ressemble en rien à ce qu'il a pu faire auparavant. Plus de mélodies minimalistes au violon ou sur un toy-piano, plus de chants délicats, moins d'ambiances maritimes. Tiersen casse son image de doux rêveur lui collant aux basques depuis sa fameuse B.O d'Amélie Poulain pour une autre beaucoup moins lisse, moins grand public. En tous les cas, le résultat surprend. Le son est autrement plus ample, plus saisissant que sur ses dernières productions. Il se laisse le temps de développer ses morceaux, diversifie son instrumentation, beaucoup plus électrique et éclectique qu'auparavant, va jusqu'à utiliser des samples, s'aventure dans une sorte d' expérimentation sonore pas mal du tout ( l'intro de till the day, parce que le reste du morceau, ouh laaa, c'est assez insupportable.). Jusque là rien de négatif me direz-vous.Le problème, enfin je parle de mon point de vue hein, c'est qu'on sent beaucoup trop la patte Matt Elliott, créateur de Third Eye Foundation. Pour qui aime ce que fait Matt Elliott, dust lane sera une réussite. Perso, j'ai horreur de ce qu'il fait en solo.
Et autre problème, autrement plus problématique celui-là, Tiersen voudrait être Mogwaï à la place de GodSpeed ou encore A Silver Mount Zion. Si j'ai le plus grand respect pour GodSpeed, qui a tout de même sorti un excellent album ainsi qu'un génial EP, je n'en dirais pas de même pour les deux autres groupes cités. Vouloir faire aussi "bien" qu'eux relève du défi casse-gueule. Et là, c'est le drame. Comme vous l'avez bien compris, c'est raté sur toute la ligne. Chaque morceau tombe à plat, singe les montées de Mount Zion sans leur parvenir à la cheville, tout est hors-sujet. On reconnaît parfois la patte Tiersen mais tout ressemble à une démonstration :  regardez comme je me mets en danger, comme je durcis le ton, voyez comme je m'engage dans des terres inconnues. Ok Yann, mais il n'y a aucune tension là, rien, pas un mouvement de vie. Tout est à sa place, calculé, rutilant, beau mais vide, complétement vide. Et quand il semble y avoir du mouvement, c'est tout bonnement atroce (ashes et ses choeurs de l'armée rouge, comme du mauvais Matt Elliott -doux euphémisme depuis le drinking song-).
Bon, je sais, je ne suis pas critique.Je ne suis pas non plus journaliste, je ne suis qu'un simple gars qui aime la musique et qui fait part de ses coup de gueule et coups de coeur. J'ai pas de potes musiciens, je bosse pas aux inrocks, ce qui me donne une liberté de ton que ne peuvent avoir certains "rocks critics" (loin de moi la prétention de vouloir l'être). Alors Yann si jamais tu tombes sur cette note, ne m'en veut pas, j'ai simplement pas aimé ton album. Il est mauvais, c'est tout. Pas à la hauteur de ses ambitions. Le prochain peut-être ?
Sur ce je retourne chez Myra Melford, autrement plus passionnant. A plus Yann, sans rancune.

vendredi 8 octobre 2010

myra melford

Pas spécialement le temps d'écrire une petite bafouille mais je suis tombé sur  Myra Melford dans une section dont je parle peu : le jazz. Ou plutôt je dirais que Myra Melford m'est tombé dessus sans que je ne comprenne quoi que ce soit. Avec deux albums, fabuleux. Above  blue et alive in the house of saints, double album live. Myra Melford est pianiste de formation et fait ses armes dans le free-jazz, l'avant-garde tout en étant étonnamment accessible au commun des gros bourrins dont je fais parti. Et c'est très bien ainsi.

mardi 5 octobre 2010

John Jacob Niles

Tiens, Bob L'éponge a sorti un disque récemment ?
je l'ai regardé droit dans les yeux, je n'ai rien dit.
Je suis parti dans la pièce à côté chercher une corde suffisamment solide pour la ligoter; j'ai cherché l'intégral de Florent Pagny sur le net et, après l'avoir attachée solidement aux barreaux du lit, j'ai appuyé sur play. Elle a commencé à se liquéfier puis s'est regroupée sur elle-même et a enfin implosé. Bon débarras. C'est tout ce qu'elle méritait.
Comparer le magnifique John Jacob Niles à Bob l'éponge est un véritable outrage. C'est vrai quoi. Une des influences revendiquées du grand Bob (Dylan pas l'autre invertébré décérébré.) ne peut être traitée ainsi, c'est inhumain. Le gars vous sort une sorte de folk hallucinant sur un dulcimer de sa fabrication avec une voix ni masculine, ni féminine mais complétement autre.Une voix à faire pâlir de jalousie Buckley père et fils ou, plus près de nous, l'endive sans saveur qu'est devenu Antony. Ajouter à cela qu'il est aussi l'auteur du cauchemar hallucinatoire de Patty Waters : black is the color of my true love's hair sur le génial sing. Que son répertoire se situe entre le folk de haute volée, pas loin du troubadour de Dorothy Carter et du répértoire classique. Et vous aurez toutes les bonnes raisons possibles et inimaginables d'éliminer la personne qui vous servait de compagne depuis un paquet d'années. Je suis sur que ce genre d'arguments à un procès ferait peser la balance en faveur de l'acquittement.
Sinon si l'idée vous venait de vouloir écouter John Jacob Niles, deux albums conseillés : the ballads of john jacob niles, parfaite porte d'entrée à son univers et american folk & gambling songs, plus traditionnel, plus brut mais pas moins magnifique.

lundi 4 octobre 2010

Daas

Youhouuuu !! c'est reparti pour une note de folie, tagada tsoi tsoin, bonne humeur à tous les étages.
Aujourd'hui tel un Patrick Sébastien priapique, je vais vous parler d'un album qui fout la gaule à chaque écoute.Un truc torride pour être sur de baiser à n'importe quel moment, avec n'importe qui, dès que tu appuies sur play. Un truc que Rachida Dati a du s'écouter quelques bonnes dizaines de fois avant qu'elle ne pipe mot lors de sa fameuse interview.
Bref aujourd'hui je vais parler de............... Machinefabriek. De ses cinq morceaux interminables, de ses une heure quinze d'ambient à te coller un bourdon phénoménal. Un truc tellement chiant sur papier (pas de refrains, pas de mélodies, rien) que tu finis par avoir envie de t'envoyer l'intégrale de Patrick Sébastien chanté par Bézu avec notre Stevie Wonder local, Gilbert Montagné, aux manettes. L'idée qu'on peut se faire du cauchemar. Du moins la mienne.
Et pourtant. Ce disque, daas, est une petite merveille.
Déjà, savoir une chose : le premier morceau, daas, a été écrit à quatre mains avec Richard Skelton, qui, sous le sobriquet de A Broken Consort, a sorti l'an dernier un des trucs les plus fascinants en matière d'électro/ambient/classique : box of birch (dont j'avais déjà parlé dans mon précédent excellentissime blog). Pas la moitié d'une merde quoi. Ce morceau, le plus court (seulement sept minutes), excellent au demeurant, est tout de même le plus faible de l'album. Skelton est un peu too much dedans. Néanmoins il donne le ton de ce qui va suivre. Et ce qui suit est assez fascinant. Mélange d'ambient, de drone, de classique, de noise, daas de Machinefabriek se voudrait une sorte de mix entre Troum et U-R-I . Mais là où Troum ou Ure Thrall (U-R-I) sortent des disques d'une beauté effrayante ( la fin du monde mise en musique, pour résumer), Machinefabriek, sous des aspects flippés, tendus (notamment flotter ), propose une musique "sereine", progressive, rendant hommage à des groupes comme Tangerine Dream ou encore le Robert Wyatt de rock bottom(koploop).
Rutger Zuydeveldt, hollandais de son état, sait manier les silences, faire varier la tension d'un morceau, passer d'un drone à un violon puis à une sitar d'une façon on ne peut plus naturelle. On sait comment débute le morceau mais on ne peut en aucun cas deviner comment il va se terminer ou quels chemins tortueux il va prendre. Toute cette science, cette maîtrise rend Daas intense, passionnant et relativement indispensable. Alors c'est loin d'être tagada tsoin tsoin vive la fête comme vous l'espériez plus haut, c'est encore un putain d'album ambient glauquechiantàlamordmoilenoeud certes mais ça fait autrement plus de bien à écouter que n'importe quel album de Maximum Balloon ou autre Deerhunter (bien que celui-ci soit loin d'être entièrement mauvais) dont on nous avreuve en ce moment.

dimanche 3 octobre 2010

crachin veux-tu bien

C'est dimanche, il pleut. crachin toute la journée. Un temps à picoler.
Temps de merde.
Un temps de breton en somme.

samedi 2 octobre 2010

constipation blues

Pour commencer, j'aime Richard Youngs. Si si, c'est vrai.
Je considère que jusqu'à 2004, date de sortie de river through howling sky, il n'y a aucun déchet. Du moins à propos des sorties de ses albums sur le label jagjaguwar. Après par contre...ça se gâte. The naive shaman commençait à puer du bec, autumn response était un désastre et under stellar stream, hormis une pochette magnifique, n'avait aucun intérêt. Alors pourquoi je m'acharne sur ce pauvre Richard Youngs qui ne m'a rien demandé ?
Parce qu'en 2009, le cadavre s'est mis à bouger et de fort belle manière avec un beyond the valley of ultrahits magnifique.Un retour en forme inespéré : un album pop lumineux, expérimental, court. Un quasi miracle en somme.
Cependant, en 2010, Richard Youngs revient, pas content et pas en forme du tout. Inceptor, nouvel album édité seulement en vinyle, ressemble fortement à l'idée que je peux me faire d'une constipation. L'impression d'être sur les toilettes, de pousser comme un malade, d'avoir très mais alors très mal et de chier des toutes petites lames. Je sais, c'est d'une rare élégance mais franchement, inceptor ne vaut guère plus que ça. Concept album se rapprochant du curse of midnight mary de Loren Mazzacane Connors à savoir un homme et sa guitare, inceptor ressemble à un gros foutage de gueule. Ça crisse, ça grince, ça électrise, ça expérimente, ça blues, ça pense (en même temps depuis le temps qu'il est sur les chiottes il n'a que ça à faire), ça hulule, mais surtout, ça va nulle part. Si le but de Richard Youngs était de faire un concept-album sur la profondeur de l'ennui en musique, il y est parvenu au-delà de ses espérances. Seul point positif dans inceptor : la longueur. Neuf titres, à peine trente minutes. Vous me direz, ça fait peu à se mettre sous la dent. Certes vous répondré-je mais ne jamais oublier que le bougre est capable d'allonger des morceaux de plus de vingt minutes (par ailleurs bien plus passionnants que l'ensemble de cet inceptor). On a échappé au pire quoi.

vendredi 1 octobre 2010

Gastroman is back

Putainnn je suis malade !!!! Vraiment. Une bonne gastro, carabinée. Fièvre et tout le toutim. Pourtant, contrairement à Esther, Sufjan Stevens n'est en aucun cas la cause de mes problèmes. J'ai cru comprendre en lisant sa dernière note qu'en matière de laxatif il avait fait fort. Néanmoins il n'a pas encore écouté l'album d'Anbb, électro expérimentale d'Alva Noto et Blixa Bargeld qui ressemble fort à l'idée que je peux me faire d'une purge. Long, pénible, prétentieux, vaguement expérimental, franchement chiant.Voilà un groupe qui aimerait être Coil à la place de Coil mais qui n'en a franchement ni le talent ni le génie. Tout juste bon à coller une diarrhée à ceux qui l'écoutent. Bref, c'est pas avec de telles daubes que ma gastro va s'arranger, au contraire.Malade je suis, malade je resterai.