samedi 1 octobre 2011

agathe the blues

Aujourd'hui, chassons sur les terres de l'huytre. En toute modestie hein. Je n'ai pas son talent pour l'écriture ni sa pathologie monomanique connaissance du sieur Dylan.
Pas maso non plus hein.
Non je partagerais bien un peu de Jandek (je déconne) blues avec un album de Mississippi Fred McDowell sorti il y a à peine deux mois : the alan lomax recordings. Il faut tout de même avouer qu'on avait eu peur. Peur qu'il lui soit arrivé quelque chose au Fredo. Pensez donc : huit années sans nouvelles (heritage of the blues date de 2003 tout de même) il y a tout de même de quoi s'inquiéter. Pas de nouvelles, rien, à croire qu'il faisait le mort. Bonne nouvelle : le cadavre bouge encore. Et de fort belle façon. Le label Mississippi records a exhumé quelques bandes datant de 1959 enregistrées amoureusement par Alan Lomax. L'histoire veut qu'il ait rencontré Fred McDowell par le plus pur des hasards en plein trip avec Shirley Collins. Après une journée de dur labeur dans les champs de coton (on nage en plein cliché), McDowell leur a été imposé par un voisin apparemment loin d'être sourd. D'abord perplexes, Lomax et Collins ont fini par être bluffés quand celui-ci a empoigné d'un côté sa bouteille de gin vide, de l'autre sa guitare et a commencé à jouer avec les deux. Le résultat couché sur les bandes est ma foi assez prodigieux.
Je ne saurais sait exactement dire ce qui me scotche le plus dans ce disque : le jeu de guitare fin et délirant (auquel doit beaucoup un certain Charlie Parr.) ou encore  la voix chaude et profonde de McDowell. C'est brut de décoffrage, ça se barre parfois un peu dans tous les sens, et surtout c'est d'une vitalité, d'une inventivité, d'une beauté à faire pâlir de jalousie le Beck de one foot in the grave.Non seulement McDowell réussit un excellent blues mais il parvient également sur going down to the river à être intense voir hypnotique. Et enfin à être d'une subtilité remarquable dans son jeu de guitare sur wish i was heaven sitting down.
En somme si les nouveautés sortant à la pelle en ce moment vous font chier, n'hésitez pas à piocher dans les fonds de catalogue de Lomax, on y déniche toujours des trésors. La sortie de ce Fred McDowell en est un et mérite amplement d'être exposé au plus grand nombre. C'est pourquoi dans mon incommensurable bonté je m'abaisse à en parler car je sais que mon blog, lu par des millions d'internautes, permettra à ce disque de devenir un succès international et se vendra par millions.
Il n'y a pas de hasard voyez-vous : en 1988 c'est moi qui ai lancé ce petit groupe de Seattle, fan de Kazéro et se faisant appeler Thaïnana. Sans ma divine intervention il ne se serait jamais renommé Nirvana (thaïnana faisait tout de même ridicule) et n'aurait pas eu le destin qu'on lui connaît. Mais ça c'est une autre histoire que je vous narrerai une autre fois.


1 commentaire:

  1. De mémoire, mais je ne suis plus très sûr: "Amazing Grace" avec un choeur gospel déchire bien. Très beau son en bonus.

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