Soigner le mal par le mal.
C'est ce que Dr Myrrhman vous propose aujourd'hui.
Vous
êtes dans une période de merde, déprimé, la corde au bord des lèvres,
le tabouret à trois pattes (dont une dans un état délabré) qui vous
démange ?
J'ai ce qu'il vous faut. A cas extrême, solution
extrême (onction). Trouver plus malheureux que soi, plus torturé pour se
dire que tout compte fait, ça va pas si mal que ça.
Comment ? En
écoutant le nouvel album de Comatose Vigil : fuimus non sumus. En gros :
nous sommes, nous n'avons jamais été. Ce groupe russe de funeral doom
metal sort son second album ces jours-ci et.....comment
dire........c'est du solide.
Leur premier, not a gleam of hope
(2005) était devenu une référence dans le funeral doom au même titre que
le stromcrowfleet de Skepticism, ou encore le shades of de Shape Of
despair, en pratiquant un funeral assez extrême, très noir et étrange
fait de synthés et de vocaux très distordus. Fuimus assagit un peu le
propos en matière d'extrême. Le chanteur vocalise de façon normale pour
ce genre d'exercice, les synthés font un peu moins foire aux monstres
que sur not a gleam, la batterie bat toujours à 1 BPM voir moins si
c'est possible et les guitares forment un mur impénétrable. La seule
différence à relever avec not a gleam, c'est que fuimus est plus noir
encore. Plus lourd. Plus lent. Plus impénétrable.
Dire que chaque
morceau prend son temps relève de l'euphémisme. Dire que ça progresse
serait mentir, les morceaux évoluent à leur rythme en faisant presque du
sur-place.
Dans ce cas, quel intérêt à écouter ce disque ?
Parce
que les morceaux évoluent comme des marches funèbres, à un rythme
abominablement lent et forment une atmosphère particulière.Ne pas
chercher de mélodies (il y en a quand même mais ne constituent pas le
principal attrait de cet album, on n'est pas chez Elliott Smith là) mais
une ambiance, pas de structure mais quelque chose d'insidieux, de
rampant, d'informe. Ajouter à cela un je-ne-sais-quoi de
cinématographique ( les 24 mns de the day heaven wept notamment) pour
soutenir l'intérêt et vous avez, avec ce second album, une nouvelle
référence en matière funeral doom. Qui se démarque des autres
productions actuelles par un son compact, une cohérence (les mecs sont pas là pour faire de la figuration ou semblant) qui fait qu'on est happé dès les premières secondes.
Fuimus est si noir, si désespéré que votre vie de merde vous
paraîtra insignifiante à côté de de cette heure un quart de marche
funèbre. Vous terminerez (si vous parvenez à aller jusqu'au bout) fuimus
léger, heureux de vivre, le sourire aux lèvres, vous disant que de
toutes façons rien dans votre vie ne peut être aussi flippant aussi noir
que Comatose Vigil.
Et vous finirez également par remercier les bons conseils de Dr Myrrhman.
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