mercredi 12 octobre 2011

la médecine selon myrrhman

Soigner le mal par le mal.
C'est ce que Dr Myrrhman vous propose aujourd'hui.
Vous êtes dans une période de merde, déprimé, la corde au bord des lèvres, le tabouret à trois pattes (dont une dans un état délabré) qui vous démange ?
J'ai ce qu'il vous faut. A cas extrême, solution extrême (onction). Trouver plus malheureux que soi, plus torturé pour se dire que tout compte fait, ça va pas si mal que ça.
Comment ? En écoutant le nouvel album de Comatose Vigil : fuimus non sumus. En gros : nous sommes, nous n'avons jamais été. Ce groupe russe de funeral doom metal sort son second album ces jours-ci et.....comment dire........c'est du solide.
Leur premier, not a gleam of hope (2005) était devenu une référence dans le funeral doom au même titre que le stromcrowfleet de Skepticism, ou encore le shades of de Shape Of despair, en pratiquant un funeral assez extrême, très noir et étrange fait de synthés et de vocaux très distordus. Fuimus assagit un peu le propos en matière d'extrême. Le chanteur vocalise de façon normale pour ce genre d'exercice, les synthés font un peu moins foire aux monstres que sur not a gleam, la batterie bat toujours à 1 BPM voir moins si c'est possible et les guitares forment un mur impénétrable. La seule différence à relever avec not a gleam, c'est que fuimus est plus noir encore. Plus lourd. Plus lent. Plus impénétrable.
Dire que chaque morceau prend son temps relève de l'euphémisme. Dire que ça progresse serait mentir, les morceaux évoluent à leur rythme en faisant presque du sur-place.
Dans ce cas, quel intérêt à écouter  ce disque ?
Parce que les morceaux évoluent comme des marches funèbres, à un rythme abominablement lent et forment une atmosphère particulière.Ne pas chercher de mélodies (il y en a quand même mais ne constituent pas le principal attrait de cet album, on n'est pas chez Elliott Smith là) mais une ambiance, pas de structure mais quelque chose d'insidieux, de rampant, d'informe. Ajouter à cela un je-ne-sais-quoi de cinématographique ( les 24 mns de the day heaven wept notamment) pour soutenir l'intérêt et vous avez, avec ce second album, une nouvelle référence en matière funeral doom. Qui se démarque des autres productions actuelles  par un son compact, une cohérence (les mecs sont pas là pour faire de la figuration ou semblant) qui fait qu'on est happé dès les premières secondes.
Fuimus est si noir, si désespéré que votre vie de merde vous paraîtra insignifiante à côté de de cette heure un quart de marche funèbre. Vous terminerez (si vous parvenez à aller jusqu'au bout) fuimus léger, heureux de vivre, le sourire aux lèvres, vous disant que de toutes façons rien dans votre vie ne peut être aussi flippant aussi noir que Comatose Vigil.
Et vous finirez également par remercier les bons conseils de Dr Myrrhman.


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