Chère Nouvelle-Zélande,
je me permets aujourd'hui de prendre le clavier afin de te dire à quel point je te hais.
Tu es belle, tu es forte, intelligente, toussa toussa quoi. En rugby, parlons en un peu, tu vas nous atomiser/laminer/exploser avec une classe folle dimanche prochain lors d'une finale à sens unique.
En musique, n'en parlons pas. Enfin si. Tu te permets rapprochements inimaginables. Vois-tu, en France quand on parle reggae ou soul par exemple, on pense indubitablement à nos fiers représentants hexagonaux à savoir : pour le reggae PierPolJack et pour la soul Ben l'oncle soul. Soit l'idée que je me fais du cauchemar musical. Toi, non. On te dit reggae, soul que fais-tu ? tu nous balances à la face un groupe qui réunit les deux avec un talent dingue. Tu nous présentes, pas peu fière, Fat Freddy's Drop. Salope va.
Et que dire en matière de pop. Territoire déserté en France, chez toi ça fourmille de toutes parts. Et même quand tes vieux groupes pop sortent de nouveaux albums, ça suinte la classe par tous les pores. Chez nous, en France, la vieillesse est synonyme de naufrage. Chez toi de seconde jeunesse. La preuve avec l'excellent free all the monsters des Bats. Groupe d'environ trente ans d'âge qui a l'air de se bonifier à chaque nouvel album. Pourtant, dès 1991, ils ont placé la barre très très haut avec un fear of god proche du génial. Il y a trois ans leur guilty office les remettait au premier plan avec un album pop impeccable. Cette année ils se sont décidés à nouveau à passer la vitesse supérieure.Leur free all the monsters c'est Yo La Tengo reprenant les Go-Betweens. Ni plus ni moins. Je m'extasiais, comme un gros con que je suis, sur le nouvel album de Real Estate il y a quelques jours mais là c'est une autre dimension dans la pop. Dès les premiers accords de long halls ça monte. Haut. Très haut. Et on sait pertinemment que ça ne redescendra pas. Parce qu'un album commençant de cette façon ne peut décevoir, ne peut que tutoyer les sommets en permanence. The Bats fait dans la légèreté, la grâce, la simplicité. Son fond de commerce c'est la pop de haute volée. Que voulez-vous, c'est innée chez Robert Scott, le leader de The Bats. Ciseler des pop songs dans la dentelle sans un gramme de graisse c'est son quotidien à lui. Même quand il essaie de durcir le ton, il ne peut effacer la grâce qui émane de son talent. Grant Mc Lennan et Robert Foster sont ses ombres tutélaires (dont il s'est affranchi depuis qu'ils ne sont plus), Yo La Tengo ses frères de coeur.
C'est bien simple, c'en est écoeurant.
Tu sais quoi chère Nouvelle-Zélande ? Je me dis que c'est pas possible d'avoir autant de talents au mètre carré. C'est pas humain. Pour toutes ces raisons et d'autres encore, je te hais. Tout simplement. Sombre connasse.
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