mardi 2 août 2011

Barn Owl

- Ouais bonjour,
zavez le dernier Earth ?
-non
-le dernier Sunn O )))
-non plus
-bennnnnnnnnnnnn.......... de l'ambient, zavez bien ça non ?
-encore moins.
-du drone alors ?
-je crois pas non
-de la folk ?
-c'est quoi ça ?
- je suis bien chez un disquaire là non ??? vous avez quoi ?
-Ce que j'ai ?? mais tout mon bon, tout. Et même que, comme je suis dans un jour de bonté,  je vais vous faire faire des économies mon jeune ami.Et comment pourrais-je vous en faire faire ? Mais me regardez pas comme ça avec vos yeux de merlans frits,y a  rien de plus simple. En vous faisant acheter les dernières galettes d'un groupe sorti chez Thrill Jockey, Barn Owl.
Barn Owl c'est deux gars, deux américains, biberonnés au doom de Earth, à l'ambient doom de Sunn O))) et un peu aux drones de Coil période times machine. Qui, en sus, se sont envoyés l'intégrale de Labradford, Richard Skelton et quelques obscurs disques de folk. Les gars ont sorti deux disques chez Thrill Jockey et  huit autres depuis 2007. Ils s'apprêtent à en sortir un nouveau (chez thrill jockey) début septembre. Et tu sais quoi mon gars ? Comme les deux précédents sortis sur le label américain, c'est absolument ex-ce-llent.Ces p'tits gars ont réussi à vulgariser, à rendre accessible, tout un pan de musique relativement extrême pour tout un chacun. Alors tu vois ma couille si tu as kiffé le dernier Earth, ben dis toi que c'est de la pisse d'âne face à Barn Owl. C'est répétitif, chiant et sans surprise. Barn Owl au contraire te surprend à chaque plage, t'emmène dans des directions différentes parfois au sein d'un même morceau. Tiens attends, bouge pas. Je te mets light from the mesa dernier morceau de from ancestral star : tu vois t'as l'impression que tu vas écouter du Sunn O))) première période tout du long puis d'un coup Earth arrive, lui latte les couilles et te fout le morceau sur orbite sans que tu y comprennes quoi que ce soit en lui apportant une dimension quasi mystique. C'est pas grand chose tu vois mais c'est tout ce qui fait la différence entre Barn Owl et n'importe quel suiveur d'Earth ou Sunn O))).Eux ont l'air d'avoir pigé tout ce qui faisait l'essence de ces deux groupes, transcendant leur esprit en y apportant une spiritualité, un savoir-faire unique. Du coup, quand tu écoutes leurs disques, tu ne places pas Barn Owl en dessous ou encore loin derrière ces deux groupes mais plutôt à leurs côtés.
-euhhhh ça a l'air sympa vot' truc mais par quoi je commence moi ? Parce qu'au débotté 11 disques en quatre ans  y a de quoi s'y paumer.
- bon, on va pas tortiller du cul pour chier droit : cherche d'abord les sorties officielles sur un label trouvable en deux temps trois mouvements. Ok ?
Commence en douceur par leur excellent EP sorti cette année : shadowland. Trois titres entre doom drone et ambient, bourré d'infrabasses, parsemés de guitares claires, du Sunn O))) joué par Windy & Carl. Une porte d'entrée idéale en somme. Ensuite, essaie from ancestral star, un peu plus rêche que leur EP. Et autrement je te conseille d'attendre début septembre, date de sortie de leur nouvel album. Lost in the glare pousse le concept plus loin encore en le rendant plus lisible, plus clair, plus aérien. En un mot : plus simple. Et néanmoins d'une redoutable efficacité. Compris ?
-ouais m'sieur.
-tiens, je vais être sympa : pour bien comparer, comprendre en quoi Barn Owl est essentiel à toute discothèque digne de ce nom,  je te vends les quatre disques : leurs deux derniers  + Earth + Sunn O))). Et en plus je te réserve le lost in the glare.
-ben je croyais que vous les aviez pas les Sunn O))) et Earth ?
-ben si mon con mais mon boulot c'est de t'en faire acheter le plus possible de disques, j'ai un commerce à faire tourner moi. Puis si en plus je peux te faire découvrir des nouveautés, j'aurais tout gagné. Alors tu me les prends ces disques ou tu te casses ? Parce que là j'ai pas que ça à foutre. Allez sors ta carte bleue et fais la craquer à mort. J'apporterai les anti-dépresseur et une nouvelle perruque à ton banquier si tu y tiens. Et me remercie pas.

Vous savez quoi ? je crois que j'aurais jamais pu devenir disquaire. Ou alors en psychiatrie.

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