Le pédigrée a de quoi faire peur : retour sur une structure plus hype que hype ( DFA, sur laquelle ils étaient déjà mais on va pas chipoter hein) d'un groupe qui n'a plus donné aucune nouvelle depuis cinq ans. Les dernières nouvelles qu'on en avait eu étaient par ailleurs déplorables, un pieces of the people we love presque inaudible, inintéressant au possible. Alors autant l'avouer : le retour de The Rapture, je m'en tamponne un peu, voir beaucoup, le coquillard.
Pourquoi une note sur eux dans ce cas ??!! sois logique la Myrrhe.
Pour la simple raison que je voulais refaire une note pour ma main. Je préparais la kalashnikov, le lance-roquettes, le AK. Enfin bon tout l'attirail léger et subtil dont je sais faire preuve pour ce modeste blog. Je m'apprêtais à tout sortir et en chaussant le casque, appuyant sur play, je me rends compte d'une chose : ce groupe a du talent. Si, si. Je vous jure. Les premières plages d'in the grace of your love sont franchement pas mal. C'est pas spécialement subtil, c'est limite stade mais leur mélange post-punk/électro/techno/indie fonctionne plein pot. Sail away sonne comme du Rapture traditionnel, à peu près bien foutu sans être formidable mais surprend par son changement, en plein milieu de morceau, vers une sorte d'ambient-jazz expérimental complétement inattendu. Miss you s'oriente vers une sorte de soul/dance à la Gnarls Barkley sans trop d'intérêt. Blue bird ressemble à un croisement entre Primal Scream et TV On The Radio, pas mal foutu. Come back to me, meilleur morceau de l'album, fait intervenir un bandonéon sur une rythmique dance/techno, lui donnant une certaine profondeur qu'on ne soupçonnait pas d'eux. En revanche après un in the grace of your love à peu près potable, là ça se barre en sucette mais façon monumental. Tout glisse, tout est lisse. L'alchimie a fonctionné à peu près trois-quatre morceaux. Le reste d'in the grace of your love est aussi intéressant, aussi impromptu que de manger des pâtes beurre/gruyère dans un restau italien, d'une banalité à chialer. The Rapture fait du Rapture en aussi chiant que sur les autres albums, essaie d'élargir son spectre en essayant de faire du LCD Sound System et parvient à être aussi pénible que les derniers albums du groupe de James Murphy. Pas un mince exploit tout de même.
Voilà en gros ce que je me suis dit à la première écoute du nouveau Rapture.
La seconde fut plus sélective. Je ne suis pas allé au bout. Pas fou non plus. J'ai même fini par virer deux autres morceaux, réduisant l'album à un EP puis le EP à un 45 tours. Format qui, avec le recul, convient parfaitement à The Rapture.
S'ils ont du talent, j'ai bien dit s'ils en ont, contrairement à ce que je racontais plus haut, va falloir leur dire d'arrêter de le distribuer avec parcimonie parce que là ça fait un peu rat. Qu'ils n'hésitent pas à l'étaler au grand jour, à la face du monde, sinon on finira par croire que ce groupe a été monté de toute pièce pour faire plaisir à quelques critiques hypes en mal de sensations.
Une dernière chose : si je ne l'ai pas mis dans ma main c'est pour une raison : je viens d'écouter un album à côté duquel in the grace of your love c'est du Nick Drake. C'est dire. Je crois tenir là un beau spécimen.
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