vendredi 17 décembre 2010

Charlie Parr

Oh putain, j'ai eu peur !! Vraiment. J'en ai même frisé l'apoplexie. Si si.
Charlie Parr en est la cause. Ce gars, bluesman très très talentueux de son état, a sorti pendant quelques années un tiercé de CO (king earl, backslider et roustabout) et un duo d'oeuvre moins intéressantes mais frisant le très bon. Puis là, tout d'un coup, cette année, sur un coup de tête ou je ne sais quoi d'autre, une diarrhée, je ne sais, il nous pond une daube. Une merde. Un truc chiant au possible, surfait, pénible. Bon faut dire qu'il était pas tout seul pour sortir ça. Il s'est associé, pour le pire donc, à un groupe de country/bluegrass/folk :  The Black Twig Pickers. Le résultat, pas brillant vous l'avez compris, faisait craindre le pire quant à l'état de santé musical du bluesman américain. D'autant plus que la dernière collaboration du groupe était avec Jack Rose, mort peu de temps après, de là à y voir un lien de cause à conséquence, il y a un pas que je n'oserai pas franchir.....quoique.... mais revenons à notre brebis galeuse.
Donc Charlie Parr nous pond, comme ça, sans prévenir un glory in the meeting house tout pourri.
Il s'en fait pas le gars. Après m'avoir habitué à l'excellence il se complait dans la fange, s'y roule tel un suidé en plein orgasme, se croit dans un meeting de rednecks crotteux jouant une country de bas-étage. Bref, il tombe dans les travers qu'il a si bien su éviter durant toutes ces années et nous pond une caricature d'album. Dur.C'était en mai.
Mais le gars a de la ressource et sort dans la foulée, en juillet, un when the devil goes blind pas piqué des hannetons. Pas du niveau de ses COs mais franchement, on s'en fout. Le plaisir est là, composante essentielle de cet opus, l'authenticité itou.C'est toujours le même exercice de style, un blues, bluegrass à base de guitares acoustiques, slide, de mandoline, voix éraillée de rigueur le tout sous la protection bienveillante des bluesmen des années 30 mais aussi, de façon plus étonnante, d'Underworld.
Naaaaaaan je déconne.
Tout ceux qui connaissent l'univers de Charlie Parr savent que le jour où il fera dans le bluegrass et non dans la dance électro façon Underworld, la France sera entièrement paralysée par quelques centimètres de poudreuse échappée des naseaux d'un Delarue en pleine cure de désintox. Donc dans when the devil goes blind Parr change son fusil d'épaule et se lance dans l'eurodance façon Abba meets Moby. Le résultat est absolument confondant de' classe, de savoir-faire, hédoniste au possible, la tête dans les nuages les pieds dans la boue et ferait passer le dernier Lady Gaga pour du Current 93 période soft black stars. C'est bien simple, quand j'ai passé certains de ses morceaux en soirée, la foule a fini sur les genoux, terrassée, exsangue, le sourire aux lèvres. De la pure folie.
Mais vous n'êtes pas obligé de me croire.

3 commentaires:

  1. Effectivement, il est pas mal le dernier Charlie Parr. Ma préférence reste à King Earl, peut-être le fait de l'avoir découvert avec celui là.

    Sinon, c'est vrai qu'il fait encore pas dans l'Eurodance, mais il a eu son petit succès avec Vodafone.

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  2. Avec le lien, c'est mieux:
    http://www.minnpost.com/stories/2008/10/10/3813/how_a_duluth_bluesmans_tribute_to_his_train-hopping_father_became_the_soundtrack_for_a_corporate_giant

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  3. merci pour le lien, j'avoue que je ne le savais pas. Objectivement mon Parr préféré reste aussi le king earl, indémodable.

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