Dernière note concernant mon top 2010, dernier album de l'année. Manquait plus qu'un album rock bien stone à ma sélection très éclectique. La place a failli être prise par le phosphene dream des Black Angels mais pas de bol (bien qu'ils s'en foutent, à mon humble avis), Bardo Pond leur a damé le pion il y a à peine quinze jours. Con pour eux parce que leur wocknroll de drogués abreuvé à la source sixties méritait une place de choix sur le podium. Pas de bol en effet car le mastodonte s'est remis en route, a retrouvé l'inspiration et rien ni personne ne peut lui arriver à la cheville dans ces cas là. Leur rock de camés n'a jamais été aussi inspiré, aussi dévastateur qu'en cette année 2010. Il est tellement imprégné de substances illicites que l'écoute prolongée de leur album créé une sorte de fog impénétrable autour de l'auditeur, l'isolant du monde extérieur, lui ouvrant les portes de la perception. Lui qui n'en demandait pas tant se retrouve face à un jesus (Jesus is coming sur don't know about you) les cheveux très longs, crades, portant une tunique à fleurs, yeux explosés et pétards à peine terminés en train de prêcher la bonne parole (le saint pétard devrait être obligatoire, les ecstasy seulement les jours en i) et filant des cachetons de toutes les couleurs à ses fidèles. Le pauvre auditeur se retrouve tout compte fait en plein milieu d'un rassemblement woodstockien dégénérant à la partouze de plusieurs milliers de fans dont les apôtres seraient armés de guitares, flutes, batterie et chanteraient l'apologie des drogues, du sexe et du rock'n'roll. A bien y réfléchir, une certaine conception du bonheur quoi.
Parfois la machine s'emballe, sous l'effet du speed, pour offrir un trip hallucinatoire limite flippant (cracker wrist), parfois elle prend son temps, glandouille pendant près de vingt minutes, mais l'ensemble du trip réussit à être tellement convaincant que l'abus de drogues n'est même plus conseillé pour l'apprécier à sa juste mesure.
Sur ce, je vous laisse, j'ai une récolte à effectuer, des feuilles à distribuer, la bonne parole à prêcher et je dois recueillir auprès des fidèles le combustible nécessaire pour mettre tout ça en oeuvre. Et puis, par ce froid, le tongs et la tunique c'est un peu court. Pas grave, j'irai me réchauffer auprès de fidèles compatissantes. C'est ça l'effet Bardo Pond.
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