lundi 20 décembre 2010

plux quba

Bon je vais arrêter les conneries.
C'est vrai quoi, la vocation première de ce blog est de vous faire partager certains trésors oubliés. Notamment ceux des années 80. Je vous vois venir avec vos gros sabots, je devine ce que vous allez penser : il va encore nous pondre une note improbable sur un artiste décédé aux oreilles du tout venant, ayant sorti un one shot de légende que même le commun des mortels ben il ne se souvient pas.
Vous n'êtes qu'une bien belle bande de mécréants.
Non, aujourd'hui je fais certes dans le millésime 80's mais là je suis vraiment parti vous dénicher un trésor oublié de cette période maudite.Pour commencer, le gars en question est portugais. Officie dans la musique électro et a sorti, en 1988, dans une indifférence générale un album qu'on pourra qualifier au mieux de visionnaire au pire d'ovni ayant au moins une bonne dizaine d'années d'avance sur son temps. Ok j'y vais un peu fort. Je me Beauvallise sur ce coup. Si ça continue je vais pas tarder à sortir les formules préconçues style : on mesure ainsi chaque jour, au rythme des comptines mutines, joueuses, mystérieuses, fracassées par le génie pur de ce portugais maudit, quelle fut la portée  de ce plux quba sur l'inconscient collectif des musiciens européens de cette satanée décennie et notamment Autechre. Je pourrais hein. La preuve. Mais non, je ne suis pas comme ça, je n'en ferais rien. J'ai ma fierté moi.
En tout cas, Nuno Canavarro a sorti avec plux quba un album vraiment étrange. Complètement à part des canons électro de cette époque. Souvenez-vous : l'électro en 88 c'est quoi ?? Pour le meilleur, c'est les Pet Shop Boys, KLF, Coldcut. Jean-Michel Jarre, Yazz, Desireless pour le pire. Imaginez alors un gars sorti de nulle part qui débarque avec un album électro/glitch de quinze morceaux. Vous regardez la tracklist pour vous faire une vague idée du genre que vous allez aborder en mettant le disque sur la platine. Là, sur les quinze titres, il y en a 8 appelés untitled, en gros pas de titre, un qui sonne portugais, le reste plutôt anglais. Vous commencez l'écoute. Le premier morceau ressemble à du bruit, pas de ligne mélodique, quelque chose de doux. Un piano, des bruitages tordus. Le second, alsee pousse le bouchon plus loin en y mélant une voix enfantine. Le gars s'amuse avec ses claviers pendant une cinquantaine de secondes. Le troisième voit débarquer les hauts fourneaux ou alors l'atterrissage d'un ovni dans les contrées paumées du Portugal. J'hésite. Pas pour longtemps tout compte fait quand on écoute la suite du morceau. Deuxième option. Ovni.
Pour résumer un peu le tout, parce que je suis une grosse feignasse à la base : Canavarro propose des vignettes musicales passant de la pop tordue (le 5ème morceau) au morceau d'ambient orientalisant (wask, très Autechre) du glitch (9ème) au minimalisme (tout l'album si on veut).
Ce mec, en 88 foulait les terres d'Autechre, d'Oval,SND ou Aphex Twin dans une indifférence générale.Avait tout compris à la direction que devait prendre l'électro dans les années 90, tout en subtilité, douceur, mélodique sans l'être  trop, abstrait mais humain. Il y a dans ce plux quba toutes ces qualités, voir plus encore.
Tout compte fait je retire ce que je viens de dire plus haut : je viens encore de vous parler d'un one-shot inconnu de tous. Vous n'êtes pas une bande de mécréants. Mais si vous ne connaissiez pas Nuno Canavarro, vous n'êtes qu'une bande d'ignares sourdingues qui mérite à peine ma condescendance.Sur ce, à la prochaine.

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