mardi 7 décembre 2010

Bardo Pond

Je ne sais pas si je l'ai déjà dit sur ce blog mais je vous un culte sans bornes à Bardo Pond. Vous vous en foutez je suppose et vous avez bien raison ma foi. En même temps les dernières livraisons de ce groupe sentaient le réchauffé. Pas étonnant donc que vous vous en foutiez. Je ne vous en voudrais même pas. A dire vrai le dernier véritable bon album de leur part remonte à on the ellipse, en 2003. Un bail me direz-vous. Le reste oscille entre le bon ( batholith, ticket crystals) le moins bon (la série des volumes) et le mauvais (gazing at shilla, une cata.).
Pour bibi, c'est à dire moi, Bardo Pond, au meilleur de sa forme, représente l'un des plus grands groupes de rock psychédélique des trois dernières décennies, sans équivalent dans le rock américain. Un groupe qui fait sonner ses guitares comme des torrents de lave en fusion. Un mur du son qui emporte tout sur son passage, une musique tellement lente, tellement camée jusqu'aux yeux que l'écoute provoque de graves lésions cérébrales avec violente addiction, déformation de la réalité, allongement inconsidéré du temps et appel  à la partouze générale avec une Isobel Sollenberger qui ferait passer Hope Sandoval pour Mère Thérésa. Rien que ça.

Bonne nouvelle donc : Bardo Pond change de crémerie (exit three lobed records, bienvenue Fire ancien label de Pulp),  retrouve l'inspiration qui leur faisait défaut depuis on the ellipse et sort un nouvel album qui renoue avec avec le psychédélisme de très haut vol d'amanita ou lapsed.
On retrouve le côté acoustique d'on the ellipse ( l'introductif just once revisite les grands espaces américains à coup d'harmonica et de guitares sèches pendant .....deux petites minutes, le temps de retrouver les guitares électriques et de finir dans un gros bordel -sens propre et figuré-;  sleeping hypnotise en faisant le minimum syndical côté mélodie : un synthé, une flûte, une guitare en boucle, une voix et c'est parti pour le pays des bisounours sous haute dose d'hallucinogènes) mais aussi une furie, une tension  qui les avait quitté depuis........pfffffffffffffffffff........dilate ? même pas sur (la montée en puissance de cracker wrist renvoie n'importe quel The Warlocks ou Dead Meadow à la niche, la queue entre les pattes, dépités par tant de savoir-faire.).

Pour faire rapide, je pense que vous l'avez compris, le Bardo Pond 2010 est un grand cru. On pourra toujours légitimement leur reprocher de faire des morceaux à rallonge ( les 21 minutes d'undone notamment : dronesques et suffisamment puissantes pour nous tenir en haleine tout du long.), de céder à la facilité (ils connaissent les ficelles du rock psyché par coeur, c'est clair). Mais là où d'autres céderaient vraiment à la facilité, eux font preuve d'un savoir-faire indéniable. Certes la frontière est minime mais tout le talent de Bardo Pond est de connaître cette limite et de jouer avec sans tomber dedans. J'ajouterai enfin, cerise sur le gâteau, qu'Isobel Sollenberger s'est surpassée et n'a jamais été aussi sexuelle (sans être vulgaire) finissant par rendre ce Bardo Pond franchement indispensable.
Soyons simple : en matière de rock psyché cette année, c'est comme dans le bon la brute et le truand :  on peut  le diviser en deux catégories : Bardo Pond. Puis les autres. Loin, très loin derrière. En train de creuser.
http://www.deezer.com/music/bardo-pond/bardo-pond-713902?provider=website

3 commentaires:

  1. Ah bah en v'la une chronique qui fait plaisir. Mais oui c'est du bon Bardo, un très bon cru (ou plutot une bonne récolte).Y a tout ce qu'on aime chez eux,des murs de grattes avec des gros bouts de drones dedans, la voix toujours si sexy de la miss Isobel et pis encore des guitares, mais moins de flute cette fois mais bon...ça reste du très très bon rock psyché complètement drogué comme il savent si bien faire.
    Et dire que certains attendent encore le prochain Mogwai avec impatience...

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  2. amour immodéré ici aussi... Serait moins sévère sur les volumes, où on trouve quelques perles. Bardo Pond a ouvert à la vieille fan de psyché que je suis des horizons insoupçonnés quand je suis enfin tombée dedans en 2008... On en devient goûlu, intransigeant, on sort des phrases comme : y'a eux, et les autres. C'est le symptôme le plus clair. On abandonne tous ses dieux précédents, devenus inécoutables. Je suis partagée entre l'envie qu'ils soient reconnus enfin (faut bien bouffer) et une admiration sans bornes pour leur radicalité. On parlera de ce groupe dans 30 ans. On creusera d'où ils viennent, ces chemins multiples qui ont fait leur musique, et qui ne partent pas que du psyché, et même pas que du rock.

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  3. Blablablablablabla et jamais de liens vers les albums. Continue à pas te mouiller comme ça, tu finiras pigisite aux inrocks!

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