lundi 6 septembre 2010

voodoo

c'est curieux parfois comment la pochette d'un disque n'a rien à voir avec le contenu. Vous vous en foutez je sais mais quand un disque atteint une telle classe, une telle excellence, il est dommageable pour celui-ci de ne pas avoir une pochette à l'avenant.Vous vous demandez probablement à quel disque je fais référence. Le voodoo de D'angelo. C'est vrai quoi, la pochette est tout de même la première chose qu'on regarde quand on achète un disque, non ? Et là, que voit on ? un black dépoitraillé, sans un poil,  roulant des mécaniques, musculature parfaite, bref le genre de mec qui a tout pour lui et veut que ça se sache. Salaud va. En voyant ça on se dit que la musique va être à l'image de la pochette : un gros rap de mierda genre 50 cent, un rap sans contenu qui en fout plein la vue. Mais bon, en y regardant d'un peu  plus près on s'aperçoit que s'il prend la pose comme un bad boy, aucune bagouze ne dépasse, aucun signe extérieur de richesse ne pointe le bout de sa casquette, rien, hormis un pendentif orné d'une croix. Bordel de merde, y aurait-il tromperie sur la marchandise ?? Ben ouais. La nudité de D'angelo rappelle celle du disque tandis que la croix si fièrement arborée celle de la spiritualité qui se dégage de cette galette hors du commun.Car oui, bordel de merde, si ce disque transpire la sensualité, porte la sexualité en étendard, il n'en est pas moins un monument de spiritualité. Voodoo suinte la classe de la première à la dernière note, se hisse au niveau des meilleurs Prince (untitled est du niveau d'adore  sur le sign o the times.), Marvin Gaye ou encore Al Green, redéfinit la soul des années 2000, rend un hommage appuyé aux glorieux ainés et écrase la concurrence qui ne s'est toujours pas remise de la sortie de ce CO. Dix ans après aucun disque dans la catégorie néo-soul ne lui arrive à l'ongle de l'orteil du doigt de pied. D'angelo a su capter l'essentiel en élaguant, en réduisant l'instrumentation au minimum syndical, en bradycardisant le rythme, en faisant un  travail sur les voix assez démentiel. Il s'agit là d'un long trip exceptionnel au coeur de la soul, qui prend le temps qu'il lui faut (pas loin de 80mns tout de même) mais dont on a du mal à se remettre. Pour preuve l'auteur de ce voodoo n'a rien refait depuis. Dix ans qu'on attend, la bave aux commissures des lèvres, une hypothétique suite. Annoncé pour 2010, james river sera probablement pour la soul ce que le prochain album de My Bloody Valentine a été pour le mouvement shoegazer : une arlésienne. En attendant, comme pour My Bloody Valentine, on s'en fout royalement. L'essentiel a été dit et de façon remarquable. Dix après sa sortie je n'ai toujours pas réussi à épuiser, cerner, les contours de ce voodoo. S'il a une pochette qui de mon point de vue (jaloux bien évidemment) est  forcément merdique, son titre par contre  lui colle parfaitement à la peau. L'attrait exercé par ce disque n'en finit pas de me surprendre, voodoo envoûte et ne lâche prise qu'à la dernière note.Grand, très grand disque.

une dernière chose, la vidéo est à se chier dessus.Je ne sais pas qui est le con qui se prend pour D'angelo mais visiblement je ne pense pas qu'il ait compris le sens du mot spirituel. Que ça ne vous empêche pas d'écouter ce remarquable morceau par contre.

3 commentaires:

  1. Bon, alors, c'est mieux finalement, ici? Non parce que je pense également à me tirer de Haut et Fort, et je me tâte... Blogspot, mon blog sur les vinyles, c'est pas mal aussi...

    Esther

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  2. En tout cas, c'est bien casse couilles pour laisser un putain de commentaire!

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  3. euh ouais, je trouve ça relativement simple, plus attrayant. Je te conseille vivement de te barrer d'hautetfort

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