vendredi 10 septembre 2010

shutûn

ouahh !!! eh oh c'est quoi cette musique de merde ????
Ces putains d'invocations passées à l'envers t'appelles ça de la musique ????
Ça bouge pas ton truc, ils sont allés dans un église enregistrer une messe sataniste tes zicos ??
Attends ça fait trois minutes que ça a commencé et y a toujours que dalle, rien.
Ahhhh cinq minutes et on commence à entendre un soupçon de musique. Si on peut appeler ça de la musique d'ailleurs.
Oh putain encore de l'ambient de merde, tu vas me changer ça tout de suite espèce de....
Là je lui ai fait fermer son claque-merde.

Bon, comme vous l'avez quelque peu capté je vais faire plaisir à e-pote (et à moi-même bien évidemment) en parlant, enfin, du Troum & All Sides. L'un des disques d'ambient qui m'a le plus frappé ces dernières années. Il s'agit d'une pièce d'une cinquantaine de minutes (mon dieu, j'en vois qui s'évanouissent à l'idée de subir cette "musique" pendant près d'une heure) découpée en plusieurs parties. Après une intro de cinq minutes, "chantée" par le leader de Troum on entre dans le vif du sujet avec deux guitares samplées, distordues, méchamment retravaillées qui montent  tout doucement pour finir par évoquer une sorte de cataclysme désolé, une ambiance unique qui prend aux tripes et qui n'est pas sans rappeler l'ambiance de effluvia I, premier morceau de the bone tree soundtracks vol 1 de U-R-I. Au bout de vingt minutes les guitares se calment pour laisser place à un interlude d'une dizaine de minutes avant de reprendre les choses sérieuses en introduisant la pulsation d'un coeur qui s'affole avec la voix de Nina Kernicke d'All Sides complètement retravaillée. Le morceau se tend, complètement flippé, monte crescendo puis s'arrête. Le répit, par contre, est de courte durée. Les pulsations reprennent, une guitare fait son retour, le morceau change de direction, plus aérien, plus triste aussi. La cinquante troisième minute arrive, on se retrouve dans une sorte d'état second. Plus rien n'existe, un nouveau monde s'ouvre à nous. Un monde de désolation certes mais d'une beauté qui scie les pattes. J'ai rarement écouté quelque chose d'aussi prenant en matière d'ambient. Comme je le disais plus haut c'est effluvia I d'U-R-I étiré sur une cinquantaine de minutes, du Godspeed You! Black Emperor en état de grâce permanent, sans les défauts, sans le côté prévisible et calculé de leur musique.

 Il faut aussi savoir une chose, assez importante tout de même : pour ceux qui vont vouloir écouter cette galette après cette note, c'est qu'il s'agit d'une captation live, d'un concert. Pour lequel est utilisé un ordinateur pour distordre les instruments utilisés par les musiciens sur scène. Pas de samples, tout est en direct. Quand on entend le résultat, on ne peut qu'être admiratif  mais aussi dégoûté de ne pas y avoir été convié.
son là :http://brainwashed.com/common/sounds/mp3/troum_all_sides-shutun_1.mp3, 

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