lundi 27 juin 2011

Frederick Squire

Bon après une semaine de coma il serait temps de reprendre les commandes, de retrouver l'envie, bref, de se sortir les doigts du fondement. Pourquoi ne pas reprendre par un album de folkeux neurasthénico-dépressif inconnu au bataillon ? Hein ? Avez--vous déjà entendu causer de Frederick Squire ?? Non ? M'en vais vous faire une description de la chose pas piquée des hannetons moi.
Pour commencer, la pochette : celle-ci est  à l'avenant avec tronche d'étudiant binoclard à peine sorti d'une période acnéique intensive, photo prise dans sa chambre ou sur les chiottes (vu le cadrage on est en droit de se poser la question mais quelques indices laissent à penser qu'il s'agirait plutôt de la chambre ) pour un budget global  d'un euro cinquante TTC et titre d'album d'une suffisance rare et surtout d'un humour pince-sans-rire. Si on se fie un tant soit peu à la pochette, seuls ceux connaissant et appréciant Sebadoh ou encore Eric's Trip pourraient sembler intéressés par ce disque. Le lien avec Eric's Trip n'est pas anodin par ailleurs. Si la pochette rappelle un peu celle du love tara, il faut savoir que Frederick Squire est canadien et a collaboré avec la non moins excellente Julie Doiron (ancienne Eric's Trip donc ) sur plusieurs de ses albums solos.
A l'écoute ça donne quoi ? Simple : sings shenandoah and other popular hits est  à l'image de sa pochette. Simple, fauché, fait avec les moyens du bord. Et excellent. Imaginez Josh T Pearson en acoustique, seul avec sa guitare et ses tourments. Ça a déjà été fait me direz-vous. Ben ici c'est pareil et différent. Là où Pearson prend son temps, s'installe en douceur, conte ses histoires, nous déroule un folk progressif passionnant, Squire fait peu ou prou la même chose mais sur deux-trois minutes. Dans chaque morceau il y a la même ambition mis à part qu'en lieu et place de studio habituel la cuisine fait très bien l'affaire (faudra tout de même lui conseiller d'acheter de l'huile trois-en-un pour supprimer les grincements de porte). Ça permet une économie non négligeable afin de pouvoir acheter les quatre autres cordes de sa guitare qui viennent de lâcher lamentablement, un micro, une table de mixage et aussi s'acheter quelques potes pour faire les choeurs. Bon je déconne mais sings shenandoah c'est un peu  Mark Lanegan avec les moyens de Lou Barlow période sentridoh qui rejouerait à sa façon (lo-fi)  le last of the country gentlemen. C'est simple, beau et ça regorge de tubes qui devraient propulser Frederick Squire aux côtés d'un George Michael Jackson au niveau popularité, si l'on en croit le titre bien senti de cet album.
Par contre, que je vous dise, Frederick Squire n'est pas Nick drake. Ne vous attendez pas à quelque chose de très technique quant au jeu de guitare. Celui-ci se rapprocherait plus de la guitare sommaire de Boby lapointe que de celui d'un Jimmy Page.
Maintenant que vous êtes prévenu, vous pouvez tenter l'aventure : ça mange pas de pain, c'est pas révolutionnaire mais c'est suffisamment proche de l'os, sincère et bien foutu pour avoir envie d'y retourner. Et ça permet aussi de reprendre le contrôle en douceur, tranquillement, cool.

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