samedi 11 juin 2011

Enablers

Aujourd'hui cours de formation aux premiers secours ou remontons des oubliettes un groupe pas encore mort mais passé à la trappe jusque là.
Prenez un genre en soins palliatifs (au hasard, le post-rock), en quasi état de mort cérébrale après l'acte violent commis par un certain Efrim Manuel Menuck, amenez lui  à son chevet un groupe américain ne s'étant jamais remis de la séparation de Slint (et par la même occasion de spiderland). Trouvez lui un chanteur ne sachant pas spécialement chanter mais plutôt déclamer, conter (à l'instar d'un John Balance de Coil). Mettez tous ces ingrédients en vase clos, observez l'alchimie se produire et enfin écoutez le résultat. Vous devriez trouver quelque chose d'assez proche de blown realms and stalled explosions d'Enablers.
Je vous vois venir avec vos gros sabots : Enablers c'est qui/quoi ? (En même temps, si je tiens à en toucher quelques mots c'est que ça doit pas être trop mauvais, de mon point de vue s'entend). Alors Enablers c'est : quatre américains  pratiquant un rock tendu, sec, assez nerveux pour tout dire, dans la lignée de Slint, Fugazi, Neurosis (sans le côté métal) ou Drive Like Jehu.
Blown realms and stalled explosions, sorti depuis le 23 mai,  est leur quatrième album. Depuis 2004, ils s'ingénient à sortir des disques qui finiront dans les bacs à soldes ou complétement oubliés de tous. Pourtant ce qu'ils proposent est plutôt bon voir par moment très bon  pour qui apprécie Slint et consorts.A savoir un rock carré où rien ne dépasse, joué en rang serré, intransigeant et surtout très bien foutu.
Et pour tout dire, ce n'est pas blown realms qui devrait changer quoi que ce soit. Album court, très efficace, excellent même mais sans un soupçon d'originalité.Celui-ci est pourtant leur meilleur album à ce jour. Celui dans lequel on sent une véritable tension, qui ne fait pas seulement " petit livre illustré du post-rock indé américain "comme les précédents albums mais dans lequel on sent qu'ils ont pris un peu de hauteur avec leur rock terrien et sale.
Je sais : c'est pas avec une telle note que je vais les sortir de leur anonymat, ce n'est pas en disant qu'ils pratiquent un rock commun sans une once d'originalité que je vais donner envie à qui que ce soit d'aller écouter leur dernière galette. Pourtant il est des moments où on a besoin de se reposer, d'être en terrain connu, d'apprécier un disque modeste, sans véritable génie mais agréable, bien fait. C'est pour ces moments là qu'Enablers sort des disques. Enablers, c'est pas grand chose mais ça fait un bien fou. Pourquoi se priver alors d'un tel plaisir ?

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