samedi 26 mars 2011

minor majority

C'est quoi un album cool ? Dans les années 90,  le meilleur représentant était Pavement et son slanted & enchanted. Un album effectivement cool, des mélodies à foison, une ambiance glandouille sympa entre potes, des embryons de morceaux déjantés, un peu trash, une production sale et le tour est joué. Ça peut être aussi une alternance de morceaux ambitieux, mélancoliques, d'une grande beauté avec d'autres plus secs, pop (Grandaddy avec under the western freeway et surtout the sophtware slump) ou encore une collection de ballades alternant avec du grand n'importe quoi trash et déjanté (Sebadoh). Parfois un groupe, lors d'un album regroupait toutes ces qualités. Enfin presque toutes. Mais faisait figure d'outsider, de gars éminemment sympathique, relégué au fond de la classe, qui paye pas de mine, pote un certain temps avec les slackers, grosses feignasses sympathiques du style Pavement. C'est un peu l'histoire de David Berman, l'éternel loser de Silver Jews. Dont je réécoutais il y a peu l'excellentissime et parfaitement décontracté du gland the natural bridge. L'archétype de l'album cool, je le retrouve là plus que chez Pavement : morceaux laidback, voix traîne-savate, discrète mélancolie, mélodies accrocheuses, instrumental d'exception. Bref un des albums les plus écologiques que je connaisse: pas ou peu de déchets, première face d'exception, petite perte d'intérêt sur la seconde (inside the golden days et albermale station, plaisants mais sans plus) vite rattrapée par le génial frontier index, meilleur morceau de l'album, à l'aise, et fin acoustico-mélancolique sympathoche le genre de morceau qui donne envie de se promener nu dans les champs. En somme un album discret sur lequel on a tôt fait de ne pas s'attarder, un disque mineur quoi ; mais dans le sens où les critiques ont toujours considéré un groupe comme Yo La Tengo mineur, c'est à dire un groupe qui ne cherche pas à faire de vagues, fait de la musique dans son coin, passionné, se fout de la gloire comme de sa première chemise. Un groupe pour qui l'essentiel ne se résume qu'à une chose: faire de la musique, bonne de préférence, et la faire partager au plus grand nombre, pourvu qu'il soit réceptif. Un groupe mineur pour les critiques, majeur pour ma gueule.Comme the natural bridge.

2 commentaires:

  1. Et ces paroles magnifiques aussi,parce que quand même le père Berman il te pondait de sacrés textes .
    Franchement rien que l'intro de "how to rent a room" ou encore "black and brown blues" ...

    Vive ces disques mineurs que nous chérissons tant et surtout merci à toi de me permettre de me replonger dans ces albums que j'ai un peu mis de coté avec le temps mais qui me refile toujours ce putain de frisson à la première reécoute ,je ne me suis toujours pas remis du superbe Sophia d'ailleurs .

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  2. no i don't really want to die, i only want to die in your arms...

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