vendredi 6 mai 2011

post-rock mes bollocks

Le post-rock a naquit dans les années 90 avec le laughing stock de Talk Talk, le spiderland de Slint et a mourru quand Godspeed You  ! Black Emperor a sorti yanquee u.x.o, lui offrant un enterrement de première classe. Il y a bien eu quelques tentatives de résurrectionnisme avec le groupe à géométrie variable A Silver Mount Zion, auteur d'un seul bon album et d'une discographie à filer une surinfection acnéique à un ado peu gâté par dame nature, mais tel une mouette amoco cadizienne, le post-rock s'est lamentablement vautré en se regardant le nombril de façon éhontée comme le rock progressif en son temps, dans les années 70. Voilà.
Mais dis moi tonton myrrhman, pourquoi nous parles-tu d'un mouvement décédé il y a près d'une dizaine d'années ? Y-aurait-il eu une tentative de déterrer le cadavre afin de le rendre à nouveau présentable ?
Pour tout vous dire les enfants : oui.
Le problème est qu'il ne reste plus grand chose de présentable justement. Le cadavre pue la charogne, est en cours de décomposition, porteur de germes innommables dont on a pas idée. Vous ne me croyez pas ? Jetez une oreille au nouvel album de l'ancien leader de Godspeed You ! et d'A Silver, vous comprendrez aisément ce que je veux dire. Efrim Manuel Menuck sort, dans une vingtaine de jours, un disque modestement nommé plays "high gospel". Rien que ça. Tout de suite, un titre pareil, ça pose son homme. On sait qu'à l'écoute on risque de se retrouver face à un album pensé de A jusqu'à Z. Dont chaque note est mesurée, pesée avec soin, dont chaque parole sera pensée, utilisée telle une arme de destruction massive. Car Efrim ne fait pas de la musique, non, il érige des manifestes, des tracts anti-capitaliste tel un Besancenot qui aurait troqué son vélo jaune contre des partitions, tel un Manu Chao post-rockien qui dirait : La guerre c'est pas bien, le capitalisme vous zencule pro-fondement, les politiques y sont tous des méchants, de vils gredins, des fieffés menteurs. Mais en plus réfléchi quand même, car le post-rock sert à ça. Dénoncer au travers de la musique toute l'infamie de ce monde pourri jusqu'à l'os. Bon ok, Godspeed le faisait de façon relativement talentueuse grâce à sa musique en forme de montagne russe, alternant accalmies et furies. Mais Godspeed avait l'avantage d'être musical. Le discours anti-capitaliste se faisait à côté pour justifier la musique.
Ici chez Efrim, on a plus affaire à un pensum foutrement indigeste qu'à de la musique soit-disant révolutionnaire. Dans plays "high gospel" il cumule toutes les tares qu'on pouvait retrouver dans ses deux précédents groupes. D'abord un chant approximatif (je ne vois pas où est le problème : la révolution ne se chante pas, elle se scande. Pas besoin de savoir chanter.), ensuite une musique alternant plat et creux, pas de relief, rien ( de toutes façons, ça sert à quoi ? j'ai déjà du succès avec A Silver Mount Zion, qui bat des records en matière de musique creuse et chiante. Pourquoi je me casserai le fion à faire quelque chose de bien, hein ? ). Ajoutez à cela une réflexion, une expérimentation qui n'aboutit à rien et vous obtenez un disque d'une prétention qui n'a d'égale que sa vacuité. Un  ballon de baudruche bourré de courants d'air quoi.
Le pire là-dedans c'est qu'Efrim arrive presque à ses fins. Son album est si creux, si pénible, si... laxatif qu'on a fortement envie de prendre les armes, de faire une putain de révolution pour qu'il arrête ses conneries et aille retourner élever des caribous dans sa campagne canadienne ou alors le séquestrer pendant des mois dans une pièce en lui collant à fond les manettes l'intégrale de Céline Fion, Garou et Rock Voisine en même temps. Un truc à devenir fou. La preuve ? Xavier Dupont de Ligonnes, ami intime d'Efrim, a reçu le disque il y a près d'un mois. Voyez les conséquences. C'est pour cette raison précise que je vous épargnerai un extrait de cet album. Je tiens pas à faire de la taule moi.

3 commentaires:

  1. Bon, ben du coup, je vois pas ce que je peux ajouter de plus...

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  2. Ah si... C'est tellement mauvais que j'ai encore des trucs à dire, dis-donc...

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  3. ouahhhhh, je savais que ça t'inspirerait :D

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