jeudi 26 mai 2011

blue print

Et si j'arrêtais de vous parler de CO ou de bouses. Que je me décidais finalement à vous parler de bons albums certes mais dont l'indispensabilité (c'est français ça ?) est somme toute limite. Le disque qu'on écoute avec plaisir mais dont on sait pertinemment qu'il ne sera pas crucial, qu'on ne le remettra pas régulièrement sur la platine. Et accessoirement des vinyles que je viens d'exhumer de ma discothèque. C'est le cas ici du blue print d'Imhotep, album instrumental de l'architecte sonore d'IAM.
En 1998, Massive Attack venait de sortir son mezzanine, Portishead son second album un an plus tôt. Bref : en 1998 le trip-hop était déjà moribond, ne voulait presque plus dire grand chose, enterré par ces deux fossoyeurs d'album . Dans ce contexte pourquoi sortir un album de trip-hop ?
En premier lieu pour sortir d'un cadre un peu étroit pour Imhotep. Etre le Bouygues d'IAM ça va bien cinq minutes mais ça finit par être relou. Le rap c'est sympa mais il y a peut-être moyen de s'exprimer autrement.
Ensuite, faire un album à mille lieues de l'univers d'IAM ça permet  d'explorer des territoires pas évident au premier abord (reggae, dub, expérimental), de voyager à moindres frais et enfin de se faire plaisir. Ça permet aussi et surtout au pékin moyen qui ne jure que par le rap d'IAM de découvrir d'autres espaces. Parce que sur blue print, on crapahute sec tout de même.On voit l'Afrique de long en large et en travers. Imhotep utilise comme base le trip-hop pour mieux nous ballader dans les souks d'Algérie, du Maroc en faisant un petit détour par le Mali et en passant par le désert. Entre-deux il aura eu le temps de nous faire découvrir les cultures locales chères à Bobby au travers d'un dub bien enfumé quasi-omniprésent sur la plupart des morceaux. Parfois au détour de certains morceaux on sent bien une petite inquiétude- voire une mélancolie- poindre (give peace a last chance) ou un soupçon de paranoïa (something wrong) voire même une chasse sur les terrains de Third Eye Foundation ( le très court et surprenant something right) mais rien qui vient vraiment troubler un voyage fort agréable dans les méandres de la discothèque d'Imhotep. Le dos de l'album résume parfaitement ces intentions avec humour en utilisant des clichés bien éculés  : prenez place sur mon tapis volant et laissez vous guider. Le voyage n'est certes pas indispensable dans toute discothèque digne de ce nom mais vaut bien d'autres albums estampillés CO par des critiques aveugles et sourds.
Pour une écoute, voir ici . Par contre je n'en connais que la version vinyle, celle sur cd contient cinq morceaux supplémentaires qu'il va falloir que je découvre.

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