lundi 9 mai 2011

22 coccinnelles

Oh putain, c'est pas que je commence à en avoir marre mais là va falloir que je mette mon blog en sommeil si ça continue ainsi. Non pas que je me sente plus inspiré ou quoi que ce soit d'autre, non, pas du tout. Mais chaque disque que j'écoute en ce moment mérite une note sur mon autre blog, celui absolument magnifique écrit en commun avec l'ami esther : ma main dans ton disque.
Sans rire, ça en devient un peu pénible. Chaque nouveauté de groupes que j'appréciais il y a une dizaine d'années voir plus mérite de se faire démonter dans toutes les largeurs. Dernier exemple en date : le lime green delorean de 22-Pistepirkko. 

Petit rappel historique : il y a une bonne vingtaine d'années, débarquait un groupe au nom aussi imprononçable et improbable que sa musique : forte personnalité, racines puisées dans le blues, la pop, le folk, une voix identifiable entre mille.Les 22-Pistepirkko entraient de pied ferme dans le microcosme de la musique indé et envoyaient chier tous les pseudos groupes bluesopopofolk des années 80/90. En deux albums, bare bone nest et surtout big lupu les 22 imposaient un univers barré, complétement à part, très déviant dans le sens où ils s'accaparaient les codes de la pop musique , du blues, les passaient au freezer et les recrachaient à la sauce finlandaise. Le résultat, déroutant, était souvent brillant : birdy, bubblegum couple, frankenstein, swamp blues sont de beaux témoignages de cette époque dorée.
Après, le succès aidant, leur  son s'est peu à peu normalisé jusqu'à devenir inintéressant voir caricatural. Il y a bien eu un sursaut (l'album eleven, très bon ) mais chaque nouvel album montre un groupe dont l'inspiration s'effiloche, tombant dans une certaine routine. Le dernier, lime green delorean, ne déroge pas à la règle et s'enfonce même dans les abîmes de l'ennui. Pourtant ils ont bien essayé de diversifier leurs activités : faire un peu d'électro,d'ambient, normaliser leur pop, étirer les morceaux, changer leur structure mais rien n'y fait, on s'emmerde façon Kate & William. C'est du pop/rock tout ce qu'il y a de plus banal, sans une once de personnalité. Le premier morceau donne un peu le change mais dès le second (que vient foutre Moby là-dedans par ailleurs ?) on commence à s'y emmerder ferme.UFO girl enfonce le clou et confirme l'impression laissée par dream 1987 : on nage en pleine facilité. La preuve ? il suffit d'écouter la structure de  UFO girl, refrain chuchoté au creux de l'oreille par Cali ou U2, pont électronase sorti de la BO d'E-tron et fin ufologique faisant quelque peu pitié.Leurs tentatives de rock ou de blues sont à peu près du même niveau et ressemblent à l'idée que je me fais du rock ou de blues à papa. Un truc à la Status Quo donnant envie de vomir petit-déj, déj et dîner de la veille et de l'avant-veille. Un truc qui va puiser tellement loin que tu finis retourné comme une vieille chaussette puante laissée à l'abandon depuis quelques mois.

Ce qui est triste là-dedans c'est de voir, comme je le disais plus haut,  la déchéance album après album d'un groupe ayant tutoyé l'excellence dans sa prime jeunesse. De se dire que la vieillesse est un naufrage et qu'on est tous embarqué dans la même galère. Quand on écoute lime green delorean on en vient à se demander si le groupe vieillit vraiment mal ou si on se fait vieux et con au point de ne plus savoir trier le bon grain de l'ivraie, de ne plus apprécier les choses simpl(ist)es ?
Oh putain je sens que je vais finir par me taper une dépression si je continue à écouter ça ou alors faire une analyse de trente ans pour comprendre ce qui a changé en moi à travers la discographie de 22-Pistepirkko et finir de toute façon sous antidépresseur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire