Ben ouais, souvenez-vous : en 1999, sortait de nulle part closer colder. Album électro-expérimental d'un musicien doué à l'appétit gargantuesque. Le mec capable de tout ingurgiter et de le recracher de façon cohérente sur un disque barré. Le mec aime la drum & bass ? pas grave, il en fait un morceau. Il aime aussi la trompette, le jazz de Miles Davis? Il en fait aussi un morceau. Et plutôt que de se faire chier à faire deux morceaux distincts, il réunit les deux, imbrique dans ce même morceau son amour pour Talk Talk et pond un mute d'une beauté à chialer. Le genre de titre qu'aurait surement fait Davis s'il était intéressé à l'électro, ou derrière lequel court Matt Elliott depuis qu'il a créé son Third Eye Foundation. Un truc tendu, crépusculaire, immédiat. Magnifique.
Pour Talk Talk,c'est plus simple, il s'administre les services de Mark Feltham et le tour est joué, l'influence digérée. Pour le reste en revanche, Kosten ne fait aucun choix. Et c'est tant mieux. Tout y passe : le classique, qui déboule sans crier gare en plein milieu d'un morceau électro-rock tendu à l'extrême, ou alors en tant qu'ambient, placé au début d'un papercut furieux. L'expérimental, stressant au possible, sur un tiny consumer qui n'en finit pas de commencer, bourré de ruptures. Les B.O et son amour pour les ambiances des films de Lynch sur un closer colder anxiogène, utilisant la voix de Dennis Hopper dans blue velvet.
Bon je dis pas que tout est réussi dans cet album, control notamment, long et un peu pénible ou encore salt, mais Kosten avec closer colder démontrait qu'il avait des idées à revendre, qu'il savait les agencer de façon à passionner, qu'il pouvait concilier tension et création en électro.
La suite donnée à ce très bon closer colder en revanche fut une putain de douche froide. Kosten, à la recherche d'un succès, a tenté une approche pop de son électro et s'est lamentablement vautré avec un your love means everything que beaucoup de critiques ont essayé de nous vendre comme étant la plus belle
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