lundi 10 janvier 2011

tamikrest

Lu dans les inrocks à propos de l'album world de l'année : Nord Mali, sud algérien, le Sahara à la croisée des pistes, façon crossroads. Nouvelle génération de musiciens touaregs après Tinariwen, Tamikrest bouleverse la donne (et bouleverse tout court) en ajoutant influences reggae et rock psyché au blues du désert. Premier album à la mesure du Sahara : immense, mystérieux et envoûtant. Adagh n’est pas un mirage, c’est l’album de l’année.

J'ai écouté la bête. Et pour tout vous dire je le trouve très curieux ce résumé. Allécher le chaland en sortant les influences reggae ou rock psyché a de quoi surprendre. En effet si on écoute voir survole  la discographie de Tinariwen, Toumast (le premier album) ou Group Ineran, on remarquera que l'attrait procuré par ces disques n'est pas seulement du à la musique africaine par essence mais aussi par cet excellent melting pot de psyché rock qui amène à chaque fois l'auditeur à la transe. L'argument reggae tient autant la route que celui du psyché-rock (il suffit de jeter une oreille au morceau tenhert sur le dernier Tinariwen, datant de 2009,pour remarquer que le concept n'appartient pas à Tamikrest.).Et que dire de la métaphore saharienne ??? Doit on la prendre au pied de la lettre ou y voir un sens caché ? aride, interminable et  usant ne seraient-ils pas des adjectifs  plus appropriés ?

N'exagérons rien. Adagh, après y avoir jeté une oreille est effectivement très bon. De là à en faire un album de l'année par contre, faut avoir les oreilles légèrement bouchées à l'émeri. Y voir quoi que ce soit de révolutionnaire laisse aussi à désirer quant à la faculté auditive du service world des Inrocks. Disons que c'est un Tinariwen grand cru. Tamikrest reprend toutes les ficelles utilisées par l'autre groupe mais y adjoint une production mettant plus en avant la basse, utilisant quelques effets marrants (amidinin). Mais je n'y décèle  en aucun cas ce qui peut faire la profondeur de Tinariwen. Il y a un savoir faire indéniable, c'est sympa, par moments grand voir très grand (aratane n'adagh, tahoulte) mais le mystère et l'envoûtement, à l'inverse du premier Toumast ou de Tinariwen (encore eux), sont tout de même aux abonnés absent (en règle générale car aratane n'adagh est assez fascinant). Tout au plus dira-t-on que c'est une porte d'entrée à la musique touareg ; c'est certes lancinant, bien foutu mais en aucun cas indispensable. Néanmoins adagh laisse augurer une carrière assez prometteuse au groupe.
 En revanche, indispensable qualifierait presque l'un des autres disques présent dans le top des inrocks. Le dernier Danyel Waro, dont je devrais parler une fois l'écoute digérée. Il est pas loin d'être formidable.

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