vendredi 21 janvier 2011

Stranded Horse

Vous savez quoi ???
Il y a longtemps que je n'ai pas été méchant. Je sais, ça commence aussi à faire pas mal de temps que j'ai pas écrit de nouvelle note. Mais là, je sais pas pourquoi, je sens que je vais pouvoir concilier les deux.
Yann Tambour, ça vous dit quelque chose ? Encre. Oui et alors ?? Encre. C'était en gros le premier projet de Yann Tambour. Sous ce nom il a sorti quatre albums dont le pas mauvais flux. Pas mauvais parce que ça ne m'avait pas laissé non plus un souvenir impérissable. Juste de quoi me souvenir de son nom. Pas plus. Encre faisait dans l'expérimental rock pop (genre popularisé par les excellents et insurpassables Diabologum mais on s'en fout, n'est-il pas ?) jusqu'à que Mr Tambour découvre rejoicing in the hands et se mette en tête de devenir le Bananhart français. Pour cela, ni une ni deux : changeons complétement de style puis de nom. Encre, trop franco-français, devient Thee, Stranded Horse. Quel mystère ma foi. Churning stride sort en 2007 et fait l'effet d'un choc sismique chez ceux qui ont apprécié. A croire que je devais être blindé parce que je les attends toujours les ondes sismiques. Passons à la suite. Plus passionnante. En 2008, Tambour découvre la musique africaine et plus précisément le Mali. Il en tombe raide dingue (ce qui ma foi est tout à son honneur) et se met en tête d'apprendre à jouer de la kora. Une fois qu'il maîtrise l'instrument, il sort un EP en compagnie de Ballake Sissoko. EP réussi, je tiens à le préciser. L'essai étant concluant, le gars s'attelle à la suite. Et sort, non pas dans la foulée mais cette année, un humbling tides digne........... de son premier album.

Bon jusque là je n'ai pas été très méchant, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais dois-je l'être vraiment ? Ça me servirait à quoi ? Au delà de ces questions d'éthique, toutes à mon honneur bien évidemment, disons que tirer sur une ambulance ne serait pas charitable.Ce serait facile et injuste de dire qu'humblig tides est au folk et à la world ce que l'Oncle Ben est à la soul et à la variété en général. Une pâle copie plate et sans saveur, proche de la vision que peut avoir le grand  Eric Serra de la musique de film.Ce serait facile et injuste parce qu'en plus Stranded Horse n'aura jamais le succès du grand Ben, ni de Serra. Chienne de vie tiens. Est ce que ça vaut vraiment le coup que je m'acharne à dire qu'en recherchant la pureté, la beauté, on arrive à une forme de vide absolu, de néant musical d'une chiantitude rare ? (la palme revenant aux presque huit minutes de jolting moon, épouvantable) Là où Ballake Sissoko ou Toumani Diabate trouvent dans le silence et les accords de kora  un mystère, une vie, là où Nick Drake ou plus proche de nous Sharron Kraus arrivent avec leur voix et leur guitare à créer un univers, on sent Tambour empêtré dans des références trop encombrantes pour lui. Autre problème de sieur Tambour, c'est qu'il aime aussi A silver Mount Zion, Mogwai et toute la clique de suiveur post-rock et aussi le grand Dominique A (on y pense constamment quand il chante en français). Le mélange de tout ça fait le même effet que la digestion : une putain d'envie de pioncer vous prend sans jamais vous lâcher. Dois-je ajouter, pour couronner le tout,  qu'on se retrouve face à une sorte de copie carbone du dernier Yann Tiersen dont le humbling tides a les mêmes effets laxatifs?
Comme je suis quelqu'un de charitable et de fort humain je ne me permettrais pas de dire qu'on s'emmerde velu à l'écoute de cette galette. Je ne dirais pas non plus qu'une chambre mortuaire est plus chaleureuse que le coeur de ce disque. Non, j'abonderai même dans le sens de certains de mes camarades qui le défendront bec et ongle. Car je ne suis que paix et amour. Telle est ma résolution principale pour 2011.

4 commentaires:

  1. "Churning stride" contenait déjà des parties au kora et le EP en compagnie de Ballake Sissoko reprend quasiment que des titres du premier album... que j'avais bcp aimé. JE précise d'ailleurs que l'extrait que tu mets fais parti de ce premier disque. A part ça, je n'ai pas encore écouté le dernier en date, et j'avoue hésiter longuement...

    RépondreSupprimer
  2. j'aime réinterpréter la biographie de quelqu'un que je n'aime pas à ma sauce :o)

    RépondreSupprimer
  3. J'ai bien l'impression que, d'ici peu, je rejoindrai la vision de cette chronique. Ce que je résume par "Oui, c'est beau la kora. Et après?". Mais, avant, il faut que je l'écoute encore quelques fois...
    :-)

    RépondreSupprimer
  4. j'ai du l'écouter trois fois...une quatrième aurait fini par me finir :)

    RépondreSupprimer