mardi 4 janvier 2011

angels of darkness, demons of light

2011 commence fort. Très fort. Mais alors très très fort. Une grosse marade comme j'en ai rarement eu. L'objet de ce giga Lol ? Le dernier  Earth : angels of darkness, demons of light 1. Prévu pour le 07 février prochain l'album est déjà sur le net. Bon ça on s'en fout. Mais ce qui m'a fait me tordre de rire, c'est ça : "Puisant son inspiration à la fois dans le folk-rock britannique (Pentangle, Fairport Convention) et la musique nord africaine des touaregs (Tinariwen), Earth offre ici un album à l’ambiance certes toujours pesante, mais un peu moins dense."
J'ai écouté l'album en question et je dois dire une chose : l'influence de Tinariwen saute littéralement aux oreilles. J'ai cru en écoutant angels of darkness à un véritable pillage en règle de l'oeuvre des touaregs. Le rythme est devenu sautillant, léger, empreint certes d'une gravité faisant la profondeur de l'oeuvre au noir d'Earth mais on sent à travers ce disque une joie sans retenue, fait nouveau pour le groupe américain. Ces rythmes syncopés, ce blues proche de l'os, marques de fabrique des maliens envahissent un album résolument tourné vers le monde. Et que dire de ces nombreux passages acoustiques qui parsèment chacun des morceaux ? Pentangle peut-être mais on pense surtout au jeu de guitare d'un Nick Drake, virtuose et délicat, apportant à chaque arpège une émotion inédite.Ou, plus près de nous, à Sun Kil Moon. Descent to the zenith aurait très bien pu figurer sur n'importe quel album solo de Kozelek. Une influence des grands mélodistes classiques des années 60, Ray Davies en tête, est omniprésente sur le premier titre, surprenant et très prenant,old black (seul titre chanté de cet album pratiquant la révolution à 360 ° chère à notre Lagarde nationale).
Je pense qu'ils ont du pas mal se marrer à sortir ces influences quand ils ont écrit leur communiqué officiel pour la présentation de angels of darkness, demons of light. C'est vrai quoi, on sent autant l'influence de Pentangle que celle de Clayderman ou F.R David. N'importe quoi je vous dis.
Earth fait du Earth. De la musique lourde, pesante, chargée de grands espaces. Une version métalleuse (ultra-light le métal je précise) ou plutôt doomesque des B.O de Morriconne. Si influence de Tinariwen il y a, on pourra tout au plus la déceler sur l'intro du très long morceau donnant le titre à l'album. Mais alors il s'agit d'un Tinariwen ayant avalé une plaquette de xanax et s'étant fourni chez le dealer officiel de Bardo Pond. C'est pas nerveux, loin de là, ça pourrait même faire passer Droopy pour l'écureuil dingue. C'est du doom ayant deux de tension, plus proche de Bohren Und Der Club Of Gore que de n'importe quel autre groupe adepte de cette musique sataniste. Ça pratique pas non plus le changement d'accord toutes les dix secondes et encore moins celui du rythme, c'est long, très long, très très long ( cinq morceaux pour une heure d'écoute) ça pourrait être aussi chiant que c'est long et pourtant ça réussit à être juste beau. Très beau. Et fascinant aussi. Earth arrête le temps, fige tout et créé une autre réalité, une autre pesanteur dans laquelle les mouvements sont ralentis, où tout n'est plus que torpeur. On finit par être plus proche de l'ambient sur angels que du doom pur. Evidemment ça ne s'adresse pas au fan de speedcore, trash métal vous l'aurez bien compris mais pour ceux et ceusses qui recherchent une musique apaisante, lourde, prenante, Earth vient de sortir en ce début d'année 2011 un très grand album.
Contrairement à 2010 où il a fallu attendre deux mois pour écouter quelque chose d'un tant soit peu potable (Gonja Sufi et Rocky Votolato), 2011 commence sur les chapeaux de roue. Car Earth n'est pas le seul groupe à avoir sorti un putain d'album en janvier. L'autre disque fera l'objet d'une note d'ici peu.

Chez Earth, on est rarement déçu : non seulement ils sortent un bon disque mais en plus ils se permettent d'être drôles. Pour angels of darkness, demons of light 2 on pourrait leur suggérer la discographie singulière de Claude Barzotti ou l'intégral de Air comme influences. Ça ne serait pas moins incongru que Pentangle ou Tinariwen qui transpirent à travers chaque note apposées dans ce très bon disque.

1 commentaire:

  1. Par contre si il existe un disque qui ressemble à un mélange de Tinariwen et de Pentangle moi chui preneur.

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