jeudi 28 juillet 2011

our blood

Mon dieu,
serait-ce possible ?
Pour ma dernière note je m'enflammais pour le dernier (et excellent) War On Drugs et là, aujourd'hui, entre deux tartines de pain et un café brûlant, je tombe en arrêt sur le our blood de Richard Buckner. Le truc dangereux par essence. Et insidieux.Je ne compte plus le nombre d'accidents domestiques  causés par ce genre de disque : et vlan une brûlure au troisième degré sur les cuisses due à la tartine de pain tombée violemment de la bouche directe dans la tasse de café. Et paf les griffures de chat sur la gueule après avoir eu l'idée saugrenue de vouloir oindre de beurre sa douce toison et d'avoir surtout essayé de le tremper dans le café brûlant. Le genre de disque qui fait qu'on s'arrête de penser, de réfléchir, pour ne plus écouter que ça. Pour lequel le temps ne veut plus rien dire, qui permet de d'arriver la gueule enfarinée  au boulot avec 3/4 d'heures de retard avec ce gros prétexte de merde :
- "euh désolé j'étais en compagnie de Richard Buckner, il a pas voulu me lâcher ce salaud".
Bien sur vous omettrez de préciser qu'il s'agit d'un disque dont vous venez juste de terminer l'écoute. On a sa fierté aussi hein.
Et quand un curieux vous demandera : c'est qui ce Richard Buckner ? Il ne vous restera plus qu'à dérouler les superlatifs de rigueur et déployer les avirons pour espérer vous sortir de ce faux pas. Bien évidemment quand vous évoquerez Barzin, Mark Lanegan, American Music Club,  l'americana, le folk, enfin tous ces trucs de hippies dégénérés écoutés par deux pelés trois tondus, on vous fera comprendre gentiment que votre place n'est plus ici. Que ce genre de prétextes de merde pour expliquer vos retards quotidiens constitue une faute grave qu'il ne faudra plus laisser passer. On vous préviendra une fois, deux tout au plus.Mais ces cons là, qui ne connaissent pas our blood, ne comprendront jamais le calvaire que vous endurez. L'envie d'appuyer de façon automatique sur play une fois les neufs morceaux terminés, d'écouter l'album jusqu'au bout et de recommencer, ad vitam. Personne ne pourra vous comprendre, non, personne. Et c'est pour cette raison que vous vous retrouverez d'abord au chômage puis à la rue, squattant chez les rares amis qu'il vous reste pour écouter inlassablement our blood. Votre clochardisation, inéluctable de toutes façons,  se fera selon le degré de compréhension de vos amis.Au bout de quelques jours ou mois tout au plus arrivera l'instant où vous finirez vos jours seul, où vous comprendrez que l'unique responsable de votre déchéance se nomme Richard Buckner. Et alors dans vos derniers instants, lorsque votre souffle s'amenuisera,  qu'il vous restera un tant soit peu de lucidité, vous maudirez l'excellence de thief, d'hindsight enfin bref de tout l'album de cette saloperie de Richard Buckner.
Alors un conseil : n'écoutez pas our blood ou alors à vos risques et périls. Vous voila prévenus.

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