samedi 9 avril 2011

Cass casse des briques..

Parfois (voir souvent parce qu'au fond je suis une grosse tâche)  il m'arrive de me la jouer snob et ne pas écouter les conseils de certains canards boiteux cherchant à lancer une hype en bonne et due forme. On entend dire :"ouais ben cet album de trucmuche révèle l'essence d'un très très grand songwriter venu des Etats Unis, une beauté à couper les cheveux en deux, l'un des plus importants et méconnus génie venu du fin fond de la cambrousse américaine, ce genre de truc, vous comprenez . Aucun intérêt en général, aussitôt écouté aussitôt oublié. Donc aucune écoute. Puis parfois, via l'insistance d'e-potes, confirmant la hype, on se dit : écoutons le nouvel album, qu'on se marre cinq minutes. Vous pressez play, histoire de vous fendre la gueule et pouvoir dire aux e-potes insistants : c'est quoi ta merde là ?!! Et vous finissez l'écoute sur le cul. Parce que non seulement ils avaient raison vos potes mais en plus vous vous rendez compte que son nouvel album est une pure merveille. Cette année certains ont vu la lumière avec le nouvel (et bel) album de King Creosote (regards vers little reviews) moi elle m'est venue de wit's end de Cass McCombs et m'a singulièrement ébloui. Disons que je n'avais rien entendu d'aussi bouleversant sa race depuis certains albums des appartments, le koffee pott ou journey's end des Montgolfier Brothers voir le ting des Nits ou les Nits tout court, ou encore Lloyd Cole en très grande forme. Ne vous attendez pas à du wock'n'woll, à du trashdeathmetal de la mort qui tue ou encore de la technodubinfrabasseplexusexplosé non, on est ici dans le mou, le contemplatif, la mélancolie, le quasi slowcore quoi. McCombs, sur certains morceaux, c'est un peu Lloyd Cole qui réinterpréterait le fixed water de Sophia (buried alive) puis dériverait sur les Montgolfier Brothers (saturday song) pour atteindre l'excellence des Nits de ting ( memory's stain).
Beau.
Mais ce n'est pas grand chose face au dernier morceau, a knock upon the door, d'une beauté à faire chialer une dame de fer alhzeimérisée. Dans une ambiance de fin d'un monde, McCombs invite les fantômes de Tom Waits ou encore Dylan à son propre enterrement : les instruments font part de leur tristesse en chialant comme des madeleines, McCombs semble n'être plus que l'ombre de lui-même (normal me direz-vous), l'ambiance n'est pas à la déconne loin de là, la fête est triste, les souvenirs remontent et font place à une nostalgie qui s'immisce doucement, vous ronge et finit par occuper toute la place.
Grandiose.
Ce qui me touche dans ce disque, ce qui, à mes yeux, le rend remarquable, c'est qu'il est d'une grande et belle pudeur . Toutes les émotions que tient à faire passer McCombs au travers de son disque, il le fait d'une façon rentrée, sans véritablement s'exposer, sans les envoyer direct, de front, d'une juste distance grâce à des arrangements remarquables (j'en reviens au grandiose knock upon the door ou au memory stain) et une voix d'une grande justesse. A force d'écoute on se rend compte qu'on tient là un album noble (county line par exemple aurait très bien pu être un titre de variétoche facile estampillé années 70-80 genre Spandau Ballett, on se retrouve face à un travail d'orfèvre brassant habilement influence variétioche,  soul et pop à la Commotions). Noble comme peuvent l'être les albums de Kozelek, Milton-Walsh. Noble car McCombs ne s'embarrasse pas de fioritures, va à l'essentiel, habille ses mélodies d'arrangements qui servent à les mettre en valeur (et non l'inverse), à les rendre plus précieuses.
Bref, je remercie via cette note les quelques tarés bien cognés qui me servent d'e-potes, ont insisté sur le sieur McCombs et me remettent dans le droit chemin chaque fois que je m'égare (chose qui m'arrive souvent ma foi). Je m'en vais écouter ses précédents faits d'arme de ce pas et vous dis à la prochaine.


2 commentaires:

  1. alors, qui t'a conseillé cet album?

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  2. je ne réponds pas aux anonymes mais aujourd'hui je ferai une exception : la tulipe.

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