vendredi 1 avril 2011

1er avril jour du poisson free

Bon : trêve de conneries, reprenons les rênes de ce blog en main et faisons de ce haut lieu de culture musicale élitiste ce qu'il devrait toujours être : un lieu de découvertes.
Programme du jour : improvisation électro-acoustique, jazz et bidouillages à tous les étages. Le tout grâce à un quintet multi-éthnique soufflant l'atomique et l'effroi, à savoir Koboku Senjû. Petit développement : l'atomique trouve son explication dans les les deux principaux membres de ce quintet : Tetuzi Akiyama (guitariste) et Toshimaru Nakamura (sequencer, blip blip en tous genres), japonais irradiés. L'effroi, via les trois autres membres : Martin Tacks (tuba), Oyvid Lonnig (trompette) et Espen Reinnersen (saxo + flûtes) musiciens de jazz émérites et (froids) norvégiens. Ensemble ils ont sorti, l'an dernier, sur l'excellent label norvégien Sofa, un album remarquable pas piqué des hannetons : selektiv hogst. Trois quart d'heures d'impro expérimentale aux confins du jazz, de la noise, du silence (beaucoup), de l'électro, du blues. Rien moins que ça. C'est assez indescriptible, faut parfois avoir les oreilles bien accrochées (fanget under giftig bark ou comment mélanger harmonieusement acouphènes et jazz à coup de 1000 hertz ), c'est souvent très beau et très très épuré.
Koboku lorgne tantôt vers les impros jazz d'un Spring Heel Jack, tantôt vers Supersilent. Comme eux Koboku apprivoise le silence, l'étire, joue avec, s'aventure parfois sur les terres peu amicales d'une ambient mal en point, créé une tension avec trois fois rien. Le résultat est tour à tour crispant, flippant, étrange et assez passionnant malgré tout. Car si selektiv hogst a les atours du disque chiant par excellence (expérimental au possible, mélodies aux abonnés absents, "bruits" stridents), il faut bien au moins quatre ou cinq écoutes pour en déceler la beauté . En gros, il faut laisser sa conception binaire, pop voir simpliste (rock ?) de la musique au vestiaire et accepter d'entrer dans un monde d'une austérité, d'une aridité sans égale. Ce disque s'apprivoise nom de dieu, c'es tpas une seule écoute qui va faire qu'on va trouver la clef pour y entrer. Alors pour une fois que je vous demande de faire un effort, faites moi le plaisir d'y jeter (et probablement d'y perdre) une oreille.Et ce, même si on est le premier avril, jour de la morue.

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