jeudi 24 novembre 2011

all apologies

Sous cette subtile référence à in utero de Nirvana se cache en fait une note dans laquelle je ferai mes plus plates excuses pour avoir douté du talent de Daniel Darc. Pourtant ça commençait mal. Son single c'est moi le printemps laissait présager un album dans la veine des deux autres. L'extrait présenté au fou du roi, la taille de mon âme (seul au piano) se fourvoyait dans le ridicule de façon éhontée. C'était donc bardé de préjugés et prêt à refaire fonctionner ma main que je commençais l'écoute de la taille de mon âme.
Et vous savez quoi ? Ben je ne vais pas lui présenter mes complètes excuses. Faut pas déconner non plus. Daniel Darc fait du Daniel Darc et ça reste parfois insupportable. Néanmoins il y a de franches réussites. Si si, je vous jure. Mais il faut les mériter. Parce que la taille de mon âme n'est pas une pute, il suffit pas d'allonger les biffetons pour avoir une passe. Loin de là.
Après s'être fadé les six premiers morceaux, oscillant entre les très mauvais (c'est moi le printemps ou comment faire une chanson avec rien), le mauvais (ana), le moyen (c'était mieux avant morceau compilant tous les tics insupportables de Darc mais avec un recul, un humour salutaires) et le pas mauvais (l'étonnant la taille de mon âme, paroles ridicules certes mais musique superbe, très proche de ce que pouvait faire Jean Bart sur ses premiers albums), l'album décolle après la première variation. A partir de là s'ensuit trois excellents morceaux (l'intime vers l'infini, les très gainsbourien my baby left me et surtout le magnifique seul sous la lune, comme échappé de melody nelson) puis d'autres à peine moins excellents. Le niveau en aucun cas ne faiblit ; au pire c'est très Benjamin Biolaysque ( quelqu'un qui n'a pas besoin de moi) au mieux ben comme je l'ai déjà écrit plus haut, c'est du niveau d'un Gainsbourg en forme. La taille de mon âme s'achève même sur un presque magnifique sois sanctifié, malheureusement bouffé par les tics ridicules inhérents au style Darc à partir de la cinquième minute. Chassez le naturel....
N'empêche : je ne sais pas si c'est le départ de Frédéric Lo qui a boosté Darc mais me concernant il s'agit là d'une des plus grandes surprises de cette année. L'impression que j'ai de la taille de mon âme est celle-ci : Darc a enfin troqué ses habits de rocker/poète maudit pour ceux, plus amples de songwriter, d'artiste de variétoche (dans le sens noble du terme, comme Daho peut être un artiste de variétés) acceptant son âge, ses faiblesses, s'acceptant enfin, nu, sans oripeaux. La mue est magnifique, pas complétement terminée mais donne envie de découvrir ce qu'il adviendra de Darc dans quelques années. Pas un mince exploit ma foi.
Après ce miracle, reste plus qu'à attendre de pied ferme le nouvel album d'Abd Al Malick. Sait-on jamais.



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