samedi 26 février 2011

W.

Avoir des tickets de cinoche à durée limitée est un putain de piège à con. Achetés fin février 2010 et pas utilisés jusque là, il a fallu les rentabiliser. Habitant un peu dans le trou du cul du monde, la... hum...ville la plus proche est à une quinzaine de bornes et n'a qu'un cinéma avec une programmation très aléatoire. Genre jeudi : fortaspac et hier...ben hier.....largo winch II. D'emblée précisons les choses : j'avais pas vu le un. Et là le deux, pour être direct, j'aurais préféré ne pas le voir.D'entrée de jeu un film qui commence par : trois ans plus tôt  et continue au bout de dix minutes par : trois ans plus tard laisse un brin bouche bée. Premier constat : chez Largo Winch II, seuls comptent le futur et le passé; le présent n'existe pas. Second constat : Largo Winch est un film d'"action". Pendant lequel je n'ai pas arrêté de regarder ma montre tant je me suis fait chier. Mal monté, aucun rythme, une lumière de merde, faussement nerveux. Ça commence sur les chapeaux de roue avec une course poursuite en voiture pendant laquelle on baye aux corneilles. En matière d'action, les téléfilms estampillés TF1 ou les séries genre moi julie groveaux juge et flic à la fois sont de pures bombes actionnellement parlant. Là où Winch II rejoint les productions TF1, c'est en matière de clichés. Je ne sais même pas par où commencer : le héros est un beau gosse, soucieux de l'environnement prêt à refuser de toucher l'héritage de papa et léguer sa fortune à une association de soutien aux pandas épileptiques et sidéens. Le méchant principal est un vieux con diabétique, émacié, aigri qui a toujours vécu dans l'ombre de père du héros et lui en veut à mort de n'avoir jamais été au premier plan. Le second méchant est un général vénal (comme tous les généraux) perdu dans la forêt Birmane avec cigare vissé aux lèvres et constamment allumé (le cigare ainsi que le général). Les birmans, comme tous ces niakoués d'asiatiques de bordel de merde, sont des être vils et fourbes. Les femmes birmanes sont de pures beautés se faisant n'importe quel beau gosse leur tombant sous la main mais devront en payer le prix fort (on ne peut inconsciemment procréer avec le fils d'un richissime industriel sans en crever : vivre das le pêché c'est mal voyez). Le russe est forcément un gros con libidineux adepte d'alcool et de putes. Le majordome du beau gosse est une grosse tarlouze précieuse et efféminée qui a le mal des transports et doit rechercher à travers toute la Birmanie un ami de Largo Winch. Donc situations cocasses et drôles en perspective, voyez le tableau. La procureur est une salope qui en veut aux intérêts du grand capital en mettant derrière les barreaux les chefs d'entreprise qui se sont mal comportés. Bien évidemment elle inculpera Largo Winch pour crimes contre l'humanité et, après une enquête tumultueuse digne d'un épisode survolté de Tatort, finira par lever l'inculpation. Passionnant isn't it ??
Passons maintenant au jeu des acteurs et notamment Tomer Sisley. Aussi à l'aise dans le rôle de Largo Winch que dans l'épeluchage de bulots à mains nues par temps couverts sous une mer démontée, il ferait passer l'acteur de la série le caméléon (Michael T Weiss) pour l'équivalent de De Niro dans certains Scorcese. Inexpressif au possible (il doit avoir une ou deux mimiques à son répertoire, pas plus), affublé de dialogues cons, creux voir surréalistes, tout glisse sur son visage, aucune émotion ne transparaît. Sharon Stone cachetonne dans un rôle semi-parodique de procureur obstinée et open  (son croisé de jambes légendaire depuis basic instinct est devenu une vraie marque de fabrique.) Laurent Terzieff dont c'était là le dernier rôle est à hurler de rire au moment de son premier malaise vagal.
Le meilleur, je vous le réserve pour la fin : la musique. Un pur cliché en elle-même. Triste, c'est à dire tous violons dehors sur les gros plans de la descendance de Winch en train de chialer sa mère morte, lyrique sur des plans de Birmanie avec coucher de soleil ou voyage en pirogue-mouche à travers la forêt. Elle est un peu la bouse sur le pudding déjà bien lourd qu'est largo winch.
Et ça a duré près de deux heures. Bon ok, à vrai dire je ne me suis pas ennuyé : je me suis marré tout du long. Je vais éviter de dire que j'ai ri jaune, eu égard au continent sur lequel se passe la plupart de la non-action de ce film, mais cet enfilage de perles m'a rappelé une chanson de Brel : ces gens là. Largo Winch est un film qui aimerait bien, bien avoir l'air d'être américain, classieux, drôle, enlevé mais qu'a pas l'air du tout. Faut pas jouer aux riches quand on n'a pas le sou. Un pur CO quoi.Et la prochaine fois je surveillerai mieux les sorties au cinoche pour pas me retrouver dans la même situation. Une fois c'est amplement suffisant.

1 commentaire:

  1. En tout cas, ça m'a permis de me marrer en lisant ta chronique. Le coup des bulots, fallait la trouver!

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