Il y a parfois des surprises qui comblent un mélomane averti comme je le suis.
Quoi ?? vous n'y croyez pas ? moi, mélomane averti ? Alors que j'écoute du black métal inaudible, des trucs ambiant chiants comme peu de mort, que je mets sur un piédestal le dernier effort de Big Boi ? Ben ouais, ça vous étonne mais c'est comme ça.
Alors revenons à nos moutons. Je disais donc que certaines surprises ne sont pas loin d'être divines. Je pense que vous l'avez compris dernièrement : j'ai remis en route ma platine vinyle.Or, en recherchant certains vinyles, je suis tombé sur un stock qu'on m'avait donné. J'avais déjà trié le bon grain de l'ivraie une première fois, extrait quelques perles (Dylan-le highway, bringing it, the freewheelin'-, Cohen ou encore Hendrix) et mis le reste au rebut. C'était il y a quelques années. J'étais jeune, insouciant et con (il y a six ou sept ans, une éternité). Là, il y a un petit mois, j'ai remis le nez dedans. Juste pour voir. Effectivement, il y avait de grosses daubes, pas mal de rock progressif sans intérêt des années 70 et au milieu de tout ça, en parfait état, le premier John Martyn, london conversation, que je ne connaissais pas du tout. Il y a six ou sept ans, le nom de Martyn m'était complétement inconnu et solid air, dont j'avais entendu parlé, ne ressemblait pour moi qu'à un album de plus des 70's avec une pochette limite atroce. Depuis j'ai quelque peu révisé mon jugement à la hausse en esgourdant la bête.
Toujours est-il que dès 1967, Martyn frappait très fort avec ce london conversation de toute beauté.Un folk proche de Drake, Bert Jansch ou encore Jackson C Franck. Une voix, une guitare, parfois un sitar (ne pas oublier que nous sommes en 67, que les Indes sont la destination in de tous les musicos sous acides, n'est ce pas les Beatles ?), quelques reprises/réinterprétations (Dylan ou encore cocaine, magnifique) et surtout un talent énorme pour composer. Seul problème, et pas des moindres : il sort un voir deux CO tous les mois si ce n'est toutes les semaines quasiment à cette époque. Donc entre Cohen, Beatles, Hendrix, Doors, Monk, Pink Floyd et d'autres encore, il n'y aura pas de place pour Martyn et sa guitare. London conversation, et sa fragilité renversante, tombera rapidement dans l'oubli même si ça n'empêchera pas Martyn de sortir plusieurs autres albums dans la foulée dont le mythique solid air et inside out en 73. Toujours est-il que london conversation ne fut réédité qu'en 2005 et ce de façon assez mesquine : Un seul titre en bonus ; c'est franchement pas terrible quand on voit la réédition deluxe du solid air, autrement plus conséquente.
Alors quand au détour d'une plongée dans des archives vinyliques on tombe sur de telles perles, on se mettrait presque à croire en dieu. Quand en plus de ça on se rend compte qu'on a un original en parfait état, on finit par se rendre à l'évidence : dieu existe, est mélomane et m'a offert ce disque pour me purifier les oreilles de toutes les merdes que je peux m'envoyer à longueur de journée. Dans le fond c'est un bel enfoiré.
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