samedi 19 février 2011

LP5

Alors ce Radiohead ???
J'en parle ou je passe sous silence ?
A vrai dire, j'en sais foutre rien. Au moment où j'ai fini de le télécharger, prêt à l'écouter, je tombe sur une nouvelle qui me scie les pattes : Autechre sort un coffret de ses EPs. Ni une ni deux, je me rue sur mes étagères à vinyles et pose le LP 5 sur la platine. Y a des fois où je suis un peu con : on me parle d'un groupe et hop comme un seul homme je m'en vais l'écouter aussitôt. Histoire de vérifier que ce que j'ai dans mes étagères est de qualité. Je suis con hein ? Et comment dire...dès qu'acroyear 2 crache ses notes dans les baffles, j'en arrive à oublier jusqu'à l'existence de Tête de Radio. Je me retrouve happé dans un monde à part, une excellence que Radiohead a toujours visé sans jamais  parvenir à atteindre. Inventer un monde reconnaissable entre mille oscillant entre l'accessible et l'expérimental, l'abstrait et le merveilleux. Autechre pour moi c'est ça : pouvoir extraire des machines une humanité qu'on ne soupçonnait pas, des progressions mélodiques ensevelies sous des tas de gravats électroniques, des rythmes fracturés, concassés ;  bref : extraire de l'or en plongeant les mains dans la merde. Il suffit d'écouter acroyear2, 777 puis le merveilleux rae puis... tout Lp5 en fait pour se rendre compte que ces deux gars de Rochdale sont des génies de la mélodie électronique. Comme tout génie qui se respecte leur carrière est faite de sommets et d'abysses. Et en toute objectivité, Lp 5 est leur dernier grand album  jusque là. Ils disséminent leur génie sur les galettes suivantes avec plus ou moins de bonheur (quaristice ou confield confinent à l'abstrait ou au grand n'importe quoi, à vous de choisir, à force de vouloir être expérimental) mais ce qui fait la grandeur de ce disque là c'est l'équilibre quasi parfait qu'ils ont su trouver entre expérimentation casse-bonbon et approche mélodique imparable, en gros   privilégier les mélodies, s'en servir de base, de fondation pour pouvoir les tordre, les bousiller, les passer à la moulinette (la progression d'under boac est exemplaire de ce point de vue : une petite mélodie imparable est écrasée, concassée, broyée par des rythmes complétement dingues jusqu'à ce qu'elle disparaisse complétement et que sous ce tas de détritus en émerge une autre, plus faible mais non moins vivante) et parfois même faire naître du chaos une beauté fragile, précieuse ( les 1mns 30 de caliper remote). Lp 5 est traversé de fulgurances, d'évidences, de très grands morceaux (arch carrier est tout bonnement phénoménal : le genre de morceau dont j'ai un mal de chien à me remettre une fois écouté, dont les 6 mns 30 me paraissent bien trop courtes), de chaos. Ce qui en fait paradoxalement un album terriblement humain. Leur dernier les concernant.
Sinon le Radiohead, il est comment ??? Pour tout vous dire : j'en ai rien à foutre.


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