mardi 25 mars 2014

Liars : mess

Vous ne le savez probablement pas mais le nouvel album des Liars est un des disques les plus importants à être sorti ces vingt dernières années.
.....................................................................................................................................Naaaaaaannnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn je déconne.................................
Bon ce qu'on ne pourra pas reprocher aux Liars c'est la régularité constante avec laquelle ils pondent une daube (enfin n'exagérons rien : daube, le mot est un peu fort)  ou un chédeuvre, c'est selon. Regardez leur discographie : they threw us....excellent album, drums... chédeuvre, wixiw...superbe. En revanche they were wrong...liars ou sisterworld, sans être mauvais, sont la plupart du temps sans intérêt. Qu'en est-il pour mess ? relativement simple : dans le pire de leur discographie, c'est le meilleur. Rigolez pas, pas sur qu'ils parviendront à faire plus laid  à l'avenir. Ou alors faudra se surpasser. Non mais c'est vrai quoi, après Liars goes to rock (they threw us), Liars goes to concept album/experimental (drums not dead), Liars goes to IDM (wixiw), aujourd'hui les Liars présentent : Liars goes to dance. Pas de bol pour eux, leur dance sent le rance, leur electroclash est en fin de course et leur techno a pas loin de vingt piges de retard. Vouloir pervertir la dance en y insufflant un esprit punk peut être une intention louable mais n'est pas Underground Resistance ou Leftfield ( période leftism) qui veut. Vouloir faire du Underworld c'est bien sympa mais quand le talent ou plutôt l'inspiration n'est pas à la hauteur des prétentions affichées, à savoir les trois premiers albums quasi intouchables du trio angliche, mieux ne vaut pas insister. Quel besoin y-a-t-il aussi de vouloir déconstruire/assassiner  Daft Punk ? Ca peut être sympa, marrant, mais le résultat est parfois à la limite de l'inaudible. Vous me direz, pour ceux qui connaissent et apprécient les Liars, ça a toujours été leur principe :  prendre un genre à bras-le-corps, le faire imploser puis le vider de sa substance et enfin  le recracher à la gueule de l'auditeur façon Liars. Ce phagocytage fonctionne sur pas mal de leurs albums mais là, sur Mess, les ficelles paraissent trop énormes ou le genre pas suffisamment investi  pour qu'on puisse y adhérer. Dress walker par exemple c'est quoi ? du Liars qui ferait du Underworld. Et alors ? le gros problème c'est que ça reste tout du long du Liars singeant Underworld. Ils ont voulu condenser toutes les périodes du groupe sur un seul morceau mais ont fini par oublier d'en faire un morceau des Liars. Gênant quand on y repense. D'autant plus gênant que c'est vraiment le sentiment qui transparaît sur tout l'album.Une impression fâcheuse, celle de passer à côté d'un album de Liars.
Mais bon, ce qui est formidable chez les Liars c'est que même dans leurs albums les moins intéressants, il y a toujours des morceaux qui surnagent. Le naufrage n'est jamais complet,on trouvera toujours une bouée à laquelle se raccrocher. Sur mess, il y a deux excellents morceaux. Pas cons les gars, ils les ont placé en début et en fin de parcours. L'énormissime vox tuned D.E.D, morceau techno véritablement investi et dévasté par le groupe. Rythmique martiale, refrain flippant, le genre à te faire faire le pois sauteur dans toute la pièce mais la rage voir la peur au ventre. Une grande réussite. Et enfin le superbe et un peu hors-sujet left speaker blown, tout en tension intériorisée quelque part entre résignation et rage contenue qui voit le retour des Liars sur des terres plus convenues mais pas moins instables et somme toute plus sincères que ce simulacre que peut être mess. Le morceau annonçant peut-être la direction du prochain album, à savoir l'exploration de l'électro mais côté ambient. A moins qu'entre-temps le groupe ne découvre le reggae ou la musette ou la polka et se décide à en explorer et exploser les codes. Sait-on jamais.


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