mercredi 11 janvier 2012

la vie est vraiment une grosse pute

Y a-t-il une vie après Talk Talk ?
Je pose cette question absolument fondamentale pour l'auditeur avisé de façon totalement anodine voir désinvolte pour au moins une bonne raison : Tim Friese-Greene, l'autre tête pensante de ce groupe refait parler de lui.
La légende dit qu'après le clash en 1992, il serait devenu ermite, vivant (enfin le terme est assez mal choisi) dans une grotte dans le Larzac, expiant ses pêchés en mangeant des baies de sureau et n'ayant pour seul contact extérieur que la lecture de l'intégrale de Paul Loup Sulitzer. Quand l'homme a été retrouvé, il y a de cela quelques mois, nu (bien évidemment) il n'arrêtait pas de maugréer des termes incompréhensibles dans une langue inconnue de tout un chacun, en se fouettant le corps d'orties plus ou moins fraîches ainsi que de chardons en pleine remontée de sève. D'après les psychiatres dépêchés sur place et après plusieurs mois de traductions intensives, Friese-Greene se croirait responsable de l'insuccès de Talk Talk, affirmant avec aplomb que s'il n'avait pas rejoint le groupe après le premier album, celui-ci aurait connu un succès planétaire et serait encore en haut des charts à l'heure qu'il est. Il vivrait actuellement en institution psychiatrique spécialisée dans les séquelles qu'ont pu laisser sur le commun des mortels les sorties de trois derniers albums de Talk Talk. Il serait heureux, entouré de gens aimants et bienveillants en son égard.
Mais ce n'est qu'une légende.
En 2012, malgré une légende tenace et quelque peu farfelue, Friese Greene devait revenir sur le devant de la scène avec son groupe Heligoland (ne pas confondre avec le groupe australien du même nom oeuvrant dans la dream pop et le slowcore). En 1997, il sort son premier EP (creosote and tar), en 2000 son premier album (heligoland), en 2006 son second (pitcher, flask & foxy movie). Puis plus rien. Enfin presque. Sous son véritable patronyme il sort également, en 2009, 10 sketches for piano trio.
Donc il devait revenir. Mais ne le fera pas.
Pourquoi en parler alors ?
Parce que la vie est une pute qui se fout de la gueule des grands musiciens. Ainsi que de ses auditeurs.
Quelle était l'une des plus grandes qualités de Talk Talk ?
la science du silence, non ?
Hollis l'a appliqué à la lettre en faisant voeu de silence depuis 1998.
Chez Friese-Greene, c'est tout autre chose : le silence créé par Talk Talk était tellement assourdissant qu'il  en est devenu quasi sourd.
Hein ??? Quoi ???
Pour faire simple : Friese-Greene a du abandonner deux albums en cours de production parce qu'il souffre................................d'acouphènes. Rendant l'enregistrement de quoi que ce soit impossible du fait que le silence n'existe plus et devienne un véritable torture permanente.
Alors pour répondre à ma question d'introduction: survivre après Talk Talk n'est décidément pas possible. En condamnant irrémédiablement ses deux têtes pensantes au silence radio, la vie, cette salope, a un sens de l'humour tout de même très particulier.



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