Aujourd'hui sera donc un jour de rattrapage pour cet @mi qui, shame on him, ne semble point connaître Bobb Trimble et son sublime iron curtain innocence. M'en vais lui rafraîchir la mémoire et le remettre dans le droit chemin illico avec mon indispensable note sortie sur mon précédent blog. La preuve ?
Imaginez : vous êtes producteur ou sur le point de signer un artiste. Vous êtes en 1980, les grands albums sortis à cette époque sont le closer de Joy Division, le premier album des Feelies, le remain in light des Talking heads, le seventeen seconds des Cure, le metamatic de John Foxx, le I just can't stop it de The Beat ou encore le colossal youth de Young Marble Giants. Vous nagez en pleine new wave, l'époque est aux corbeaux, au premier degré, bref on rigole pas tous les jours. Là vous tombez sur un gars qui lui n' a rien compris à l'époque dans laquelle il est. Il vous propose un album de folk. Qui plus est de la folk psyché. Vous vous dîtes : il est fou, pas la peine de le signer, ce sont les bacs à soldes direct avec ce qu'il propose. Vous l'écoutez par politesse, lui dîtes que ce qu'il fait est très bien et le remerciez d'être venu. Une fois parti, vous mettez les bandes à la poubelle parce qu'il vous a fait écouter c'est certes pas mal du tout mais ça a quand même au moins une dizaine d'année de retard. ça n'aurait pas dépareillé avec des groupes comme Comus ou des tarés comme Syd Barrett mais là, ça va à l'encontre des règles du marché. Faut pas déconner quand même faut rentabiliser le produit , non ?
Bon ce que je viens de décrire ci-dessus serait très certainement arrivé à Bobb Trimble s'il s'était présenté avec son disque dans les années 90 -2000. Fort heureusement pour lui comme pour nous, c'est à la fin des années 70 qu'il a présenté ses bandes et qu'est sorti cet anachronisme qu'est Iron curtain innocence. Car il faut sacrément être fou pour sortir un album dont on sait pertinemment qu'il ira dans les bacs à soldes à sa sortie mais sera adulé par une poignée d'aficionados dont je fais parti. Pour faire court et comme je l'ai dit plus haut il s'agit d'un album de folk psyché barré sur sa première face et de pop folk de très très haut vol sur la seconde, alignant morceaux d'une délicatesse d'orfèvre (killed by the hands of an unknown rockstar) et classique immédiat digne du meilleur Beatles ou Love ou ce que vous voulez d'autre (one mile from heaven).C'est simple, en écoutant la première face on se dit que Greg Weeks d'Espers ou Ben Chasny de Six Organs Of Admittance ont du puiser là une bonne partie de leur inspiration (et notamment avec when the raven calls). Et quand on écoute la seconde, là on se dit qu'il n'a pas du écouté que les Beatles le gars Elliott Smith, il a du s'écouter en boucle ce chef-d'oeuvre tant la voix rappelle ici celle de Smith. Il n'y a dans ce disque que 8 morceaux avec deux fois one mile from heaven (une version courte, l'autre longue) mais ici tout est essentiel, rien n'est superflu, chaque note a sa place, chaque intonation se justifie. Le seul reproche qu'on pourrait lui faire est au niveau du son, de la production : il sonne très années 70. Pas pour moi en tout cas. Mais là, je ne sais pas si la critique se justifie réellement : c'est justement ce qui fait qu'il paraît hors d'âge, intemporel. Et parlons aussi de la pochette qui est hallucinante : Bobb Trimble, gueule d'ange entre Balavoine et Syd Barrett, avec sa guitare électrique sur les genoux et une mitraillette à la main a de quoi laisser dubitatif.
Alors ???? ben à la lecture de cette note absolument indispensable il apparaît clairement qu'en 2012, ne pas connaître Bobb Trimble est passible d'une condamnation lourde, très lourde.
Alors M. Vilosophe, au vu de vos différents antécédents, soit vous vous jetez sur le premier cd ou vinyle à votre portée et vous comblez votre retard, soit vous serez condamné à subir dans une chambre noire, sono à fond, l'intégrale de Patrick Duffy et Mireille Matthieu en boucle jusque ce que saignement des oreilles survienne.Vous voilà prévenu. Je ne me répéterai pas.
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