vendredi 20 juillet 2012

Stagnant Pools : temporary room

Faisons fi de toute aversion, de la rancoeur accumulée ces derniers temps avec ces chroniques malséantes au travers desquelles j'étalais mon mauvais karma auprès de lecteurs assidus ahuris, étonnés par tant de négativisme. Je me dois de cesser cela incessamment sous peine céder aux sirènes de la haine ordinaire.
Alors oui, aujourd'hui je vais aimer, aimer très fort ce qui va suivre. Car il faut savoir parfois n'être que paix intérieure, amour et condescendance. Ou comme le dit si bien le grand philosophe fiscal Patagonien : il faut savoir aimer.
Vous allez me dire : me suis-je envoyé la discographie complète de Pierpoljack ou encore Tryo pour sortir de telles conneries ? Pour verser dans un tel sentimentalisme primaire.Ai-je consommé les champignons de l'amour pour raisonner ainsi ?
Mais que nenni. Je les incague moi ces mous du bulbes. Aujourd'hui, ça va chier la bite !!! Aujourd'hui est un jour où je vais parler de rock sale. Pas celui aseptisé de Jack White. Non, un truc vraiment dégueulasse,crade, fait avec deux accords et une putain d'énergie, un truc à vous faire lever l'ithyphalle las du Sieur Manoeuvre. Un exploit.
Souvenez-vous, dans les années 80 quand les frangins Reid réveillaient le rock moribond depuis quelques années, avec leur mur du son bien crade, leurs deux accords, leurs rythmes bi voir mono-naires et leur légendaire psychocandy. Ben cette année c'est aux frangins Enas ( Bryan et Douglass, 21 et 22 ans) et leur groupe Stagnant Pools de prendre le relais des frères Reid. Comme les frères Reid, ils ont :  le son (relativement dégueulasse), l'énergie, la simplicité, l'immédiateté, l'urgence. Un album doit faire maximum 3/4 d'heures, contenir plus de 10 morceaux et  ceux-ci ne doivent pas dépasser les 4 minutes sous peine de faire chier l'auditeur. Telles sont les saintes écritures édictées par les frères Reid et devant lesquelles les américains se prosternent nuit et jour et appliquent les préceptes avec une ferveur de disciple trépané.
 Nonobstant, à partir du stun, sixième morceau, s'opère un changement radical. Les frères Enas ont découvert une annexe des saintes écritures : le nouveau testament selon Saint Shields. Après réunions houleuses, tergiversations diverses et variées, brainstorming  intense, ils décident de l'appliquer en sus de l'ancien testament . Dès  ce moment........ rien ne change vraiment en fait. Les morceaux s'enchaînent sans temps mort, les changements d'accords se font toujours aussi rares, le batteur applique son Moe Tucker pour les manchots avec une application rare, le son devient de plus en plus dégueulasse (le pompon étant décroché par waveland, limite audible mais alors absolument jouissif) mais les mélodies, simples vu le peu d'accords utilisés,  vous restent vissées dans le crâne de façon irrémédiable.  Il y a dans temporary room une fougue, une sincérité désarmante qui fait plaisir à écouter  : les gars savent à peine maîtriser leurs instruments ( pas de solo, accords et arpèges simples) mais ils en sortent une tension, une urgence que je n'avais pas entendu depuis l'excellent get colors de HEALTH. Stagnant Pools n'inventent rien avec leur premier album (un mix de My Bloody Valentine, Killing Joke, Jesus & Mary Chain, quelques lignes mélodiques sorties du mistress électrique de Red House Painters -dead sailor-, un peu de Joy Division. Beaucoup les sortent ces temps-ci ces références.) mais ont déjà une identité qui leur est propre. Ce qui est, je dois l'avouer, énorme.

Un dernier point que je tenais à soulever : choisir comme pseudonyme un des plus beaux morceaux de Felt finit par ne laisser aucun doute quant à la qualité de l'album en question et à la classe du groupe.

écoute et achat  ici

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