Garage rock : un genre de rock apparu vers la fin des années 1950 et devenu populaire au cours de la première moitié des années 1960, caractérisé par la simplicité des compositions et le caractère souvent artisanal de la production.La caractéristique principale du garage est la qualité souvent médiocre ou volontairement « sale » du son.
Lo-fi : expression apparue à la fin des années 19801 aux États-Unis pour désigner certains groupes ou musiciens underground
adoptant des méthodes d'enregistrement primitives dans le but de
produire un son sale, volontairement opposé aux sonorités jugées
aseptisées de certaines musiques populaires2. Daniel Johnston est considéré comme l'un des père fondateur du son Lo-Fi.
Tu aimes le garage rock ? Tu es fan des Stooges, des Seeds, des Sonics mais tu trouves les White Stripes, les Black Rebel Motorcycle Club, les Hives ou les Kills sympas, trop propres sur eux ?? Tu aimes également Daniel Johnston, les premiers enregistrements de Lou Barlow sous le patronyme Sentridoh mais tu te dis qu'actuellement la production lo-fi ressemble étrangement au Sahel. Rien de vivant sur des milliers de kilomètres.
Alors je suppose que ça te dirait d'écouter un groupe faisant passer les enregistrements du début des années 80 de Johnston pour le dark side of the moon de Pink Floyd ??? Tu te dis que c'est limite pas possible. Que la Myrrh yoyote de la touffe, qu'il vient de se manger la plaquette de médocs journalière de Daniel Johnston . Pourtant je t'assure que ça l'est. Jette une oreille sur le groupe garage rock africain Alkibar Gignor. Ils viennent de sortir un album, excellent au demeurant, pas piqué des hannetons. Le truc a été enregistré au fin fond de la brousse malienne avec un magnétophone en bout de course, des micros décharnés et des bandes décimées (ouhhh, magnifique !!!). Originaire du village d'Ali Farka Touré, niafounke, le groupe pulvérise dès les premières secondes les notions de garage rock ou de lo-fi. Conditions d'enregistrement précaires (mais putain internez les mômes au collège Hortefeux, qu'on leur apprenne la discipline, merde !), mixage approximatif ( quel est le con qui a accordé aux chanteurs de chanter sur le trône ?? Et faudrait peut-être dire au guitariste d'éviter d'aller chercher la bière sur l'ampli, ça créé quelques larsens fort mal venus), la paix est un hymne au foutoir, au boxon, au bordel. Mais comme tout bordel, il s'accompagne d'une vie, d'une richesse que n'importe quel album labellisé White Stripes & co. ne saura capter. Ça part dans tous les sens : beauté brute, sur l'os, des morceaux acoustiques, tout droit sortis du Boubacar Traoré illustré et surtout foutoir pas possible dès qu'ils utilisent l'électricité. Non pas que les morceaux partent dans tous les sens, nous ne sommes point ici dans un disque de pur psychédélisme, au contraire. Nous avons affaire à un disque de blues africain primitif, usant de la répétition jusqu'à la transe, basé sur l'énergie brute, dégraissé jusqu'à l'os. Un disque militant, vivant, qui ne craint pas les fausses notes, les interventions inopportunes en plein milieu d'un morceau.
Tout compte fait, les vrais rockers ne sont pas là où on le croit : ils ne sont pas dans des studios aseptisés à conceptualiser l'idée d'un rock brut de décoffrage entre petits fours et ligne de coke. Non, ils se sont barrés au Mali, ont bazardé leur matos et ont retrouvé le véritable esprit punk qui leur faisait tant défaut ces dernières années. Et ça c'est plutôt une bonne nouvelle.
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