samedi 28 avril 2012

Tyler Butler

Dans la série des passés inaperçus l'an dernier et bien partis pour rempiler cette année, je demande le petit gars Tyler Butler. Que voulez-vous, la loser attitude on l'a ou pas.Pourtant, c'est  pas faute de lui filer sa chance hein. Le mec on lui a fait sortir son album en 2011 avec huit morceaux. Ça aurait pu cartonner mais non, je ne sais pourquoi mais personne ne s'est précipité sur son disque.
 Enfin non, j'en connais au moins une des raisons : la pochette était un cauchemar marketing.
Non pas que la gueule à Butler soit particulièrement atroce mais alors ce fond bleu pastel sur un décor tout droit sorti de la fin d'evil dead 2 et ces bois de cerf ou plutôt de caribou collés à sa tronche ne sont pas particulièrement engageant. Ajouté à cela le fait que Butler ait l'air d'avoir la tête dans le fondement et vous comprendrez mieux le pourquoi de cet insuccès.
Les mecs de Yerbird records eux l'ont bien compris. Pour ce faire ils ont décidé de le ressortir avec une pochette différente. Bon pour tout vous dire ils ne se sont pas trop creusés la tête non plus hein. Que faire comme pochette quand vous tenez un disque acoustique rappelant le meilleur des Palace. Pas difficile : vous adaptez celle du meilleur album folk sorti ces dernières années au style du disque que vous proposez. A savoir la pochette du I wish I was an eagle de Bill Callahan en moins bucolique, travaillée par l'hiver. Ensuite, pour faire moins rat : vous ajoutez deux morceaux. Dans la même tonalité évidemment. Après vous laissez diffuser l'album via bandcamp. Un peu de pub par ci par là. Quelques blogs s'en empareront pour le diffuser à plus grande échelle via des plateformes type megaupload et le tour est joué. Vous tenez là un futur succès planétaire.

Sauf que là c'est encore parti pour se planter.

Pas la faute au contenu cependant : un folk magnifique rappelant quelque part le days in a wake d'Oldham période Palace Brothers. Enregistré en hiver, chez lui,de façon complétement dépouillée, sans overdubs, rien, que dalle par un self-made man sachant utiliser un nombre ahurissant d'instruments mis à sa disposition : sa guitare, sa voix et ce qui semble être un bandonéon en fin de course (A vrai dire je ne parviens pas à identifier vraiment ce que c'est) et un piano. Parfois on entend le concours d'un bassiste mais pas sur tous les morceaux, Butler ne pouvant se permettre le luxe de coller des arrangements à la Brian Wilson sur tout le disque. Faut pas déconner non plus. Parfois même c'est Phil Spector qui s'invite. Sur house painter c'est plus que flagrant : l'ajout du feu d'artifice par dessus la guitare électrique provoque un mur du son démentiel.

Ok je l'avoue : je raconte n'importe quoi pour rendre attractif un album d'une austérité maladive, fait de bric et de broc et enregistré dans la cuisine avec un magnétophone tout pourri e une voix limite cassée. Pourtant winter king mériterait au moins une couverture médiatique aussi importante que, au hasard, le dernier Spiritualized (qui soit dit en passant est un des autres sommets de cette année 2012). Malheureusement pour Tyler Butler gratter quelques accords sur sa guitare seul dans sa cuisine est vachement moins vendeur ou crédible que de s'enfiler de la farine dans le pif à longueur d'années et pondre un album à l'ambition démesurée. Pourtant, et c'est là que Butler est vraiment con, de la poudreuse, il y en a partout dans winter king. Suffit de savoir l'utiliser à bon escient. Plutôt que de s'enfiler des clopes et picoler de l'alcool de caribou à longueur de journée.

 Ecoute sur son bandcamp

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