samedi 22 février 2014

20h30 dans tes bras.

Commençons cette note de façon abrupte : jeudi soir, concert de Michel Cloup à Mayenne.
J'arrive sur les lieux, un peu en avance, prends ma place, attends dans le hall d'entrée, essaie de me mêler à la foule (pas tant que ça quand même hein) et me rends compte que je devais être quasiment la seule personne du public inconnue des organisateurs. Ca claque la bise dans tous les sens, ça discute à tout va, le tout dans la bonne humeur.
Le concert est prévu à 20h30, ouverture des portes à 40.
Et là, grosse surprise, le concert se passe sur scène.
Vous me direz : la Myrrh tu te fous de notre gueule, un concert c'est toujours sur scène. Voir à arrêter la colle.
Que je vous explique : le concert a lieu au théâtre de Mayenne. Qui dit théâtre dit fauteuils rouges et confortables, dit donc, selon une logique lapalissienne implacable, places assises pour le public et groupe sur scène. Sauf que là, sur scène, se trouvait groupe et public.
Vous l'avez compris :  pas grand monde au concert, une cinquantaine de personnes tout au plus. Et c'est pas plus mal. Ou pas.
L'ouverture des portes se trouve donc être l'ouverture des coulisses.
Nous entrons ainsi directement sur scène et découvrons le matos du groupe à deux ou trois mètres de nous : amplis, guitare, rack de pédales et batterie.
Le duo arrive, au complet, peu de temps après nous, se présente, entame le concert par minuit dans tes bras #1 puis j'ai peur de nous. L'album presque entier y passe (à l'exception de coma), entrecoupé de deux morceaux de l'album précédent. En rappel, trois morceaux dont les faces B des récents 45 tours et notre silence.
Pour faire simple, je dirais que ce fut un beau concert avec quelques moments intenses (minuit dans tes bras #2 , la chanson à texte sortir, boire et tomber et ma vieille cicatrice) mais un poil  frustrant.
Pas la faute aux musiciens, plutôt impressionnants (faut voir, avec pas grand chose, sa guitare, sa voix,  Michel parvenir à laisser exploser la rage contenue dans le disque sur scène et pareil pour Patrice Cartier alternant finesse et explosions sur ses fûts).
La faute au public alors ? oui dans une certaine mesure, mais pas que. Je ne sais si c'est l'aura de Michel Cloup (Expérience mais surtout la déflagration du #3 de Diabologum) mais le public semblait quelque peu figé, poli, peu réceptif en début de concert. Vous me direz, foutre le feu sur une scène avec une cinquantaine de personnes, en Mayenne, ça tient pas du challenge mais de la mission suicide. Néanmoins une fois les quatre premiers morceaux joués et quand Michel introduit "ma vieille cicatrice", le public se détend et sort de sa torpeur. Après l'exécution du morceau, d'une grande intensité, sec et tendu, les applaudissements se feront plus chaleureux et les corps, peu à peu, commenceront à se mouvoir (pas de slams ou de crises hystériques, rassurez-vous mais quelques dodelinements de tête et mouvements incontrôlés des jambes apparaissent ça et là). Le concert par la suite alternera moments intimes ( le magnifique au milieu de nulle part en rappel ou le très beau nous vieillirons ensemble) et violence sourde, difficilement contenue, voir décharge bruitiste ( l'excellent sortir boire et tomber). A mesure que le concert s'avance, on voit également Michel se détendre ( non pas qu'il fut tendu mais un peu sur la réserve, peut-être fatigué, qui sait ?) puis se lâcher, pousser un petit coup de gueule (très drôle par ailleurs), maltraiter sa guitare, entamer des pas de danse, occuper l'espace (restreint) de la scène, bref prendre plaisir. Formidable alors, non ?
Formidable certes mais j'ai tendance à penser que ce qui fut un beau concert aurait pu être un grand, voir un très grand concert. D'où ma frustration.
En y réfléchissant un peu, faut bien que les quelques neurones dont je suis doté servent à quelque chose, j'imputerai ma frustration sur le choix du lieu, le théâtre de Mayenne. Le cadre est effectivement superbe mais pas adapté à une musique qui a besoin d'espace pour exprimer ses sentiments. Disons que le 6par4 à laval aurait tout à fait convenu avec un jeu de lumières, une scène plus grande, quelques dizaines de spectateurs en supplément , une intimité respectée. Là je pense que Michel Cloup et Patrice cartier auraient tout simplement électrisé les lieux comme ce fut le cas aux précédents concerts de sa tournée.
Mais bon, je ne vais pas bouder mon plaisir :  le concert fut excellent malgré toutes les réticences énoncées plus haut. De plus j'ai pu bénéficier de la gentillesse de Michel Cloup, tout sourire, qui lors de l'achat de son disque, me fit un rabais sur les 45 et 33 tours achetés. Que demander de plus.
Ah si, une chose : tailler le bout de gras avec les musiciens. Mais comme je suis un indécrottable idiot légèrement autistique, je suis resté devant eux comme un con, n'ayant rien trouvé à leur dire et suis parti après l'achat tout penaud et pour le coup frustré. En un mot comme en cent : ma connerie n'a décidément pas de limite.

1 commentaire:

  1. Je crois qu'on est tous pareils... Du moins, j'ai fait la même, incapable de sortir un mot pour échanger avec Michel. Tant pis, moi j'ai été comblé par son concert, mais on était dans une vraie salle, avec un peu plus de monde, pas trop, en termes de fréquentation c'était au poil.

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