Pour ceux qui ne connaîtraient pas, rappel des faits ici dans mon ancien (et indispensable) blog.Sinon si comme moi vous êtes des feignasses finies, je remets le texte ci-dessous :
Il est des rééditions absolument indispensables. Des classiques passés aux oubliettes, des exhumations parfaites. L'album éponyme de Lou Bond, sorti en 1974, réédité en mars dernier, en fait largement parti. Sorti à l'origine chez Stax et réédité chez light in the attic, déjà à l'origine de la réapparition du cold fact de Rodriguez, Lou Bond est, là je vais encore faire une lapalissade, un chef-d'oeuvre. Tout simplement. Une évidence qui vous claque à la gueule dès les premières secondes. Une voix soyeuse, douce sur quelques arpèges de guitares, des cordes, des arrangements de cuivre et c'est Terry Callier période the new folk sound ou encore what color is love qui s'invite dans cette magnifique galette. Lucky me tutoie pendant 3'58 la perfection et donne le ton de ce qui va suivre. Le morceau suivant c'est la soul de Curtis Mayfield ou encore Marvin Gaye qui prend le relais, d'une délicatesse, d'une douceur bref d'une classe hors norme. Je ne sais pas qui est à l'origine des arrangements mais si on me disait que Brian Wilson avait viré sa cutie pour passer à la soul, je serais absolument enclin à le croire. Arrive ensuite Le C.O. Le genre de morceau à faire passer le pieces of a man de Gil Scott Heron ou encore le what's going on de Marvin Gaye pour de la petite bière. D'une ampleur, d'une ambition démesurée, 12 minutes de conscience sociale qui passent comme un souffle, qui nous ferait presque croire en l'existence de Dieu tant la beauté, la tristesse, la révolte, irradient ce to the establishment, vous prend aux tripes, vous les broie littéralement. Après ça , on se dit que le reste de l'album va forcément être en deça de ce coup de force. Que nenni, bordel de merde. Les trois morceaux suivants, sans être du niveau de to the establishment, sont tout simplement brillants. Let me into your life voit les arrangements de cordes de Nick Drake sur five leaves left se fondre à la perfection avec Terry Callier pour un moment de grâce folk absolu. Retour ensuite à une soul plus conventionnelle, that's the way I've always heard it shoul be comme du Al Green en lévitation ayant vraiment rencontré dieu. Du pur miel, de la soul qui parle à l'âme ainsi qu'au coeur. Enfin come on snob, ou l'équation improbable résolue de façon miraculeuse : Love + Al Green = Terry Callier, encore et toujours.
Bon vous l'aurez compris, ce disque entre directement dans le classement dit île déserte, aux côtés de Talk Talk, Bobb Trimble, Coil, Congos, Robert Wyatt et quelques autres. Dire que je me suis pris un de mes plus gros chocs de ces dix dernières années est un doux euphémisme, il s'agit pour moi d'un véritable séisme, d'une onde de choc quasi sans précédent, d'un pur miracle. C'est pour et grâce à ce genre de découvertes que je suis encore en vie.
Bon ok, j'exagère, mais à peine. Un album comme celui-là on en voit passer un par décennie quand tout va bien. Un disque qui combine de façon aussi harmonieuse le jazz, la soul, le folk devrait être déclaré d'intérêt public, passé au patrimoine de l'unesco. Ce disque est un monument. Son exhumation tardive est ce qui est arrivé de mieux cette année. De toutes façons il suffit de jeter un oeil à la pochette pour comprendre ce à quoi on a affaire : la classe y suinte par tous les pores. C'est aussi simple que cela. Pour ceux qui mettraient en doute mes dires, jetez une oreille à ce qui suit ci-dessous. Après on en reparlera.
Voilà, ce sera tout pour aujourd'hui, vous pouvez retourner à vos activités.
Vous avez publié l'information impressionnant sur sa musique trop utile pour me garder de continuer.
RépondreSupprimerMerci
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