dimanche 19 mai 2013

La saloperie du dimanche

Pour la St Yves en ce dimanche dominical de novembre, il fallait un remontant surpuissant pour affronter les conditions sibériennes proposées par une météo un tant soit peu capricieuse (Pour mémoire nous ne sommes qu'à un mois de l'été).
Un morceau qui te fout la patate, qui te donne envie de te lever non pas pour démarrer ta journée de façon normale mais pour exploser ton PC tellement l'inaudibilité.
Sandra Kim est de cette trempe.
Cette gagnante de l'eurovision cuvée 1986 (véritable vivier à saloperie ma foi) a sorti un 45 tours en 1987 pas piqué des hannetons. Dans un éclair de lucidité terrible, elle a choisi de l'appeler sorry. Je ne vous fais pas trop le compte-rendu mais sachez que Sandra Kim semble aimer Jean-Michel Jarre, les batteurs bûcherons estampillés 80's, la Motown, Whitney Houston et Prince.
Ce genre de melting-pot vous assure une saloperie dominicale assez redoutable et suffisamment inaudible pour avoir envie de jeter le PC par la fenêtre ou, plus simplement, d'appuyer sur stop à la fin des trois premières secondes.

mercredi 15 mai 2013

Dalhous : an ambassador for laing

Dans le sillage de The Haxan Cloak, encensé à juste titre ça et là, sort chez le label Blackest Ever Black an ambassador for laing, premier album du duo écossais Dalhous.
Et alors me direz-vous. Des disques il en sort des tonnes chaque jour.
Certes.
Mais celui-là mérite votre attention. Ou du moins a attiré la mienne.
 Présenté ici et là comme un album de techno, microhouse et autres joyeusetés du même acabit, les auditeurs qui se le sont écoutés n'ont du probablement remarquer qu'un seul titre : l'aquatique eros, love and lies. Le réduire à un album de techno pour le vendre serait en effet d'une réduction réductrice plus que réduisante. Parce que si c'est ça la techno, elle est alors en pleine dépression, repliée sur elle même, dont les bpms évoqueraient ceux d'une fin de vie.
 Il faut y entendre plutôt une sorte d'IDM à laquelle se serait greffée une ambient se tapant la bourre avec le  jazz (le très Badalamentien the cruel practice of art), le psychédélisme, le Autechre d'amber, l'électro malsaine du Third Eye Foundation (plus que flagrant sur le morceau Dalhous) et un peu de BOAC (le formidable dwelling by the meadow). Un mélange pas vraiment rafraichissant mais d'une efficacité remarquable.
En gros, an ambassador for ling est la bande son idéale pour un film de slasher bien glauque où la seule issue de secours possible serait l'ingestion massive de machette façon houdini dans une ruelle jonchée de détritus et de SDF zombies ayant bouffé tous les militants UMP lors d'une Walking-Dead party.
Pas vraiment idéal pour les fêtes techno/rave mais tout à fait salutaire pour faire fuir les cons récalcitrants squattant chez vous. Et accessoirement excellent à écouter seul, casque sur les oreilles, dans le noir.

dimanche 12 mai 2013

La saloperie du dimanche

Dominication oblige, aujourd'hui c'est saloperie. Approcher de près ou de loin Michel Fugain peut avoir des conséquences insoupçonnées et faire des dommages collatéraux irréversibles. Vous me direz, Fugain qu'est ce que ça vient foutre dans ta saloperie la Myrrhe ?
Simple : Mino, dont vous allez écouter le lien youtube situé un peu plus bas comme de bons gros masos que vous semblez être, a fait parti du Big Bazar du dit Fugain sous le nom de Dominique. Elle s'en est échappée pour notre plus grand bonheur et s'est faite appeler en 1980 Domino puis Mino. c'est à cette époque bénie qu'elle commence à enregistrer son premier 45 tours. Succès aidant, elle continue sur sa lancée jusqu'à l'apothéose, ce climax, cet orgasme sonore qu'est le chef de la bande. Imaginez vous une reprise d'un titre des Shangri-La's passé à la moulinette Franck Alamesque puis à celle du son 80's avec batterie pourrie et guitares limite hard-rockeuse mais pas suffisamment pour effrayer mère-grand.
Brrrrrrr n'est-il pas ?
Ajoutez à cela une voix qu'on aurait plus entendu dans un dessin animé (le titi de titi et gros minet par exemple) et des paroles encore plus débiles que la voix (une tragédie d'une grande beauté) et vous obtiendrez une saloperie ma foi d'un fort bon gabarit. (les sacs sont fournis à la fin du morceau)

samedi 11 mai 2013

Mendelson


Dis moi mon Pascalou,
t'en as pas marre d'avoir des critiques/chroniques élogieuses ? que tes disques soient à ce point encensés ? En particulier celui que tu viens de sortir il y a à peine une semaine. Ne trouves-tu point cela quelque peu suspicieux ?
Hein ? dis moi tout.
Alors moi, la Myrhh, tel un preux chevalier anti Mendelson pour tous, je m'en vais rectifier ça à gros coup de santiags dans ta face, de kalashnikov, d'arguments massue,bien sentis et d'une rare pertinence.
Pour commencer, tu fais croire au monde entier que tu es un stakhanoviste en sortant un triple album alors qu'en vrai tu es une bonne grosse feignasse.  Non mais c'est vrai quoi, t'as prévu de faire des concerts prochainement ? J'imagine bien le tableau :
- "bonjour on est Mendelson, on vient jouer chez vous avec Matt Elliott. Comme on a que deux heures pour les deux concerts, on va se les répartir comme ça : une heure pour Matt, une pour nous. Mais comme on est des grosses larves, on ne va jouer qu'un seul morceau. Et pendant ce morceau, je vais vous lire le nouveau Guillaume Musso et mes collègues de travail vont faire du tatapoum avec leurs instruments. Ça vous va ??"
Pas con hein mais ça prend pas là.
Tu nous sers également le coup du triple album : ben voyons !!!  t'es pas au courant que tu peux mettre plus de 80 mns de musique sur un cd ? Je t'explique : tu prends tes 5 morceaux du premier disque (environ 40 mns), tu les ajoutes au cinq autres du troisième (42 mns) et tu obtiens un seul disque de 82 mns, nous épargnant ainsi un triple. Tu penses à la nature parfois Pascal ? hein ?? à tout ce pétrole qui te sert à faire tes disques ? Non hein ? c'est bien ça ??? demande à Michael Stipe :  lui, pour épargner la nature il a préféré arrêter la musique. Lui au moins il  réfléchi aux conséquences de ses actes (tu me diras : il aurait pu y réfléchir plus tôt).

D'aucun disent que ton album est une déflagration dans le paysage musical actuel, qu'il n'a pas d'équivalents, que tu bouleverses tous les codes de la musique française. Tu veux savoir ce que j'en  pense ? Va falloir qu'ils s'achètent une paire d'esgourdes en bon état ceux qui écrivent ça. Non mais franchement Pascal :  où as-tu appris à chanter ? hein ??? OU ???Pas une ligne de chant clair sur ton album : tu annones, tu récites, tu sembles te faire chier. Mais bordel, connais-tu Matthew Bellamy ?? ou plus près de chez nous Damien Saez ou Calogero ? Eux au moins savent ce qu'est CHANTER, eux au moins savent moduler leur voix, savent rendre poignante chaque note que leur organe vocal produit. Toi t'es là, tu récites tes textes comme un dépressif raconte sa vie. Parlons en tiens.
Aahhhhhhhhhhhhh, ces textes............... ces textes !!!
Tu crois qu'écrire un bouquin et le réciter pendant près d'une heure va te donner une crédibilité artistique que d'autres n'ont pas ? As-tu eu au moins connaissance de la signification du mot suivant : concision. CON-CI-SION ??
Visiblement : non.
 Tes textes, c'est d'une longueur à faire pâlir de jalousie Siffredi, c'est d'un morne qui plus est. Franchement, Pascal, si tu laissais Christophe Maé les faire, tes textes, ce serait mieux pour tout le monde. Ce serait simple, frais, garanti sans prise de tête, accessible à n'importe qui. Au lieu de ça, tu ponds des textes chiants, désespérants d'où semble ne filtrer aucun espoir. Tu utilises un dévidoir à horreurs (la palme revenant à le jour où) faisant presque dans la cruauté gratuite. A un moment j'ai quand même cru au miracle : une autre histoire. Je me suis dit : chouette, il reprend Gérad Blanc, textuellement ça va enfin être compréhensible et simple. Mais nonnnnnnnnnnnnnnn. C'était pas Gérard Blanc.

Et je ne suis pas encore arrivé à l'essentiel.
La musique.
Si tant est qu'on puisse appeler cela comme ça.
Dis moi, t'en fais exprès ou tu te noies dans le beurre? parce qu'à première vue, tu ne sembles connaitre que deux options pour faire de la musique : le silence ou le bordel. Laisse moi t'en ajouter une troisième : la mélodie. Un truc simple, tu sais. Fait avec des notes, formant parfois des harmonies, le tout créant un air. La mélodie a pour but de te faire passer un agréable moment, de t'extraire d'un quotidien parfois morne. Ca n'a pas besoin d'être compliqué- jette une oreille à ce que fait Christophe Maé, ou à ces génies mélodiques que sont Tryo par exemple-, juste d'être agréable. Mais non, là mossieur a des ambitions, mossieur intellectualise sa musique. Pascal, sors toi les doigts du fondement, fais un effort, rends toi accessible. Dès le premier morceau on sait que musicalement ton triple album (mon dieu, mais quelle idée !!!) sera une purge : plus de deux minutes à attendre que le batteur tape sur ses futs, dix que vienne une mélodie, un truc à se mettre sous la dent. A la place de ça, à quoi a-t-on droit ? à des blips insupportables, des blings, des guitares qui s'accordent en cours de morceau.
Et tu appelles ça de la musique ?
Laisse moi te dire que ce n'est pas avec ce genre de disque que tu vas révolutionner quoi que ce soit, que tu vas t'attirer de nombreux auditeurs. Se foutre aussi ouvertement de la gueule des mélomanes que nous sommes devrait t'attirer les foudres et ça ne serait que justice. Ca a d'ailleurs commencé dès le 06 mai dernier : tu remarqueras mon petit Pascal que les inrocks, ce canard gauchiste et révolutionnaire, n'a pas écrit une seule ligne sur ton disque, préférant se gausser à juste titre par ailleurs, sur le nouvel album de Daft Punk.
Il y a donc une justice divine en ce bas monde.


Pour conclure, et pour être tout à fait complet, je n'ai connu, depuis que je consomme de la musique compulsivement (soit près de 25 ans), que quatre chocs musicaux en matière de rock français actuel (je ne tiens volontairement pas compte du métal, auquel cas il faudrait rajouter Blut Aus Nord, Deathspell Omega, S.V.E.ST et d'autres encore) Ces disques que j'écoute encore de façon régulière m'accompagne depuis bientôt vingt ans. Petit rappel chronologique :  il y a en premier lieu le #3 de Diabologum (1996), qui n'aura jamais connu de successeur. Vient ensuite le remué de Dominique A (1999) dont la carrière a pris un tout autre chemin depuis avec plus ou moins de sommets mais toujours passionnante et d'une grande dignité. En 2000 c'est le quelque part de Mendelson, grosse grosse claque avec cet album rock/free-jazz reprenant la ligne de conduite instaurée quatre ans plus tôt par le #3 de Diabologum. Et enfin arrive l'imprudence de Bashung en 2002 (bien que je lui préfère Novice, la première écoute de l'imprudence fut un choc sans pareil.) Depuis 2002 donc, rien, que dalle.
Cette année, nouveau choc donc. Avec, de nouveau, l'un des groupes cités plus haut. A vrai dire le seul encore en activité avec Dominique A. Nouveau choc pour les raisons absolument inverses de celles évoquées tout au long de cette note. Je ne les reprendrai pas mais Pascal, tu peux maintenant t'arrêter quand tu veux . Tu viens de sortir un disque tellement hors norme qu'il nous/me faudra bien au moins une décennie voir deux pour en faire le tour. Un tel niveau d'exigence et d'aventure, c'en devient presque dégueulasse pour la concurrence (autant nationale qu'internationale). Ce triple album est un triple choc dont je vais clairement avoir du mal à me remettre. Pour moi, il est évident qu'il y aura un avant et un après Mendelson, ni plus ni moins, on ne peut pas sortir un tel disque sans laisser de traces, qu'on aime ou qu'on déteste, ce disque ne peut laisser indifférent.
Mendelson est grand, Pascal Bouaziz est grand. Il fallait que ce soit dit.
En toute objectivité bien sur.


lundi 6 mai 2013

The One Burned Ma : froid dans le dos

Rrrrrrrrrrrrahhhhhhhh  qu’il n’est pas simple d’être un auditeur passionné de musique. C’est d’autant plus difficile quand vous avez pour ambition (modeste, soit) de vouloir écrire des textes assez «pertinents et impartiaux» sur un sujet aussi vaste que, au hasard,  la bonne musique. La difficulté s’accroît voir se complique  quand le groupe ou le disque qui va «passer à la casserole» est celui d’un @mi de longue date qui après des années de cherchitude a fini par se trouver et publie via bandcamp ce qui se révèle être son meilleur album jusque là : froid dans le dos.
Le musicien en question, c’est Esther aka Loner aka leYul Brynner du 9-3 aka le chauve aka The One Burned Ma. Le patronyme choisi (The One Burned Ma donc, titre d'un album de Volcano The Bear) vous situe tout de suite vers quel style sa musique évoluera : la contine pour enfants et autres variétoche eighties digne de figurer dans mon panthéon saloperiesque dominical.
Pour résumer : ce sera expérimental ou pas.
Froid dans le dos que ça s'appelle, donc.
Autant le dire tout net, ne vous attendez pas à un album fait de douceurs, d'arpèges délicats ou autres niaiseries de ce genre, ici c'est 70 minutes de musique qui vous secoue, vous maltraite les esgourdes, vous fait passer par tous les états. C'est un putain de train fantôme auquel on aurait associé également un grand huit, ça vous happe, vous effraie par moments (interferences I, le bien nommé deux faces et son final apocalyptique en direct live du tambour de la machine à laver). Ca visite les sommets (beaucoup, notamment les excellents tango avarié et sous cutané ), les bas-fonds (le formidable drone/ambient interlude comme du Coil période time machines ou du Nurse With Wound), ça semble parfois s'apaiser, faire entrer un peu de lumière (dans la pénombre) mais le répit est toujours de courte durée. Le morceau suivant est, à chaque fois, plus tendu que l'antépénultième. Le tout s'enchaîne sans temps morts, reste d'une grande cohérence et d'une finesse assez étonnante pour ce genre de projet ( il suffit d'écouter le très bon nous l'avons toujours su pour comprendre ce que je veux entendre par finesse.)
J'émettrais tout de même quelques réserves sur certains morceaux, deux pour être précis : le mélancolique mais un peu lourd à digérer rien à faire dont la rythmique semble sortir tout droit des histoires d'a des Rita et elle dort qui, à mon humble avis, n'avait pas besoin de distordre le rythme (comme pour domaine de l'improbable) pour créer une impression de chaos, le morceau s'en chargeant lui-même sans problème.
Hormis ces semblants de réserves, il faut bien trouver quelque chose à redire, cet album de The One Burned Ma est un numéro d'équilibriste assez extraordinaire : bruitiste, exigeant, aventureux mais aussi relativement abordable. Cela aurait pu être chiant (pensez donc : un album expérimental et instrumental de 70 mns soit l'idée approximative que je peux me faire de la purge), une sorte d'onanisme musical redoutable dans lequel tout aurait été pensé, intellectualisé mais non, ici rien de tout ça. C'est effectivement pensé un minimum (l'équilibre entre le rythme de l'album, l'enchaînement des morceaux) mais tout semble joué également à l'instinct (tiens et si je rajoutais ça là pour voir ce que ça donne, et si je mettais une mélodie sur ce bordel histoire de voir si c'est audible ?) en poussant les instruments dans leurs derniers retranchements. L'image semble facile mais à l'écoute on comprend que tous les instruments utilisés (guitares, pédales, chats, enfant et j'en passe) sont poussés à fond, maltraités pour voir si du chaos peut naître autre chose que du bordel. C'est justement dans cette démarche que réside aussi l'intérêt de froid dans le dos, d'un exercice hautement casse-gueule car facilement inaccessible, The One Burned Ma s'en sort remarquablement, évitant la mise à distance avec l'auditeur et faisant preuve également d'un humour, tordu certes, salutaire (franchement, appeler le morceau le plus bruyant du disque elle dort c'est faire preuve d'un sens de la perversion assez remarquable).
Ajoutez à cela que l'album est disponible en téléchargement sur la plateforme Bandcamp du groupe, qu'il suffit de laisser quelque menu monnaie pour se l'approprier (c'est selon vos moyens) et vous comprendrez le pourquoi du comment de ma note ce jour :vous avez intérêt à ne pas passer à côté de ce disque. Malgré son air mal-aimable, il recèle de nombreuses beautés qui ne demandent qu'à être écoutées.
Album dispo ici .(et laissez lui du pognon, il le mérite)

dimanche 5 mai 2013

La saloperie du dimanche

3 mois d'absence.
3 mois.
Sans saloperie du dimanche.
Comment avez-vous pu tenir ?
Hein ? Comment ??!!!
Va falloir rattraper le temps perdu. Pour cela, et pour mon retour, je vous propose une méga saloperie. Vous souvenez-vous de Sophie et Magaly ? Non ??
A brûle-pourpoint je ne vous en voudrais pas trop de ne pas vous rappeler. Pourtant, pourtant, elles ont été les gagnantes de l'eurovision de 1980 avec un tube interplanétaire dont chacun connaît la moindre parcelle des paroles en son for intérieur.
Le papa pingouin.
Cette ritournelle indécrottable, cette saloperie dominicale d'une pureté absolue, pourrait passer pour du Mozart (le vrai, pas l'opéra, pas le gâteau non plus hein) à côté de ce que je vais vous proposer ci-dessous.
Arlequin.
Chef-d'oeuvre digne des meilleurs Douchka, Arlequin possède un refrain imparable (arlequinquin, arlequinquin, arlequinquin, c'est toi), une orchestration digne des meilleurs B.O de Max Pécas et des voix à faire passer Chantal Goya pour une castafiore châtrée.
Si vous avez des doutes, écoutez et savourez. Quand on en tient une comme ça, on ne la lâche pas si facilement et surtout, on partage son savoir.
Mon altruisme me perdra.